Face au découragement...

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Lee
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Re: Face au découragement...

Message par Lee »

Merci Blue et Mona.
Effectivement avec un beau piano, on écoute les simples notes et c'est déjà passionant...
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Gracou
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Re: Face au découragement...

Message par Gracou »

Lee a écrit :Effectivement avec un beau piano, on écoute les simples notes et c'est déjà passionant...
Donc avec un beau piano, les plus récalcitrants pourraient avoir envie de jouer du contemporain ? :mrgreen:
La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
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jean-séb
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Re: Face au découragement...

Message par jean-séb »

Sauf pour ceux qui pensent que le contemporain ressemble plus (trop) souvent à un vieux piano désaccordé ? :mrgreen:
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Mona
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Re: Face au découragement...

Message par Mona »

En fait, quand je parlais d'écouter le son, ça n'est pas forcément avec un beau piano, mais simplement avec un piano acoustique, quel qu'il soit... Bon tant mieux si en plus le son du piano est beau, mais ce qui me procure cette sensation, c'est tout simplement la sonorité du piano, en elle même, avec la dimension vibratoire qui l'accompagne, et tout l'aspect sensoriel qui en découle... Ca me plonge dans un état particulier, et ce, quel que soit le piano...
mieuvotar

Re: Face au découragement...

Message par mieuvotar »

Lee a écrit :Je remonte cet ancien fil (...)
Merci Lee :wink:
Ca m'a été très utile de relire ce fil et certaines des réponses que ta relance a provoquées.
Val
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Re: Face au découragement...

Message par Val »

Tu sais, on passe tous par là, et plus on rencontre des pianistes d'un haut niveau, plus on mesure à quel point le chemin qui nous amènera à leur niveau est long.

J'ai eu une rencontre il y a environ un mois, quelqu'un de plus jeune que moi, pas de beaucoup, mais qui m'a vraiment scotché par ses Debussy parfaits et son Beethoven en excellente voie. Franchement, ça m'a fichu un sacré coup, et, encore aujourd'hui, je n'en suis pas totalement remis, et je ne cesse de me remettre en question. Et c'est dur, vraiment décourageant et démotivant.
Je me suis dit, « il faut vraiment que je travaille ma technique ». Et en un mois, j'ai fait beaucoup de technique, et appris des morceaux un peu au-dessus de mon niveau, j'ai progressé, mais plus j'avance, plus je réalise qu'il était bien supérieur à moi. Et, comme il était plus jeune, j'ai eu ce terrible sentiment de nullité, cette impression d'avoir perdu énormément de temps que j'aurai sans doute beaucoup de mal à rattraper, et je les ai encore.

C'est vrai, on touche moins son piano, on fait autre chose; moi je lis, je me cultive, pour me donner bonne conscience, mais cette sorte de désespoir intérieur est toujours là, et, s'il n'est pas si terrible que cela à supporter, il est vraiment vampirisant.

On attend, et puis un jour, ou peut-être jamais, on en est délivré.

J'espère que ça sera bientôt pour toi.
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Oupsi
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Re: Face au découragement...

Message par Oupsi »

Bon, bien qu'initiatrice de l'amende,je dois avouer que j'ai bien rempli ma cagnotte depuis que j'ai repris le piano. Et ça continue, la sensation de nullité est toujours là.
Mais petit à petit je n'y attache plus d'importance, essentiellement pour des raisons pragmatiques.
Je m'explique: objectivement je sais bien que je ne suis pas une bonne pianiste. Je n'ai pas un jeu archi propre, le rapport temps de travail / résultat est plutôt comique ou pathétique, etc. Mais le fait est que ces constats ne servent à rien. Je peux à la rigueur apprendre à travailler de manière plus efficace, je peux aussi m'accrocher à plus de rigueur, tout ça est possible mais ça ne change pas fondamentalement la donne.
Le fait est que j'ai compris après ma tendinite que le piano est aussi une activité physique, en tout cas c'est un corps qui joue, et pas seulement une âme esprit intelligence etc. Et le corps n'apprend vraiment bien que s'il ressent un certain plaisir dans ce qu'il fait. Ce plaisir est la condition d'une bonne concentration, d'une capacité de se remettre en cause, de changer, de se modifier pour chercher et expérimenter. Le corps est l'appui, la matière vivante ou ça se passe. L'émotion auditive aussi est une émotion physique, même si c'est un corps spiritualisé, ça reste quand même un corps.
Mais ce plaisir ne peut exister que si l'on a une attitude bienveillante envers soi même, ouverte, curieuse. En fait cette attitude devient progressivement partie prenante du plaisir et petit à petit c'est toute la perspective qui change.
Je pense que lorsque l'on s'enferme dans le jugement "je suis nul" c'est parce que l'on n'a pas encore trouvé cette clé, qui est difficile à trouver, surtout sans prof.

