Jouer le classique...comme une impro ?
Jouer le classique...comme une impro ?
Bonjour,
Quelques-uns entre vous, notamment Gracou et Doubidoudom dans "interview exclusive", ont mentionné le but de jouer la musique classique comme si on improvisait.
Mais on n'improvise plus avec la musique classique...alors qu'est-ce qui peut vous donner cette impression ? Les pauses, les respirations, les hésitations, les fluctuations ? Et serait-il vraiment intéressant d'essayer donner cette impression, juste de "faire semblant" ? Quels pianistes vous donnent l'impression de "comme improvisation" ?
Merci.
Quelques-uns entre vous, notamment Gracou et Doubidoudom dans "interview exclusive", ont mentionné le but de jouer la musique classique comme si on improvisait.
Mais on n'improvise plus avec la musique classique...alors qu'est-ce qui peut vous donner cette impression ? Les pauses, les respirations, les hésitations, les fluctuations ? Et serait-il vraiment intéressant d'essayer donner cette impression, juste de "faire semblant" ? Quels pianistes vous donnent l'impression de "comme improvisation" ?
Merci.
Modifié en dernier par Lee le ven. 20 nov., 2015 4:08, modifié 1 fois.
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Re: Jouer la classique...comme une impro ?
Krystian Zimerman
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Re: Jouer la classique...comme une impro ?
Ismaël Margain.
Et ce n'est pas qu'une impression : il improvise réellement sur du classique pour introduire une oeuvre par exemple : en l'occurrence les Variations sérieuses lors d'un concert auquel j'assistais .
(et il était dans la même salle que toi hier soir !)
Et ce n'est pas qu'une impression : il improvise réellement sur du classique pour introduire une oeuvre par exemple : en l'occurrence les Variations sérieuses lors d'un concert auquel j'assistais .
(et il était dans la même salle que toi hier soir !)
"Il faut que cela soit si gai , si gai , que l'on ait envie de fondre en larmes ."
- Juanito
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Re: Jouer la classique...comme une impro ?
Alors là non. Il n'y a pas d'improvisation en musique classique, ça n'existe pas. Ce qui a l'air d'être improvisé est archi archi travaillé.
C'est même redoutable en fait: il faut avoir l'air d'improviser, ça oui. Mais derrière c'est des heures et des heures de boulot. J'ai posté une toccata de Bach, et quelqu'un m'a dit "on dirait que tu improvises, c'est joli", ben en fait c'est tout sauf ça, c'est archi bossé. Mais je suis super content d'entendre ça, car c'est le but recherché. Et la je continue à la travailler pour rendre l'illusion encore plus grande. On peut même pousser jusqu'à faire quelques fausses notes exprès pour mimer un surcroît d'émotion! Ou va se nicher le vice, on se le demande.
L'improvisation est aussi censée être à la base du jazz, où sur thème connu on met des arrangements. Mais là encore il faut bosser comme un dingue: connaître des milliers de standards et des milliers d'arrangements, les maîtriser et savoir où les placer.
Tout ça c'est du bluff! Boulot boulot boulot...
C'est même redoutable en fait: il faut avoir l'air d'improviser, ça oui. Mais derrière c'est des heures et des heures de boulot. J'ai posté une toccata de Bach, et quelqu'un m'a dit "on dirait que tu improvises, c'est joli", ben en fait c'est tout sauf ça, c'est archi bossé. Mais je suis super content d'entendre ça, car c'est le but recherché. Et la je continue à la travailler pour rendre l'illusion encore plus grande. On peut même pousser jusqu'à faire quelques fausses notes exprès pour mimer un surcroît d'émotion! Ou va se nicher le vice, on se le demande.
L'improvisation est aussi censée être à la base du jazz, où sur thème connu on met des arrangements. Mais là encore il faut bosser comme un dingue: connaître des milliers de standards et des milliers d'arrangements, les maîtriser et savoir où les placer.
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- Stavroguine
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Re: Jouer la classique...comme une impro ?
Ce n'est peut-être pas exactement l'objet du post, mais on pourrait parler de la vénézuélienne Gabriella Montero qui, pianiste classique à la base, improvise avec un style "classique" (et parfois un peu jazzy) sur des thèmes que lui donne le public.
