sylvie piano a écrit : ↑ven. 27 mars, 2020 14:30
les cours par Skype ou autres supports que je ne peux supporter de toutes façons tant mes oreilles sont sensible
Je ne suis pas emballée non plus par Skype mais j'ai une mauvaise connexion, un mauvais son et une désynchronisation de l'image
Je préfère aussi les vidéos. J'utilise pas mal celles de JJDP.com ( MJ Jude en particulier) et de la revue Pianiste (VéraTsybakov) . J'ai aussi envoyé quelques vidéos pour correction à JJDP.com mais ça ne remplace pas le prof en live.
Emballé n'est certes pas le mot, j'appellerais cela un pis-aller.
Malgré tout, pouvoir corriger certaines choses en temps réel n'est pas négligeable, on a beau montrer comment faire certains élèves n'ont pas encore la capacité de se corriger eux-mêmes ou de comprendre ce qu'il y a à faire, ni se comparer avec une vidéo ou avec un enregistrement sonore, surtout les débutants.
Les cours avec des 3ème année et plus sont plus facilement envisageables avec des vidéos pré-fabriquées, pour des passages particuliers notamment, je suis d'accord.
Personnellement, je ne suis pas équipé pour faire de la vidéo, encore qu'avec la caméra de mon PC de bureau je dois pouvoir trouver un logiciel (je suis sous Linux), une piste à creuser.
Ces échanges sont fructueux, je n'avais pas encore réfléchi à la question pour les élèves plus avancés, merci à vous !
Bonjour, j'ai lu avec beaucoup d’intérêt vos témoignages, chers collègues. Je tiens à partager avec vous mon expérience de l'enseignement du piano à distance. Je l'exerce depuis plusieurs années avec les élèves qui veulent absolument travailler avec moi mais qui habitent trop loin. Je suis tout à fait d'accord avec Jacques Béziat sur le fait que ce moyen est plutôt un pis-aller et on ne s'en sert que quand il n'y a pas d'autres moyens... Des le début de ce confinement j'ai proposé des vidéo -cours à la plupart de mes élèves. Et la plupart de ceux à qui j'ai proposé ont accepté. C'est donc la deuxième semaine de vidéo-cours qui s'est achevée aujourd'hui, ce qui fait en moyenne 2 cours pour chaque élève depuis le confinement.
Quel bilan je peux faire après cette courte expérience sans compter mon expérience précédente qui durait des années mais qui concernait plutôt un ou deux ou trois élèves tandis que maintenant il s'agit d'une douzaine. Je peux dire avec toute conscience qu'il est positif. Je répète que c'est toujours préférable de travailler avec un élève en live mais quand ce n'est pas possible, le cours par net c'est mieux que rien.
Je précise qu'il y a une partie des élèves avec qui ça ne marchera pas. Je l'estime d'avance et à ces élèves-là je ne le propose même pas ou je propose par correction mais c'est justement eux qui refusent. C'est tout d'abord, dessolée de le dire, les personnes de plus de 70 ans. Ils s'orientent moins bien (d'habitude) dans tout ce qui est l'informatique, la caméra, les applications etc,etc. Puis ils entendent moins bien, ils voient moins bien ce qui est très nécessaire pour voir et entendre leur professeur qui est à l'autre bout de caméra, et au bout du compte ils ne comprennent pas bien tes explications ce qui devient épuisant pour tout le monde.
Une autre raison qui peut empêcher le bon fonctionnement des cours pas vidéo, c'est la mauvaise connexion internet, c'est justement ce que Jacques Béziat a mentionné. Moi, heureusement, j'habite près de Montpellier dans une zone assez bien couverte par la 4G et en plus j'ai la fibre chez moi. Je n'ai connu des difficultés de connexion qu'avec une seule élève qui habite dans un village bien éloigné de la civilisation et en faisant notre premier test on était plusieurs fois coupées et, finalement, on a abandonné cette idée.
Un autre groupe d'élèves avec qui, à mon avis, cela serait aussi difficile de travailler à distance, ce sont les tous petits élèves, les débutants. C'est important, tout au début, d'être près d'eux, de tenir leurs mains, qu'ils tiennent la mienne, pour leur donner les bonnes bases de position des mains, de touché, d'écoute, ce qui n'est pas facile de gérer à distance. Le pire c'est qu'une erreur et une mauvaise gestion de la part du professeur peuvent conduire à des résultats pitoyables, tels qu’ une installation de mauvaises habitudes chez l'enfant ou bien son dégout envers le piano. Ma plus petite élève a 10 ans et elle s'est récemment blessée la main - donc pas de cours de toute façon pour elle.
