Mémorisation musique

[dilettante]

Lorsque j'apprends, une partition je dois y aller progressivement, en plusieurs jours, car c'est épuisant, exténuant devrai-je dire.
Je ressens une intense fatigue, qui est lié à l'effort intellectuel de mémoriser ce que je ne fais que trop peu lors d'autres activités.
Il faut donc faire un énorme effort, je recule souvent devant cette difficulté.

En revanche je fait des impros-compos que je n'écris pas, et donc je mémorise en cours de composition, l'effort semble moindre. Et je mémorise les accords, les basses, les mouvements, je raisonne "construction" et pas texte tout fait. Je reconstruis à chaque fois.

C'est très difficile de mémoriser sans comprendre. Si on n'a pas analysé la partition avant, il faut le faire à ce moment là et ce sont des efforts en plus. Mais une fois cette étape franchie, le jeu sera différent, plus évolué.

[pianojar]

Je travaille en ce moment Gnomus (et plus particulièrement ) le dernier trait de Gnomus des tableaux d'une exposiiton (passage très rapide, mouvements opposés avec usage des doigts faibles)
J'ai remarqué une chose étrange. Ce trait de Gnomus s'est inscrit de lui-même sans que je cherche à l'apprendre par coeur mais je me suis rendu compte qu'il m'était plus simple de le jouer par coeur les mains ensemble que séparemment surtout au début (sans doute car il y a des "pivots" simultanés qui donnent des points de repères)
Au début je n'arrivais pas forcemment a le rejouer de memoire à la première tentative comme s'il fallait qu'une connexion s'établisse dans le cerveau. Par contre maintenant pour le travailler je ne remarque pas de différence de difficulté si je regards mes mains ou si je regarde ailleurs.
Voilà poir ma minuscule contribution à ce fil !

[Lee]

Très bon article de France Musique sur la mémorisation...sauf le toute toute dernière phrase, non mais...
https://www.francemusique.fr/savoirs-pr ... ints-37896

[André Quesne]

J'apprends certains morceaux assez facilement par coeur avant même qu'ils soient maîtrisés alors que d'autres me sont beaucoup plus difficiles. Pour ces derniers, j'ai besoin de points de repères mais en insistant avec un temps supplémentaire non négligeable je peux tout de même apprendre par coeur. Je trouve cependant que c'est du temps perdu si le morceau est bien exécuté avec la partition. Ce temps supplémentaire pour l'exécution par coeur ne serait-il pas mieux investi pour autre chose ?
Si aucune règle n'est imposée, il me semble que l'on peut jouer librement selon et comment l'oeuvre s'offre à nous
Je trouve que c'est le meilleur moyen d'avancer et d'enrichir son répertoire.

[Armag]

Bonjour à tous.
Un petit mot pour vous dire que j'ai franchi une étape. Je n'arrivais plus à mémoriser les morceaux depuis ceux que j'avais appris dans ma jeunesse. J'ai enfin réussi à apprendre par coeur un court prélude de Scriabine (opus 16 n°5 - une page) et je me sens libéré d'un fardeau quand je le joue. Je ne sais pas si cela tiendra lors de la prochaine rencontre, mais j'y crois.

[pianojar]

Et bien bravo car pour moi c'est tâche impossible et cela peut et doit être un motif de satisfaction

[Lee]

Impossible n'est pas français.

As-tu essayé des methodes différentes? Par exemple concentrer sur une mesure par 2 ou 3 jours, puis ajout d'une autre etc. Ou comme tu es très visuel et lecture à vue, d'essayer "imprimer" petit à petit sur ton mémoire, pour qu'en final tu "lis" de ton mémoire.

Bravo Armag. Est-ce que tu as fait autre chose pour que ça soit différente cette fois ?

