Tiens, pourquoi veux-tu regarder tes doigts ? Je fais l'envers, si je me fixe sur mes doigts j'ai remarqué qu'ils perdent le fil, je regarde plutôt les notes sur le clavier ou je ferme les yeux. Je ne dis pas avoir raison (surtout pas pour toi) mais j'ai l'impression que ça passe mieux comme ça pour moi.Caralire a écrit : Alors moi j'ai pensé très intensément à "regarde tes doigts"
les pensées parasites
Re: les pensées parasites
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
- Juanito
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Re: les pensées parasites
De mon côté pour éviter les inévitables pensées parasites je fais plusieurs choses: d'abord quand le concert arrive disons la semaine avant, j'essaye de trouver des victimes pour jouer devant elles et forcer à me mettre en condition (ça peut-être aussi s'enregistrer). Vous identifierez le types de pensées parasites classiques. Pour moi c'est typiquement "yes tu l'a fais le passage dur c'est dans la poche" et bing.
D'une manière générale, pour lutter contre ces pensées j'essaye de ne pas me parler, de ne pas faire jouer mon esprit affectif, de m'oublier dans la musique: c'est le chant qui mène la danse en essayant de lutter contre l'émotion (il y en aura toujours assez), et une ou deux mesures d'avances en permanence (au sens ou quand on joue on pense déjà à ce qu'on va jouer). L'autoanalyse doit être purement technique et musicale, mais jamais dans le ressenti personnel (comment est la salle, suis-je bien habillé, comme est *vraiment* le ou la tourneuse, est-ce que machinette est venue, etc...) De toute façon il y a des retours et des milliers de raisons de se rappeler qu'on est en concert. Et sinon quand ça s'emballe, souffler, ne pas hésiter de prendre le temps des silences quand c'est possible...
Bon, plus facile à dire qu'à faire.
Et puis après il y a l'"effet concert" qui fait que les concerts les plus inconfortables pour la ou le pianiste ne sont pas forcément les plus râtés!
EDIT: pour éviter "suis-je bien habillé" un truc est de répéter en habit de concert (ou presque) et surtout EN CHAUSSURES!!
EDIT2: En fait c'est même plus important que ça, c'est pas 2 ou 3 coups d'avances qu'il faut avoir pour se calmer, c'est l'ensemble du morceau. Exemple si je m'assoie au piano pour jouer Abegg: soit je me dis "inch allah Abegg" et go. Soit je pense à la première phrase ce qui est déjà mieux, soit je visualise totalement la première partie: 2 fois 2, un premier thème mf répété une fois pp, main gauche d'abord une note en bas puis octave sur le pp, puis structure répétée pour le deuxième thème, tempo pas trop rapide pour attaquer plus subito la première variation, etc... Si j'arrive à me concentrer là dessus, c'est beaucoup beaucoup mieux que "oula la mais qu'est ce que je fous ici m... bon allez j'y vais, ils attendent, advienne que pourra!!"... et en fait ça prend pas plus de temps
D'une manière générale, pour lutter contre ces pensées j'essaye de ne pas me parler, de ne pas faire jouer mon esprit affectif, de m'oublier dans la musique: c'est le chant qui mène la danse en essayant de lutter contre l'émotion (il y en aura toujours assez), et une ou deux mesures d'avances en permanence (au sens ou quand on joue on pense déjà à ce qu'on va jouer). L'autoanalyse doit être purement technique et musicale, mais jamais dans le ressenti personnel (comment est la salle, suis-je bien habillé, comme est *vraiment* le ou la tourneuse, est-ce que machinette est venue, etc...) De toute façon il y a des retours et des milliers de raisons de se rappeler qu'on est en concert. Et sinon quand ça s'emballe, souffler, ne pas hésiter de prendre le temps des silences quand c'est possible...
Bon, plus facile à dire qu'à faire.
Et puis après il y a l'"effet concert" qui fait que les concerts les plus inconfortables pour la ou le pianiste ne sont pas forcément les plus râtés!
