Le génie de Mozart

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Virgule
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Re: Le génie de Mozart

Message par Virgule »

J’ai eu envie de revoir Amadeus hier soir (j’avais acheté le DVD en 2001) à la lumière de nos discussions ici. Trois heures que je n’ai pas vu passer…

Ce qui m’a frappée cette fois-ci:

Le titre, Amadeus (aimé de Dieu), annonce très exactement le propos du film, son fil conducteur, ce que nous rappellent tout au long du film les retours réguliers au Salieri âgé qui raconte à son confesseur pourquoi il s’accuse d’avoir tué Mozart, et pourquoi il hait Dieu (qui s’est moqué de lui). La ‘vie’ de Mozart qu’on voit dans ce film, ce sont les souvenirs de Salieri, colorés par cette question fondamentale qu’il pose dès le début : «Pourquoi, Dieu, as-tu donné à cet enfant vulgaire et amoral le talent, le génie que tu m’as refusé à moi qui ai fait tous les sacrifices et qui t’ai offert ma vie ? Pourquoi m’avoir donné cet intense désir de te servir par la musique, sans m’en donner les moyens ?» Ce film ne peut pas être historiquement exact puisqu’on ne voit que ce que Salieri a vu ou a cru comprendre, tel qu’il s’en rappelle au soir de sa vie, avec tous ses préjugés et toutes ses obsessions. C’est Salieri qui nous parle, un Salieri âgé, malade et sujet à des accès de folie. De surcroit, un Salieri fictif, porte-parole lui-même du propos de Schaffer et Forman.

Ce film pose une question fondamentale à propos du génie, mais plus encore, est un hommage à la musique, et par-dessus tout, à la musique de Mozart. S’il donne une réponse (partielle) à cette question, c’est bien en nous faisant entendre cette musique, omniprésente dans le film dans des interprétations de grande qualité, et tellement sublime qu’elle emporte tout et nous fait oublier ce petit rire agaçant… rire qui n’est pas là pour rien d’ailleurs, mais qui, à mon avis, symbolise très habilement ce que Salieri perçoit de l’homme Mozart. C’est même une idée de génie, ce rire - car il fallait que le spectateur puisse voir l’homme Mozart négativement pour mieux comprendre le dégoût de Salieri pour cet homme, dont la vie, qu’il percevait comme dissolue, n’a pas de quoi choquer les cinéphiles du XXe siècle. Ce rire nous irrite comme l’homme Mozart irrite Salieri… Forman et Schaffer ne veulent pas que nous aimions trop l’homme Mozart dans ce film, sinon leur message ne passerait pas.

Quelques pémistes ont écrit ci-dessus qu’ils n’ont pas aimé, voire ont détesté ce film - ce qui m’a franchement étonnée. Difficile pour moi de comprendre comment des musiciens peuvent détester ce film, malgré quelques scènes ‘hollywoodiennes’ moins réussies, quand j’entends le texte fabuleux de Shaffer qui honore la musique avec passion, qui met dans la bouche de Salieri des propos remarquables sur la musique, montrant comment elle peut profondément toucher ! Déjà il faut réécouter ce que Salieri raconte à son confesseur au début du film, à propos de son enfance et de sa découverte de la musique… j’en ai eu les larmes aux yeux. Peter Schaffer aimait la musique passionnément, aucun doute. Tout comme Forman bien sûr.

J’ai vu ce film au cinéma à sa sortie en salle, en 1984, à une époque où j’écoutais peu de musique classique et où je détestais absolument l’opéra et les voix ‘cultivées’. Pourtant, à mon grand étonnement, toutes les scènes d’opéra mozartien du film m’avaient profondément émues. Plus haut je mentionnais la scène finale du Don Giovanni comme l’une des scènes remarquables du film - c’était mon souvenir. Eh bien hier soir, j’ai trouvé cette scène plutôt mauvaise, côté mise en scène. Ce qui m’avait impressionnée à l’époque, c’était en fait la musique de cette scène ! Je ne connaissais pas cet opéra, ni aucun des opéras de Mozart, et ce film m’avait donné l’envie de les découvrir, tellement tout m’avait touchée - une révélation. J’ai appris depuis à aimer l’opéra mais à ce jour, les derniers opéras de Mozart restent mes opéras préférés, de très loin.

Pour moi, ce film est un immense hommage et une véritable déclaration d’amour à la musique de Mozart. Ce qu’il me dit, c’est que ce qui compte, ce n’est pas l’homme (peu importe ce qu’il était vraiment), c’est sa musique.