[Aurele27]

Je suis des vôtres sur ce post !
Moi aussi galère de mémorisation depuis que j’ai repris le piano il y a 4 ans. D’ailleurs je n’ai plus joué par cœur en public depuis...
Quand j’avais 18 ans et que j’ai passé mon DEM je ne me souviens pas avoir eu des difficultés pour mémoriser la 1ère ballade de Chopin et les 2 pièces lyriques de Grieg que j’ai jouées.. ajd je morfle + !
Je tente le coup sur un nocturne de Bizet, on verra si ça marche... je sais déjà 2 pages par cœur.
Le souci c’est que ça ne marche pas à tous les coups, parfois c’est mécanique et tout vient tout seul, parfois il y a un ou 2 endroits où je ne sais plus, je tente, quand ce n’est pas bon je sais me reprendre, mais pas top... il faudrait que ce soit à tous les coups. Surtout que les 2-3 endroits en question ne sont pas toujours les mêmes, et oui ce serait trop simple !
Allez on y croit !! 🤨

[Armag]

Bravo Aurele, tu vas y arriver j'en suis sûr. En ce qui me concerne Lee, j'ai parlé de ce problème en septembre dernier à ma nouvelle prof et elle a choisi un morceau très court pour relever le défi. J'ai découpé le morceau en phrases et j'ai même coupé les phrases en deux. J'ai joué par exemple deux mesures avec puis sans partition, puis les deux suivantes, puis j'ai essayé d'enchaîner les quatre. J'ai ensuite répété l'opération pour les quatre suivantes. Et ça a fini par porter ses fruits. Maintenant je ne sais pas à quel point cette mémorisation est solide. J'espère que ce sera un peu moins laborieux pour le prochain morceau. Il est certain que grâce au par coeur, je "pense le morceau différemment et que j'ai plus de plaisir à le jouer.

[pianojar]

Impossible n'est pas français.

As-tu essayé des methodes différentes? Par exemple concentrer sur une mesure par 2 ou 3 jours, puis ajout d'une autre etc. Ou comme tu es très visuel et lecture à vue, d'essayer "imprimer" petit à petit sur ton mémoire, pour qu'en final tu "lis" de ton mémoire.

J'ai fait quelques essais il y a quelques mois de cela mais le temps passé par rapport au résultat n'était pas encourageant du tout et comme pour moi ce n'est pas ni une obligation, ni une priorité......
C'est assez peu compatible avec le travail simultané de nombreux morceaux
D'un autre côté j'ai tellement galéré pour arriver à jouer le dernier trait de Gnomus qu'à force je le connais par coeur mais sans avoir cherché à l'apprendre (mais bon il s'agit d'une ligne de musique !)

[Armag]

L'avantage que j'y vois Pianojar, mais cela a dû déjà être dit, c'est que je ne fais plus les aller-retour rapides vers mes doigts qui ont pour conséquence n°1 un de me perdre dans la partition. Et bien sûr je commence à mémoriser visuellement le trajet que mes doigts doivent faire sur le clavier. A éprouver en public ...

[pianojar]

En fait pour ma part je n'ai pas l'impression d'être obligé de faire des aller-retour rapides, en fait lorsque je joue je visualise plus ma partition par blocs que note à note ou mesure par mesure et lorsque je quitte la partition des yeux dans la plupart des cas je sais exactement ou j'en suis lorsque je la regarde à nouveau
Question d'habitude sans doute. Il faut bien se trouver des solutions de rechange
D'un autre côté pour des traits difficiles mais ne nécessitant pas de déplacements périlleux je ne suis pas certain que le fait de regarder ses doigts soit forcément un plus

[coignet]

J'ai toujours eu du mal à regarder mes doigts !
Lors du déchiffrage mes mains et mes doigts vont comme tout seuls chercher la position sur le clavier et je ne quitte presque pas la partition des yeux.
Je regarde mes doigts lorsque je fais des gammes, arpèges et exercices divers.
Et lorsque le toucher n'est pas bon et que je ne trouve pas le son que je veux, regarder peut m'aider à comprendre.

Lorsque j'étais jeune jouer par cœur était une obligation.
Je jouais alors en regardant devant moi dans le vide. Moins jeune j'ai continué à apprendre par cœur, souvent en apprenant le texte sans clavier, dans un canapé, au lit...

Aujourd'hui, plus très jeune, après 20 ans sans piano, je découvre une vraie difficulté à apprendre par cœur. Je connais au bout de quelques jours la partition comme une carte, c'est à dire que je sais exactement où est tel moment, sur quelle page et même quelle mesure, mais je ne sais pas les détails et j'ai toutes les peines du monde à les retenir.

