lassitude - surmenage pianistique ?
- Jacques Béziat
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Re: lassitude
Un sujet qui peut concerner beaucoup de monde, quelque soit son niveau.
Lassitude, ou saturation, selon les cas. Et lassitude/saturation envers le morceau, ou envers soi-même ?
Je crois que tout a été dit, et de façon très pertinente par les forumeurs, j'ajouterais juste mon témoignage personnel, à savoir qu'afin d'éviter toute lassitude, ou découragement, selon les morceaux, ma façon de faire afin d'éviter cela consiste à aborder plusieurs morceaux en même temps.
Cela a pour conséquence de reporter sine die l'achèvement de certains chantiers en cours, mais qu'importe, je n'ai pas d'objectif particulier, de compte à rendre, de concours ni de concert à assurer, n'étant plus dans cette perspective de performance, j'ai assez donné.
Mais au bout du compte la plupart des morceaux finissent par être achevés tôt ou tard, et comme répété dans les commentaires, bien que connaissant l'opiniâtreté indispensable dans le domaine musical, la notion de plaisir doit en priorité perdurer et être sous-jacente.
J'ai des chantiers en état d'abandon, mais c'est provisoire, j'y reviens toujours, et pour ma part je n'y attache plus d'importance, et finalement la lassitude n'est plus possible avec la douzaine de morceaux en cours, certains chantiers sont prioritaires et actifs quotidiennement, d'autres moins actifs, d'autres en sommeil et prêts à être réactivés, l'excitation du changement vient réveiller l'intérêt et l'envie, de même que le retour aux anciens morceaux, il est bon aussi d'entretenir un répertoire et de jouer pour jouer.
J'ai aussi la chance de m'être remis à l'orgue, avec un répertoire immense en perspective, impossible de se lasser avec deux instruments et répertoires différents et variés !
Lassitude, ou saturation, selon les cas. Et lassitude/saturation envers le morceau, ou envers soi-même ?
Je crois que tout a été dit, et de façon très pertinente par les forumeurs, j'ajouterais juste mon témoignage personnel, à savoir qu'afin d'éviter toute lassitude, ou découragement, selon les morceaux, ma façon de faire afin d'éviter cela consiste à aborder plusieurs morceaux en même temps.
Cela a pour conséquence de reporter sine die l'achèvement de certains chantiers en cours, mais qu'importe, je n'ai pas d'objectif particulier, de compte à rendre, de concours ni de concert à assurer, n'étant plus dans cette perspective de performance, j'ai assez donné.
Mais au bout du compte la plupart des morceaux finissent par être achevés tôt ou tard, et comme répété dans les commentaires, bien que connaissant l'opiniâtreté indispensable dans le domaine musical, la notion de plaisir doit en priorité perdurer et être sous-jacente.
J'ai des chantiers en état d'abandon, mais c'est provisoire, j'y reviens toujours, et pour ma part je n'y attache plus d'importance, et finalement la lassitude n'est plus possible avec la douzaine de morceaux en cours, certains chantiers sont prioritaires et actifs quotidiennement, d'autres moins actifs, d'autres en sommeil et prêts à être réactivés, l'excitation du changement vient réveiller l'intérêt et l'envie, de même que le retour aux anciens morceaux, il est bon aussi d'entretenir un répertoire et de jouer pour jouer.
J'ai aussi la chance de m'être remis à l'orgue, avec un répertoire immense en perspective, impossible de se lasser avec deux instruments et répertoires différents et variés !
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Re: lassitude
12 morceaux en même temps, oh là là, j'ai de la marge... où en est le Nocturne 13 dans tout ça ? Moi, par exemple, je l'ai terminé depuis 3 mois, mais l'apathie m'empêche de fignoler les quelques détails, pourtant peu nombreux, qui m'empêchent encore de le maîtriser totalement, alors que le plus dur est largement fait et qu'il suffirait de pas grand-chose...