«A great play or a great production is a revelation, this is the function of all art, it doesn't have to be solemn - it's a moment, a leap of excitement inside oneself, which can be attached to a moral insight or a laugh, and it comes bolting out like rabbits out of a hedge.» [Peter Schaffer]
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Re: Le génie de Mozart

Message par jazzy »

Virgule a écrit : lun. 16 avr., 2018 21:46
J’ai vu ce film au cinéma à sa sortie en salle, en 1984, à une époque où j’écoutais peu de musique classique et où je détestais absolument l’opéra et les voix ‘cultivées’. Pourtant, à mon grand étonnement, toutes les scènes d’opéra mozartien du film m’avaient profondément émues.
C'est un peu la même chose qui s'était passée pour moi. Je n'avais jamais écouté de la musique d'opéra et j'avais plutôt tendance à moquer cette musique que je trouvais complétement artificielle. Bon j'en écoute très peu, mais chaque fois que j'en entends, je l'écoute d'une autre manière, et je pense que ce changement est venu après avoir vu ce film.
D'ailleurs rien que le fait de lire des posts comme le tien me replonge dans l'enchantement (sans doute enfantin) éprouvé en regardant ce film.
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Re: Le génie de Mozart

Message par Erin »

Virgule a écrit : lun. 16 avr., 2018 21:46 Le titre, Amadeus (aimé de Dieu), annonce très exactement le propos du film, son fil conducteur, ce que nous rappellent tout au long du film les retours réguliers au Salieri âgé qui raconte à son confesseur pourquoi il s’accuse d’avoir tué Mozart, et pourquoi il hait Dieu (qui s’est moqué de lui). La ‘vie’ de Mozart qu’on voit dans ce film, ce sont les souvenirs de Salieri, colorés par cette question fondamentale qu’il pose dès le début : «Pourquoi, Dieu, as-tu donné à cet enfant vulgaire et amoral le talent, le génie que tu m’as refusé à moi qui ai fait tous les sacrifices et qui t’ai offert ma vie ? Pourquoi m’avoir donné cet intense désir de te servir par la musique, sans m’en donner les moyens ?» Ce film ne peut pas être historiquement exact puisqu’on ne voit que ce que Salieri a vu ou a cru comprendre, tel qu’il s’en rappelle au soir de sa vie, avec tous ses préjugés et toutes ses obsessions. C’est Salieri qui nous parle, un Salieri âgé, malade et sujet à des accès de folie. De surcroit, un Salieri fictif, porte-parole lui-même du propos de Schaffer et Forman.
Merci Virgule de me remettre tout cela en mémoire, j'avais oublié depuis le temps...que c'est cette vision de Salieri qui porte le film au fond...
Tu racontes si bien en plus, que j'ai l'impression tout d'un coup que...le visionnage de ce film date d'hier ! 8)
Virgule a écrit : lun. 16 avr., 2018 21:46 Ce film pose une question fondamentale à propos du génie, mais plus encore, est un hommage à la musique, et par-dessus tout, à la musique de Mozart. S’il donne une réponse (partielle) à cette question, c’est bien en nous faisant entendre cette musique, omniprésente dans le film dans des interprétations de grande qualité, et tellement sublime qu’elle emporte tout et nous fait oublier ce petit rire agaçant…
Absolument d'accord !!!
jazzy a écrit : lun. 16 avr., 2018 23:24 rire qui n’est pas là pour rien d’ailleurs, mais qui, à mon avis, symbolise très habilement ce que Salieri perçoit de l’homme Mozart. C’est même une idée de génie, ce rire - car il fallait que le spectateur puisse voir l’homme Mozart négativement pour mieux comprendre le dégoût de Salieri pour cet homme, dont la vie, qu’il percevait comme dissolue, n’a pas de quoi choquer les cinéphiles du XXe siècle. Ce rire nous irrite comme l’homme Mozart irrite Salieri… Forman et Schaffer ne veulent pas que nous aimions trop l’homme Mozart dans ce film, sinon leur message ne passerait pas.
Extrêmement judicieux !
Virgule a écrit : lun. 16 avr., 2018 21:46 Quelques pémistes ont écrit ci-dessus qu’ils n’ont pas aimé, voire ont détesté ce film - ce qui m’a franchement étonnée. Difficile pour moi de comprendre comment des musiciens peuvent détester ce film, malgré quelques scènes ‘hollywoodiennes’ moins réussies, quand j’entends le texte fabuleux de Shaffer qui honore la musique avec passion, qui met dans la bouche de Salieri des propos remarquables sur la musique, montrant comment elle peut profondément toucher ! Déjà il faut réécouter ce que Salieri raconte à son confesseur au début du film, à propos de son enfance et de sa découverte de la musique… j’en ai eu les larmes aux yeux. Peter Schaffer aimait la musique passionnément, aucun doute. Tout comme Forman bien sûr.
Ca y est, tu m'a convaincue de revoir ce film le plus vite possible !!! :D
Virgule a écrit : lun. 16 avr., 2018 21:46 Plus haut je mentionnais la scène finale du Don Giovanni comme l’une des scènes remarquables du film - c’était mon souvenir. Eh bien hier soir, j’ai trouvé cette scène plutôt mauvaise, côté mise en scène. Ce qui m’avait impressionnée à l’époque, c’était en fait la musique de cette scène ! Je ne connaissais pas cet opéra, ni aucun des opéras de Mozart, et ce film m’avait donné l’envie de les découvrir, tellement tout m’avait touchée - une révélation. J’ai appris depuis à aimer l’opéra mais à ce jour, les derniers opéras de Mozart restent mes opéras préférés, de très loin.
OUIIIII !!!
Cette scène, je me souviens aussi combien cela m'avait marquée à l'époque ! Toute la musique présente dans ce film d'ailleurs est majestueuse et a aussi marqué pour moi une sorte de passage !
Les opéras de Mozart sont également mes préférés !
Et ce fameux "Requiem" ! :shock:
Virgule a écrit : lun. 16 avr., 2018 21:46 Pour moi, ce film est un immense hommage et une véritable déclaration d’amour à la musique de Mozart. Ce qu’il me dit, c’est que ce qui compte, ce n’est pas l’homme (peu importe ce qu’il était vraiment), c’est sa musique.
+ 100 :!:
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Re: Le génie de Mozart