EDIT: pour éviter "suis-je bien habillé" un truc est de répéter en habit de concert (ou presque) et surtout EN CHAUSSURES!!
EDIT2: En fait c'est même plus important que ça, c'est pas 2 ou 3 coups d'avances qu'il faut avoir pour se calmer, c'est l'ensemble du morceau. Exemple si je m'assoie au piano pour jouer Abegg: soit je me dis "inch allah Abegg" et go. Soit je pense à la première phrase ce qui est déjà mieux, soit je visualise totalement la première partie: 2 fois 2, un premier thème mf répété une fois pp, main gauche d'abord une note en bas puis octave sur le pp, puis structure répétée pour le deuxième thème, tempo pas trop rapide pour attaquer plus subito la première variation, etc... Si j'arrive à me concentrer là dessus, c'est beaucoup beaucoup mieux que "oula la mais qu'est ce que je fous ici m... bon allez j'y vais, ils attendent, advienne que pourra!!"... et en fait ça prend pas plus de temps
Re: les pensées parasites
Comment fais-tu Juanito pour ne pas faire jouer ton esprit affectif? Moi je me noie dans l'affectif, ça me mine, ça m'envahit et ça vire au mélo, et le pire c'est que je ne suis même pas 100% d'accord avec ça, je veux dire que la musique pour moi c'est de l'émotion, certes, mais pas de l'affectif, en tout cas pas ce type d'émotion psychologique.
Dans la voiture en rentrant de Beuvray je me disais que je devrais travailler de la musique abstraite, non narrative, pas émotionnelle du tout, reprendre des petites pièces de Schönberg, mais finalement même ça je suis capable de le transformer en émotion envahissante.
Dans la voiture en rentrant de Beuvray je me disais que je devrais travailler de la musique abstraite, non narrative, pas émotionnelle du tout, reprendre des petites pièces de Schönberg, mais finalement même ça je suis capable de le transformer en émotion envahissante.
Re: les pensées parasites
ça n'existe pas de la musique pas émotionnelle du tout... nous n'avons pas de solution dans cette direction.
Et puis comme ce serait dommage.
Il y a une façon ou plutôt des façons de jouer avec émotion sans être soi-même débordé mais je ne sais pas bien l'expliquer. Il me semble qu'il est possible de s'impliquer vraiment mais pour autant on ne montre qu'une partie de soi, pas risquée. Enfin j'ai du mal à être précise, je vais réfléchir si je peux mieux m'exprimer _ si ça répond vraiment.
Et puis comme ce serait dommage.
Il y a une façon ou plutôt des façons de jouer avec émotion sans être soi-même débordé mais je ne sais pas bien l'expliquer. Il me semble qu'il est possible de s'impliquer vraiment mais pour autant on ne montre qu'une partie de soi, pas risquée. Enfin j'ai du mal à être précise, je vais réfléchir si je peux mieux m'exprimer _ si ça répond vraiment.
Re: les pensées parasites
Pour moi, j'aime m'habiller différemment que tous les jours pour jouer pour des autres ailleurs, je trouve que ça accorde une autre dimension à ce que je fais, parce que de toute façon je ne peux pas faire semblant être dans mon salon en train de jouer sur mon piano toute seule. C'est presque mieux s'habiller pour mieux jouer ...ou faire semblant comme un conseil que je suis "fake it till you make it". Et par expérience j'ai l'impression que ça m'aide, mais chacun leur truc.Juanito a écrit :pour éviter "suis-je bien habillé" un truc est de répéter en habit de concert (ou presque) et surtout EN CHAUSSURES!!
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Re: les pensées parasites
Je ne suis pas surprise.
Au même titre que je me sens plus en confiance lors d'une entrevue (entretien d'embauche, pour les Français) si je suis habillée en tailleur avec un veston que si je suis simplement en pantalon propre avec une chemise.
Ça me semble donc logique.
Au même titre que je me sens plus en confiance lors d'une entrevue (entretien d'embauche, pour les Français) si je suis habillée en tailleur avec un veston que si je suis simplement en pantalon propre avec une chemise.
