Ce soir, c'était Ciccolini au menu
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Ce soir, c'était Ciccolini au menu
Dans le cadre du festival Radio-France, je viens d’assister aux 2 concerts de Ciccolini. Il faut voir ce bonhomme incroyable de 81 ans s’avancer péniblement jusqu’au piano, voûté, saluer à la manière d’un majordome anglais, s’asseoir sur sa chaise de salle des fêtes, poser ses mains sur le piano et, dans un silence absolu, attaquer son programme. Il reste figé pendant tout son discours, pas un sourcil ne bouge, il n’y a que les mains qui virevoltent. Un masque. Une momie qui parle avec ses mains.
Lors du premier concert, il a créé en France le concerto « Canti della stagione alta » d’Ildebrando Pizetti (1880-1968). Juste avant, nous avions eu droit à son Rondo Veneziano pour orchestre. Ses œuvres sont de 1929-1930. on assiste à une muqiue qui hésite entre musique de film et opéra Vera de style Mascagni, musique boursouflée, prétentieuse où le compositeur n’est pas capable de développer le moindre thème. On a du mal à comprendre comment de telles œuvres aient pu être composées 17 ans après le « Sacre ». Après cette épreuve, nous avons eu le 5° concerto de Saint-Saëns où Ciccolini a fait preuve de toute sa virtuosité et sa fougue. Triomphe. En bis, les Minstrels (Debussy).
Ce soir, c’était tout piano. Salle bondée avec en « guest star » si je ne m’abuse, outre René Koering, Pierre Soulages. Au programme : l’opus 110, l’Appassionata, les Valses nobles et sentimentales et les pièces espagnoles et la Fantasia baetica (De Falla, pas commode). Un programme très éclectique donc. C’était magistral : les 2 « arioso dolente » entrecoupés des 2 fugues à pleurer, suivi de l’op.57 avec un 3° mouvement de folie où on entend le contre-chant en permanence. Du délire à l’entracte. Je crois que je n’ai jamais vu ça en concert.
Au retour, un Ravel sublime, aérien suivi d’un De Falla électrique. Aucune baise de régime ni fatigue apparente. Toujours aussi imperturbable.
A la fin, explosion du public : ovation debout. Un spectateur se précipite et jette un monceau de roses sur scène. Il en ramasse une (difficilement) qu’il pose sur le piano. Au terme d’interminables applaudissements, il joue 4 bis (Ravel, De Falla) en terminant par la Danse du Feu du Tricorne. Re-délire : à ce moment, le régisseur décide d’atténuer la lumière sur scène et braque les projecteurs sur le public pour qu’il puisse le voir en train de l’acclamer.
Le majordome salue une dernière fois et s’éclipse en saluant de la main, aussi raide qu’il était entré. Je pense qu’il mourra le jour où il ne pourra plus poser ses mains sur un piano.
Je tenais à vous faire partager ce moment de bonheur.
Lors du premier concert, il a créé en France le concerto « Canti della stagione alta » d’Ildebrando Pizetti (1880-1968). Juste avant, nous avions eu droit à son Rondo Veneziano pour orchestre. Ses œuvres sont de 1929-1930. on assiste à une muqiue qui hésite entre musique de film et opéra Vera de style Mascagni, musique boursouflée, prétentieuse où le compositeur n’est pas capable de développer le moindre thème. On a du mal à comprendre comment de telles œuvres aient pu être composées 17 ans après le « Sacre ». Après cette épreuve, nous avons eu le 5° concerto de Saint-Saëns où Ciccolini a fait preuve de toute sa virtuosité et sa fougue. Triomphe. En bis, les Minstrels (Debussy).
Ce soir, c’était tout piano. Salle bondée avec en « guest star » si je ne m’abuse, outre René Koering, Pierre Soulages. Au programme : l’opus 110, l’Appassionata, les Valses nobles et sentimentales et les pièces espagnoles et la Fantasia baetica (De Falla, pas commode). Un programme très éclectique donc. C’était magistral : les 2 « arioso dolente » entrecoupés des 2 fugues à pleurer, suivi de l’op.57 avec un 3° mouvement de folie où on entend le contre-chant en permanence. Du délire à l’entracte. Je crois que je n’ai jamais vu ça en concert.
Au retour, un Ravel sublime, aérien suivi d’un De Falla électrique. Aucune baise de régime ni fatigue apparente. Toujours aussi imperturbable.
A la fin, explosion du public : ovation debout. Un spectateur se précipite et jette un monceau de roses sur scène. Il en ramasse une (difficilement) qu’il pose sur le piano. Au terme d’interminables applaudissements, il joue 4 bis (Ravel, De Falla) en terminant par la Danse du Feu du Tricorne. Re-délire : à ce moment, le régisseur décide d’atténuer la lumière sur scène et braque les projecteurs sur le public pour qu’il puisse le voir en train de l’acclamer.
Le majordome salue une dernière fois et s’éclipse en saluant de la main, aussi raide qu’il était entré. Je pense qu’il mourra le jour où il ne pourra plus poser ses mains sur un piano.
Je tenais à vous faire partager ce moment de bonheur.
- André Quesne
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Bonjour à tous, le portrait de Ciccolini est tout à fait celui décrit par Jean-Michel et merci pour tous les détails. Je l'ai déjà vu à la TV et ce que j'admire en cet artiste, c'est son calme profond, sa sérénité; il est imperturbable devant le public...un être qui me paraît très équilibré. Avez-vous remarqué s'il avait ces sortes de bracelets autour des poignets? et sa boucle d'oreille? Pour son âge on pourrait le prendre pour un original avec toutes ces choses qui ne sont peut-être qu'en cuivre. Après tout, ils agissent peut-être par osmose contre ses rhumastismes?...Qu'en pense le médecin Jean-Luc? Je vous souhaite à tous un bon dimanche. André.
- Franz Liszt
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Malgré mes places assez prêt de la scène, avec le peu d'éclairage, je n'ai rien vu. D'ailleurs, je ne savais pas qu'il avait des bracelets et une boucle d'oreille.Désolé. En revanche, la chaise m'a fait pensé tout de suite à Gould et son tabouret de guingois.André Quesne a écrit :Avez-vous remarqué s'il avait ces sortes de bracelets autour des poignets? et sa boucle d'oreille?
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Effectivement, c'était comble pour le 2° concert. Même les loges sur les côtés. La salle contient 2000 personnes.MAC a écrit :Dis, la salle était comble, non? Il y avait environ combien de personnes dans la salle?
En revanche, il restait quelques places pour le premier concert mais je pense qu'il s'agissait plutôt du programme qui ne plaisait pas forcément à tout le monde.
- André Quesne
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