Message par bigrounours »

Virgule a écrit : lun. 16 avr., 2018 21:36
bigrounours a écrit : lun. 16 avr., 2018 14:29 Je n'ai jamais dit que ce film était une tromperie, je dis que je n'aime pas ce film car je trouve qu'il déforme trop la réalité et qu'il n'aurait sans doute pas eu autant de succès s'il n'y avait pas eu le nom de Mozart.
Quelle réalité est déformée ? La réalité historique n'est rien d'autre qu'une reconstitution, partielle et biaisée. Quant au succès du film, je citerai Forman:
J'ai déjà dit au moins une réalité complètement occultée : pas une seule fois dans le film n'est évoquée le nom de Haydn, son "collègue", son ami, son père spirituel.
Virgule a écrit : lun. 16 avr., 2018 21:36 [on Amadeus (1984)] I was surprised at the size of the success. In the '80s, with MTV on the scene, we are having a three-hour film about classical music, with long names and wigs and costumes. Don't forget that no major studio wanted to finance the film, for those reasons. I knew we didn't have a film we should be ashamed of, but the response of the audience was overwhelming. It surprised me.

Apparemment, le nom de Mozart ne pouvait a priori assurer le succès du film.
Encore heure que le seul nom de Mozart ne peut pas assurer le succès d'un film, mais je pense néanmoins que ce nom donne un coup de pouce au film, ce qui, je trouve, n'est ni plus ni moins que du marketing.
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Re: Le génie de Mozart

Message par jazzy »

bigrounours a écrit : mar. 17 avr., 2018 15:33
Encore heure que le seul nom de Mozart ne peut pas assurer le succès d'un film, mais je pense néanmoins que ce nom donne un coup de pouce au film, ce qui, je trouve, n'est ni plus ni moins que du marketing.
Je trouve que c'est quand même voir un peu les choses par le petit bout de la lorgnette...
Après bien sûr chacun peut s'exprimer...
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Re: Le génie de Mozart

Message par amalfi »

bigrounours a écrit : mar. 17 avr., 2018 15:33 Encore heure que le seul nom de Mozart ne peut pas assurer le succès d'un film, mais je pense néanmoins que ce nom donne un coup de pouce au film, ce qui, je trouve, n'est ni plus ni moins que du marketing.
Déjà c'est "Amadeus", qui n'est pas son nom, et veut dire "l'aimé de Dieu", ce qui est un très bon titre pour ce film. Et pour le coté marketing, je me souviens qu'il était agressif. mais je m'en étais quand même réjouis car plusieurs de mes amis ont découvert l'univers du classique par ce film (ça les changeait des berus, et autres Cramps)
D'ailleurs le prénom de Mozart est Johannes. Johannes Chrysostome Wolfgang Théophile, impressionnant !