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- Jacques Béziat
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Re: lassitude
Oui, 12 morceaux, j'ai un peu exagéré quand même...Chtilli a écrit : ↑jeu. 24 sept., 2020 9:33 12 morceaux en même temps, oh là là, j'ai de la marge... où en est le Nocturne 13 dans tout ça ? Moi, par exemple, je l'ai terminé depuis 3 mois, mais l'apathie m'empêche de fignoler les quelques détails, pourtant peu nombreux, qui m'empêchent encore de le maîtriser totalement, alors que le plus dur est largement fait et qu'il suffirait de pas grand-chose...
Alors, les détails qui restent non résolus, j'ai remarqué chez moi, résultent de soucis techniques non maîtrisés, j'appellerais ça de la flemme, finalement...
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Re: lassitude
je pense qu'il faut différencier les pianistes qui ont dejà de longues années de piano derrière eux et ceux, comme nous, qui sommes en apprentissage.
j'ai plusieurs morceaux en apprentissage, mais certains ne sont pas encore dans mes possiblités alors je les survole, je les lache, puis j'y reviens.
j'ai aussi cette lassitude de ne pas être à la hauteur, de voir une montagne insurmontable devant moi, un découragement.
quand on a toute la technique en "main", c'est plus facile d'avoir plusieurs morceaux, on sait qu'un jour ,on les aura , que ce n'est qu'une question de temps.
alors que quand on a 3 ou 4 ans de piano, (et mon âge...) difficile de se dire que la technique sera là un jour.
enfin, l'espoir fait vivre (et la passion)
j'ai plusieurs morceaux en apprentissage, mais certains ne sont pas encore dans mes possiblités alors je les survole, je les lache, puis j'y reviens.
j'ai aussi cette lassitude de ne pas être à la hauteur, de voir une montagne insurmontable devant moi, un découragement.
quand on a toute la technique en "main", c'est plus facile d'avoir plusieurs morceaux, on sait qu'un jour ,on les aura , que ce n'est qu'une question de temps.
alors que quand on a 3 ou 4 ans de piano, (et mon âge...) difficile de se dire que la technique sera là un jour.
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tout mon apprentissage :https://www.youtube.com/channel/UCGYAyp ... subscriber
- Christof
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Re: lassitude
Que veux-dire : ne pas être à la hauteur ? (ceci étant bien entendu qu'il faut toujours choisir des morceaux à son niveau, et un peu au-dessus, mais pas des Everest inatteignables).lullablue a écrit : ↑jeu. 24 sept., 2020 14:07 j'ai aussi cette lassitude de ne pas être à la hauteur, de voir une montagne insurmontable devant moi, un découragement.
quand on a toute la technique en "main", c'est plus facile d'avoir plusieurs morceaux, on sait qu'un jour ,on les aura , que ce n'est qu'une question de temps.
alors que quand on a
enfin, l'espoir fait vivre (et la passion)
Je trouve que sur ce forum, le mot "technique" est toujours ici employé comme le Graal, le truc qui va mener à tout.
C'est quoi la technique ? : vouloir jouer des choses qui en mettent plein la vue ? La musique, ce n'est pas ça (même si la technique est nécessaire), mais elle se développe à chaque niveau, à chaque partie de son parcours. Ce qui fait un grand musicien, est que justement, la technique disparaît derrière la belle musique. Et ceci à chaque niveau, que l'on ait un an, deux ans, trois ans, dix ans, vingt ans... de piano dans les doigts.
Je pense que la technique s'acquière dans la compréhension profonde de la musique du morceau que l'on est en train d'apprendre, à n'importe quel niveau qu'il soit, dans la compréhension de l'intention du compositeur devant telle ou telle phrase, telle polyphonie, compréhension qui dessine alors le geste, la "juste façon" de faire, parce que cette "juste façon" va faire sonner la "juste musique". Tout est dans l'écoute, dans la puissance de notre oreille aussi à nous guider, joindre le juste geste à la parole (mais savoir de quelle parole il s'agit, car c'est elle qui va dessiner le geste) : mettre le geste, et tout son corps dans l'unité de la musique. Ne rien lâcher sur ce plan. Je pense que c'est ainsi que se dessine la technique. C'est la musique qui se sert de nous pour développer notre technique.
