J'ai envie d'écrire comme Quazart «Ha, si on commence à parler philo, je n'y suis pour Bergson...»N'est-ce pas a écrit : ↑dim. 11 févr., 2018 10:11 Salut Virgule, quand tu dis ce pour quoi la musique existe ("pour communiquer"), tu lui assignes une finalité. Je trouve que ça floute un peu le registre sur lequel tu t'exprimes, entre hypothèse biologique sur ce qu'est la musique (en disant qu'elle remplit une fonction), et stipulation a priori de ce que quelque chose doit être pour mériter le nom de musique. D'ailleurs au long de ton message, tu passes de "la musique est..." à "la musique doit..."
J'admets que mon texte n'était pas impec, j'en étais bien consciente, c'est d'ailleurs pourquoi il y a un postscriptum - je l'ai écrit très tard hier soir (à mon heure). Mais mon intention n'était certainement pas de définir ce qu'est la musique ! Ce que j'écrivais, c'était en prenant pour acquis que tout le monde s'entend sur ce qui constitue de la musique - au moins ici (pas chez les philosophes). Et oui, je suis persuadée (comme biologiste, est-ce étonnant ?) que la musique remplit une fonction, ou plus précisément, qu'à l'origine elle est apparue et a évolué 'parce que' (et non 'pour', nuance importante) elle remplissait une fonction. Donc ce que j'écris concerne cette musique telle qu'elle a évolué, disons bien avant le XXe siècle. Peu m'importe de savoir qu'est-ce qui mérite aujourd'hui le nom de musique, sur PM je crois que tout le monde s'entend que Beethoven, Chopin, Schumann, Mozart, etc. ont écrit de la musique.
... musique dont Quazart affirmait qu'elle n'est pas vecteur d'émotion, qu'elle est l'émotion. C'est ça que je contestais, rien d'autre. C'était d'ailleurs juste pour rigoler, pas pour lancer une polémique ! Pour moi il est clair que oui, la musique est vecteur d'émotion. Et je crois aussi qu'elle doit l'être - dans son interprétation - mais là, ce n'est pas en tant que biologiste, c'est juste un point de vue personnel.
Définir, peut-être pas. Je le répète, je ne cherche en aucun cas à définir ce qu'est la musique. Par contre, j'ai déjà écrit ailleurs sur PM que je crois que la musique est un langage (du point de vue psycho-biologique, pas plus - ce n'est pas une définition) et qu'elle s'apprend comme on apprend une langue. Donc a priori on se rejoint.N'est-ce pas a écrit : ↑dim. 11 févr., 2018 10:11 Je propose plutôt de définir la musique comme un genre de langage : comme d'autres langages elle est structurée, comme d'autres langages elle a un support matériel porteur de significations. Et comme les autres langages il est accessoire pour elle de servir à communiquer : il y a des enfants qui s'amusent à inventer des langages secrets à usage privé, certains courants poétiques s'ingénient à être le plus cryptiques possible, Rousseau commence les rêveries du promeneur solitaire avec un avertissement : "personne ne peut vraiment comprendre ce que je vais écrire ici",...
Mais là où je ne te suis plus du tout, c'est quand tu écris «comme les autres langages il est accessoire pour elle de servir à communiquer» !! Accessoire !! Tu plaisantes, là ? Tu veux provoquer ? C'est juste l'inverse, le langage existe d'abord 'pour' (parce qu'il permet de) communiquer, c'est sa première fonction, son premier rôle ! Le fait qu'il puisse être utilisé autrement, pour soi-même, en solitaire (par exemple pour écrire son journal personnel - mais ne l'écrit-on pas toujours dans l'espoir secret d'être lu un jour ?), n'invalide pas du tout que la communication soit sa première fonction. Les enfants qui s'inventent des langages secrets le font aussi pour communiquer, par exemple avec des amis imaginaires - et pour communiquer à leur entourage qu'ils ne veulent pas être compris ! (Ils le font peut-être aussi d'une certaine façon pour 'pratiquer'). Quant à Rousseau, laisse-moi rire... il les a quand même publiées, ses rêveries ! Dans quel but, sinon pour être lu ? (et compris ! quel poseur !). Ce que tu écris suggère que tu considères l'existence de langages cryptiques comme une preuve que le langage ne sert pas d'abord à communiquer. Les messages codés utilisés pendant la guerre n'étaient pas compréhensibles par tout le monde-donc ils ne servaient pas à communiquer ? Les courants poétiques 'cryptiques' sont des cliques où seulement 'les leurs' peuvent comprendre - le désir de se distinguer, de faire partie d'un groupe sélect, la culture du secret, quoi de plus humain ! Ils n'en communiquent pas moins entre eux !
Bon, il faut que j'arrête, là. Je pollue le fil de Lee (j'ai continué parce qu'elle a elle-même participé à la discussion sur la musique comme langage). C'est une discussion intéressante et j'aimerais la poursuivre, mais il faudrait créer un autre fil, ce que je n'ai pas le temps de faire tout de suite: j'ai un concert cet après-midi donc ça ira à ce soir (cette nuit pour vous en France). S'il y a de l'intérêt.