Merci Virgule pour ce beau message, quel bel homage à tous ces grands artistes disparus. J'avais revu ce film l'an dernier, je vais attendre un peu...
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Re: Le génie de Mozart

Message par Virgule »

bigrounours a écrit : mar. 17 avr., 2018 15:33 J'ai déjà dit au moins une réalité complètement occultée : pas une seule fois dans le film n'est évoquée le nom de Haydn, son "collègue", son ami, son père spirituel.
Ce que je comprends de tes réactions, c'est que tu n'a pas aimé le film parce qu'il n'est pas ce que tu aurais voulu qu'il soit, parce qu'il n'est pas ce que ses auteurs eux-mêmes n'ont pas voulu qu'il soit. Bref, pour ce qu'il n'est pas plutôt que pour ce qu'il est. Peter Shaffer a dit lui-même en entrevue et avec insistance que ce film n'était pas une biographie exacte de Mozart, que c'était inspiré de sa vie (qu'il connaissait très bien) et de celle de Salieri, mais que sa pièce, puis son scénario, étaient pure fantaisie (fantasia).

Pour beaucoup de personnes qui ont critiqué le film à l'époque ou le critiquent encore, ce qui est inacceptable, c'est surtout la désacralisation du dieu intouchable que les romantiques avaient fait de Mozart. On est convaincu que quelqu'un qui a écrit une telle musique ne pouvait pas être un personnage aussi vulgaire, que c'est impossible. Seule une âme pure peut concevoir une telle musique, non ?

Ben non, justement ! La beauté indiscible est accessible à tous, même aux mécréants. N'est-ce pas révoltant ? :twisted: N'est-ce pas là précisément le sujet du film ?
bigrounours a écrit : mar. 17 avr., 2018 15:33 Encore heure que le seul nom de Mozart ne peut pas assurer le succès d'un film, mais je pense néanmoins que ce nom donne un coup de pouce au film, ce qui, je trouve, n'est ni plus ni moins que du marketing.
Encore heureux que le nom de Mozart ne puisse assurer le succès d'un film ? Je dirais tout le contraire: que hélas aucun nom de compositeur classique, fut-il Mozart, ne peut suffire à assurer le succès d'un film. À mon avis, si un nom a pu expliquer que tant de gens soient allés voir ce film, c'est celui de Milos Forman, lequel avait déjà réalisé des drames musicaux, dont Hair, grand succès aussi aux USA.

Quant au coup du marketing sur le nom de Mozart, je pense que tu connais bien mal la 'grande culture' américaine... Aujourd'hui ça pourrait être différent - précisément grâce au film Amadeus - mais j'en doute. Avant 1984 par contre, je n'ai aucune espèce de doute que si tu avais interviewé au hasard quelques milliers d'Américains sur la rue pour leur demander qui est Mozart, tu n'aurais pas eu plus de 1% de bonnes réponses... Le producteur avait tellement peu confiance dans le pouvoir attractif de ce nom que son marketing s'est fait, aux USA du moins, via une bande-annonce à la MTV où on voit des stars du rock d'alors (Springsteen, Van Halen, KISS, Michael Jackson, Bowie etc.) faire des simagrées sur la symphonie no.25 de Mozart... https://www.youtube.com/watch?v=uiQlPn6 ... e=youtu.be.

C'est pourtant d'abord aux USA que ce film a eu un immense succès. Ce qui pour moi demeure un grand mystère.
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Jacques Béziat
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Re: Le génie de Mozart

Message par Jacques Béziat »

On a le droit d'aimer un film, mais je ne vois pas en quoi "Amadeus", pur film de fiction, fait découvrir la musique de Mozart.
Il suffit d'écouter sa musique. :roll:
Ensuite, les biographies sérieuses ne manquent pas.
Enfin, c'est mon avis.
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Cadenza
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Re: Le génie de Mozart

Message par Cadenza »

Oh, je ne suis pas d'accord sur le fait qu'une fiction ne puisse pas faire découvrir la musique d'un compositeur (ou, en fait, tout autre forme d'art : un film pourrait bien faire découvrir la littérature de Victor Hugo ou les oeuvres de Monet). Les gens qui ne sont pas a priori intéressé par la musique classique (dans ce cas-ci), mais qui aiment regarder des films ne seront pas du genre à aller se chercher un disque de Mozart (à l'époque, bien avant youtube) ou écouter une radio classique. Mais en regardant et écoutant le film, ils entendront la musique de Mozart et pourront réaliser qu'ils aiment ça! Ce qui aurait eu peu de chances d'arriver autrement.