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Re: Jouer le classique...comme une impro ?
http://www.franceinter.fr/emission-erud ... s-goldberg
https://www.youtube.com/watch?v=uQX0A-of2lY
Dan Tepfer qui joue l'oeuvre puis l'impro sur cette oeuvre
https://www.youtube.com/watch?v=uQX0A-of2lY
Dan Tepfer qui joue l'oeuvre puis l'impro sur cette oeuvre
Re: Jouer le classique...comme une impro ?
Trifonov sans hésiter, j'ai souvent l'impression d'une recréation en l'écoutant, même et surtout dans le répertoire archi joué.
Chez les anciens je pense à Cortot et Backhaus.
A moitié d'accord avec Juanito. En effet, ce n'est pas possible de créer cette impression sans un travail énorme, mais je pense qu'une impression d'improvisation n'est pas seulement une illusion. Ca voudrait dire que tous les effets ont été pensés à l'avance, et que le naturel a été en quelque sorte produit artificiellement en salle des machines et serait donc un leurre.
Je pense qu'on peut arriver à faire ça, mais que le vrai naturel existe néanmoins. Un texte extrêmement bien possédé (c'est là qu'intervient le travail) et joué dans des conditions spéciales (ce sont elles qui permettent d'"improviser" ce qui est su) peut faire accéder à cet état de création sur le moment. L'unicité de cette réalisation lui donne d'emblée un caractère improvisé. L'exemple simple, c'est se retrouver en public et de se surprendre à tenter des choses auxquelles on n'avait jamais pensé avant.
A mon avis, jouer une oeuvre classique en la ré-improvisant n'est pas vraiment le produit d'un travail. Le travail n'est qu'une condition. L'autre condition c'est de se trouver dans un état mental particulier qui a pour conséquence d'être littéralement possédé par le sens de la musique qu'on joue.
Chez les anciens je pense à Cortot et Backhaus.
A moitié d'accord avec Juanito. En effet, ce n'est pas possible de créer cette impression sans un travail énorme, mais je pense qu'une impression d'improvisation n'est pas seulement une illusion. Ca voudrait dire que tous les effets ont été pensés à l'avance, et que le naturel a été en quelque sorte produit artificiellement en salle des machines et serait donc un leurre.
Je pense qu'on peut arriver à faire ça, mais que le vrai naturel existe néanmoins. Un texte extrêmement bien possédé (c'est là qu'intervient le travail) et joué dans des conditions spéciales (ce sont elles qui permettent d'"improviser" ce qui est su) peut faire accéder à cet état de création sur le moment. L'unicité de cette réalisation lui donne d'emblée un caractère improvisé. L'exemple simple, c'est se retrouver en public et de se surprendre à tenter des choses auxquelles on n'avait jamais pensé avant.
A mon avis, jouer une oeuvre classique en la ré-improvisant n'est pas vraiment le produit d'un travail. Le travail n'est qu'une condition. L'autre condition c'est de se trouver dans un état mental particulier qui a pour conséquence d'être littéralement possédé par le sens de la musique qu'on joue.
- Juanito
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Re: Jouer le classique...comme une impro ?
OKay si tu dis qu'il faut arriver à trouver suffisamment de relâchement pour improviser son interprétation en fonction du moment, je suis évidemment d'accord. Mais pour arriver à cela il faut une maîtrise de très haut niveau, loin du "bon les gars maintenant on improvise" à la pieds nickelés. De même on "improvise" quand on se plante et qu'on essaye de rattraper le coup, mais pour ça il y a des trucs: il faut garder sa lucidité... Finalement c'est ça, il faut improviser mais lucidement et de manière cohérente (surtout). Du coup est-ce encore de la vraie "improvisation", je ne sais pas.
Pour moi c'est un peu comme le théâtre d'improvisation: c'est un art en soi, donc du travail.. (oh là là mais qu'est ce que j'ai aujourd'hui à parler boulot tout le temps et faire mon rabat joie ).
Pour moi c'est un peu comme le théâtre d'improvisation: c'est un art en soi, donc du travail.. (oh là là mais qu'est ce que j'ai aujourd'hui à parler boulot tout le temps et faire mon rabat joie ).
Re: Jouer le classique...comme une impro ?
Au contraire, Juanito, j'essaie de comprendre et ton implication dans la discussion m'aide. C'est vrai que la réponse d'Okay est plus proche de ce que j'ai imaginé (et plus rassurant pour l'idée que la musique soit toujours vivante).
