Vous êtes mal partis... ?
Vous êtes mal partis... ?
Je ne sais pas si ça vous arrive mais quand je commence un morceau ,parfois, dès le départ c'est mal parti… non en raison de problèmes techniques mais pour une question de style. La partition vous indique un sens et aussitôt vous bifurquez vers un autre…
ça m'est arrivé dans Liszt, l'Eglogue du premier livre des Années, qui sous mes doigts me renvoyait à Debussy, comme si j'étais aspiré… et j'ai eu beaucoup de mal à la faire sonner comme du Liszt (ou m'en approcher). Inutile de dire qu'en cours ça se passe "mal" malgré toute la patience et la volonté de comprendre du prof...
En fait la question est double, cela vous est-il déjà arrivé ? et comment avez vous passé le cap ?
ça m'est arrivé dans Liszt, l'Eglogue du premier livre des Années, qui sous mes doigts me renvoyait à Debussy, comme si j'étais aspiré… et j'ai eu beaucoup de mal à la faire sonner comme du Liszt (ou m'en approcher). Inutile de dire qu'en cours ça se passe "mal" malgré toute la patience et la volonté de comprendre du prof...
En fait la question est double, cela vous est-il déjà arrivé ? et comment avez vous passé le cap ?
Modifié en dernier par Presto le jeu. 19 juil., 2018 16:27, modifié 2 fois.
"Vivi felice" Domenico Scarlatti,
Re: Vous êtes mal parti...
Ca m'arrive de "ne rien sentir", et comme pour toi, ce qui sort de mes doigts n'est pas bon quand ce que j'imagine dans la tete n'est pas bon. ( ca m'arrive aussi de sonner different de ce qui est habituellement attendu, mais pour ma part ça ne m'embete pas, pourquoi devrions nous tous choisir la meme interpretation ? )
Quelques pistes possibles:
- arreter immédiatement le travail sur les passages incorrects, afin de ne pas les fixer dans les doigts
- réecouter de nombreuses versions de ce que tu joues, pour mettre dans la tete ce qu'il faut
- choisir quelques passage "typiques" qui signent les differences, et les travailler en hyperconscience, tres lentement, En faire des points de passage structurels qui te guident pour le reste du morceau.
Quelques pistes possibles:
- arreter immédiatement le travail sur les passages incorrects, afin de ne pas les fixer dans les doigts
- réecouter de nombreuses versions de ce que tu joues, pour mettre dans la tete ce qu'il faut
- choisir quelques passage "typiques" qui signent les differences, et les travailler en hyperconscience, tres lentement, En faire des points de passage structurels qui te guident pour le reste du morceau.
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Re: Vous êtes mal parti...
Je me souviens d'avoir completement foiré mes debuts de la sonate alla turca de Mozart.
Merci à ma prof de m'avoir remise sur le bon chemin.
J'avoue que je crains énormément d'être confrontée à cela. Surtout que je n'ai pas l'intention de trouver un prof tout de suite.
Merci à ma prof de m'avoir remise sur le bon chemin.
J'avoue que je crains énormément d'être confrontée à cela. Surtout que je n'ai pas l'intention de trouver un prof tout de suite.
Re: Vous êtes mal parti...
Immédiatement, cela me fait penser aux Estampes de Debussy. J'ai stagné un moment sur les pagodes, dès le départ, je n'ai pas réussi à gérer correctement la pédale. Le résultat était désespérément plan-plan Malheureusement, je n'ai pas encore trouvé de solution...
Re: Vous êtes mal parti...
oui, merci à vous de vos réponses, je l'avais oublié mais le début des Reflets dans l'eau m'a aussi posé un problème identique, c'était parce que ça demandait quelque chose qui ne m'était pas très naturel.
Je sais aussi que certains compositeurs ne sont absolument pas pour moi, Couperin par exemple, j'y serais totalement à contre-courant, un certain Chopin aussi...
il y a de cela, comme si l'oreille intérieure était à côté, et c'est un peu ce qui s'est produit puisque dès que j'ai déchiffré la partition, certaines harmonies m'ont semblées très proches de Debussy, à tort ou à raison, je ne sais pas. Et dès lors je ne pouvais m'empêcher de bifurquer dans une autre direction, comme si des réflexes + ou - bien acquis prenaient les commandes. Et à chaque cours mon prof se mettait au piano pour me montrer en ré-expliquant tout, et le tir était à peine corrigé Le plus étonnant est que j'entendais bien que ça n'allait pas et connaissais plutôt bien cette pièce pour l'avoir entendue de multiples fois…
Je sais aussi que certains compositeurs ne sont absolument pas pour moi, Couperin par exemple, j'y serais totalement à contre-courant, un certain Chopin aussi...
"Vivi felice" Domenico Scarlatti,
Re: Vous êtes mal parti...