[Aurele27]

J'ai toujours eu du mal à regarder mes doigts !
Lors du déchiffrage mes mains et mes doigts vont comme tout seuls chercher la position sur le clavier et je ne quitte presque pas la partition des yeux.
Je regarde mes doigts lorsque je fais des gammes, arpèges et exercices divers.
Et lorsque le toucher n'est pas bon et que je ne trouve pas le son que je veux, cela peut m'aider à comprendre.

Lorsque j'étais jeune jouer par cœur était une obligation.
Je jouais alors en regardant devant moi dans le vide. Moins jeune j'ai continué à apprendre par cœur, souvent en apprenant le texte sans clavier, dans un canapé, au lit...

Aujourd'hui, plus très jeune, après 20 ans sans piano, je découvre une vraie difficulté à apprendre par cœur. Je connais au bout de quelques jours la partition comme une carte, c'est à dire que je sais exactement où est tel moment, sur quelle page et même quelle mesure, mais je ne sais pas les détails et j'ai toutes les peines du monde à les retenir.

Je compatis car je ressens la même chose !
Moi aussi mes doigts connaissent le clavier par cœur. Je regarde seulement quand passage très technique ou grands écarts, il me semble en tout cas.

Quand le par cœur vient, il vient tout seul. C’est rare que j’ai besoin d’apprendre en fait. Là mon Bizet il est venu quasiment tout seul à qques endroits près.
Mais comme toi avec l’âge même si j’écoute suis loin d’être sénile , c’est plus compliqué.
J’ai essayé sur la 4ème ballade de Chopin l’an dernier mais ce morceau est bcp trop long. Je le savais quasi par cœur par petits bouts mais incapable d’enchaîner par cœur tous ces petits bouts. J’ai abandonné car cela me prenait trop de temps de travail et j’ai préféré prioriser de passer du temps à travailler plutôt qu’a mémoriser
Le Bizet est plus abordable car moins long alors j’y crois j’y crois
L’autre étape, si je parviens à apprendre par cœur ce morceau, sera d’oser le jouer par cœur en public, mais on n’y est pas encore

[pianojar]

Bon et bien tout cela me rassure un peu d'autant que pour ma part même jeune je n'ai jamais appris par coeur car pendant les quelques années ou j'ai eu un prof il ne me l'a jamais demandé !
Ce que vous dîtes Aurèle et Coignet me parle car c'est un peu comme celà que je fonctionne

[mieuvotar]

Bonjour à tous.
Un petit mot pour vous dire que j'ai franchi une étape. Je n'arrivais plus à mémoriser les morceaux depuis ceux que j'avais appris dans ma jeunesse. J'ai enfin réussi à apprendre par coeur un court prélude de Scriabine (opus 16 n°5 - une page) et je me sens libéré d'un fardeau quand je le joue. Je ne sais pas si cela tiendra lors de la prochaine rencontre, mais j'y crois.

Bravo aussi !
Une étape franchie pour l'homme, un grand pas pour le pianiste comme aurait dit Armstrong (Neil, pas Louis, et encore moins Lance)
Beau choix aussi que ce prélude de cet opus 16 de Scriabine... Tout l'opus et ses 5 préludes est d'ailleurs une vraie merveille, un peu méconnu hélas notamment par rapport à l'opus 11 et ses 24 préludes. Une interpétation de référence pour moi est celle d'Igor Zhukov

[Lee]

J'ai cherché un peu sans trouver definitevement un lien entre Scriabine et Debussy mais tant pis j'entends dans la musique ! J'espère que tu joueras ce Scriabine pour notre rencontre le 20 janvier Armag !

[Armag]

J'ai également écouté Igor Zhukov en recherchant des interprétations de ce morceau. Pour janvier, je vais jouer l'Eglogue de Mel Bonis avec la partition sous les yeux car ce morceau est encore trop difficile pour moi à mémoriser. Je tiens à rester dans la thématique.

[Lee]

j'avais pensé que tu pouvais jouer les deux !

[Armag]

Bon d'accord. Ils ont neuf ans d'écart, mais Scriabine est venu à Paris en 1900 pour l'Exposition Universelle, si j'en crois Wikipédia. C'est le début d'un lien.