Ça me semble donc logique.
Mon parcours musical, du jour 1 (février 2016), avec ses hauts et ses bas. ;)
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Re: les pensées parasites
Je ne dis pas que j'y arrive à ne pas me faire envahir par l'émotion! J'aimerais arriver un peu systématiquement à un prendre une certaine distance et à maîtriser mieux ma concentration... Pour l'instant c'est encore assez imprévisible, et si je ne sacrifie pas à un certain rituel, je suis certain de tomber dans le mélo Mais si je prends les choses un peu au sérieux ça va mieux... J'y travaille!
Quand à l'habillement, c'est depuis que j'ai fait un concert pied nus que ça jaze (mais euh c'était l'été!)
Quand à l'habillement, c'est depuis que j'ai fait un concert pied nus que ça jaze (mais euh c'était l'été!)
Re: les pensées parasites
C'est drôle car je ne me pose jamais la question de comment suis-je habillée. Il y a une question d confort mais j'ai compris depuis longtemps que les manches trop longues gênaient. Quant au concert pieds nus... ça dépend du contexte évidemment, mais j'aime bien
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Re: les pensées parasites
Les vêtements pour moi ne sont pas cruciaux par contre les chaussures sont assez importantes car l'impact sur le jeu de pédale n'est pas du tout le même selon le type de chaussures que l'on porte.
Les vêtements relèvent plus de l'image qu'on va projeter et vont moins influer directement sur le jeu lui-même.
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Re: les pensées parasites
je suis toujours sidéré de voir qu'il soit possible de penser à "l'image qu'on va projeter", pour moi c'est un mystère insondable…pianojar a écrit :Les vêtements pour moi ne sont pas cruciaux par contre les chaussures sont assez importantes car l'impact sur le jeu de pédale n'est pas du tout le même selon le type de chaussures que l'on porte.
Les vêtements relèvent plus de l'image qu'on va projeter et vont moins influer directement sur le jeu lui-même.
Je pense juste "à quoi bon, ça va encore être horrible"…
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Re: les pensées parasites
Allez haut les coeurs! Tu peux aussi penser que tu vas faire plaisir à beaucoup de gens et que tu n'es que le "passeur" dans un rapport entre la musique et les gens. C'est vrai qu'on a toujours tendance - en bon obsessionnels du piano - à trouver qu'on joue mal en public par rapport à ce qu'on est capable de faire, mais 95% du public s'en rend rarement compte et est plutôt bienveillant, positif et content, tandis que les 5% qui restent (pianistes eux aussi) il ne faut juste pas les écouterJPS1827 a écrit : Je pense juste "à quoi bon, ça va encore être horrible"…
Pour la pédale et les chaussures, pour moi c'est une source de déconcentration, car j'ai trop l'habitude de jouer pieds nus ou en chaussons, du coup en public et en chaussures la pédale répond différemment et ça peut-être perturbant. D'où l'idée de travailler en chaussures désormais... (peu suivie je vous l'avoue).
Autre source de pensée parasite en effet, trop regarder ses doigts, ou se mettre à regarder différemment de ce qu'on fait chez soi... Il faut arriver vraiment à lever le nez du guidon, et c'est ça qui est dur (pour moi en tout cas). Parfois fermer les yeux permet de se reconcentrer - je joue souvent les yeux mis clos chez moi, pourtant jamais en public...
Re: les pensées parasites
si je pouvais , je jouerais tout les yeux fermés, c'est comme cela que je suis le mieux.
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Re: les pensées parasites
En fait je me suis mal exprimé dans cette remarque. Je ne pense pas à l'image que je vais projeter, du reste je m'en contrebalance totalement (pour rester poli) mais cela semble revetir (si je puis dire), si l'on en croit le fil sur Katia, une importance pour beaucoup de "visuteurs" (pardon d'auditeurs )JPS1827 a écrit :je suis toujours sidéré de voir qu'il soit possible de penser à "l'image qu'on va projeter", pour moi c'est un mystère insondable…pianojar a écrit :Les vêtements pour moi ne sont pas cruciaux par contre les chaussures sont assez importantes car l'impact sur le jeu de pédale n'est pas du tout le même selon le type de chaussures que l'on porte.