Le jeu en public est facilement décourageant parce qu'on est subitement ramené très en deçà non seulement de ce qu'on est capable de faire chez soi, mais aussi du plaisir qu'on ressent quand on joue chez soi. C'est pourquoi, dans mes ratages en public, je m'accroche au souvenir des quelques mesures ou j'ai quand même ressenti quelque chose d'agréable. C'est peu, mais ce n'est pas rien, et on peut construire la dessus, humblement, plutôt que de tout balayer d'un jugement catégorique de nullité.
£rin
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Re: Face au découragement...

Message par £rin »

Il y a un nombre incalculable de fils dans lesquels on évoque le découragement, j'ai choisi celui-ci pour m'exprimer mais partout dans les autres je lis des choses qui m'interpellent tout autant.
Alors d'un côté ça fait du bien, on se sent moins seule du coup mais d'un autre...il y a la confirmation tout de même d'une certaine "limite" à la progression (surtout pour ceux et celles qui comme moi on repris le piano après bon nombre d'années càd...hum quelques décennies....

Pour moi non plus c'est pas terrible terrible en ce moment...mais si mes intuitions sont bonnes je me dis que...tout n'est peut-être pas perdu. [-o<
En fait la vérité c'est que je me demande si je n'ai pas l'habitude de choisir des pièces trop difficiles pour moi pour le moment.
En fait c'est ma prof qui me demande à chaque fois ce que j'ai envie de travailler et....si c'est vraiment trop dur elle me le dit et c'est reporté à plus tard... après, même si on commence ensemble à travailler une pièce de commun accord, pièce que je parviendrai à monter, elle me souligne quand-même que...c'est pas un morceau facile que je travaille là.
Là où je veux en venir c'est que je me sens un peu paumée, je vois plus trop où j'en suis...j'ai l'impression d'être une empotée, de ne rien jouer vraiment bien (excepté le prélude en do Maj du CBT et encore..). Pour le reste lorsque j'ai le courage de faire des enregistrements, à chaque fois ça me fout par terre tellement je trouve ça moche, alors je cherche, encore et encore et encore .....et je reprends les passages qui coincent.
Je suis quelqu'un d'ambitieux, quand je commence quelque chose, j'aime aller au bout et surtout je suis perfectionniste presqu'à outrance, une obsessionnelle du son (je peux travailler la même mesure plus d'une heure afin de trouver la bonne position de la main, des doigts... jusqu'à ce que le son soit celui qui me plait) et j'aime travailler ainsi mais...jusqu'à un certain point, si ça ne marche toujours pas après maintes et maintes tentatives...c'est la démotivation. J'ai envie de ressentir du plaisir avec mon piano, alors que finalement c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup de frustrations.

Alors si c'est vrai que aborder des oeuvres un peu au-dessus de notre niveau, des oeuvres de plus en plus difficiles c'est excellent ça fait avancer, mais la chose ne serait t'elle pas ...un peu traitre aussi dans le sens que si on apprend plus vite", on peut aussi bâcler très rapidement là aussi, en ne faisant qu'effleurer et ensuite ...ben à nous de peaufiner "ce qui n'est pas toujours simple".
Mon objectif premier est de devenir une bonne musicienne, de pouvoir approfondir ce que je joue, la sonorité (oui encore, je trouve cela d'une importance capitale sinon ce n'est pas de la musique pour moi si on se contente juste de mettre les bonnes notes au bon moment), la détente, l'interprétation, bref tout ce qui fait la *beauté* dans la musique. Si je dois ne jouer que des pièces de mon niveau pour que ce soit beau dans un laps de temps acceptable et pas dans cent sept ans, soit...mais me connaissant je pencherais pour opter une pièce plus compliquée en plus. Il y aurait de cette façon deux types de travail différents et complémentaires.

Comme certain(e)s ici qui me connaissent bien le savent, j'ai changé de prof voici maintenant une année et demi et j'en suis ravie, elle est géniale: méthodique, rigoureuse, très gentille, à l'écoute, patiente et tout et tout...et en plus d'être merveilleusement pédagogue elle a aussi raflé plusieurs premiers prix de Conservatoire (dont Piano et Musique de Chambre). Elle a participé à plusieurs concours, donné des concerts et...même travaillé à la Chapelle RE. Je ne saurais être en de meilleurs mains. Je reconnais avoir progressé en rythme, en déchiffrage et ...en tierces :lol: (normal je les bosse tous les jours). Le truc c'est que dès que le morceau est bien en place, fluide, et sans moults hésitations, à moi de me débrouiller pour la suite et c'est là que ça me désole quand par ex, mes accords MG restent inégaux, cette même MG lourdingue comme pas possible et quand je crois que c'est pas trop mal et que je passe à l'enregistrement, là ce n'est plus que consternation, tristesse et désolation PAF
#-o :-& :-#

