Oh, je ne suis pas complètement d'accord. J'ai un exemple en tête...Arabesque44 a écrit : ↑ven. 29 sept., 2017 7:35 Un parallèle scatologique et odorant me vient à l'esprit, si vous voyez ce que je veux dire... On est moins gêné par ses propres odeurs que par celles des autres.
Mais là où le parallèle tient, c'est que l'on supporte ou non ses propres odeurs, ou son propre jeu, on est un peu «pris avec». On ne peut pas ne pas s'entendre quand on joue, de la même manière qu'on ne peut pas ne pas se sentir si l'on pète.
Bon, par contre, si l'on ne supporte pas ce que l'on joue, on risque soit d'arrêter de jouer, soit d'essayer de jouer autrement. Pour les odeurs, c'est plus compliqué (mais on va arrêter là la comparaison).
LeLama : tu n'as pas tort, mais je sais que certains compositeurs étaient très «stricts» là-dessus, ayant fait des déclarations à l'effet qu'ils voulaient que leur texte soit scrupuleusement respecté. Bon, personnellement, ça ne me fait pas un pli (a fortiori s'il est mort) et je ne me gênerai pas pour autant d'interpréter à ma manière si j'en ai envie (surtout à un niveau amateur), mais on ne peut pas arguer, dans ces cas-là, que peut-être le compositeur serait d'accord que l'on s'inspire de son texte et qu'on fasse un peu à notre sauce.
Et pour le concertiste, a-t-il une responsabilité de respect du texte? C'est débattable. Après tout, ce qui intéresse quand on va en concert, c'est d'écouter l'interprète, son interprétation. Sinon, on écouterait toujours les mêmes enregistrements.
L'exigence en concert sera moins stricte qu'en concours, par exemple. Je ne suis même pas certaine qu'un strict minimum soit requis en concert, l'interprète bâtissant «sa marque de commerce», sa couleur. Si elle dévie du style du compositeur, il n'aura peut-être pas respecté l'oeuvre, mais c'est ainsi qu'il a envie de partager cette oeuvre. Ça plaira à certains, ça ne plaira pas à d'autres.
Et sur les «lignes de transmission directes», je ne trouve pas que ce soit un gage de vérité très probant, surtout s'il y a 3-4 générations entre. Tout le monde connait le phénomène du téléphone arabe. Les choses finissent par se déformer. Certes, on peut avoir certaines indications, mais il y a assurément une partie de l'information qui s'est perdue ou qui s'est transformée en chemin.
Je ne dis toutefois pas que ça n'a pas de valeur. Ça demeure intéressant et pertinent. Mais ça ne donne pas une certitude absolue.
En tant que débutante, je prends sûrement beaucoup de libertés sans le savoir. Je trouve intéressant d'en savoir un peu plus sur le compositeur, sur le style; d'avoir les commentaires de mon prof sur, justement, le «bon style pour l'époque». Ça demande un effort de voir le texte autrement qu'il pourrait nous apparaître à première vue. Et, à titre très personnel, je trouve intéressant de trouver un juste équilibre dans tout ça : ne pas transfigurer le texte, respecter certains éléments, mais respecter aussi mon ressenti, car c'est ainsi que j'arriverai à livrer le tout avec authenticité.