Etre mal parti, qu'est ce que cela signifie ? Est-ce avoir conscience d'un écart entre ce qu'on voudrait obtenir et ce que l'on obtient pour le moment ?
Est-ce qu'on peut ramener une telle impression à notre progression qui va moins vite que d'habitude, voire à un travail qui tourne en rond mais dès le début ? Et donc à des moyens peut-être inappropriés ?
Est-ce qu'on peut ramener une telle impression à notre progression qui va moins vite que d'habitude, voire à un travail qui tourne en rond mais dès le début ? Et donc à des moyens peut-être inappropriés ?
Re: Vous êtes mal parti...
Un peu de tout ça, manquer des moyens musicaux sûrement, dans l'exemple de Liszt, je dirais d'être parasité dans son jeu dès le départ, dans d'autres cas ce pourrait être une image de l'œuvre en décalage ou pas viable malgré les bonnes intentions.
"Vivi felice" Domenico Scarlatti,
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Re: Vous êtes mal partis... ?
Moi je dirais dans ce cas que je suis toujours mal partie
Il me faut du temps musicalement pour bien comprendre la pièce et voir comment je souhaite l’interpréter. Il faut du temps pour que le tout mûrisse.
Il me faut du temps musicalement pour bien comprendre la pièce et voir comment je souhaite l’interpréter. Il faut du temps pour que le tout mûrisse.
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Re: Vous êtes mal parti...
Avoir conscience d'un écart...cela m'arrive souvent
Pour moi, ce serait plutôt ressentir émotionnellement un écart mais ne pas le comprendre intellectuellement. Ne pas savoir quoi faire pour y remédier… Certes, sûrement à cause de moyens inappropriés mais comment les trouver? Bref, patauger...ressentir douloureusement une ignorance...
Pour moi, ce serait plutôt ressentir émotionnellement un écart mais ne pas le comprendre intellectuellement. Ne pas savoir quoi faire pour y remédier… Certes, sûrement à cause de moyens inappropriés mais comment les trouver? Bref, patauger...ressentir douloureusement une ignorance...
Re: Vous êtes mal partis... ?
Le point de départ est souvent de verbaliser... mettre des mots qui décrivent simplement ce qu'on veut, et ce qu'on entend. Parfois ça suffit pour former une phrase "j'entends ceci mais j'aimerais cela, je dois donc faire attention à xxx"... et d'arranger ce qui nous déplaît.
Ensuite concernant le comment... je crois qu'une quantité infinie de difficultés est due au fait qu'on réalise les choses de manière trop complexe. Comment simplifier ce qu'on fait, et réduire en quelque sorte l'effet Joule dans son jeu ? Au piano finalement, on règle énormément de choses si on s'efforce de jouer près du clavier, et de faire sonner chaque note. Ca parait très bête, mais en pratique ça facilite grandement la vie. Les gestes parasites ne sont que le sommet de l'iceberg, beaucoup d’énergie est dissipée au détriment de ce qu'on veut faire, et beaucoup de choses changent quand cette énergie est économisée puis réorientée vers les notes qui ne recevaient pas encore d'intention claire...
Ensuite concernant le comment... je crois qu'une quantité infinie de difficultés est due au fait qu'on réalise les choses de manière trop complexe. Comment simplifier ce qu'on fait, et réduire en quelque sorte l'effet Joule dans son jeu ? Au piano finalement, on règle énormément de choses si on s'efforce de jouer près du clavier, et de faire sonner chaque note. Ca parait très bête, mais en pratique ça facilite grandement la vie. Les gestes parasites ne sont que le sommet de l'iceberg, beaucoup d’énergie est dissipée au détriment de ce qu'on veut faire, et beaucoup de choses changent quand cette énergie est économisée puis réorientée vers les notes qui ne recevaient pas encore d'intention claire...
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Re: Vous êtes mal partis... ?
Effectivement il n'est pas toujours facile de concrétiser ce qu'on croit vouloir faire du morceau qu'on travaille. Je pense que les obstacles sont de deux sortes :
- d'abord, l'image de l'œuvre qu'on se fait, ou plutôt l'image mentale de ce qu'on voudrait obtenir, n'est pas assez précise. Tout le monde n'a pas la capacité de concevoir immédiatement ce qu'il veut obtenir dans sa totalité, il faut parfois se résoudre à en avoir une idée un peu imprécise au début, qui doit s'améliorer au fur et à mesure qu'on déchiffre et apprend l'œuvre. Les grands pianistes se distinguent par leur capacité à se faire rapidement une image mentale précise d'œuvres complexes dans leur ensemble et dans les détails.