Vous la connaissez tous ou presque, cette impression de nullité, de ne pas pouvoir s'empêcher de dire: si j'avais su que c'était aussi ardu, ingrat.. cet apprentissage je me serais abstenue. Le piano c'est si difficile et encore bien plus encore que je ne pensais mais c'est trop tard pour renoncer à présent, ce serait con et je sais pertinemment qu'un jour ou l'autre je le regretterais. (si au moins je pouvais chasser cette pensée obsédante qu'il est trop tard et que je ne ferai jamais de la vraie "belle musique" mais la vérité est que je ne peux pas m'en empêcher. C'est franchement cette question précise qui me taraude, que...si on ne commence pas avant 6 ans, c'est presque loupé.. alors à 60 piges...euh....ce sera toujours soit scolaire, soit ..même pas écoutable. C'est CELA qui m'est le plus douloureux car je suis mélomane et ..profondément !

Et je suis épuisée, je bosse, je bosse et tout : de la technique, des passages que je répète encore et encore, rien à faire, puis je suis hyper tendue et...j'ai à nouveau très mal à la MG !

(ALLONS BON qu'est ce qu'elle nous bassine encore celle-là me direz vous, en plus de son caractère de ****** v'la ti pas qu'elle se plaint maintenant c'est le pompom "ou la cerise sur le gâteau c'est comme vous voudrez")


Mais ça fait un bien fou. :wink:
"La musique, c'est ce qu'il y a entre les notes" Isaac Stern.
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lullablue
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Re: Face au découragement...

Message par lullablue »

effectivement, on passe tous et toutes par ces phases de découragement, car oui le piano c'est en fait, très éxigeant! jamais je n'aurai cru cela en commençant.
concernant ton âge, une fois,j'en parlais avec ma prof (car j'arrive sur les 50 ...) et elle m'a dit, qu'elle avait eu une élève de 60ans qui avait eu un très bon niveau (au bout de 10 ans, soit, mais à peu près comme tout le monde qui commence tard).
l'important est de se faire plaisir, et surtout, je comprendre qu'on ne pourra jamais atteindre les grade 8 :lol: :lol:
perso, j'en ai fait mon deuil et je me suis tournée vers des partitions de compositeurs ,certes inconnues, mais tout à fait jolies et mélodieuses.

pour en revenir au découragement, quand ça m'arrive, je rejoue des anciennes ou je joue des morceaux trèssss faciles pour me faire plaisir.
là, par exemple, j'ai repris burgmuller, j'avais eu un mal fou à les jouer (normal, j'étais débutante) et maintenant, =D> =D> =D> j'arrive à les déchiffrer très vite et me faire plaisir en les jouant.
peut-etre revenir à une musique plus simple que tu aimes pourrait t'aider à passer ce cap?
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Re: Face au découragement...

Message par £rin »

En fait je comptabilise un peu plus de 8 ans au total (2 années dans ma jeunesse, puis reprise en 2015 "mais avec une prof qui m'a bien baladée".) J'ai perdu un temps fou :roll:
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lullablue
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Re: Face au découragement...

Message par lullablue »

moi j'avais commencé avec une prof qui m'a fait acheter la methode rose alors que j'avais dejà 3 ans de piano, je m'ennuyais terriblement au bout de 2 mois, puis le confinement,etc... j'ai fini par lui dire que je ne reprendrai pas avec elle et j'ai pris une autre prof avec qui je me sens mieux. tanpis si j'ai des lacunes techniques, on les aborde au fur et à mesure des morceaux, ce qui me va mieux que les morceaux "enfantins".
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quazart
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Re: Face au découragement...

Message par quazart »

£rin a écrit : dim. 14 nov., 2021 16:22 Il y a un nombre incalculable de fils dans lesquels on évoque le découragement, j'ai choisi celui-ci pour m'exprimer mais partout dans les autres je lis des choses qui m'interpellent tout autant.
Alors d'un côté ça fait du bien, on se sent moins seule du coup mais d'un autre...il y a la confirmation tout de même d'une certaine "limite" à la progression (surtout pour ceux et celles qui comme moi on repris le piano après bon nombre d'années càd...hum quelques décennies....

Pour moi non plus c'est pas terrible terrible en ce moment...mais si mes intuitions sont bonnes je me dis que...tout n'est peut-être pas perdu. [-o<
Ben non, tout n'est pas perdu !!!
D'abord, cesse de penser que pour arriver à un bon niveau il faut avoir commencé à 4 ou 5 ans. On a ici-même pas mal d'exemples de bons voire très bons pianistes qui ont commencé bien plus tard. Il semble bien qu'un apprentissage se déroule mieux et plus vite chez un adolescent ou un adulte que chez un jeune enfant. Question de motivation sans doute, d'aptitudes physiques, de mémoire...
Ce qui peut bloquer en commençant tard, c'est la possibilité d'accéder aux conservatoires, notamment au niveau supérieur.