Importance folle de travailler aussi les mains séparées, d'y revenir souvent, en y mettant la juste musique. L'entendre. Et quand on s'y remet aux deux mains, vouloir absolument entendre ensemble ce qu'on a fait si bien dans chaque main séparée. Cultiver son art du travail. Travail mental aussi.
S'investir corps et âme dans chaque morceau, quel que soit le niveau. Aller au plus profond de ce que l'on peut faire, avec nos moyens du moment. Chaque avancée dessine un monde plus large, infiniment plus large. Chaque compréhension de geste, d'articulation, de respiration va servir dans le morceau que l'on va étudier ensuite. Et chaque chose dans son juste temps. Aller vraiment au bout de chaque morceau. La progression se fait par des petits 1 + 1 +1 +1... chaque avancée servant toutes les autres, construisant alors un écosystème de plus en plus robuste. Et qui fait faire des sauts de plus en plus gigantesques.
Et c'est plutôt rassurant !
Toutes les musiques sont des paysages, même celles paraissant les plus simples. Ce qui compte, c'est la façon qu'on a de les jouer : l'auditeur doit y entendre notre âme (qu'il s'agisse de nous, ou de nous devant un public).
- Christof
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Re: lassitude
Peut-être tout est dans la façon que tu as de penser ce "notamment à cause des heures que je dois passer dessus"...
A part si on est super doué de chez doué (j'ai pu voir cela avec certain(e)s pianistes pour qui le simple déchiffrage d'un morceau fait que tout est déjà là, ne restant plus alors que de petits peaufinages à effectuer pour entendre la version exceptionnelle), il me semble qu'il faut des heures et des heures de travail sur chaque oeuvre (d'ailleurs, pour ces pianistes-là, qui en ont sous le capot, il faut voir le nombre d'heures de travail qui ont pu mener à pouvoir en arriver là).
Qu'est-ce qui te fait perdre la magie de l'oeuvre ? Il me semble que plus tu travailles, plus tu devrais la sentir cette magie (ou alors, c'est que le morceau n'était pas magique pour toi).
Chacun a son avis bien sûr... de mon côté je pense qu'essayer de tenter de se rehisser au niveau de l'oeuvre à chaque fois que l'on se met au piano, continuer d'approfondir, doit apporter nouveauté, mais nullement la lassitude. Et plus on y pénètre, plus on ressent les vibrations de cette musique. Quelque chose alors nous porte, nous rend capable de réhabiter toujours plus notre travail, nous incite à vouloir toujours plus tendre vers la musique pure (et c'est sans fin).
La musique me semble être une nourriture, une nourriture de l'âme. Et il faut souvent du temps pour qu'une musique vous arrive à l'âme. On n'y va pas comme si on mettait un pilote automatique. Il faut chercher, être plein d'esprit à chaque instant au piano, avec chaque partie de ses propres systèmes engagés dans l'acte de travailler. Approche à la fois mentale et physique. Et lorsqu'on a établi ce premier degré de connexion avec la pièce, il ne faut pas "la forcer", ne pas être dans l'urgence. Cette pièce, on doit l'apprivoiser (un peu au sens du petit prince "Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde... ". Laisser la pièce se développer organiquement en soi.
S'y engager corps et âme dans ce morceau, comme expérience spirituelle, ce qui prendra le temps que cela prendra. S'y plonger avec générosité, avec honnêteté, lui donner tout ce que l'on a, ce qu'on est, pour qu'il te le rende. C'est le meilleur chemin pour garder cela vital, avec pour résultat une source d'énergie qui t'infuse toujours plus d'énergie pour continuer ton travail et te garder dans cette voix. Te donner l'incarnation. C'est tellement simple, pour nous humains de se lasser, engagés comme nous sommes, trop souvent dans la distraction multitâche.
Prendre le juste temps pour ce voyage, et naviguer alors heureux dans ce territoire de prédilection.
Modifié en dernier par Christof le jeu. 24 sept., 2020 18:08, modifié 1 fois.