Les vêtements relèvent plus de l'image qu'on va projeter et vont moins influer directement sur le jeu lui-même.
Je pense juste "à quoi bon, ça va encore être horrible"…
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Re: les pensées parasites
Pour détendre l’atmosphère… Jusqu’où peuvent conduire les pensées parasites !
https://youtu.be/sNnngh1OegM
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Re: les pensées parasites
Vous avez bien de la chance d'avoir des pensées, parasites certes, mais des pensées tout de même, pendant le jeu.
Moi, je n'ai pas le temps. Trop de choses à gérer en même à mon faible niveau...
Trop de concentration surtout.
Par contre, avant de jouer, là, ça craint...Faut une discipline mentale à mon avis.
Ma prof dit que c'est comme un acteur ou un comédien, faut se mettre dans la peau d'un interprète.
Comme on n'est plus entièrement soi, le jugement des autres (ce qui est peut être la crainte la plus forte des traqueurs, du moins pour ceux qui arrivent à identifier la ou les causes de leur trac...), porte moins à conséquence.
Si on foire, c'est la prestation, l'interprétation, qui était mauvaise, pas nous.
On peut ainsi arriver à sauvegarder son estime de soi. Et donc, certainement être plus confiant la fois prochaine.
Moi, je n'ai pas le temps. Trop de choses à gérer en même à mon faible niveau...
Trop de concentration surtout.
Par contre, avant de jouer, là, ça craint...Faut une discipline mentale à mon avis.
Ma prof dit que c'est comme un acteur ou un comédien, faut se mettre dans la peau d'un interprète.
Comme on n'est plus entièrement soi, le jugement des autres (ce qui est peut être la crainte la plus forte des traqueurs, du moins pour ceux qui arrivent à identifier la ou les causes de leur trac...), porte moins à conséquence.
Si on foire, c'est la prestation, l'interprétation, qui était mauvaise, pas nous.
On peut ainsi arriver à sauvegarder son estime de soi. Et donc, certainement être plus confiant la fois prochaine.
Re: les pensées parasites
Très drôle Chantal !
De mon côté c'est pas tellement pour jouer du piano que je fais attention au costume que pour chanter. C'est sans doute très superficiel mais je me sens encore plus ignare en habits trop confortables : un peu la contraposée de "l'habit fait le moine" qui donnerait "la négligence révèle la casserole".
De mon côté c'est pas tellement pour jouer du piano que je fais attention au costume que pour chanter. C'est sans doute très superficiel mais je me sens encore plus ignare en habits trop confortables : un peu la contraposée de "l'habit fait le moine" qui donnerait "la négligence révèle la casserole".
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Re: les pensées parasites
En fait quand je joue chez moi relax en chaussette, j'ai des pensées parasites, mais je ne les refoule pas: elle viennent font un petit tour et puis s'en vont. Pendant que je pense à autre chose, je continue à jouer mais en mode pilote automatique, puis quand elle sont parties je me reconcentre sur le piano, ayant même parfois oublié d'avoir joué tel ou tel passage...
En public, c'est juste inimaginable de jouer comme ça, sauf à être le Dalaï en personne. Les pensées viennent et elles nous perturbent car on veut s'en débarrasser sur le champ. Ca crée un inconfort, un stress qui amène à la faute ou au mal être. Pour lutter contre ça, il faut donc s'entraîner à avoir des pensées parasites et à les refouler tout de suite, même chez soi. Ca veut dire habituer son cerveau à se mettre dans cette situation de stress avec le devoir absolu de se reconcentrer immédiatement.
Ca demande pas mal d'effort et jouer 1h comme ça est épuisant, mais je pense que ça améliore aussi considérablement la qualité du travail...