Donc depuis presque deux semaines j'enseigne le piano par net. On utilise Skype, WhatsApp ou FaceTime, ça dépend de ce que mon élève a et ce qui fonctionne le mieux; d'après moi, avec les deux derniers ça marche mieux qu'avec Skype. Mes élèves avec qui je pratique cela ont donc entre 11 et 60 ans (ah, j'ai oublié une, et elle est parmi nous ici, qui est un peu plus âgée mais qui fait plutôt exception pour être bien calée en informatique et qui est une bonne amie avec des caméras - donc ça n'a pas mal marché avec elle)).
Avant de commencer les cours eux-mêmes je propose à mes élèves de faire un test (et c'est gratuit) en installant bien leurs téléphone, tablette ou ordinateur portable. Pour moi qui ai tout essayé, le plus confortable c'est mon Iphone 7 : la connexion est meilleure que sur un ordi ou une tablette, et il est plus mobile, plus facile à installer, tourner, caler... J'ai chez moi un tabouret dont la hauteur est réglable, je l'ai monté pour que sa hauteur dépasse légèrement la hauteur du clavier de mon piano. J'y ai posé une boite des bonbons et j'y cale mon Iphone (avec sa housse en forme d'un livret c'est assez facile et confortable). Et c'est bon, on peut commencer:))
Le plus difficile c'est de faire une bonne installation chez l'élève. Je préfère que son appareil soit posé de son coté droit , qu'il soit posé sur un meuble un peu au-dessus du clavier et que sa caméra embrasse tout le clavier , des premières touches graves jusqu'aux dernières touches aiguës. Cette installation parfois si facile et rapide chez certains devient parfois très longue et fatiguante chez d'autres. Mais d'habitude une fois la bonne position est trouvée, elle se retrouve facilement les prochaines fois et ne prend plus beaucoup de temps.
Le cours par net lui-même n'est pas trop différent de celui en réalité : je fais le même travail - j'écoute mon élève tout d'abord du début jusqu'à la fin sans l'interrompre et je fais le travaille précis : on élimine les erreurs (je vois et j'entends tous les défauts, aucune fausse note ni doigté erroné ne m’échapperont pas); on travaille les passages difficiles - on cherche des bons gestes, la bonne position des mains, la souplesse, la respiration; on analyse la construction de l’œuvre, sa conception, ses couleurs, saveurs etc... on fait tout! Il y a franchement assez peu de choses qu'on ne peut pas faire par internet avec un élève.
Je donne des devoirs à chaque fois, lors des cours réels comme lors des cours virtuels. Chaque élève a un cahier où j'écrivais le devoir - point par point, morceau par morceau, maintenant ce sont mes élèves, eux-mêmes qui y écrivent sous ma dictée. La prochaine fois avant qu'ils jouent je leur demande de me lire le devoir sur chaque morceau pour estimer en écoutant ce qui s'est amélioré depuis la dernière fois.
Pour l'instant, en moyenne je n'ai fait que deux cours avec chaque élève, mais je constate l'avancement de chaque élève, l'avancement normal comme si on avait les cors réels. On continue notre rythme normal dans les circonstances anomales. Nous avons prévu de faire fin juin une audition dédié aux œuvres de Schumann, et on continue à se préparer pour cette audition, peu importe quand il aura lieu - en juin, juillet,août ou plus tard.. Je suis consciencieuse dans mon travail et je ne l'aurais pas continué si je voyais qu'il ne porte pas ses fruits. Et de bons fruits. Après, j'avoue que le travail via le net est plus fatiguant, voire plus épuisant pour moi qu'un cours "normal" (pour un élève il peut l'être aussi d'ailleurs). Cela me demande plus de concentration - visuelle, auditive et mentale, plus d'imagination et d'esprit pour trouver des moyens d'expliquer et de transmettre à mes élèves les points techniques ou musicaux, il faut être plus précise, plus claire dans tes explications; ce que ton élève comprendra plus facilement étant près de toi, lui demandera plus d'efforts en étant à l'autre bout de la caméra. Et c'est à toi de trouver les moyens pour lui faciliter sa tache.
