Faire ressortir la mélodie avec les doigts faibles

[magnifico]

En théorie :
un doigt qui doit jouer faible doit glisser sur la touche en même temps qu'il joue.

Chose contre laquelle je me bats bien souvent .
Quelle utilité y a-t-il à glisser sur une touche ?

J'ai peut-être tort, mais je suis archi-contre ce principe, personnellement.

Je ne veux pas rentrer dans la polémique mais il y a une utilité patente du glissement sur la touche d'un doigt qui joue faible.
Pour un doigt qui joue fort le feedback de la durée de la note est simplement l'appui "fort" en fond de touche que l'on ressent facilement.
Pour un doigt qui joue faible ce feedback de l'appui seul est moins perceptible et on peut lui substituer un glissement.
C'est juste une question de sensibilité et de posséder une palette technique la plus diverse possible.

[pfffpfff]

- enfin la nuance "piano" s'applique bien sûr à "l'accompagnement" mais les notes de la mélodie peuvent être jouées légèrement plus fort.

En effet. Les nuances piano indiquées, dans tel ou tel mouvement lent de sonate par exemple peuvent, et peut-être même doivent, se réaliser avec un chant joué mezzo forte. L'accompagnement seul suffira à créer cette illusion de nuance piano et à installer un caractère intimiste à une page.
On peut constater cela dans le mouvement de la K545 de Mozart sous les doigts de Maria Joao Pires, qui joue parfois forte la main droite… Mais la main gauche est ici un tapis de velours.

Quelle interprétation sublime.

[Jacques Béziat]

Je ne veux pas rentrer dans la polémique mais il y a une utilité patente du glissement sur la touche d'un doigt qui joue faible.
Pour un doigt qui joue fort le feedback de la durée de la note est simplement l'appui "fort" en fond de touche que l'on ressent facilement.
Pour un doigt qui joue faible ce feedback de l'appui seul est moins perceptible et on peut lui substituer un glissement.
C'est juste une question de sensibilité et de posséder une palette technique la plus diverse possible.

On peut lui substituer un glissement, mais je ne vois guère de virtuoses le faire.
Même Horowitz, le spécialiste du ppp, enfonce ses touches normalement, et effleurer n'est pas glisser, attention !

Je n'ai pas la science infuse, mais pour ma part, je pense qu'on peut se passer de ce glissement, avec une bonne tenue des doigts et de la main.

Et en tout cas on ne peut conseiller ce procédé à un étudiant, sous peine qu'il en abuse.
Personnellement, je n'ai jamais vu le glissement comme un élément de technique au Conservatoire.
D'un prof à l'autre, tu me diras...

[magnifico]

Ah, je parlais d'un glissement une fois la note enfoncée ! (feed back de la durée de la note) et non pas à l'enfoncement de celle-ci.

[pianotiti]

Bonjour,
personnellement, en plus de certaines techniques citées plus haut, ma professeur m'a appris une technique pour travailler ça assez efficace.
En fait, on joue la mélodie normalement et les voix à ne pas sortir sont jouées piquées. Ainsi, l'oreille et la main comprennent qu'est-ce qui est important ou non.

[Jacques Béziat]

Ah, je parlais d'un glissement une fois la note enfoncée ! (feed back de la durée de la note) et non pas à l'enfoncement de celle-ci.

OK, là il s'agit d'un moment de relâche du doigt afin de retrouver l'état de repos.

[magnifico]

Oui. Faire glisser le doigt pour contrôler l'enfoncement de la touche ne semble pas une bonne idée...

[Julien84]

C'est bête comme il y a des choses qu'on entend sans s'en rendre compte jusqu'à ce que quelqu'un dise une simple phrase qui crée l'illumination.

En effet. Les nuances piano indiquées, dans tel ou tel mouvement lent de sonate par exemple peuvent, et peut-être même doivent, se réaliser avec un chant joué mezzo forte. L'accompagnement seul suffira à créer cette illusion de nuance piano et à installer un caractère intimiste à une page.
On peut constater cela dans le mouvement de la K545 de Mozart sous les doigts de Maria Joao Pires, qui joue parfois forte la main droite… Mais la main gauche est ici un tapis de velours.

Merci Julien!
Mon prof m'a déjà expliqué cela. Mais avec l'exemple, c'est tellement frappant que je suis convaincue! Ça me sera certainement utile!
Merci, merci!

Un grand pianiste qui met ces propos en application mieux que je ne saurais le faire bien sûr



Bernard Gavoty ajoute à un moment: «Il faut que ça passe la rampe!»

Par ailleurs Rubinstein était connu pour jouer dans des nuances forte avec la pédale douce enfoncée, geste qui permet de jouer d'autant plus fort tout en conservant le caractère d'intimité d'une mélodie.
Ça n'est pas quelque chose de souvent suggéré par les profs de piano il me semble et pourtant ça pourrait être d'un grand bénéfice expressif. Je vais essayer de me souvenir de ce conseil.

[David44540]

Bonjour

j'avais appris, naguère, que pour faire bien ressortir un chant joué par les doigts faibles, il fallait surtout veiller à faire porter le poids de la main dessus (enfin je sais pas si la formulation est correcte mais bon, je pense que ca traduit à peu prêt l'idée).
Mais bon, vu les résultats que j'ai pus obtenir en essayant de faire ça, la technique n'est peut être pas la bonne

[Jacques Béziat]

Bonjour

j'avais appris, naguère, que pour faire bien ressortir un chant joué par les doigts faibles, il fallait surtout veiller à faire porter le poids de la main dessus (enfin je sais pas si la formulation est correcte mais bon, je pense que ca traduit à peu prêt l'idée).
Mais bon, vu les résultats que j'ai pus obtenir en essayant de faire ça, la technique n'est peut être pas la bonne

En effet, le travail des mains est primordial dans le jeu, quels que soient les doigts d'ailleurs.
C'est quelques fois imperceptible, mais les mains, dès lors qu'elles sont libres des poignets, participent au toucher, je l'enseigne dès la première année.
Ensuite c'est bien entendu une question de dosage, et les doigts faibles peuvent être travaillés par le moyen d'exercices, aussi bien pour la force que pour l'articulation.

[Jacques Béziat]

Par ailleurs Rubinstein était connu pour jouer dans des nuances forte avec la pédale douce enfoncée, geste qui permet de jouer d'autant plus fort tout en conservant le caractère d'intimité d'une mélodie.
Ça n'est pas quelque chose de souvent suggéré par les profs de piano il me semble et pourtant ça pourrait être d'un grand bénéfice expressif. Je vais essayer de me souvenir de ce conseil.

On ne va certes pas conseiller cette technique durant les premières années d'apprentissage, pendant lesquelles on apprend surtout à maîtriser les bases.
Certaines subtilités viennent ensuite.