En public, c'est juste inimaginable de jouer comme ça, sauf à être le Dalaï en personne. Les pensées viennent et elles nous perturbent car on veut s'en débarrasser sur le champ. Ca crée un inconfort, un stress qui amène à la faute ou au mal être. Pour lutter contre ça, il faut donc s'entraîner à avoir des pensées parasites et à les refouler tout de suite, même chez soi. Ca veut dire habituer son cerveau à se mettre dans cette situation de stress avec le devoir absolu de se reconcentrer immédiatement.
Ca demande pas mal d'effort et jouer 1h comme ça est épuisant, mais je pense que ça améliore aussi considérablement la qualité du travail...
Re: les pensées parasites
oui je pense que c'est ça, en tous cas, trouver un moyen de se reconnecter tout de suite. Chez moi ça passe par le toucher au sens direct: le contact du piano et des mains, l'intention du son.Juanito a écrit :il faut donc s'entraîner à avoir des pensées parasites et à les refouler tout de suite
j'adore !Caralire a écrit :"la négligence révèle la casserole".
je n'y avais pas réfléchi sous cet angle. L'intensité d la concentration peut freiner les pensées parasites, mais le trou noir aussi...Wandarnok a écrit :Vous avez bien de la chance d'avoir des pensées, parasites certes, mais des pensées tout de même, pendant le jeu.
Moi, je n'ai pas le temps.
Re: les pensées parasites
Lee a écrit :Tiens, pourquoi veux-tu regarder tes doigts ? Je fais l'envers, si je me fixe sur mes doigts j'ai remarqué qu'ils perdent le fil, je regarde plutôt les notes sur le clavier ou je ferme les yeux. Je ne dis pas avoir raison (surtout pas pour toi) mais j'ai l'impression que ça passe mieux comme ça pour moi.Caralire a écrit : Alors moi j'ai pensé très intensément à "regarde tes doigts"
En fait, tu as raison : les mots que j'ai écrit ne traduisent pas fidèlement la pensée que j'avais en jouant. C'est parce que, je pense, que ma pensée n'était pas verbale.
Si je cherche à décrire le ressenti, ce serait de donner une direction intense vers le bas à mon attention. Vers le bas est alors une zone grise incluant le clavier, les mains, le reflet dans le cylindre et rien en particulier de tout ca. Il s'agit de ne pas se laisser distraire par quelque chose de précis, mais tout de même faire défiler rapidement une série de petits détails important à chaque instant. Ce qui me permet de rester concentrée sur le fil du temps, comme si j'avais un contrôle dessus.
Et surtout, surtout, gérer le trouble quand le rendu sonore ne colle pas avec l'intention préalable. Accrocher une note en dehors de l'harmonie me perturbe énormément, non pas à cause des regrets mais parce que ça déséquilibre le fil du temps qui est incarnée par la musique qui défile.
- Juanito
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Re: les pensées parasites
C'est vrai! Il ne s'agit pas de regret mais de déséquilibre! Tout à fait ça.Caralire a écrit : Et surtout, surtout, gérer le trouble quand le rendu sonore ne colle pas avec l'intention préalable. Accrocher une note en dehors de l'harmonie me perturbe énormément, non pas à cause des regrets mais parce que ça déséquilibre le fil du temps qui est incarnée par la musique qui défile.
Et en même temps si on est vraiment convaincu de ce qu'on joue, on arrive à passer outre: parce qu'on pense déjà à la suite et on a quelque chose de "plus important à dire" pour daigner s'arrêter sur une banale fausse note. Des fois je m'excuse moi-même: ok j'en ai mis à côté, mais je suis vraiment content de l'interprétation donc le bilan est tout à fait positif. D'autre fois si je me déconcentre vraiment trop je me mets dans la spirale infernale fausses notes, dépit, perte d'assurance des mains et parfois bien pire: perte du rythme et du chant. Après c'est la phase ultime: "vivement que ça s'arrête... ". Mais j'arrive mieux à lutter contre tout ça, j'essaye en tout cas (reconcentration, préparation mentale, refoulement des pensées débiles...) ça progresse!
Et ça fait du bien de formuler tout ça par écrit en tout cas!
Bonne journée à tous