Bref je préfère largement avoir mon élève près de moi, mais vu les circonstances actuelles et estimant la durée de ce confinement je n'aimerais pas laisser mes élèves face à face avec leur piano se débrouiller seuls comme ils peuvent, faisant des erreurs et apprenant des mauvaises habitudes dont il sera difficile après de se débarrasser. C'est un moment unique quand ils ont toute leur disposition pour consacrer assez de temps pour le piano (pas d'excuses qu'il n'avait pas de temps à cause de ses études, ou de son travail, ou....) et cela serait dommage de ne pas profiter de cet abondance de temps libre pour permettre à ton élève de progresser au piano.
Voilà mon expérience, peut être trop détaillé mais très sincère.
Aidera- t-il peut être aux chercheurs des nouvelles expériences?
Mon propos n'est pas l'idée des cours de piano à distance en général , mais simplement comment continuer à soutenir des élèves qu'on connaît bien à distance à un moment précis. Il va de soi que les cours en présence sont plus profitables, je ne vois d'ailleurs pas pourquoi le dire tellement c'est évident.
Continuer aussi à suivre des groupes ! Puisque j'enseigne auprès de groupes d'adultes (4 à la fois) qui ont entre 60 et 85 ans. Et bien créer un groupe WhatsApp pour 4, poster son travail, puis recevoir une synthèse pour le groupe et des outils de travail est manifestement profitable.
Ce sont des élèves que je connais, qui comprennent mon vocabulaire. Et ces quelques semaines leur auront appris beaucoup. J'ai des élèves qui au delà de 70 ans manipulent très bien les vidéos !
Quant aux enfants, ils sont submergés par le travail scolaire... Mais les plus motivés le restent.
sylvie piano a écrit : ↑sam. 28 mars, 2020 12:54
Mon propos n'est pas l'idée des cours de piano à distance en général , mais simplement comment continuer à soutenir des élèves qu'on connaît bien à distance à un moment précis. Il va de soi que les cours en présence sont plus profitables, je ne vois d'ailleurs pas pourquoi le dire tellement c'est évident.
Continuer aussi à suivre des groupes ! Puisque j'enseigne auprès de groupes d'adultes (4 à la fois) qui ont entre 60 et 85 ans. Et bien créer un groupe WhatsApp pour 4, poster son travail, puis recevoir une synthèse pour le groupe et des outils de travail est manifestement profitable.
Ce sont des élèves que je connais, qui comprennent mon vocabulaire. Et ces quelques semaines leur auront appris beaucoup. J'ai des élèves qui au delà de 70 ans manipulent très bien les vidéos !
Quant aux enfants, ils sont submergés par le travail scolaire... Mais les plus motivés le restent.
Comme ma tranche d’âge n’est pas mentionnée je me permets de rajouter
Que pour tous les étudiants en faculté c’est encore plus compliqué car les professeurs sont bien plus exigeants qu’en primaire/collège/lycée.
On a énormément de travail personnel à fournir selon les branches (encore plus que d’habitude puisque l’on doit préparer les TD ET les cours magistraux des professeurs !).
Pas facile de concilier cela avec le piano, même avec la meilleure motivation du monde.. j’ai personnellement énormément de mal à trouver du temps, d’autant qu’en appartement je dois respecter certains horaires pour les voisins....
sylvie piano a écrit : ↑sam. 28 mars, 2020 12:54
Mon propos n'est pas l'idée des cours de piano à distance en général , mais simplement comment continuer à soutenir des élèves qu'on connaît bien à distance à un moment précis. Il va de soi que les cours en présence sont plus profitables, je ne vois d'ailleurs pas pourquoi le dire tellement c'est évident.
Évident pour nous, mais pas pour des profs qui font leur beurre avec l'Internet et promeuvent les sites de cours vidéos avec force enthousiasme, et d'autres élèves qui semblent y trouver leur compte, quelques fois aussi isolés dans des villages (bonjour pour trouver un prof).
Continuer aussi à suivre des groupes ! Puisque j'enseigne auprès de groupes d'adultes (4 à la fois) qui ont entre 60 et 85 ans. Et bien créer un groupe WhatsApp pour 4, poster son travail, puis recevoir une synthèse pour le groupe et des outils de travail est manifestement profitable.
Ce sont des élèves que je connais, qui comprennent mon vocabulaire. Et ces quelques semaines leur auront appris beaucoup. J'ai des élèves qui au delà de 70 ans manipulent très bien les vidéos !
Vous avez bien de la chance ! Mes vieux à moi ont à peine un téléphone portable des années 90, et rien qu'à l'idée de recevoir un cours par vidéo ils battent en retraite (c'est le cas de le dire ! ).
Quant aux connexions, chez moi c'est affreux, la moitié est très mauvaise, coupures, décalages...