Re: lassitude
Il faut peut être savoir mettre son piano et ses partitions de coté quelques jours, pour créer une sorte de "manque" et revenir ensuite plus fort mentalement et voir les choses sous un autre angle.Peut-être tout est dans ce "notamment à cause des heures que je dois passer dessus"...
Re: lassitude
le temps, la répétition, quand je sais enfin la jouer, je la connais trop et elle ne m'émeut plus comme au premier jour, le pire c'est qu'à chaque nouveau morceau je me dis que ça va être différent, mais c'est la même histoire à chaque fois
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Re: lassitude
Oui, mais alors, si tu la connais si bien, tu peux la réinventer à chaque fois. As-tu déjà pleuré de l'émotion que tu pouvais avoir en jouant ?
Re: lassitude
Comme je le disais, je suis comme un junkie, j'ai besoin de ma dose de nouveauté, c'est ce qui m'est arrivé cette semaine : je suis incapable d'apprendre les quelques accords simples de la fin d'Un sospiro, et pourtant j'ai déjà appris les deux premières pages de la sonate 17, Allegretto de Beethoven, et je m'éclate comme un fou à les jouer (pour l'instant)
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Re: lassitude
Christof, j’adhère complètement. En filigrane de ce que tu écris, Il y a aussi le constat que nous nous mettons des barrières mentales (je n’arriverai jamais à ...) qu’il faut lever pour progresser. Sinon on tombe dans la répétition mécanique et le sur-place. De toute façon, tous les grands pianistes le disent : on travaille autant (sinon plus) avec sa tête qu’avec les mains.Christof a écrit : ↑jeu. 24 sept., 2020 17:15
Je pense que la technique s'acquière dans la compréhension profonde de la musique du morceau que l'on est en train d'apprendre, à n'importe quel niveau qu'il soit, dans la compréhension de l'intention du compositeur devant telle ou telle phrase, telle polyphonie, compréhension qui dessine alors le geste, la "juste façon" de faire, parce que cette "juste façon" va faire sonner la "juste musique". Tout est dans l'écoute, dans la puissance de notre oreille aussi à nous guider, joindre le juste geste à la parole (mais savoir de quelle parole il s'agit, car c'est elle qui va dessiner le geste.
Ensuite, il faut aussi être réaliste : cela ne va pas suffire pour tout jouer, mais va permettre d’arriver plus loin que ce que l’on pensait au départ.
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Re: lassitude
Si « tous les grands pianistes le disent : on travaille autant (sinon plus) avec sa tête qu’avec les mains., »je me permet d ajouter que le cœur donne cette envie de travailler, sans sentiment, sans émotion, le piano reste muet, notre tête peut chercher, nos mains peuvent toujours s agiter...
Christof, tes mots font écho, merci de les partager avec autant de générosité et de sincérité.
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Re: lassitude
Oui, tu as bien raison de remettre aussi l'accent sur les barrières mentales...Oukee a écrit : ↑jeu. 24 sept., 2020 18:15 Christof, j’adhère complètement. En filigrane de ce que tu écris, Il y a aussi le constat que nous nous mettons des barrières mentales (je n’arriverai jamais à ...) qu’il faut lever pour progresser. Sinon on tombe dans la répétition mécanique et le sur-place...
A ce sujet, je reconseille à tous les Pmistes qui ne l'auraient déjà fait de lire ce livre de Kenny Werner (en anglais, mais c'est un anglais simple) :
Effortless mastery : liberating the master musician within
(La maîtrise sans effort : libérez le grand musicien qui est en vous).
Kenny Werner y explique notamment, et à mon avis de façon magistrale, d'où viennent ces barrières mentales, cette peur de ne pas être au niveau... les blocages que l'on s'inflige avant même de n'avoir commencé. (on pourra relire d'ailleurs ce fil - j'avais d'ailleurs initié ce fil à la suite de ma première rencontre entre Pmistes où j'avais pu constater, un peu horrifié, au moment où nous étions tous allés au restaurant avant de jouer que nombre des pianistes présents se refilaient sous la table des bétas bloquants (mais ne retombons pas dans ce débat, un fil existe déjà sur le sujet)
Lire ce livre, qui explique comment "entrer" dans la musique, c'est se prendre une véritable douche d'hygiène de l'esprit,
Modifié en dernier par Christof le jeu. 24 sept., 2020 20:29, modifié 4 fois.
