Pour l'anecdote...mon vieux professeur russe...il y a déjà bien longtemps...venue de la sainte russie dans les bagages de son maître Rachmaninoff, s'exclamait souvent quand on écoutait ensemble des bandes ou des disques de pianistes d'URSS...."pianiste soviétique...pas russe!" c'était bien sur aussi un peu un sourire de sa part...il aimait Guiles et d'autres aussi...JPS1827 a écrit :Pour ma part, je pense que parler "d'école russe" n'a plus aucun sens aujourd'hui.
Il me paraît certain qu'il y avait de grandes différences avant les années 1960 entre le piano enseigné par Neuhaus à Moscou et le piano enseigné par Marguerite Long ou Jean Doyen à Paris (sans parler de Leimer en Allemagne) ; à cette époque la "décontraction" et le "poids" étaient envisagés probablement très différemment par les deux écoles.
Actuellement l'enseignement du piano est devenu nettement plus performant dans presque toutes les régions du monde où on enseigne le piano classique. Les considérations sur le poids me paraissent dans l'ensemble inexactes ; d'ailleurs il n'y a aucun rapport entre le poids du bras d'un Gilels ou d'une Yuja Wang. Il est évident que Gilels ne pouvait pas obtenir un son audible en laissant tomber son bras en chute libre sur le piano, et que ses doigts n'auraient pu supporter un à un le poids complet de son bras ou avant bars reposant sur le bout du doigt. Il faudrait parler de sensation de poids avec un amortissement dosé, ce qui n'a rien à voir avec la démonstration de grands gestes prétendument nécessaires à l'obtention d'un bon legato.
Il n'en reste pas moins vrai qu'il existe d'excellents pédagogues un peu partout, et que beaucoup ont été formés dans les années 60 et 70 dans les conservatoires d'URSS.
Quant à la méthode qui consiste à jouer à deux pianos ou à 4 mains avec l'élève pour lui faire prendre conscience d'emblée de la riche harmonie du piano, c'est une excellente méthode. Reste à savoir si ceux qui sont moins doués progressent plus avec cette méthode qu'avec d'autres.
Alors bien sur c'est quoi une école? pas une manière d'enseigner peut être, plutôt une manière d’imaginer la musique et la vie...j'ai encore dans l'oreille le son de tout ces vieux pianistes russes de l'ancien temps que j'ai pu croiser étant très jeune...rien à voir avec ce que nous connaîtrons plus tard...un monde perdu...je dis pas que c'était mieux...je dis que cette manière de jouer une fois Horowitz et quelques autres plus là est un monde, dont seule la mémoire personnelles des gens peuvent témoigner...
Pour revenir à l'éducation hors norme de certains enfants très jeune...il faut se figurer, (c'est difficile, mais j'ai été confronté une fois à une femme qui fut enfant prodige...) que cela peut être énorme, déstabilisant: quand une môme de 6 ans donne son premier concert avec orchestre avec le concerto n°1 de Beethoven à Carnegie Hall....et surtout que si on ne connait pas l'age de la personne sur l'enregistrement, on ne pense pas à ça...car ce n'est pas le sujet...et que c'est magnifique....quelle a été sa vie? bien sur elle n'a du beaucoup jouer à la poupée...mais c'était une personne fantastique, épris de liberté et pour qui tout était possible, jouer du piano était un jeu...une bonne blague...apprendre un concerto dans son lit et le jouer par coeur au piano ensuite, son ordinaire....ça existe aussi...