Une raison je me pose cette question, j'avais toujours cette impression d'improvisation en écoutant quelques enregistrements de Sokolov. Mais maintenant je me demande si ce n'était que parce que ses interprétations sont plus originales que d'autres, car au concert mercredi, je n'avais pas de tout cette sensation d'improvisation...mais ce n'est peut-être que moi.
Une raison je me pose cette question, j'avais toujours cette impression d'improvisation en écoutant quelques enregistrements de Sokolov. Mais maintenant je me demande si ce n'était que parce que ses interprétations sont plus originales que d'autres, car au concert mercredi, je n'avais pas de tout cette sensation d'improvisation...mais ce n'est peut-être que moi.
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Re: Jouer le classique...comme une impro ?
You dream! J'ai un copain accordeur qui a préparé son piano (à Sokolov) pendant une journée entière, il disait qu'il était complètement maniaque et un des plus obsessionnels qu'il ait jamais vu (tiens ça me rappelle que je dois lancer un post à ce sujet), et que absolument rien n'était laissé au hasard... Chaque touche revue et corrigée jusqu'à 1h avant le concert!Lee a écrit : Une raison je me pose cette question, j'avais toujours cette impression d'improvisation en écoutant quelques enregistrements de Sokolov.
Mais tout ça c'est pour arriver à l'essentiel: quand tout est prêt archi prêt, alors il ne reste que l'inspiration, la captation de l'ambiance d'une salle, la possibilité d'infimes variations dans une interprétation qu'on peut alors qualifier d'improvisation, pourquoi pas.
Concernant Sokolov, il y a une personne à qui il faut rendre hommage dans ses enregistrements publics: son ingénieur du son... Son boulot est extraordinaire (fait conjointement avec le pianiste bien sûr), et joue énormément sur la qualité et l'ambiance merveilleuse de ses enregistrements. En concert (dans la salle), ça rend forcément différemment.
Re: Jouer le classique...comme une impro ?
Merci pour ces informations, mais c'est exactement ce que je voulais dire : en concert, je n'avais pas de tout cette même impression d'improvisation et je crois qu'elle m'avait manqué, et je me demandais s'il y a d'autres pianistes qui "se lâche" plus en concert, comme décrit par Okay :
Okay a écrit :état de création sur le moment...L'exemple simple, c'est se retrouver en public et de se surprendre à tenter des choses auxquelles on n'avait jamais pensé avant.
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Re: Jouer le classique...comme une impro ?
Berezowsky se lâche énormément, il prend des risques fous et c'est tres vivant. D'ailleurs je vais le revoir en janvier.
Re: Jouer la classique...comme une impro ?
J'aime ce genre d'humourJuanito a écrit :On peut même pousser jusqu'à faire quelques fausses notes exprès pour mimer un surcroît d'émotion! Ou va se nicher le vice, on se le demande.
Concernant Zimmerman, on comprend bien à quel point tout ce côté improvisé quand il y a lieu d'être est en réalité très travaillé. Dans une vidéo, qui m'avait d'ailleurs agacé, on le voit avant de jouer des préludes de Gershwin une expression du visage un peu "désinvolte", genre je vous ça à l'arrache… Ben voyons!
L'attitude du pianiste à l'instrument, ses gestes ou mimiques… C'est un point qui n'a pas été soulevé et qui joue beaucoup dans cette impression. De ce point de vue, on sent bien que Michelangeli n'est pas de la famille des improvisateurs! À l'inverse, un Bozhanov, qui dans cette valse de Chopin donne tellement l'impression de s'amuser, communique ce sentiment improvisé.
Re: Jouer le classique...comme une impro ?
Donc en lisant vos commentaires, je crois qu'il y a quand même une différence réele, les pianistes qui donnent l'impression d'improvisation, et ceux qui se lachent vraiment pour créer dans le moment ce qui n'était pas forcement prévu exactement.
Merci, je vais peut-être aller sur ta recommendation. Pour info aux autres, sur le site c'est Berezovsky, il reste beaucoup des billets.Okay a écrit :Berezowsky se lâche énormément, il prend des risques fous et c'est tres vivant. D'ailleurs je vais le revoir en janvier.
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Re: Jouer le classique...comme une impro ?
Allez, je me lâche pour résumer ma pensée:Okay a écrit :état de création sur le moment...L'exemple simple, c'est se retrouver en public et de se surprendre à tenter des choses auxquelles on n'avait jamais pensé avant.
