Les compositrices des oeuvres pour piano

[jean-séb]

Oui, très difficile de définir ce qu'on entend exactement par ce mot. En tout cas, grâce à Lee, je découvre cette aimable et brillante pianiste oubliée, morte jeune. Son mari s'est consolé dans la construction de manoirs et de châteaux fabuleux dans l'Oise, dont on peut voir encore les restes imposants (l'essentiel a été bombardé pendant les guerres) :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_Mennechet
https://urbexsession.com/chateau-mennechet/
Fascinante histoire que cette gloire subite, cette fortune insolente, puis la destruction, l'oubli, le mystère.

[Line-Marie]

ah super Jean Seb !

[Lee]

Merci Jean-Séb ! Tu as sans doute vu ces infos que je viens de lire de la bibliothèque de Mennechet de Barival à Chiry-Ourscamps :
Née à Paris en août 1813, Caroline Paillet reçut une excellente éducation artistique et fut l’élève de F. Kalkbrenner, musicien et compositeur. Lorsqu’Alphonse Mennechet de Barival la rencontre, il tombe immédiatement sous son charme. Le Tout-Paris des Arts et des Lettres fréquente bien vite le salon de ce couple plaisant ; on y aperçoit Hugo, Gauthier, Balzac, Liszt, Delacroix…
Compositrice et interprète admirée par tous, Caroline Mennechet de Barival s’exerce également à la
littérature et publie des poèmes et deux nouvelles en 1857, Christine et La Marquise de Presles, dont Théophile Gautier a vanté « les jolis doigts qui savent charmer par la plume comme sur le clavier ». Littérature « charmante », selon le terme utilisé par Victor Hugo, son œuvre s’enracine profondément dans le romantisme. Terrassée par une maladie, Caroline Mennechet de Barival succombe en janvier 1861, laissant derrière elle une œuvre en création.
Mennechet de Barival à Chirry-Ourscamp :
C'est au moment de sa mort que débute l'histoire de Caroline avec Chiry-Ourscamp. Alphonse, originaire de Saint-Quentin, prend en horreur la vie parisienne, s’installe à Chiry et s’implique dans la vie publique du village. Il s’établit architecte et construit deux manoirs, le château-musée, aujourd’hui en ruines, et une tour carrée haute de 42 m de style mauresque, tout en haut du Mont Conseil, en hommage à sa chère disparue. La « Folie Mennechet » aujourd’hui détruite, la mémoire de Caroline est conservée à la Bibliothèque Mennechet de Barival de Chiry-Ourscamp qui lui consacre des expositions régulières et conserve manuscrits et partitions.

[Lee]

Rebecca Clarke (27 août 1886 — 13 octobre 1979) anglaise

Cette compositrice a peu d’œuvres pour piano solo mais j'ai tellement apprécie cette sonate pour violoncelle ou alto (avec piano) que je partage :


Theme and variations pour piano solo :

Morpheus pour piano solo :

[Line-Marie]

une très belle découverte ! Tu connais bien mes gouts Lee !!!! J'imagine très bien une version violoncelle piano....Après notre immersion dans la musique de Bortkiewicz peut-être ?.....

[Line-Marie]

une très belle découverte ! Tu connais bien mes gouts Lee !!!! J'imagine très bien une version violoncelle piano....Après notre immersion dans la musique de Bortkiewicz peut-être ?.....
Mais c'est un répertoire difficile;...

[Lee]

Oui, il m’apparaît difficile et quelque chose à bien répéter, et ce n'est pas moi qui ai un violoncelliste sous le coude ! Après, c'est possible de faire seulement un mouvement, j'ai oublié lequel j'ai préféré...peut-être le premier ou deuxième...

[jean-séb]

Rebecca Clarke (27 août 1886 — 13 octobre 1979) anglaise
Cette compositrice a peu d’œuvres pour piano solo mais j'ai tellement apprécie cette sonate pour violoncelle ou alto (avec piano) que je partage :

Une bien belle œuvre en vérité, très lyrique. France-Musique vient d'en donner une autre interprétation :
https://www.francemusique.fr/emissions/ ... berg-63949

[Lee]

Merci Jean-Séb, quel timing!