Dans ta trajectoire, tu es malheureusement tombée sur une prof dont tu appréciais les qualités humaines mais qui t'as fait faire n'importe quoi n'importe comment. On ne peut pas revenir dessus hélas, mais raye de ton parcours ces années perdues, elles ne comptent pas.

Il faudrait demander à ta nouvelle prof de te faire travailler des pièces faciles mais musicalement intéressantes pour les jouer parfaitement. C'est bien qu'elle te laisse choisir, mais il faudrait que ce soit dans une liste où elle supprime tout ce qui est trop difficile ou limite pour toi.
Et monter le niveau peu à peu. J'ai l'impression que tu bloques sur des points élémentaires qui n'ont jamais été travaillés comme la simultanéité dans les accords ou doubles notes, ou le rythme : c'est sans doute simple à débloquer, il faut trouver comment faire.
J'imagine que tu souffres dans les accords parce que tous les doigts n'appliquent pas la même pression, ça ne se travaille pas qu'en jouant des accords. Faire des gammes sous toutes leurs formes est de ce point de vue très utile. Hanon aussi, aussi décrié que ce soit... mais le résultat doit être contrôlé par la prof : il ne suffit pas de monter et descendre avec les bons doigtés et sans faute. Il faut que la régularité soit parfaite, autant dans le mouvement que dans l'intensité sonore.

Et puis tu es tellement exigeante que tu ne te pardonnes rien... surtout maintenant avec un très bon piano dont tu veux tirer tout le parti...
Le passage à vide est parfaitement normal, on connait tous ça (enfin, j'imagine !). Quand l'envie n'est pas là, passe à autre chose, reprends tes pinceaux par exemple. Les petits arrêts sont toujours bénéfiques quand on sature ou que le moral est bas...

Tu vas y arriver !! :D :wink:
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Christof
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Re: Face au découragement...

Message par Christof »

Oui, je pense que tes intuitions sont bonnes Erin lorsque tu écris : "Je me dis que...tout n'est peut-être pas perdu. (...) après, même si on commence ensemble à travailler une pièce de commun accord, pièce que je parviendrai à monter, elle me souligne quand-même que...c'est pas un morceau facile que je travaille là. Là où je veux en venir c'est que je me sens un peu paumée, je vois plus trop où j'en suis...j'ai l'impression d'être une empotée, de ne rien jouer vraiment bien (excepté le prélude en do Maj du CBT et encore..). Pour le reste lorsque j'ai le courage de faire des enregistrements, à chaque fois ça me fout par terre tellement je trouve ça moche, alors je cherche, encore et encore et encore .....et je reprends les passages qui coincent."

Ce que tu décris, tu dois le prendre comme une bénédiction. Tu sais, je pense qu'on est tou(te)s confrontés aux mêmes difficultés. Et ce n'est pas une question de niveau. Tout morceau est en fait difficile (je ne parle pas bien sûr de trucs hyper techniques, les Everest, c'est vraiment à réserver aux concertistes purs et durs, qui malgré la performance demandée, arrivent à faire du morceau quelque chose qui touche l'auditoire -je pense par exemple à la Campanella jouée par Duchâble [Au fait, mais où est passé Totodubeauthello ? :D ]).
Alors quand ta prof te dit : "tu sais... c'est pas un morceau facile que tu travailles-là", c'est que c'est difficile.
Difficile ne veut absolument pas dire inaccessible. Et garde présent aussi ce que tu as alors écrit : "pièce que je parviendrai à monter"
Ta prof va te guider. Elle sait ce que tu peux jouer. Alors pose-toi moins de questions. Mais garde à l'esprit que c'est un constant travail (ce que tu sais) et que la réussite est justement dans le fait de se coltiner le truc par tous les bouts, à fond. Si tu savais le nombre de fois où j'ai eu envie de laisser tomber "Hivernale"... On est tous différents. Il y a un passage, pourtant simple à jouer, j'ai mis des mois. Et quand je dis des mois, c'est quatre mois de travail acharné. En disséquant tout, comme si j'apprenais à marcher. Et un jour, c'était là. Et quelle satisfaction de ne pas avoir laissé tomber.

Le problème, lorsqu'on est adulte, qu'on commence vraiment à rentrer dans le monde du piano, c'est qu'on a des exigences folles. On veut aussi y arriver vite... Exigences folles, parce que lorsqu'on aime la musique, comme tu l'aimes, qu'on est artiste (je sais que tu l'es), on se réfère à des modèles, à qui l'on voudrait un peu ressembler, pour qui tout a semblé facile... (mais on ne sait pas les milliers d'heures de travail qu'ils ont passé à travailler devant un piano)... On voudrait aussi partager, jouer quelque chose qui touche, parce que nous sommes des êtres de communication. Parce que c'est la beauté qui nous sauve. L'art.

