Lee a écrit : ↑lun. 13 août, 2018 7:51
Justement comme dans l'interview, je vois ces démarches pour devenir pianiste pro, alors que l'amateur peut s'en passer tout en pouvant s'exprimer les œuvres "naturelles" pour elle ou lui, ça peut être une corvée de faire ces démarches de "théâtraliser", je ne vois pas l'intérêt pour moi à faire, le travail nécessaire pèserait trop lourd par rapport le gain éventuel. Et encore, il y a beaucoup de pianistes pros qui ne jouent jamais tel compositeur ou telle oeuvre "incontournable" sans souci pour leurs carrières, plusieurs pianistes qu'on connait ou qu'on admire ne sont pas de tout équilibrés dans leur répertoire, Gould pour citer un exemple (admiré par d'autres, pas par moi
). Je pense qu'on m'a dit qu'avant de devenir célèbre, il y avait quand même de répertoire essentiel, mais on peut constater qu'une fois "réussi", le naturel revient au galop.
Je n'écrivais pas ça en pensant aux pianistes amateurs, Lee. Il y a aussi sur le forum des pianistes en formation qui, on peut le supposer, se destinent à une carrière professionnelle. Pour eux, je pense qu'il peut valoir la peine de prendre des cours d'art dramatique, le plus tôt possible même ! Le CSNM de Paris est en fait le Conservatoire de musique
et d'art dramatique, où il est peut-être possible pour les musiciens (où il
devrait être possible et même encouragé) de suivre de tels cours, mais je pense qu'il vaut mieux commencer avant, qu'il n'est jamais trop tôt, et que cela pourrait avoir beaucoup d'impact sur leur début de carrière, peut-être même sur leurs chances d'accéder au CNSM.
Mais pour les amateurs que nous sommes, non, sauf affinités, car en effet on se contente généralement de jouer les oeuvres qui nous parlent naturellement.
Oupsi a écrit : ↑lun. 13 août, 2018 10:38
Pour moi cette théâtralisation n'est pas un mensonge ni même un artifice mais un élargissement ou approfondissement de ma petite réalité. En anglais il y a cette très belle expression, "
heightened reality". C'est plus que moi, incommensurablement plus, mais je le fais mien le temps d'une œuvre. Paradoxalement, le fait de "travailler" cet affect donne à ce que je représente une dimension de sincérité totale, puisque je le fais passer par mon corps vivant, le temps de l'exécution; après, ça disparaît avec la musique, ce n'est pas "moi", ce n'est pas mon identité. Mais je trouve cela terriblement difficile (même si c'est vraiment cela que je désire profondément réaliser en jouant du piano!)
C'est très inspirant ce que tu écris Oupsi - j'aimerais vraiment avoir l'occasion de t'entendre en live !
jean-séb a écrit : ↑lun. 13 août, 2018 13:28
Je me rendais compte que je sentais bien les choses que ce morceau pouvait vouloir exprimer mais que je n'arrivais pas à les dire pianistiquement et je souffrais de cette impuissance à traduire en émotions palpables de l'extérieur mes émotions intérieures
T'as pas envie de prendre des cours d'art dramatique, Jean-Séb ?