lassitude - surmenage pianistique ?

[quazart]

Tu avais juste besoin de reprendre un peu de souffle...
Une petite coupure ne peut pas faire de mal, au contraire !

[Aurele27]

Je comprends mieux : tu voulais bien écrire "Mon objectif c'est Foissy, c’est le parqueur.".
C'est beaucoup plus clair

Oui voilà

[balthazaard]

Bonjour messieurs-dames,

Depuis que je joue, je suis confronté à ce problème avec la quasi-totalité des pièces que j'apprends : Tout commence par un coup de cœur qui me fait aborder un nouveau morceau avec un entrain et une motivation à toute épreuve, alors pendant des jours, des semaines, je travaille d'arrache-mains en rêvant du moment où je maîtriserai enfin le morceau du moment, qui sera sans nul doute le plus beau jour de ma vie, mais... quand arrive la maîtrise, elle est souvent accompagnée de lassitude, et presque tous mes apprentissages aboutissent au même résultat : mes plus beaux moments au piano sont ceux où j'arrive à surmonter une difficulté, à enfin faire sonner le passage qui m'a donné envie d'apprendre le morceau et puis... à force de jouer je me lasse, et, dans le pire des cas, je ne joue plus jamais le morceau, même après avoir passé des semaines dessus (ex. la barcarolle de Thchaïkovski, pas rejouée une SEULE fois après l'avoir apprise), je ne prends souvent pas la peine d'apprendre les dernières mesures, voire toute la dernière page me gonfle, c'est incompréhensible... C'est encore ce qui est en train de m'arriver avec le Nocturne 19 de Chopin, dont je me force à déchiffrer les deux dernières lignes, alors que j'ai appris 3 pages avec toute la motivation du monde, j'en suis à me demander si je ne devrais pas m'abstenir d'apprendre mes pièces préférées pour qu'elles gardent leur aura...

Vous arrive-t-il d'avoir ce problème ? Si oui, comment le gérez-vous ?

Bonjour
Je n'ai pas lu tout le fil mais je me retrouve un petit peu.
J'ai vécu ce que tu dis, peiner sur un morceau puis le jouer UNE fois puis plus jamais.
Pour ce que tu dis à la fin de ton message, et pour l'avoir vécu, je travaille toujours les morceaux par début ET fin simultanément en ajoutant les passages que je juge difficiles, cela fait une sorte de puzzle mais d'une part on a l'impression de progresser plus vite (un peu comme dans une course d'extérieur quand on aborde un passage plat) et cela évite de bâcler la fin.
Maintenant je trouve aussi, pour être honnête, que dans un morceau, il y a des passages que l'on aime jouer et d'autres sur lesquels on fait un peu du sans filet et si on est un peu perfectionniste, on ne prend pas plaisir à jouer ces parties, on les joue parce qu'il faut bien mais on est content de les avoir passées. je pense que les pièces que l'on ne rejoue pas sont celles qui contiennent ces passages là.
Je crois qu'il faut les travailler jusqu' à y prendre du plaisir, si c'est techniquement possible, avis perso bien sur.
j'ai un tout petit petit passé d'organiste et je me souviens d'un commentaire sur les mouvements lents des sonates en trio de Bach, "on dirait que l'organiste se repose!!...en fait...." j'en ai travaillé, joué un en public, la satisfaction du devoir accompli, d'un record du monde d'apnée et des yeux complétement sec à force d'être rivés sur la partition...je n'y ai jamais trouvé le moindre plaisir et ne les ai jamais rejoués pour moi.

[Chtilli]

Effectivement, je crois que c'est ça, la fin du morceau que j'apprends en ce moment ne m'intéresse pas plsu que ça, mais je l'apprends parce que je ne veux pas le laisser incomplet...

[lullablue]

bonjour,
et si tu commençais par apprendre la fin?
tu découpes ton morceau en 3 parties (ou + selon comment il est organisé) et tu commences par apprendre la fin.
j'ai le même souci que toi, je bacle souvent la fin.
par contre, je reprend les morceaux plusieurs mois après je retrouve la joie de jouer le morceau et surtout, comme ma pratique a avancé, je le joue encore mieux.

[Jacques Béziat]

Je pense que ce phénomène est courant, plus ou moins présent selon sa propre personnalité.

On peut être lassé pour plusieurs raisons, comme indiqué dans les commentaires plus haut.
Le tout est de découvrir sa propre raison.

Certes, certaines personnes se lassent de tout, quand d'autres non, mais ça n'explique rien, rien sur les motivations profondes personnelles.

Où se situe l'équilibre plaisir/satiété ?

Comme dit plus haut, est-ce que ce phénomène de lassitude n'existe que dans l'apprentissage d'un morceau, ou bien ailleurs dans d'autres domaines ?
En ce qui me concerne, j'apprends plusieurs morceaux en même temps, il faut dire que j'ai du temps à rattraper sur l'abandon du piano et du classique dans ma jeunesse, mais aussi peut-être que plusieurs morceaux signifient que j'ai peur de me lasser sur seulement un ou deux ?
En tout cas, je ne me lasse pas des morceaux, quitte à les laisser un peu de côté avant de les reprendre quand c'est trop difficile.