[kerry117]

Rebecca Clarke (27 août 1886 — 13 octobre 1979) anglaise

Cette compositrice a peu d’œuvres pour piano solo mais j'ai tellement apprécie cette sonate pour violoncelle ou alto (avec piano) que je partage :

Rebecca Clarke est altiste, cela explique qu'elle ait peu composé pour le piano. Elle est surtout connue pour ses oeuvres de musique de chambre avec alto.
Je pense que la possibilité de la jouer au violoncelle peut s'expliquer par le fait qu'il y ait beaucoup moins d'altistes solistes pour la jouer à l'époque de sa composition. Le répertoire pour alto s'étoffe depuis, les altistes solistes sont plus nombreux.
Cela dit je pense que certaines certaines oeuvres rendent mieux sur l'instrument choisi par le compositeur. Cela n'engage que moi.
J'ai mis cette sonate pour alto et piano dans ma liste des oeuvres pour alto à travailler.
Pour le violoncelle, j'envisage de travailler la grande sonate dramatique de Rita Strohl, compositrice française.

[Lee]

J'espère que tu partages des enregistrements avec nous, Kerry.

Tes pensées auraient pu m'empêcher mon prochain message...mais non. Les pianistes sans arrêt aiment réapproprier les œuvres des autres instruments, et je trouve dommage si on ne se permet pas si on ne joue pas tel instrument et on aime bien l'oeuvre.

J'ai justement découvert la musique pour harpe de Sophia Dussek et en écoutant cette belle sonate, je me demandais si c'était possible de jouer au piano, ça semblait fait pour piano originalement à mes oreilles :

En vérifiant j'ai appris que non, elle a écrit pour l'harpe essentiellement. Du coup j'ai vérifié sur notre forum et Jean-Séb nous a déjà expliqué que ses œuvres peuvent être jouées au piano :

La femme du compositeur [Jan Dussek], Sophia Dussek, et sa fille, Olivia Buckley Dussek, ont également composé, mais plutôt pour la harpe. On trouve quelques partitions sur IMSLP, qui peuvent s'adapter facilement au piano.
http://imslp.org/wiki/Category:Dussek,_Sophia
http://imslp.org/wiki/Category:Dussek,_Olivia

J'ai donc déchiffré 2 petit morceaux et je vais peut-être jouer une pour Beuvray. Si vous avez d'autres ressources pour ses partitions, je suis preneuse.

[kerry117]

Les pianistes sans arrêt aiment réapproprier les œuvres des autres instruments, et je trouve dommage si on ne se permet pas si on ne joue pas tel instrument et on aime bien l'oeuvre.

Oui, Lee. Tu as raison. Je comprends tout à fait les pianistes. Mais depuis que je pratique d'autres instruments, si je peux jouer sur l'instrument pour lequel le morceau a été composé, je ne vais pas me priver car je ne vais pas ressentir la même chose.
Et si l'on me demandait de garder qu'un seul instrument, je serais bien embarrassée de faire un choix. J'ai l'impression d'être musicienne avant d'être instrumentiste.
Chaque instrument a ses limites, son timbre, son expression.
Merci pour la vidéo de la sonate pour harpe que je ne connaissais pas.
Bravo pour ta recherche concernant les femmes compositrices. Je cherche aussi des morceaux de compositrices. Je m'intéresse aussi au répertoire peu joué.

Si vous avez d'autres ressources pour ses partitions, je suis preneuse.

Il n'est pas toujours facile de trouver les partitions quand elles ne sont pas sur ILMSP ou plus éditées. Certaines ne sont accessibles que par l'intermédiaire d'une association dédiée à un compositeur ou compositrice, ou bien il faut se déplacer à la Bibliothèque nationale, ce qui est moins facile d'accès quand on réside en province.
Parfois, en laissant un message sur un contact d'une association, il m'est arrivé de pouvoir me procurer LA partition introuvable

[Lee]

Ah oui, merci Kerry, c'est une bonne idée, je n'ai pas encore fait, mais je dois essayer.