Re: lassitude
En tous points et 200% d'accord avec Christophe qui a tellement bien résumé ce que je ressens en profondeur que....ma foi je ne trouve pas grand-chose à ajouter !!!
Mais j'ai quand-même envie de dire également ceci : OUI l'apprentissage d'un instrument c'est difficile, très difficile, avec des moments de découragements et de doute, dans le cas inverse ça se saurait.
Difficile donc, mais possible, il faut s'accrocher, s'intéresser aux compositeurs qu'on aborde, à leur vie, au contexte de leurs oeuvres, écouter beaucoup de musique, s'en imprégner (perso ça me parait tout de même un minimum) donc en conclusion déjà : si on ambitionne un jour et peu importe l'âge qu'on a de "faire de la Musique", il faut l'aimer ! Hè...ben..oui. Pas simplement l'apprécier, l'AIMER ! Aimer les sons, les vibrations, les harmonies...
Je ne comprends pas comment on peut en arriver à se lasser...ça me dépasse. Le domaine est tellement vaste, il y a toujours quelque chose à apprendre, à intégrer, à découvrir... dans CHAQUE oeuvre. Comme le souligne Christophe, c'est sans fin et c'est bien ça qui est passionnant.
Et on en oublie alors le temps qui file.... un peu comme au jeu. Non on ne gagnera pas à tous les coups loin s'en faut (d'autant plus lorsqu'on se fixe des objectifs au-dessus de ses moyens) Mais heureusement qu'on perd souvent, c'est ce qui fait de la musique "et du piano en l'occurrence" un art qui s'avère tantôt un compagnon, des fois un partenaire, parfois une adversaire mais..qui donne encore et toujours l'envie irrésistible de continuer.
Vous qui ressentez si fort cette lassitude, Il faut raisonner différemment sinon vous allez vous prendre le mur.
Organiser le travail et partir confiants, avec l'idée que tout peut/et doit arriver, mais vraiment: bouleversement, adaptation, lâcher prise, autant d'aléas qui mettent en route nos neurones créateurs, on commence à planer.
Et un jour, la découverte, l'émerveillement...enfin.
Un état de grâce duquel on sort inévitablement c'est sûr (jusqu'à la prochaine fois), c'est alors le retour sur terre et...au moi qui pense (avec le tapis sous le piano qui redevient rouge, le ciel au-dehors pluvieux et..le chat ronronnant dans un coin) et ces deux états d'esprit à l'opposé l'un de l'autre, on peut le lire dans notre jeu, n'en doutez pas une seconde. Notre NOUS musiciens, c'est celui qui plane et, c'est sans danger, on reste maitre de la situation et c'est ce pouvoir là qui nous guide car alors nos mains, nos doigts deviennent la continuité de nos sentiments. Et justement la Musique c'est ça. Oui une expérience véritablement spirituelle pour citer à nouveau Christophe.
Débutants, abordez des choses simples. Rien ne se fait de manière rapide et précipitée, nulle part, jamais. Ne rechignez pas à faire parfois un travail d'approche un peu ennuyeux, ça paie toujours. Et de grâce choisissez un bon prof. digne de ce nom.
Mais j'ai quand-même envie de dire également ceci : OUI l'apprentissage d'un instrument c'est difficile, très difficile, avec des moments de découragements et de doute, dans le cas inverse ça se saurait.
Difficile donc, mais possible, il faut s'accrocher, s'intéresser aux compositeurs qu'on aborde, à leur vie, au contexte de leurs oeuvres, écouter beaucoup de musique, s'en imprégner (perso ça me parait tout de même un minimum) donc en conclusion déjà : si on ambitionne un jour et peu importe l'âge qu'on a de "faire de la Musique", il faut l'aimer ! Hè...ben..oui. Pas simplement l'apprécier, l'AIMER ! Aimer les sons, les vibrations, les harmonies...