- ensuite il s'agit de réaliser au piano ce qu'on entend intérieurement sans s'illusionner sur ce qui sort de l'instrument. C'est là que nous devons travailler à sans cesse améliorer la "correspondance doigt-oreille", ne pas laisser les doigts jouer "comme ça vient" (l'Eglogue comme si c'était du Debussy, à moins que l'on désire justement que ça sonne comme du Debussy…) mais comme on veut que ça sorte. C'est un domaine dans lequel j'ai progressé ces dernières années, ce qui me permet maintenant de perdre moins de temps. Pour cela, on rejoint le conseil d'Okay par ailleurs, rester près du clavier et éviter les mouvements inutiles. Si on n'est pas très sûr de ce qu'on fait on peut d'ailleurs contrôler en faisant des enregistrements de courts passages et en essayant d'avoir un diagnostic précis : une remarque comme "la mélodie n'est pas assez claire" n'est pas d'une grande utilité, alors que "la mélodie n'est pas assez claire parce que la main gauche joue trop fort" permet de régler instantanément le problème ; "cette phrase paraît fragmentée" n'est pas une autocritique très utile, alors que "un faux accent sur la cinquième note coupe cette phrase de façon incongrue" permet également de régler le problème etc.
- d'abord, l'image de l'œuvre qu'on se fait, ou plutôt l'image mentale de ce qu'on voudrait obtenir, n'est pas assez précise. Tout le monde n'a pas la capacité de concevoir immédiatement ce qu'il veut obtenir dans sa totalité, il faut parfois se résoudre à en avoir une idée un peu imprécise au début, qui doit s'améliorer au fur et à mesure qu'on déchiffre et apprend l'œuvre. Les grands pianistes se distinguent par leur capacité à se faire rapidement une image mentale précise d'œuvres complexes dans leur ensemble et dans les détails.
- ensuite il s'agit de réaliser au piano ce qu'on entend intérieurement sans s'illusionner sur ce qui sort de l'instrument. C'est là que nous devons travailler à sans cesse améliorer la "correspondance doigt-oreille", ne pas laisser les doigts jouer "comme ça vient" (l'Eglogue comme si c'était du Debussy, à moins que l'on désire justement que ça sonne comme du Debussy…) mais comme on veut que ça sorte. C'est un domaine dans lequel j'ai progressé ces dernières années, ce qui me permet maintenant de perdre moins de temps. Pour cela, on rejoint le conseil d'Okay par ailleurs, rester près du clavier et éviter les mouvements inutiles. Si on n'est pas très sûr de ce qu'on fait on peut d'ailleurs contrôler en faisant des enregistrements de courts passages et en essayant d'avoir un diagnostic précis : une remarque comme "la mélodie n'est pas assez claire" n'est pas d'une grande utilité, alors que "la mélodie n'est pas assez claire parce que la main gauche joue trop fort" permet de régler instantanément le problème ; "cette phrase paraît fragmentée" n'est pas une autocritique très utile, alors que "un faux accent sur la cinquième note coupe cette phrase de façon incongrue" permet également de régler le problème etc.
Re: Vous êtes mal partis... ?
Ca m'est arrivé en 3e année, avec l'invention n°13 de Bach. Dès les deux premiers cours, ma prof e m'a pas dit qu'il fallait détacher les notes courtes... Et voilà, mauvais déart! pour rattraper après, ça aété l'enfer...
Et pour la suite du travail, c'était l'enfer aussi car je ne m'en sortais pas, je m'emmêlais es pinceax avec les voix... Je n'avais clairement pas le niveau mais ma prof voulait m'entrâietr pour la 4e année où je devais faire une invention de Bach pour la fin de cycle 1.
J'ai été au bout de la n°13 mais toujours mal jouée, et puis très très vite oubliée...
Du cou j'ai très peur de commencer une fugue de Bach l'année prochaine
Et pour la suite du travail, c'était l'enfer aussi car je ne m'en sortais pas, je m'emmêlais es pinceax avec les voix... Je n'avais clairement pas le niveau mais ma prof voulait m'entrâietr pour la 4e année où je devais faire une invention de Bach pour la fin de cycle 1.
J'ai été au bout de la n°13 mais toujours mal jouée, et puis très très vite oubliée...
Du cou j'ai très peur de commencer une fugue de Bach l'année prochaine
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Re: Vous êtes mal partis... ?
Souvent, quand on a beaucoup de mal à modifier sa façon de jouer, c'est qu'on ne s'y prend pas bien mentalement. Si en jouant ton invention tu penses "maintenant il faut que je lève la main entre les croches pour les détacher", tu vas avoir un mal fou, et même trouver ça assez décourageant. Si au contraire tu penses "maintenant j'écoute les croches détachées en percevant avec mes oreilles un intervalle entre elles", tu vas découvrir que c'est bien plus facile. En général les stratégies qui passent par la volonté d'entendre ce qu'on cherche à produire sont plus efficaces que les stratégies gestuelles.
Re: Vous êtes mal partis... ?
merci de vos réponses qui me donnent des pistes.
"Vivi felice" Domenico Scarlatti,