Je trouve que le paragdigme de pensée «on n'a qu'à aller voir / écouter leurs oeuvres pour les découvrir» réduit de beaucoup le champ des possibles.

Déjà parce que pour avoir envie de découvrir quelque chose, encore faut-il savoir que ça existe!
Et même en sachant que ça existe, être aidé par une quelconque introduction (un ami qui s'y connait, une oeuvre de fiction, une célébrité qui en parle, ...) augmente de beaucoup les probabilités qu'on y regarde de plus près.

Par exemple, je m'intéresse assez peu aux arts visuels. Je suis allée au Louvre, j'ai regardé plein de toiles. Mais j'ai vite trouvé ça lassant. Un paysage par ci, un portrait par là... je suis inculte en la matière et je n'ai pas les clés pour apprécier ces oeuvres! Et cela peut être très vrai aussi de la musique classique. C'est tellement plus intéressant (je trouve) de découvrir une oeuvre si on peut la comprendre!

Bon, certes, le film ne permet pas nécessairement de faire cela (j'extrapole un peu et je mentionne cela comme une affirmation générale, pas nécessairement en lien avec le film).

En plus, le film fait aussi en sorte que l'on est vraiment attentif à la musique pendant qu'elle joue, si cette musique est un élément central (et non pas simplement une musique d'ambiance). Alors qu'en écoutant la musique seule, il est plus facile de faire autre chose en même temps ou, du moins, de ne pas porte autant attention, lorsque l'on n'est pas initié.


Pour mon cas très personnel, Mathieu (sur ce forum) m'a fait découvrir l'anime traduit en anglais sous le titre de Your lie in april (mon japonnais étant... inexistant... je n'arrive jamais à me souvenir du nom original), à un moment où je commençais tout juste à découvrir la musique classique. J'avais découvert quelques mois auparavant la trop-entendu sonate clair de lune qui était alors encore une révélation (je l'aime encore beaucoup... mais je sais maintenant que c'est une oeuvre classique très très connue et que tous les apprentis pianistes veulent apprendre!). Et bien, cet anime m'a fait découvrir des oeuvres que je ne connaissais pas encore, ou d'autres que je n'avais pas encore eu la chance de véritablement apprécier (la première ballade de Chopin ou son étude winter wind; la sonate kreutzer de Beethoven; le fameux liebestraum de Lizst;...) et si cela peut servir de porte d'entrée à la musique classique pour des jeunes, je trouve ça formidable! Et je ne doute pas que ça puisse avoir cet effet chez plusieurs personnes! (Un petit extrait, pour les curieux)
Mon parcours musical, du jour 1 (février 2016), avec ses hauts et ses bas. ;)
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Re: Le génie de Mozart

Message par Virgule »

Jacques Béziat a écrit : mar. 17 avr., 2018 23:46 On a le droit d'aimer un film, mais je ne vois pas en quoi "Amadeus", pur film de fiction, fait découvrir la musique de Mozart.
Il suffit d'écouter sa musique. :roll:
Jouishy a été plus vite que moi et ce qu’elle écrit est un peu aussi ce que je voulais écrire. Non, il ne suffit pas d’écouter sa musique, que ce soit sur disque ou dans une salle de concert. Pas tant qu’on ne la connaît pas - et a fortiori si on ne connaît pas la musique classique.

Moi qui suis aujourd’hui une mélomane quasi fanatique, qui n’écoute que du classique depuis plus de 25 ans, qui ai acheté des milliers de disques et veux encore en découvrir d’autres, où ai-je appris à connaître la musique de Mozart ?

À la télé et au cinéma.

Dans mon enfance il n’y avait chez moi ni disques ni ‘stéréo’. On chantait en famille des chansons folkloriques de la Vieille France. J’avais 7-8 ans quand la télé est entrée à la maison - et c’est à la télé que j’ai entendu de la musique classique, beaucoup de musique classique, une extraordinaire variété d’extraits de toutes sortes, du Guillaume Tell de Rossini à la suite opus 14 de Bartok, en accompagnement des émissions pour enfants que j’écoutais. Il y avait les dessins animés américains, sans paroles mais avec une bande son classique non-stop dans la plus pure tradition du Fantasia de Walt Disney - sans la couleur. Ensuite il y avait les émissions de style commeddia del arte, les Pantalon et Colombine, Piccolo et Capitaine Maboule, Monsieur Surprise et… l’invisible oncle Herbert, qui accompagnait au piano - directement en studio - les frasques hilarantes diffusées en direct à Radio-Canada (c’était fin années ’50). Dans un contexte, donc, qui associait à toute cette belle musique une expérience visuelle et auditive pleine d’émotions délicieuses. Oui, Jouishy a raison, la musique nous touche davantage si elle est associée à une expérience émotionnellement forte - et c’était le cas avec ces émissions.