Nous pensons trop. Certains pédagogues ont coutume de dire : "prenez un enfant qui apprend à marcher... Il ne cesse de tomber, il ne se pose aucune question... Il se relève, et recommence, et retombe, et retombe. Et à chaque fois, il se relève, et recommence..." (je crois que j'ai lu cela sous la plume de Jean-MIchel Pilc, et aussi de Richie Beirach). Et ils ont raison. L'enfant, à chaque fois qu'il tombe, ne se dit pas "je suis vraiment mauvais...", "est-ce que je vais un jour arriver à marcher ?". L'enfant qui apprend à marcher ne se juge pas. Il apprend de sa chute (en fait cela se fait tous seul cet apprentissage, et ne passe pas par une espèce de pensée "consciente").

La bénédiction, c'est que tu as maintenant une excellente prof. La bénédiction, c'est que tu as une oreille développée (qualité qu'on ne doit pas se retourner comme un défaut, celui de se juger terriblement. Au contraire, s'en servir constamment dans le travail).
Oui, tu as sûrement perdu pas mal de temps avec ton ancienne prof, qui vu ce que j'ai compris, se fichait pas mal de ses élèves... Mais maintenant, tu es dans de très bonnes mains. Tu ne peux qu'avancer, et vraiment profondément.

C'est sûr que les enregistrements, c'est terrible. On est alors incapable au départ de se dire "ah, tiens, ça c'est bien, ah, là, pas terrible, va falloir que je travaille mieux cela, que je comprenne mieux pourquoi ça marche moins bien, trouver vraiment l'exercice, le tour de pensée aussi qu'il faut pour arriver au résultat visé".
Non, on entend que ce qui ne va pas, on se focalise là-dessus, ce qui nous renvoie le plus souvent à quelque chose de décourageant, à une espèce de dénigrement de soi-même. Le piano nous renvoie à des choses très profondes, qui déstabilisent.
Apprendre alors la confiance en soi, la détermination douce. Savoir que c'est par de toutes petites avancées, qui s'ajoutent les unes aux autres, que l'on construit quelque chose de très profond. Et qu'à un moment, on peut jouer le morceau d'une façon sensible et belle. Etre le plus possible comme l'enfant qui apprend, concentré, avec un seul but : finir par y arriver.

Réjouis-toi : tu travailles et ne prend pas cela par dessus la jambe, tu as une bonne prof, tu as une très bonne oreille et tu es artiste. Un nouveau piano, une Rolls. Tu as tout ce qu'il faut pour construire de la belle musique sous tes doigts.
Les petits coups de mou font partie du chemin.

Apprends (je l'ai fait), à pouvoir écouter tes enregistrements de façon douce et quand ta petite voix te dit "pff, c'est vraiment nul". Fais la taire. Prends l'habitude d'y voir aussi la beauté dans cet enregistrement, même si c'est juste sur un tout petit passage, quelques notes. Il y en a toujours, à n'importe quel niveau. C'est notre grâce. Les garder ces notes, bien contre toi. Et le jour où tu refais un enregistrement, tu verras que d'autres belles choses commencent à montrer le bout de leur nez.

Reprends aussi les morceaux que tu sais déjà jouer, joue-les pour ton plaisir, avec tout ton coeur.
Apprends aussi parfois un beau morceau qui te semble bien au-dessous de ton niveau. Tu verras que tu le joues bien.

Hier, j'ai joué à une réunion PM. J'ai tout enregistré. J'entends tout ce qui ne va pas mais j'ai appris à être doux avec cela. Apprendre toujours de mes erreurs. Reprendre alors le truc qui ne me plaît pas. Chercher, chercher, par tous les moyens, à gommer ce qui ne me plaît pas. C'est un long chemin. Me dire que je vais régler cela par le travail.
Mais surtout me réjouir d'avoir créé quelque chose, à mon niveau, en essayant de donner tout ce que je suis. Avec toutes mes imperfections.

Chaque petite choses, qui s'ajoute à chaque petite chose, est une victoire. Cela construit des montagnes.

Haut les coeurs !
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Re: Face au découragement...

Message par nox »

Je pense que dire qu'on est nombreux à passer par là n'est pas exact. Je dirais qu'on y passe TOUS, mais on passe le cap avec plus ou moins de difficulté et de temps.