Ben il aurait fallu (y penser avant)
Berezovsky il est complètement givré, sur scène comme dans la vie... c'est un des pianiste les plus attachant et sympa du moment je trouve (Je me dis toujours que ça pourrait être un pote, en somme.... alors que michelangeli pas trop )
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Re: Jouer le classique...comme une impro ?
Je crois qu'une interprétation est bonne lorsque la musique semble se créer au fur et à mesure que le pianiste joue...lorsqu'il arrive à oublier (et à faire oublier complètement à l'auditeur) le travail et la maîtrise qu'il y a derrière, lorsqu'il n'y a plus que La Musique.
A ce moment là, on peut donc jouer le classique comme une impro, il faut juste en avoir les moyens...
En revanche, il est certain qu' on peut jouer une impro...comme du classique : https://youtu.be/naTPcIl7hSM
A ce moment là, on peut donc jouer le classique comme une impro, il faut juste en avoir les moyens...
En revanche, il est certain qu' on peut jouer une impro...comme du classique : https://youtu.be/naTPcIl7hSM
C'est sympa de parler mais jouons maintenant...
http://www.youtube.com/user/andante5133
http://www.youtube.com/user/andante5133
Re: Jouer le classique...comme une impro ?
Super, merci pour ces nouveaux liens qui seront mes consolations pour ce temps.
Bien vu. En cherchant sur lui, j'ai trouvé cet entretien avec Berezovsky du Jejouedupiano. Dans ses propres mots :Juanito a écrit :Berezovsky il est complètement givré, sur scène comme dans la vie... c'est un des pianiste les plus attachant et sympa du moment je trouve (Je me dis toujours que ça pourrait être un pote, en somme.... alors que michelangeli pas trop )
Il y a les pianistes qui contrôlent le moindre geste, planifient leur exécution à l’avance, sèment des balises sur la partition et s’en tiennent à une vision très fortement définie des œuvres qu’ils présentent. Pour moi, Arturo Benedetti Michelangeli est le type même de ce genre d’interprètes – parfait, figé, génial, mais d’une certaine façon glacial. Il y a aussi les pianistes improvisateurs, qui laissent les choses à l’inspiration du moment, modifient leur phrasé sur la scène, décident tout à coup de privilégier telle ou telle voix, soulignent tel accompagnement, accentuent tel autre accord, adoptent tout à coup un mouvement différent au moment de la reprise. J’appartiens à cette seconde catégorie. Je suis un joueur, j’aime le casino, le risque, le hasard, comme ma grande amie Brigitte Engerer qui se sent elle-même très slave. J’improvise depuis mes débuts, y compris avec des jazzmen dans des bars. J’aime l’intensité de la vie. La musique est ce que l’on en fait jusqu’à un certain point. Elle n’a pas à s’embarrasser de considérations annexes : on ne doit la rendre ni philosophique, ni littéraire, ni picturale. Elle est telle un pays très vaste qui vaudrait entièrement pour lui-même, en dépit de ses frontières naturelles. Il faut l’explorer en soi, suivre le chemin qu’elle nous indique seule. Rechercher la perspective de la lenteur donne de l’espace à l’oreille pour écouter chaque changement d’harmonie, chaque modification de trame. C’est le conseil – paradoxal, peut-être, venant de moi – que j’aimerais donner.
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Re: Jouer le classique...comme une impro ?
intéressant le point de vue de Berezovsky
mais un autre, celui d'Alexandre Tharaud qui ne joue plus par coeur par sécurité et qui dit qu'ainsi, il arrête aussi de faire croire au public qu'il improvise...
mais un autre, celui d'Alexandre Tharaud qui ne joue plus par coeur par sécurité et qui dit qu'ainsi, il arrête aussi de faire croire au public qu'il improvise...
- Nick Borderline
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Re: Jouer le classique...comme une impro ?
Il y a aussi les pianistes qui improvisent des doigtés en concert. Je ne me rappelle plus exactement pour qui j'avais lu, dans interview Pianiste, qu'elle faisait ca, peut-être Yuja Wang. En tout cas, c'est aussi une manière efficace de se mettre en danger et "d''improviser." Nick
Nick Borderline https://www.youtube.com/channel/UC2DNVl ... y2w/videos