Mémorisation musique

Théorie, jeu, répertoire, enseignement, partitions
Avatar du membre
jean-séb
Messages : 11173
Enregistré le : lun. 16 oct., 2006 20:36
Mon piano : Yamaha C3
Localisation : Paris

Re: Mémorisation musique

Message par jean-séb »

Les sons et les parfums franco-russes tournent dans l’air du soir… Étudiant sans le sou, c’est en Russie que Debussy passe ses vacances comme musicien de la riche Mme von Meck, mécène secrète de Tchaïkovski… Mais le peu d’attirance de Debussy pour le compositeur russe, et celle un peu trop vive qu’il éprouve pour la fille de sa bienfaitrice mettent un terme à ces activités estivales. La Russie, cependant, ne disparaîtra pas pour autant de sa vie. Il faut dire que c’est toute la vie française qui en est alors imprégnée : des emprunts russes au pont Alexandre III, l’Alliance Franco-Russe, axe stratégique majeur de la France contre le danger allemand, stimule les échanges de toute nature entre les deux pays, qui culmineront en matière culturelle avec les Ballets Russes de Diaghilev et l’impact des premières partitions de Stravinski…



On ignore si Debussy a pu entendre la musique de Scriabine lors de son voyage à Moscou de 1913 ; il ne fait en tout cas mention nulle part de ce compositeur. Et pourtant, le matérialiste délicatement jouisseur et le mystique de l’extase théosophique ont en commun leur recherche sur la couleur comme nouvel élément structurant de la partition, sur les associations sensorielles synésthésiques — voir les sons et entendre les couleurs — , et leur volonté de sortir des échelles tonales courantes. C’est cette étrange conjonction entre deux artistes si différents par ailleurs qu’explore ce soir Alexei Lubimov, à la recherche des mystérieuses correspondances baudelairiennes.
http://www.opera-dijon.fr/fr/spectacle/ ... ebussy/108
Avatar du membre
Lee
Messages : 11345
Enregistré le : lun. 09 sept., 2013 0:09
Mon piano : Pleyel 3bis 1925

Re: Mémorisation musique

Message par Lee »

Merci Jean-Séb. J'ai continué à chercher aussi, et j'ai trouvé en anglais par Anthony Tobin :
The early symmetrical and octatonic compositional efforts of Mussorgsky and Rimsky-Korsakov found resonance in the style of Scriabin, an important contemporary of Debussy. Two works by Scriabin, the Seventh Sonata (1911-12), and the Opus 74#3 Prelude for Piano (1914), are notable for their octatonic interactions. The Prelude is based on the octatonic set A#-B#-C#-D#-E-F#-G-A, to which a chromatic passing tone is added in both theme statements. This use of octatonic sets with chromatic alterations is an important step toward a freer use of the twelve tones and modal forms. The use of modal and octatonic constructions by Scriabin and the Russian Nationalist composers formed the fundamental basis of Debussy’s musical language. The addition of chromatic notes to octatonic and modal collections, and the chromatic reinterpretation of these collections, are common throughout Debussy’s preludes. In his discussion of the evolution of Bartók’s symmetrical structures, Antokoletz points out:

The pentatonic and modal characteristics that Debussy acquired, largely through the influences of the Russian nationalists, are the basis of a more significant tendency toward the breakdown of the traditional tonal system and the formation of a new one based on equal or symmetrical divisions of the octave...Debussy, who was only indirectly influenced by folk music--it remained for him an “exoticism”-went beyond the precepts of tradition in his extensive employment of symmetrical (e.g., whole-tone and pentatonic [and octatonic]) constructions.
http://www.debussypiano.com/Introduction.html
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Avatar du membre
Cadenza
Messages : 1786
Enregistré le : dim. 29 mai, 2016 7:42
Mon piano : Yamaha M1A
Localisation : Québec et discord.gg/9JmQKAm
Contact :

Re: Mémorisation musique

Message par Cadenza »

pianojar a écrit : lun. 08 janv., 2018 19:34 C'est assez peu compatible avec le travail simultané de nombreux morceaux
Je pense que la question n'est pas tant le nombre de morceaux (enfin, tout dépend ce que l'on entend par «nombreux»), mais le temps passé sur chacun (non pas en terme d'investissement quotidien, mais en terme de semaines/mois). Je travaille souvent 4 morceaux à la fois, mais je finis par les mémoriser plus ou moins involontairement, car je les travaille pendant 4 à 8 mois. Si je travaillais des morceaux plus faciles et que j'en changeais tous les 2 mois (tout en continuant d'en travailler 4 à la fois), je n'aurais pas le temps de les mémoriser.
Armag a écrit : lun. 08 janv., 2018 19:49 L'avantage que j'y vois Pianojar, mais cela a dû déjà être dit, c'est que je ne fais plus les aller-retour rapides vers mes doigts qui ont pour conséquence n°1 un de me perdre dans la partition. Et bien sûr je commence à mémoriser visuellement le trajet que mes doigts doivent faire sur le clavier. A éprouver en public ...
Je pense qu'il faut aussi arriver à développer une connaissance «intuitive» ou tactile du clavier. C'est vraiment payant à long terme! Mais ce n'est pas facile à faire je trouve.
Aurele27 a écrit : lun. 08 janv., 2018 21:02 Mais comme toi avec l’âge...
En effet, tu n'as pas l'air vieille du tout!
Je trouve ça un peu drôle de lire cela venant de quelqu'un qui semble avoir seulement quelques années de plus que moi. ^^

-

Je pense que la mémoire s'améliore avec l'entraînement. Mais évidemment, comme dans tout, tout le monde a ses facilités de base (ou non). Et il faut voir si l'investissement est utile à chacun. Si on est capable de se «lâcher» autant dans l'interprétation en suivant la partition des yeux, et qu'aucun contexte (exigence de concert ou d'examens sans partition) n'oblige à apprendre par coeur, et que cela nous est difficile, alors je vois difficilement l'intérêt de s'astreindre à un tel travail (à moins d'avoir envie de le faire).
Mon parcours musical, du jour 1 (février 2016), avec ses hauts et ses bas. ;)
Répondre