A mon avis, ce n'est pas une personne qui est limitée dans sa progression. C'est l'adéquation d'une personne à un système de travail qui atteint ses limites. Et souvent on a du mal à changer de mode de travail.
Pour être plus concret :
- tu passes peut être beaucoup de temps sur une oeuvre, en cherchant un certain aboutissement. C'est top !
Et si tu changeais d'approche pour simplement ingurgiter du répertoire ? Prends les nocturnes de Chopin par exemple, et tu les déchiffres tous. Tu passes une semaine sur chacun et tu changes. Même si au bout d'une semaine tu ne sais que la première page avec plein d'hésitations, peu importe. Ca t'aidera à t'imprégner de plus de musique, à déchiffrer plus facilement, à retrouver le plaisir de jouer sans obligation de résultat, et à adopter une autre posture vis-à-vis de ton instrument
- tu cherches peut-être à gommer au maximum toutes les fausses notes ? Super !
Et si au contraire, tu te disais que peu importe les fausses notes, ce qui compte c'est d'aller au bout dans le tempo, avec l'intention musicale que je veux, même si c'est pour faire des tartines de fautes à chaque mesure ?
- et si tu essayais aussi l'improvisation ? la composition ?
- et si tu essayais avant de jouer une oeuvre de l'écouter avec la partition, de réfléchir, écouter chaque détail ? Peut être écouter une master class (il y en a pas mal sur youtube, et des très bien !)...

Bref, il faut peut être chercher la progression différemment, à des endroits où tu n'as peut être pas l'habitude de chercher. Et surtout, surtout, retrouver le plaisir de jouer, parce que tout ça finalement, c'est pour le plaisir de jouer que tu le fais.

PS : désolé si ça a déjà été dit avant, je n'ai pas tout lu :)
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Chtilli
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Re: Face au découragement...

Message par Chtilli »

nox a écrit : lun. 15 nov., 2021 16:47 Je pense que dire qu'on est nombreux à passer par là n'est pas exact. Je dirais qu'on y passe TOUS, mais on passe le cap avec plus ou moins de difficulté et de temps.
Bonjour, est-ce qu'un pianiste de votre niveau passe encore par ces moments, ou finit-on par atteindre un stade où les accomplissements passés permettent de se rassurer quoi qu'il arrive ?
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nox
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Re: Face au découragement...

Message par nox »

On passe encore par ces moments, en tout cas pour ma part.
Mais on prend les choses avec plus de philosophie peut être parce qu'on n'a plus vraiment cet effet d'incompréhension face à un hypothétique plafond de verre...On sait que ça arrive et que ce n'est pas une limite personnel, juste un type de travail qui arrive à son terme.

Quand je bosse un morceau très dur techniquement en vue d'un concert. Il arrive un moment où c'est à peu près propre, ça tient...mais...plein de passages où je ne suis pas serein, où je sens bien qu'avec le stress ça ne passera pas. Et plus encore, je sens que je n'arrive pas à prendre du recul et faire ce que je veux parce que je suis déjà super concentré rien que pour jouer à peu près propre..J'ai beau multiplier les exercices, faire du travail lent, rapide, ce qu'on veut, je ne passerai pas ce stade là.
Je sais que ce qu'il me faut maintenant, c'est jouer ça en public, 3, 4, 5 fois, me ramasser sûrement une fois ou deux et faire une prestation peut être qui me semblera "pas mal"...et reprendre le morceau dans quelques mois ou années avec un regard nouveau.
Et idéalement en attendant, travailler quelque chose qui n'a rien à voir. Si j'ai bloqué sur un Liszt, je vais ingurgiter du Bach ou du Mozart, essayer de composer ou de faire de la musique du chambre si je peux. Et je sais que quand je ressortirai mon Liszt après quelques mois, certains bloquages auront disparu.
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Re: Face au découragement...

Message par Oukee »

nox a écrit : lun. 15 nov., 2021 17:20 Et idéalement en attendant, travailler quelque chose qui n'a rien à voir. Si j'ai bloqué sur un Liszt, je vais ingurgiter du Bach ou du Mozart, essayer de composer ou de faire de la musique du chambre si je peux. Et je sais que quand je ressortirai mon Liszt après quelques mois, certains bloquages auront disparu.
C Arrau explique dans un entretien qu'il avait dans sa jeunesse du mal à être à l'aise dans l'étude de Liszt "Wilde Jagd", et qu'en la retravailllant sur le tard (probablement pour son enregistrement des années 70), il s'est aperçu que les verrous avaient disparu. Bon, évidemment, il s'agit d'Arrau, et sa version de jeunesse devait quand même bien tenir la route, :) mais je trouve que cela illustre bien la portée générale ton message.
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Re: Face au découragement...

Message par Chtilli »

nox a écrit : lun. 15 nov., 2021 17:20
Un témoignage intéressant, merci !
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Re: Face au découragement...