Je ne comprends pas comment on peut en arriver à se lasser...ça me dépasse. Le domaine est tellement vaste, il y a toujours quelque chose à apprendre, à intégrer, à découvrir... dans CHAQUE oeuvre. Comme le souligne Christophe, c'est sans fin et c'est bien ça qui est passionnant.
Et on en oublie alors le temps qui file.... un peu comme au jeu. Non on ne gagnera pas à tous les coups loin s'en faut (d'autant plus lorsqu'on se fixe des objectifs au-dessus de ses moyens) Mais heureusement qu'on perd souvent, c'est ce qui fait de la musique "et du piano en l'occurrence" un art qui s'avère tantôt un compagnon, des fois un partenaire, parfois une adversaire mais..qui donne encore et toujours l'envie irrésistible de continuer.
Vous qui ressentez si fort cette lassitude, Il faut raisonner différemment sinon vous allez vous prendre le mur.
Organiser le travail et partir confiants, avec l'idée que tout peut/et doit arriver, mais vraiment: bouleversement, adaptation, lâcher prise, autant d'aléas qui mettent en route nos neurones créateurs, on commence à planer.
Et un jour, la découverte, l'émerveillement...enfin.
Un état de grâce duquel on sort inévitablement c'est sûr (jusqu'à la prochaine fois), c'est alors le retour sur terre et...au moi qui pense (avec le tapis sous le piano qui redevient rouge, le ciel au-dehors pluvieux et..le chat ronronnant dans un coin) et ces deux états d'esprit à l'opposé l'un de l'autre, on peut le lire dans notre jeu, n'en doutez pas une seconde. Notre NOUS musiciens, c'est celui qui plane et, c'est sans danger, on reste maitre de la situation et c'est ce pouvoir là qui nous guide car alors nos mains, nos doigts deviennent la continuité de nos sentiments. Et justement la Musique c'est ça. Oui une expérience véritablement spirituelle pour citer à nouveau Christophe.
Débutants, abordez des choses simples. Rien ne se fait de manière rapide et précipitée, nulle part, jamais. Ne rechignez pas à faire parfois un travail d'approche un peu ennuyeux, ça paie toujours. Et de grâce choisissez un bon prof. digne de ce nom.
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Re: lassitude
Oui, merci Erin de mettre l'accent sur cela. Le piano est une école de modestie, une des plus belles écoles.
Erin, j'aime la force et la poésie avec laquelle tu écris.Erin a écrit : ↑jeu. 24 sept., 2020 20:18 Vous qui ressentez si fort cette lassitude, Il faut raisonner différemment sinon vous allez vous prendre le mur.
Organiser le travail et partir confiants, avec l'idée que tout peut/et doit arriver, mais vraiment: bouleversement, adaptation, lâcher prise, autant d'aléas qui mettent en route nos neurones créateurs, on commence à planer.
Et un jour, la découverte, l'émerveillement...enfin.
Un état de grâce duquel on sort inévitablement c'est sûr (jusqu'à la prochaine fois), c'est alors le retour sur terre et...au moi qui pense (avec le tapis sous le piano qui redevient rouge, le ciel au-dehors pluvieux et..le chat ronronnant dans un coin) et ces deux états d'esprit à l'opposé l'un de l'autre, on peut le lire dans notre jeu, n'en doutez pas une seconde. Notre NOUS musiciens, c'est celui qui plane et, c'est sans danger, on reste maitre de la situation et c'est ce pouvoir là qui nous guide car alors nos mains, nos doigts deviennent la continuité de nos sentiments. Et justement la Musique c'est ça. Oui une expérience véritablement spirituelle.
Et je suis tellement content d'avoir trouvé ici des personnes qui vivent la musique de cette manière, ce NOUS musiciens.