[Lee]

Strumpf a déjà parlé un peu de Elisabeth Jaquet de la Guerre plus haut, mais je me permets de vous signaler deux grand cahiers des pièces de clavecin, j'avais envie de tout déchiffrer mais les ornements me gonflaient dès la première oeuvre j'ai vite fait arrêté. Arg va jouer sa suite en la pour Beuvray.

http://ks.imslp.net/files/imglnks/usimg ... mplete.pdf
http://ks.imslp.net/files/imglnks/usimg ... (1707).pdf

[arg]

Tu devrais persévérer Lee, c'est très agréable à jouer dès qu'on a les ornements dans les doigts, et même sans les ornements, et on n'est pas obligé de tout faire ! Il faut vraiment le penser en structure de danses baroques avec leurs temps forts-temps suspendus (je n'aime pas le terme de temps faible!)

[Bastien]

J'ai écouté la première suite en ré mineur, c'est vraiment très beau. Et il paraît que son opéra "Céphale et Procris" est super, il faudra que j'y jette une oreille.

[Line-Marie]

une découverte singulière Sophie-Carmen Eckardt - Gramatté :
compositrice, pianiste, violoniste et pédagogue canadienne d'origine russe, née Sofia (ou Sonia) Fridman-Kotchevskaya à Moscou le 6 janvier 1899, morte accidentellement à Stuttgart le 2 décembre 1974.
En 1909, sa famille s'installe en France, à Paris (après un passage par l'Angleterre), où elle étudie au conservatoire le piano, le violon, ainsi que la composition avec Vincent d'Indy et Camille Chevillard (elle commence à composer durant ces années d'études). Établie ensuite à Berlin (Allemagne), elle épouse en 1920 le peintre allemand Walter Gramatté (1897-1929). Durant ce premier mariage, elle donne régulièrement en Europe des récitals, tant comme pianiste que comme violoniste, tout en composant. Après le décès de Gramatté, elle renonce à sa carrière de soliste pour se consacrer exclusivement à la composition. En 1934, elle se remarie avec le journaliste et historien d'origine autrichienne Ferdinand Eckhardt (1902-1995). Le couple s'établit d'abord à Vienne, avant d'émigrer en 1953 au Canada – dont il prendra la nationalité – et de s'installer à Winnipeg. Là, Sophie-Carmen Eckhardt-Gramatté continue à composer, tout en ayant également des activités d'enseignement.

On lui doit des pièces pour piano (dont sept sonates) et pour violon (dont trois suites et dix caprices), de la musique de chambre (dont trois quatuors à cordes) et des œuvres avec orchestre (notamment deux concertos pour piano, deux autres pour violon, ainsi que deux symphonies et deux symphonies concertantes). Elle laisse à son décès en 1974 des esquisses d'un opéra.

ici un morceau très simple


puis sa sonate n°4 jouée par Marc André Hamelin


ou encore une version historique de son 1er concerto pour piano qu'elle interprète en 1932

[Line-Marie]

Je trouve sa musique très complexe et ce n'est pas toujours facile à écouter.
Dans la 3ème sonate je n'aime pas du tout le 1er mouvement, mais je trouve les 2ème et 3ème mouvement très intéressant.

[Lee]

J'étais étonnée de découvrir le premier, je me suis toujours demandée d'où vient ce que je connais comme une comptine chinoise ...souvent les comptines chinoises sont prises d'ailleurs, alors pourriez-vous me sortir de l'ombre ?

Merci d'avoir expliqué tes impressions. J'avoue ne pas avoir terminé écouté à l'attention la sonate, et puis j'ai décroché pour faire autre chose.

[Bastien]

Moi aussi je connais cette mélodie, après 15 mn de recherches je n'arrive pas à en trouver l'origine, mais apparemment c'est vraiment une comptine traditionnelle chinoise pour apprendre aux enfants le mandarin...mais peut-être basée sur un air européen, je ne sais pas.