Message par £rin »

Merci infiniment Quazart, Christophe et Nox d'être venus partager sur mon post et merci de me réconforter, cela me touche vous pouvez pas savoir, d'autant que....je vous admire tous les trois depuis toujours !!! :) :oops:
quazart a écrit : lun. 15 nov., 2021 15:42 Dans ta trajectoire, tu es malheureusement tombée sur une prof dont tu appréciais les qualités humaines mais qui t'as fait faire n'importe quoi n'importe comment. On ne peut pas revenir dessus hélas, mais raye de ton parcours ces années perdues, elles ne comptent pas.
Des qualités humaines bah...j'en suis plus si sûre tu sais, systématiquement elle prenait le contre-pied de ce que je lui demandais....(je lui demande du Bach par ex, que nenni...), elle écoutait à peine et expliquait tout à une telle vitesse, ne prenait pas l'apprentissage des adultes au sérieux... en résumé elle n'avait pas envie de s'investir plus que ça.....avec elle c'était le minimum syndical, enfin soit je n'en pouvais plus.
quazart a écrit : lun. 15 nov., 2021 15:42 Il faudrait demander à ta nouvelle prof de te faire travailler des pièces faciles mais musicalement intéressantes pour les jouer parfaitement. C'est bien qu'elle te laisse choisir, mais il faudrait que ce soit dans une liste où elle supprime tout ce qui est trop difficile ou limite pour toi.
Et monter le niveau peu à peu. J'ai l'impression que tu bloques sur des points élémentaires qui n'ont jamais été travaillés comme la simultanéité dans les accords ou doubles notes, ou le rythme : c'est sans doute simple à débloquer, il faut trouver comment faire.
J'imagine que tu souffres dans les accords parce que tous les doigts n'appliquent pas la même pression, ça ne se travaille pas qu'en jouant des accords. Faire des gammes sous toutes leurs formes est de ce point de vue très utile. Hanon aussi, aussi décrié que ce soit... mais le résultat doit être contrôlé par la prof : il ne suffit pas de monter et descendre avec les bons doigtés et sans faute. Il faut que la régularité soit parfaite, autant dans le mouvement que dans l'intensité sonore.
Oui je crois que je vais lui demander, entr'autres choses, de travailler Bach (que j'adore d'ailleurs)...
Oui il y a des choses sur lesquelles je bloque depuis toujours, et en effet je fais du Hanon (en faisant la MG systématiquement p).
Mais ce que j'ai trouvé très bizarre c'est que quand je lui ai parlé de cette difficulté dans les accords de trois notes dans "Ständchen", elle m'a alors demandé de le lui jouer et là sur son piano c'était nickel, elle m'a dit n'avoir rien entendu....et que je me rassure, qu'elle me dirait si quelque chose n'allait pas....
quazart a écrit : lun. 15 nov., 2021 15:42 Et puis tu es tellement exigeante que tu ne te pardonnes rien... surtout maintenant avec un très bon piano dont tu veux tirer tout le parti...
Ah ouiii c'est vrai qu'il a un son de malade, je ne pouvais pas trouver mieux (en piano droit du moins, car hélas je n'ai pas la place pour un queue)
mais le clavier un peu lourd n'est pas des plus facile à appréhender, mais vu que je passe beaucoup de temps dessus je crois que ça va finir par devenir un jeu d'enfant (enfin...si on peut dire) :D
Christof a écrit : lun. 15 nov., 2021 16:16 Ce que tu décris, tu dois le prendre comme une bénédiction. Tu sais, je pense qu'on est tou(te)s confrontés aux mêmes difficultés. Et ce n'est pas une question de niveau. Tout morceau est en fait difficile (je ne parle pas bien sûr de trucs hyper techniques, les Everest, c'est vraiment à réserver aux concertistes purs et durs, qui malgré la performance demandée, arrivent à faire du morceau quelque chose qui touche l'auditoire -je pense par exemple à la Campanella jouée par Duchâble [Au fait, mais où est passé Totodubeauthello ? :D ]).
Alors quand ta prof te dit : "tu sais... c'est pas un morceau facile que tu travailles-là", c'est que c'est difficile.
Difficile ne veut absolument pas dire inaccessible. Et garde présent aussi ce que tu as alors écrit : "pièce que je parviendrai à monter"
Ta prof va te guider. Elle sait ce que tu peux jouer. Alors pose-toi moins de questions. Mais garde à l'esprit que c'est un constant travail (ce que tu sais) et que la réussite est justement dans le fait de se coltiner le truc par tous les bouts, à fond. Si tu savais le nombre de fois où j'ai eu envie de laisser tomber "Hivernale"... On est tous différents. Il y a un passage, pourtant simple à jouer, j'ai mis des mois. Et quand je dis des mois, c'est quatre mois de travail acharné. En disséquant tout, comme si j'apprenais à marcher. Et un jour, c'était là. Et quelle satisfaction de ne pas avoir laissé tomber.
Oui je me dis aussi que cette exigence c'est plutôt du positif. J'essaie de me poser moins de questions en effet, je me dis qu'il faut bosser, alors je bosse et ...tout ce qu'il faut (ma prof peut me demander n'importe quoi je m'exécute et d'un autre côté je cherche aussi par moi-même des exercices un peu persos, des essais de toutes sortes, positions de la main etc etc...)
Christof a écrit : lun. 15 nov., 2021 16:16 Apprends (je l'ai fait), à pouvoir écouter tes enregistrements de façon douce et quand ta petite voix te dit "pff, c'est vraiment nul". Fais la taire. Prends l'habitude d'y voir aussi la beauté dans cet enregistrement, même si c'est juste sur un tout petit passage, quelques notes. Il y en a toujours, à n'importe quel niveau. C'est notre grâce. Les garder ces notes, bien contre toi. Et le jour où tu refais un enregistrement, tu verras que d'autres belles choses commencent à montrer le bout de leur nez.
Oui c'est cela qui est terrible, les enregistrements c'est une vraie torture et je sais qu'il faut absolument essayer de cultiver une forme de bienveillance envers soi-même mais ...qu'est ce que c'est difficile, comme tu dis on entend QUE les défauts.
Christof a écrit : lun. 15 nov., 2021 16:16 Réjouis-toi : tu travailles et ne prend pas cela par dessus la jambe, tu as une bonne prof, tu as une très bonne oreille et tu es artiste. Un nouveau piano, une Rolls. Tu as tout ce qu'il faut pour construire de la belle musique sous tes doigts.
Les petits coups de mou font partie du chemin.
Merci Christophe, oui à chaque fois je me secoue et repars, j'aime tellement la musique et le piano c'est ma passion alors comment faire autrement ? :wink:
nox a écrit : lun. 15 nov., 2021 16:47 Je pense que dire qu'on est nombreux à passer par là n'est pas exact. Je dirais qu'on y passe TOUS, mais on passe le cap avec plus ou moins de difficulté et de temps.