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Re: lassitude
Christof et Erin, je suis complètement d'accord avec vous. Et si bien dit ! Jolie plume d'aigle de Christof...Erin, j'aime bien aussi ta façon d'écrire.
Moi non plus je ne me lasse pas, mais j'ai remarqué cet été, comme je jouais sans doute des heures par jour (me couchant vers 2h00 du mat) j'ai appréhendé la coupure durant mes vacances à la montagne. En fait je suis revenue plus efficace je pense. Parfois, je laisse "reposer" un morceau...j'en ai plein sur le feu car depuis que j'ai repris il y a un an j'ai réchauffé ceux que j'avais étudiés, travaillé de nouveaux, me suis laissée tenter par un certain nombre de pièces. Je suis bien contente qu'il n'y ait jamais de fin à l'exploration d'un morceau. Il y a tant de nuances, tant de détails, tant de résonnances avec notre humeur du moment et le piano, tel un miroir, nous les renvoie. Tiens, quand je suis trop fatiguée après le boulot mais que je VEUX jouer, ou quand je suis inspirée, et que je ne veux pas "sagement" travailler un morceau que je connais déjà bien, mais que je remets sans cesse sur l'établi, j'improvise en totale décontraction et à un moment, la tonalité du morceau arrive, et ffft! j'embraye en douceur. J'adore ces moments de pure création dénuée de toute considération extérieure, de toute réflexion à part être en prise avec le moment immédiat.
Moi non plus je ne me lasse pas, mais j'ai remarqué cet été, comme je jouais sans doute des heures par jour (me couchant vers 2h00 du mat) j'ai appréhendé la coupure durant mes vacances à la montagne. En fait je suis revenue plus efficace je pense. Parfois, je laisse "reposer" un morceau...j'en ai plein sur le feu car depuis que j'ai repris il y a un an j'ai réchauffé ceux que j'avais étudiés, travaillé de nouveaux, me suis laissée tenter par un certain nombre de pièces. Je suis bien contente qu'il n'y ait jamais de fin à l'exploration d'un morceau. Il y a tant de nuances, tant de détails, tant de résonnances avec notre humeur du moment et le piano, tel un miroir, nous les renvoie. Tiens, quand je suis trop fatiguée après le boulot mais que je VEUX jouer, ou quand je suis inspirée, et que je ne veux pas "sagement" travailler un morceau que je connais déjà bien, mais que je remets sans cesse sur l'établi, j'improvise en totale décontraction et à un moment, la tonalité du morceau arrive, et ffft! j'embraye en douceur. J'adore ces moments de pure création dénuée de toute considération extérieure, de toute réflexion à part être en prise avec le moment immédiat.
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Re: lassitude
Je pense qu'on ne parle plus tout à fait du même sujet : tu évoques ici, sauf erreur de ma part, la lassitude de travailler l'instrument, mais la question initiale est la lassitude éprouvée sur le travail d'une oeuvre donnée, ça n'est pas du tout la même chose !Erin a écrit : ↑jeu. 24 sept., 2020 20:18 Je ne comprends pas comment on peut en arriver à se lasser...ça me dépasse. Le domaine est tellement vaste, il y a toujours quelque chose à apprendre, à intégrer, à découvrir... dans CHAQUE oeuvre. Comme le souligne Christophe, c'est sans fin et c'est bien ça qui est passionnant.
Si il est question de l'instrument, voire de la musique tout court, c'est un tout autre débat. D'ailleurs Chtilly - comme moi et de très nombreux autres - repartent à fond dans une autre oeuvre, avec le même appétit boulimique.
L'écoeurement résulte d'un excès de travail dans une oeuvre donnée, dû en général aux difficultés techniques à surmonter.
On fonctionne un peu comme un ordinateur : travailler consomme des ressources (pour nous, elles sont physiques et intellectuelles), qui ne sont pas extensibles autant qu'on le voudrait. Mais un ordinateur est une machine, infatigable, et à qui on peut allouer des extensions mémoire.
Nous, non. Quand on sature, la seule option est le repos ou le changement d'air car il faut se nettoyer les neurones, faire de la place, éliminer tout ce qui ne donne rien.