C’est ma fascination pour la musique de ces émissions qui a amené ma mère à m’inscrire à des cours de piano, et c’est cette même fascination qui m’a donné la motivation de les suivre pendant environ 2 ans je crois (j’ai un peu oublié), même si j’avais plus envie de jouer dehors que de faire mes exercices… C’est la télé aussi qui a fait entrer chez nous le premier 33 tours classique, un extrait du Lac des Cygnes de Tchaikovsky, un disque que j’ai convaincu ma mère de m’acheter après avoir été emballée par le ballet dansé par les Grands Ballets Canadiens à la télé de Radio-Canada. Et que j’écoutais sur un banal tourne-disque mono pour adolescente.

Mais Mozart, je ne connaissais toujours pas vraiment, malgré que j’aie appris une de ses sonates au piano (par moi-même) pendant mon adolescence. Non, Mozart, je ne l’ai vraiment découvert que plusieurs années plus tard, à la fin des années ’60 et, ô surprise... grâce au cinéma. Grâce au film Elvira Madigan. Coup de foudre pour le film, et coup de foudre pour le concerto no.21 qu’il a rendu célèbre. Son andante sublime restera toujours associé pour moi à l’image d'un champs de blé qui brille sous le soleil alors que les amants s’éloignent. Ce film est loin d’être noyé dans la musique - en fait on en entend peu, ce qui accentue son impact quand elle arrive. L’émotion de bonheur et de liberté éprouvée au moment où arrive cet andante était si intense qu’on ne peut l’oublier. J’ai couru acheter le disque (réédité fort à propos par DG sous une pochette clairement identifiée ‘Elvira Madigan’), je l’ai écouté 100 fois, mais j’en voulais plus; j’ai demandé à mon disquaire de m’en recommander un autre, puis un autre… et de fil en aiguille, je suis passée aux dernières symphonies.

Mais les opéras, je n’étais pas intéressée. Et franchement, aujourd’hui encore, écouter de l’opéra sans image, sans action, sans mise en scène, je le fais très peu. Aujourd’hui il y a les dvd, il y a le Metropolitan Opera au cinéma, mais dans les années ’70 on en voyait rarement à la télé. C’est donc, encore une fois, un film qui a finalement éveillé mon intérêt pour les opéras de Mozart. Amadeus. Dans ce film, lorsqu’on voit un extrait d’opéra, le contexte donne un sens précis à cet extrait, ce qui en décuple l’impact émotionnel. Par exemple, le fameux finale du Don Giovanni dont je mentionnais plus haut combien il m’avait marquée, est associé par Salieri à une image très forte, lorsqu’il dit à son confesseur que le commandeur, c’est Leopold (mort peu avant) qui revient de chez les morts pour hanter son fils, pour lui reprocher sa vie dissolue et le punir ! Mozart a encore peur de son père ! et c’est ce qui donne à Salieri l’idée de se présenter à Mozart (pour commander le requiem) sous le déguisement porté par Léopold lors d’une fête. Ce commentaire de Salieri donne à cette scène d’opéra et à sa musique une puissance expressive extraordinaire, qu’on n’oublie plus ! Bien sûr, cette même scène vue à l'opéra dans une mise en scène appropriée peut aussi avoir une très forte puissance expressive. Mais encore faut-il avoir envie d'aller l'entendre à l'opéra ! Cette envie, je ne l'avais jamais eue avant de voir Amadeus. Après, oui.

En conclusion, malgré que j’aie grandi alors que la musique classique était beaucoup plus présente (et enseignée) qu’aujourd’hui, et malgré que j’aie reçu une éducation classique au collège, oui, c’est par l’image, par la télé et le cinéma, que j’ai découvert Mozart, et pas autrement.