A mon avis, ce n'est pas une personne qui est limitée dans sa progression. C'est l'adéquation d'une personne à un système de travail qui atteint ses limites. Et souvent on a du mal à changer de mode de travail.
Pour être plus concret :
- tu passes peut être beaucoup de temps sur une oeuvre, en cherchant un certain aboutissement. C'est top !
Oui voilà c'est tout à fait ça, et de plus je reprend les anciens morceaux et fait pareil avec ceux-là, il y a toujours tant à apprendre sur tout et tout le temps...et c'est devenu une habitude qu'il est très difficile de changer...
nox a écrit : lun. 15 nov., 2021 16:47 - tu cherches peut-être à gommer au maximum toutes les fausses notes ? Super !
Et si au contraire, tu te disais que peu importe les fausses notes, ce qui compte c'est d'aller au bout dans le tempo, avec l'intention musicale que je veux, même si c'est pour faire des tartines de fautes à chaque mesure ?
Ah là au contraire, les fausses notes j'ai l'impression que je m'en fiche un peu... sauf si il y en a trop, ce qui compte le plus c'est le son et donc je me concentre le plus là-dessus mais il est fort possible qu'inconsciemment je me focalise encore trop sur les fausses notes...c'est tout à fait possible ça..
nox a écrit : lun. 15 nov., 2021 16:47 et si tu essayais aussi l'improvisation ? la composition ?

Là je ne m'en sens pas capable...
nox a écrit : lun. 15 nov., 2021 16:47 et si tu essayais avant de jouer une oeuvre de l'écouter avec la partition, de réfléchir, écouter chaque détail ? Peut être écouter une master class (il y en a pas mal sur youtube, et des très bien !)...
Ah ça oui je fais :D J'adore les masterclass, sinon j'écoute beaucoup de versions différentes de ce que je travaille (avec la partition si c'est possible) et ç'est vrai que ça aide pas mal
nox a écrit : lun. 15 nov., 2021 16:47 Et si tu changeais d'approche pour simplement ingurgiter du répertoire ? Prends les nocturnes de Chopin par exemple, et tu les déchiffres tous. Tu passes une semaine sur chacun et tu changes. Même si au bout d'une semaine tu ne sais que la première page avec plein d'hésitations, peu importe. Ca t'aidera à t'imprégner de plus de musique, à déchiffrer plus facilement, à retrouver le plaisir de jouer sans obligation de résultat, et à adopter une autre posture vis-à-vis de ton instrument
Tu vois c'est ça précisément qui est difficile: changer de méthode de travail et pourtant je sais qu'il n'y a rien de tel que le déchiffrage, beaucoup et de tout, je vais essayer !
nox a écrit : lun. 15 nov., 2021 16:47 Bref, il faut peut être chercher la progression différemment, à des endroits où tu n'as peut être pas l'habitude de chercher. Et surtout, surtout, retrouver le plaisir de jouer, parce que tout ça finalement, c'est pour le plaisir de jouer que tu le fais.
Merci Nox !
"La musique, c'est ce qu'il y a entre les notes" Isaac Stern.
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lullablue
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Re: Face au découragement...

Message par lullablue »

je sais que ce message ne m'etait pas déstiné au départ mais MERCI à Christophe, Quazart et Nox pour leurs messages supers positifs et pleins de bons conseils que je vais aussi essayer d'appliquer :)
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