On sait tous très bien ici que passer 8 heures dans la journée à travailler un passage qui ne veut pas venir ne sert à rien. Certains pros y arrivent peut-être. La seule chose qu'on peut opposer à la saturation, c'est la détente.
Et il aussi possible qu'on se soit fixé un objectif trop élevé...
Re: lassitude
disons que je compare avec d'autres personnes qui ont à peu près le même nombre d'années de piano et je vois qu'ils ont un niveau bien + élevé.Christof a écrit : ↑jeu. 24 sept., 2020 17:15 Que veux-dire : ne pas être à la hauteur ? (ceci étant bien entendu qu'il faut toujours choisir des morceaux à son niveau, et un peu au-dessus, mais pas des Everest inatteignables).
Je trouve que sur ce forum, le mot "technique" est toujours ici employé comme le Graal, le truc qui va mener à tout.
C'est quoi la technique ? : vouloir jouer des choses qui en mettent plein la vue ? La musique, ce n'est pas ça (même si la technique est nécessaire), mais elle se développe à chaque niveau, à chaque partie de son parcours. Ce qui fait un grand musicien, est que justement, la technique disparaît derrière la belle musique. Et ceci à chaque niveau, que l'on ait un an, deux ans, trois ans, dix ans, vingt ans... de piano dans les doigts.
donc soit ils mentent sur ce qu'ils jouent réellement (et je doute que cette option soit la bonne ), soit j'ai un sacré retard, ou une mauvaise technique , ou je suis tout simplement nulle.
(mode caliméro lolll)
en vrai,j'imagine que les gens passent des mois sur le même morceau non?
alors que je ne peux pas faire cela, je me lasse très vite de ne pas y arriver.
et puis dès que le morceau a + que 2 pages, c'est pire.
tout mon apprentissage :https://www.youtube.com/channel/UCGYAyp ... subscriber
Re: lassitude
mes plus beaux moments au piano sont ceux où j'arrive à surmonter une difficulté
En fait, a te lire tu serai plus gêné par la longueur des morceaux, que par leur difficultés ?voire toute la dernière page me gonfle, c'est incompréhensible...
Essaie, je crois que c'est déjà dit + haut de commencer a apprendre le morceau par la dernière page.
5 pages c'est trop ? Alors essaie de choisir des partitions plus courtes, si le plaisir de jouer est a ce prix....
Pour faire quelque chose correctement, il faut un minimum d'inspiration, d'envie, et même de réflexion. Même une simple opération de bricolage ou de mécanique mais un poil complexe peut demander demander de telles qualités. Alors a plus forte raison pour pratiquer un art comme jouer du piano. Il y a certains jours "sans" ou rien ne va, ou le résultat est nul, ou carrément pas a la hauteur des attentes. En fait, c'est un peu comme si on n'avait rien fait du tout. Rien de pire pour se bousiller le moral. On a tous connu en cuisine le plat au gout de cramé, cuisson 45' a 180°alors qu'on a passé un temps infini a le préparer.
Chez moi un morceau basique / difficulté facile de 2 pages, c'est 3 mois minimum, mains séparés, mains ensembles, faire quelque chose de rythmé. Et encore il faut le reprendre plusieurs fois par la suite a intervalles régulier pour espérer faire quelque chose d'expressif.
- Marcel Patulacci
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Re: lassitude
Ça c'est le côté obscur de la technique... Personnellement, ma deffinition de la technique c'est:
Savoir jouer des choses complexes (polyphonies, mélange de ternaire et de binaire, grands déplacements de mains, passages de doigts tordus, tout cela additionné parfois...) tout en donnant l'impression que c'est facile !
Quand je regarde Mathys par exemple sur ce forum, je pense pouvoir dire sans me tromper qu'il a une belle technique !
Quand on fait du jazz, peut-être que la technique n'a pas tout à fait la même définition, la même importance que dans le classique ?
Modifié en dernier par Marcel Patulacci le ven. 25 sept., 2020 16:01, modifié 1 fois.