Alors oui, Jacques, oui, Mozart a besoin de films comme Elvira Madigan ou Amadeus, qui associent sa musique à des images fortes et des émotions intenses, oui il en a besoin, pour qu’elle puisse rejoindre les non-initiés. A fortiori aujourd’hui, alors qu’on ne l’entend plus que dans les spots publicitaires !
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Re: Le génie de Mozart

Message par JPS1827 »

Pour ma part je n'avais pas trouvé ce film génial, mais ce qui m'avait frappé c'est que la bande sonore, par le choix et la mise en perspective des extraits, montrait parfaitement que la musique de Mozart était géniale. A l'époque où je sévissais sur le forum ron3 consacré à Mozart, plusieurs personnes disaient s'être passionnées pour sa musique après avoir vu Amadeus.
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Re: Le génie de Mozart

Message par jean-séb »

amalfi a écrit : mar. 17 avr., 2018 18:59 Déjà c'est "Amadeus", qui n'est pas son nom, et veut dire "l'aimé de Dieu", ce qui est un très bon titre pour ce film. [...]
D'ailleurs le prénom de Mozart est Johannes. Johannes Chrysostome Wolfgang Théophile, impressionnant !
Ce n'est qu'un détail mais "Amadeus" est la traduction latine du prénom d'origine grecque de Mozart Théophile. Et c'est Mozart lui-même qui signait d'Italie par le nom Amadeo.
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Re: Le génie de Mozart

Message par bigrounours »

Virgule a écrit : mar. 17 avr., 2018 20:48
bigrounours a écrit : mar. 17 avr., 2018 15:33 J'ai déjà dit au moins une réalité complètement occultée : pas une seule fois dans le film n'est évoquée le nom de Haydn, son "collègue", son ami, son père spirituel.
Ce que je comprends de tes réactions, c'est que tu n'a pas aimé le film parce qu'il n'est pas ce que tu aurais voulu qu'il soit, parce qu'il n'est pas ce que ses auteurs eux-mêmes n'ont pas voulu qu'il soit. Bref, pour ce qu'il n'est pas plutôt que pour ce qu'il est.
Je vais répéter ce que j'ai déjà dit : je n'ai pas aimé ce film car il déforme la réalité. Je n'aime pas ça. On peut broder une fiction par dessus l'histoire, mais je n'aime pas qu'on déforme l'histoire pour servir sa propre fiction. Point. J'ai l'impression de devoir me justifier de ne pas avoir aimé ce film, alors que je donne la raison précise pour laquelle je ne l'aime pas, c'est un crime de ne pas aimer ce film ?

Virgule a écrit : mar. 17 avr., 2018 20:48Pour beaucoup de personnes qui ont critiqué le film à l'époque ou le critiquent encore, ce qui est inacceptable, c'est surtout la désacralisation du dieu intouchable que les romantiques avaient fait de Mozart. On est convaincu que quelqu'un qui a écrit une telle musique ne pouvait pas être un personnage aussi vulgaire, que c'est impossible. Seule une âme pure peut concevoir une telle musique, non ?

Ben non, justement ! La beauté indiscible est accessible à tous, même aux mécréants. N'est-ce pas révoltant ? :twisted: N'est-ce pas là précisément le sujet du film ?
Peut être que cela a gêné certaines personnes, mais ce n'est pas ma critique de ce film : je me fiche pas mal que Mozart soit scatophile, que Bach soit chrétien jusqu'au bout des ongles, ou que Beethoven soit imbu de sa personne. Pourtant je n'aime ni la scatophilie, ni le christianisme, ni les personnes imbues d'elles-mêmes.
Virgule a écrit : mar. 17 avr., 2018 20:48
bigrounours a écrit : mar. 17 avr., 2018 15:33 Encore heure que le seul nom de Mozart ne peut pas assurer le succès d'un film, mais je pense néanmoins que ce nom donne un coup de pouce au film, ce qui, je trouve, n'est ni plus ni moins que du marketing.
Encore heureux que le nom de Mozart ne puisse assurer le succès d'un film ? Je dirais tout le contraire: que hélas aucun nom de compositeur classique, fut-il Mozart, ne peut suffire à assurer le succès d'un film. À mon avis, si un nom a pu expliquer que tant de gens soient allés voir ce film, c'est celui de Milos Forman, lequel avait déjà réalisé des drames musicaux, dont Hair, grand succès aussi aux USA.


Quant au coup du marketing sur le nom de Mozart, je pense que tu connais bien mal la 'grande culture' américaine... Aujourd'hui ça pourrait être différent - précisément grâce au film Amadeus - mais j'en doute. Avant 1984 par contre, je n'ai aucune espèce de doute que si tu avais interviewé au hasard quelques milliers d'Américains sur la rue pour leur demander qui est Mozart, tu n'aurais pas eu plus de 1% de bonnes réponses... Le producteur avait tellement peu confiance dans le pouvoir attractif de ce nom que son marketing s'est fait, aux USA du moins, via une bande-annonce à la MTV où on voit des stars du rock d'alors (Springsteen, Van Halen, KISS, Michael Jackson, Bowie etc.) faire des simagrées sur la symphonie no.25 de Mozart... https://www.youtube.com/watch?v=uiQlPn6 ... e=youtu.be.