Bien difficile de répondre sur soi-même, chez les autres encore davantage.

[Chtilli]

bonjour,
et si tu commençais par apprendre la fin?

Me connaissant, je cours le risque de commencer par les parties que j'aime le plus et d'être encore moins motivé par le reste

Je pense que ce phénomène est courant, plus ou moins présent selon sa propre personnalité.

Je viens de passer le cap des trois ans, peut-être la fin de la période de grâce ?

Mais je vais appliquer vos conseils, jusque-là j'hésitais à ouvrir plusieurs dossiers en même temps, je vais peut-être me l'autoriser...

[pianojar]

Franchement lassitude avec 3 ans de piano, les capacités que tu as avec encore une marge de progression énorme !...…..
Peut-être faut il que tu varies un peu plus les repertoires et les experiences, il faut de temps à autre jouer des choses que l'on aime un peu moins mais qui permettent à terme de se perfectionner, de se découvrir quelquefois.
Rien n'est figé
Il y a 4 ou 5 ans je n'avais jamais joué la moindre note de Scarlatti et maintenant il est tout en haut de mon Panthéon
Tu disais que tu avais plus de difficultés dans lé déchiffrage. Voilà un challenge
Avec la facilité avec laquelle on peut trouver des partitions sur le net, tu peux pas à pas tous les jours te perfectionner et tu verras dasn quelques mois les bénéfices que tu pourras en retirer
C'ets une piste comme une autre ….

[Chtilli]

Je ne suis pas lassé du piano, mais c'est juste qu'avec l'expérience je me rends bien compte qu'en apprenant la musique que j'aime le plus, elle perd nécessairement de sa magie pour moi, notamment à cause des heures que je dois passer dessus

[pianojar]

Cà c'est l'avantage de déchiffrer correctement………..cela t'ouvre une multitude de repertoires et pieces diverses : pas de risqué de lassitude !

[Chtilli]

c'est vrai que j'ai horreur du déchiffrage que je vois au plus comme un mal nécessaire, moi c'est l'analyse qui m'intéresse Peut-être que je ne devrais faire que du déchiffrage pendant mes cours

[pianojar]

L'analyse ne m'intéressait pas du tout jusqu'à ce que je reprenne des cours récemment et avec mes premiers balbutiements dans la composition cela va prendre de plus en plus de place à l'avenir je pense

[flober]

Tu devrais peut-être te frotter à l'improvisation ?

[Chtilli]

L'impro façon XIXe siècle, un jour peut-être, à force de côtoyer le romantisme...

[flober]

Il me semble que Chopin tait un grand improvisateur.

Certainement un géant de la résolution différée !

[Chtilli]

Résolution différée ? Tu peux m'en dire plus ? Il est clair que sa musique repose en très grande partie sur la cadence V-I...

[flober]

différée ou retardée.
Disons qu'on est censé résoudre sur le I Ia mais la mélodie traine sur le V .. sur la sensible ou ailleurs, le V permettant tout type de couleur.

ce qui crée de belles dissonances

[Chtilli]

L'histoire se répète... je commence à maîtriser Un Sospiro et voilà que je n'ai absolument plus envie de le jouer, alors que je l'aimais tant il y a 3 mois... J'ai commencé La Tempête et je suis à fond, je me suis mangé la première page en une soirée, par pure gloutonnerie, sans même m'en rendre compte, je m'éclate... mais jusqu'à quand ?

[quazart]

Pour moi, cette lassitude est on ne peut plus normale : tu t'investis beaucoup dans ton travail, tu voudrais sans doute que ça aille plus vite (tu peux l'avouer, c'est pareil pour tout le monde), la dépense d'énergie est à la hauteur de ta motivation.
Observes-tu des petites coupures de temps à autre ? Pour moi c'est indispensable, j'ai besoin fréquemment de m'aérer un peu les neurones, jouer juste pour le plaisir, déchiffrer un possible morceau suivant... En ce moment je travaille les morceaux en cours un jour sur deux, voire sur trois...
C'est suffisant pour éviter l'écoeurement et conserver la motivation.
Je pense qu'aller encore un peu plus loin dans cette sonate tu feras le plus grand bien, d'autant plus que l'atmosphère est très différente, et d'ici quelques jours te reprendras ce Sospiro avec un nouvel appétit... et plus de facilité !

[Chtilli]

Non, aucune coupure, je commence toujours mes morceaux comme un ogre, j'avale les pages et pourtant j'ai toujours l'impression de ne pas faire assez... et arrivé à la fin je laisse tomber très près du but, souvent quand il ne reste que quelques mesures faciles, le soufflet retombe, envie de passer à autre chose, toujours la même excitation au départ, et la même lassitude à la fin, mais c'est vrai que ça vient de la difficulté et de la longueur des pièces que je choisis, je passe trop de temps dessus, c'est sûr, je serais curieux d'avoir l'avis de toto, qui a passé au moins 6 mois sur La Campanella tiens