Lee a écrit : ↑jeu. 15 févr., 2018 21:58
franck210 a écrit : ↑jeu. 15 févr., 2018 21:54
l’apprentissage efficace de la lecture du solfège se fait sans instrument et au moyen de techniques adaptées et non d'astuces
Aujourd'hui heureusement on a amélioré, même dans les conservatoires en France, on fait souvent avec le chant mais avec l'instrument aussi, dans les cours de solfège de mon fils (mixte avec des élèves d'autres instruments), les pianistes sont avantagés en ce regard, on les appelle à jouer les notes sur le piano.
En fait, je trouve que n'importe quel musicien n'a pas le choix de connaître les notes au piano. Ce n'est pas très difficile à apprendre de toutes façons.
Je me rappelle que lorsque j'ai fait des cours théoriques au secondaire (13-14 ans), lorsqu'il était question de compter les intervalles pour savoir si j'étais en présence d'une tierce mineure ou majeure (par exemple), il m'était beaucoup plus facile de compter cela en imaginant un clavier de piano qu'en pensant à ma clarinette. Le seul moyen qui m'aurais permis de savoir avec ma clarinette aurait été de me demander s'il existe un doigté pour une note intermédiaire
(exemple : entre sol et si. Passer de sol à la : oui, il existe un doigté pour une note intermédiaire, le sol# avec la petite clé en bas. Entre la et si : oui, il existe un autre doigté, si je bouche le trou avec le majeur plutôt que l'index; entre si et ré : si-do : non, il n'y a pas d'autre doigté. Si à do est un demi-ton; do bémol est le même doigté que si et si# est le même doigté que do. Sacrée gymnastique mentale, alors que le clavier du piano donne directement cette information).
Lee a écrit : ↑ven. 16 févr., 2018 12:41
Finalement, je comprends pourquoi la lecture des mots est très utile dans cette discussion, on ne demande jamais à un enfant de lire chaque lettre d'un texte "T-E-X-T-E" à haut voix, il y a toujours un lien avec le son de la lettre et le mot, les deux ont un sens. Exactement comme "do re mi" n'ont aucun sens sans être lier aux sons des instruments ou aux hauteurs des notes, car do sur la partition n'est pas intrinsèquement le mot qu'on donne "do" ou "C" mais l'hauteur des notes sur l'instrument ou par la voix. C'est beau, la musique n'a pas besoin d'être traduite...
En effet, je me fais souvent la comparaison de lire les notes versus lire la musique. J'ai l'impression que lire «do-ré-mi» n'est pas toujours le meilleur moyen de penser la musique. Penser le mouvement plutôt que les notes permet probablement un déchiffrage (et une mémorisation) plus rapide. C'est d'ailleurs la direction que me fait prendre mon 2e prof. Par exemple, dans le premier mouvement de la sonate facile, vers le début, dans les mouvements de gammes, lorsque je le joue, je ne pense pas chaque note. Je pense la première note de la série. Puis je sais qu'on monte en mouvement conjoint sur les notes de la gamme de do et qu'on redescend toujours une note plus bas qu'on a commencé. Ça prend beaucoup de mots pour l'expliquer, mais dans ma tête, ça me semble être moins d'informations à retenir que de retenir toutes les notes!
Mon prof m'amène à faire la même chose lorsque je déchiffre : regarder où c'est conjoint, où c'est disjoint. Est-ce que ça monte ou ça descend. Est-ce que ça bouge en arpège, est-ce qu'on fait des mouvements tonique-dominante? (etc., etc.)
chantal313 a écrit : ↑ven. 16 févr., 2018 17:28
Quant au déchiffrage au piano, je ne passe pas par le nom de la note (ou peut-être est-ce devenu inconscient) : quand je vois une note sur la partition, je "sais" qu'il faut frapper sur telle touche du clavier.
Ça ne peut fonctionner que pour les gens qui jouent d'un seul instrument je crois. Mais j'imagine que c'est un peu plus rapide que de penser la note puis penser l'endroit sur le piano. Enfin, on est des l'ordres des millisecondes, donc ce n'est peut-être pas significatif.
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C'est sûr que pour s'améliorer, il n'y a pas de secret : il faut en faire et en refaire. Mais avoir une bonne méthode permet quand même de progresser plus vite. C'est pour cela que j'ai voulu avoir un prof qui me guide dans ce travail. Lui m'a suggéré
ce livre (qui en vaut sûrement beaucoup d'autres). Aucune méthode expliquée. Que plein plein d'exercices de lecture qui commencent très simplement.
Je les fais des différentes façons, mais un aspect important : je ne regarde jamais le clavier, pas même pour placer mes doigts au début. C'est bien la seule étape compliquée au début, car les premiers exercices se font tous sur un intervalle d'une quinte. Il utilise l'approche par degrés (il appelle cela comme ça). Paraît-il que c'est enseigné aux professeurs, mais rarement utilisé, car les professeurs eux-mêmes ont appris autrement. Dans cette approche, l'idée est de penser les degrés plutôt que les notes (en do majeur, penser 5 plutôt que penser sol). Ainsi, souvent, je commence par lire l'exercice «normalement» en le jouant (exemple inventé : do mi sol mi fa mi ré do). Ensuite, je le relis en degrés en le jouant (sur le même exemple : 1 3 5 3 4 3 2 1). Puis je le lis en degrés en le jouant sur une autre tonalité (ex : je me place sur sib do ré mib fa et je joue sib ré fa ré mib ré do sib en pensant 1 3 5 3 4 3 2 1. Bon, ici, ça se trouve aussi à être mes doigts, mais tous les exercices ne se font pas sur les degrés 1 à 5. Parfois, ça va de 5 à 2, par exemple).
La seule chose que je regrette est que, pour le moment, tous les exercices sont soit en do, en sol ou en fa majeur (les mains placées de façon à ne jamais avoir à jouer de touche noire). Tant qu'à pratiquer les degrés, j'aimerais m'entraîner à identifier facilement les degrés dans toutes les tonalités.
Je ne sais pas à quel point cette approche m'aidera en lecture à vue, mais j'en vois l'utilité pour le solfège chanté, étant donné que la dominante et la tonique sont des notes de références que l'on devrait toujours avoir en tête. Je devrais apprendre à me situer rapidement par rapport à ces degrés pour moins me perdre dans la musique. Je pense que cela aidera aussi l'analyse et la compréhension du discours musical.
Je fais aussi des «dictées» de cette façon. Mais on s'éloigne un peu du sujet, alors je n'élaborerai pas trop. Je prends des mélodies (je fais cela actuellement avec des musiques de vieux jeux vidéos, genre NES ou GB première génération) et j'essaie d'identifier où est ma tonique et, dans la mélodie que j'entends, les notes correspondent à quels degrés. Une fois ce travail fait, il suffit de trouver la tonalité pour pouvoir écrire la pièce. Ça permet aussi de mieux percevoir le rôle de chaque degré, comment sonne une médiante, une sensible, ... dans une tonalité donnée. Alors qu'un mi pour un mi n'aura pas la même fonction dans deux pièces différentes (on revient à l'idée du «movable do» dont parlait Lee. C'est vraiment exactement ça. Sauf que je serais embêtée d'utiliser le mot «do» pour désigner autre chose qu'un «do». Les chiffres 1 à 7 me conviennent mieux. Pour les anglophones, ça fonctionne, car ils nomment les notes par des lettres).