C'est pourtant d'abord aux USA que ce film a eu un immense succès. Ce qui pour moi demeure un grand mystère.
Les gens peuvent ne pas connaitre le nom de Mozart, mais peuvent avoir la curiosité d'aller voir un film racontant la vie d'un illustre compositeur ayant existé (et ça c'est marketing). Je suis allé voir le film Ray (sur la vie de Ray Charles) sans savoir qui était Ray Charles à part un pianiste de blues aveugle.

Pour revenir au film Amadeus, tant mieux si le film a pu ouvrir des horizons, mais moi je n'ai pas aimé.
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Jacques Béziat
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Re: Le génie de Mozart

Message par Jacques Béziat »

S'il faut massacrer la biographie (ou une partie) d'un musicien pour intéresser certaines personnes à sa musique, soit. :mrgreen:
J'avais trouvé pas mal de clichés sur le génial compositeur, noté de graves omissions qui auraient apporté du bon au film et au scénario (le choc de la mort de Haydn notamment), mais tant mieux si ce film a pu faire découvrir Mozart à certains.
Quant à moi c'est Tous les Matins du Monde qui m'a fait découvrir la viole de gambe, Sainte-Colombe, Marin Marais, et le talent de Jordi Savall. 8)
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Re: Le génie de Mozart

Message par Virgule »

Merci à tous pour vos commentaires (et déjà, merci de m'avoir lue !). Non Bigrounours, non Jacques, vous n'êtes pas obligés d'aimer ce film. Bigrounours, je trouvais juste que tu n'expliquais pas assez pourquoi tu n'avais pas aimé. Maintenant c'est fait. Mais personne n'est jamais obligé d'aimer une création artistique, et les plus originales, les plus puissantes, créent très souvent la controverse. Je voulais juste m'assurer qu'on comprenait bien ce qu'est ce film, une création originale et non une biographie ou un documentaire - et souligner ce qui m'apparaissait être ses points forts. Après, on a chacun notre sensibilité et nos préférences et c'est bien ainsi.

Si on revient à la question soulevée initialement par Jazz,
jazz a écrit : mer. 11 avr., 2018 19:05 Donc en résumé, j'ai eu envie de créer ce fil pour vous inviter à échanger sur ce qui à votre avis, donne à notre ami Wolfgang Amadeus cette "aura", ce sentiment de son génie, ce qui fait qu'il est LUI si particulier, quel est son secret ?.... 8)
je dirais que le film ne répond pas directement à la question. Mais indirectement, comme l'écrit JPS, «le choix et la mise en perspective des extraits, montrait parfaitement que la musique de Mozart était géniale». Et le film montre que l'aura de Mozart, le sentiment de son génie, ne nous vient pas (ne devrait pas nous venir) de l'homme Mozart, mais seulement de sa musique. Ceci dit, je ne saurais expliquer pourquoi cette musique (ou toute autre musique) touche tant de monde si profondément... Expliquer comment, oui, mais pourquoi, je ne pense pas que ce soit possible.
N'est-ce pas

Re: Le génie de Mozart

Message par N'est-ce pas »

Jacques Béziat a écrit : mer. 18 avr., 2018 12:57de graves omissions qui auraient apporté du bon au film et au scénario (le choc de la mort de Haydn notamment), mais tant mieux si ce film a pu faire découvrir Mozart à certains.
J'ai du mal à comprendre ce que la mort de Haydn viendrait faire dans un film autour de la vie de Mozart ? Celui-ci est mort 18 ans avant celui-là si je ne me trompe pas ???
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jean-séb
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Re: Le génie de Mozart

Message par jean-séb »

jean-séb a écrit : mer. 18 avr., 2018 11:57
amalfi a écrit : mar. 17 avr., 2018 18:59 Déjà c'est "Amadeus", qui n'est pas son nom, et veut dire "l'aimé de Dieu", ce qui est un très bon titre pour ce film. [...]
D'ailleurs le prénom de Mozart est Johannes. Johannes Chrysostome Wolfgang Théophile, impressionnant !
Ce n'est qu'un détail mais "Amadeus" est la traduction latine du prénom d'origine grecque de Mozart Théophile. Et c'est Mozart lui-même qui signait d'Italie par le nom Amadeo.
Amusant de voir qu'en son temps, on trouvait annoncées des sonates de Monsieur Amédée Mozard !
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https://www.loc.gov/item/ihas.200152899/
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https://books.google.fr/books?id=maaj-_ ... &q&f=false
L'orthographe était capricieuse !
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