En Haute-Savoie les gens sont disséminés dans les villages alentour, c'est montagneux, on nous parle de la 5G mais dès que vous vous éloignez d'Annecy c'est connexion H+ ou Edge, et la fibre n'est qu'en ville.
La vidéo-conférence, on oublie !
De plus, la bande passante a été diminuée à cause de la forte augmentation des flux avec le télé-travail, ça se ressent.
Et la moitié des gens possède un ordi poussif, qu'ils ne savent pas utiliser. Rien qu'installer Skype, c'est la panique.
Heureusement, pour une moitié ça se passe bien, mais c'est le principe de la bouteille à moitié pleine ou à moitié vide...
Difficile dans ces conditions d'élaborer un plan de travail minutieux, complet, efficace, pour tout le monde, c'était le résumé de mon intervention.
Je fais au mieux au cas par cas, voilà.
Noonette a écrit : ↑sam. 28 mars, 2020 15:15
Comme ma tranche d’âge n’est pas mentionnée je me permets de rajouter
Que pour tous les étudiants en faculté c’est encore plus compliqué car les professeurs sont bien plus exigeants qu’en primaire/collège/lycée.
On a énormément de travail personnel à fournir selon les branches (encore plus que d’habitude puisque l’on doit préparer les TD ET les cours magistraux des professeurs !).
Pas facile de concilier cela avec le piano, même avec la meilleure motivation du monde.. j’ai personnellement énormément de mal à trouver du temps, d’autant qu’en appartement je dois respecter certains horaires pour les voisins....
Oui, je sais tout cela, autour de moi des enseignants du supérieur, des étudiants qui passent des partiels à la maison.... Je mesure le chaos. Espérons que vous retrouverez du temps bientôt. Je suis de tout cœur avec vous !
Pour ceux qui en ont déjà fait l'expérience pendant ces derniers jours de confinement...
Qu'est-ce qui est le plus efficace selon vous ? Envoi de vidéos (pour la meilleure qualité du son) ? Cours en direct (Skype, WhatsApp...) ? Mélange des deux méthodes ?
Je pense que ça dépend de votre niveau, du stade d'apprentissage et de la connection internet.
À haut niveau, les échanges sonores sont très intéressants. Échanges vidéos quand la technique n'est pas dominée, par Skype ou zoom si il n'y a pas trop à dire. Mais pour moi, et d'autres profs (les groupes FB sont très réactifs ! Formidables !) c'est très peu supportable. Vous nous raconterez !
Le plus important, c'est de pratiquer, pratiquer !
sylvie piano a écrit : ↑sam. 28 mars, 2020 12:54
Après, j'avoue que le travail via le net est plus fatiguant, voire plus épuisant pour moi qu'un cours "normal" (pour un élève il peut l'être aussi d'ailleurs).
Je confirme! pour l'élève: Les quelques cours que nous avons eu ensemble bien que profitables m'avaient stressée, et pas seulement à cause des problèmes techniques et de la mauvaise qualité de la liaison. (Encore plus peur de mal faire qu'en cours normal ?)
Un envoi de vidéo me stresse moins...encore qu'on appréhende un peu le moment où on lit la "correction" Je le fais parfois avec JJDP.com
Mais comme Sylvie et Guzelya l'ont déjà précisé: visio directe ou envoi de vidéo, dans les deux cas c'est profitable surtout lorsque le prof et l'élève ont déjà travaillé ensemble
sylvie piano a écrit : ↑sam. 28 mars, 2020 12:54
Après, j'avoue que le travail via le net est plus fatiguant, voire plus épuisant pour moi qu'un cours "normal" (pour un élève il peut l'être aussi d'ailleurs).
Je confirme! pour l'élève: Les quelques cours que nous avons eu ensemble bien que profitables m'avaient stressée, et pas seulement à cause des problèmes techniques et de la mauvaise qualité de la liaison. (Encore plus peur de mal faire qu'en cours normal ?)
Un envoi de vidéo me stresse moins...encore qu'on appréhende un peu le moment où on lit la "correction" Je le fais parfois avec JJDP.com
Mais comme Sylvie et Guzelya l'ont déjà précisé: visio directe ou envoi de vidéo, dans les deux cas c'est profitable surtout lorsque le prof et l'élève ont déjà travaillé ensemble
Tu t'es trompé Arabesque de l'auteur de la citation, ce n'est pas Sylvie piano qui avait écrit cela mais bien moi... mais ce n'est très important en fait...
).
mais ce n'est très important en fait...