La pratique variée plus efficace que "en bloc"
La pratique variée plus efficace que "en bloc"
Bonjour,
Je voulais partager avec vous un article que j'ai lu, il est parmi plusieurs en serie qui conseillent de varier la pratique ou de faire d'une façon plus aléatoire au lieu de pratiquer la même chose plusieurs fois en bloc. Ces conseils sont selon des études de comment on oublie ou comment on retient le mieux.
(en anglais) : http://www.bulletproofmusician.com/why- ... overnight/
L'auteur de l'article, une musicienne, donne ces 2 exemples sur un base de temps de travail de 30 minutes. J'ai laissé en anglais le 2ème exemple, je n'étais pas sûre comment traduire :
3 minutes Extrait A
3 minutes Extrait B
3 minutes Extrait C
3 minutes Extrait A
3 minutes Extrait B
3 minutes Extrait C
Etc.
2 minutes Long tone, scale, long tone, scale…
3 minutes Excerpt A (using first rhythmic variation)
2 minutes Third progression, arpeggio, third progression, arpeggio…
3 minutes Excerpt B (using first rhythmic variation)
2 minutes Long tone, scale, long tone, scale…
3 minutes Excerpt A (using second rhythmic variation)
2 minutes Third progression, arpeggio, third progression, arpeggio…
3 minutes Excerpt B (using second rhythmic variation)
Etc.
Je voulais partager avec vous un article que j'ai lu, il est parmi plusieurs en serie qui conseillent de varier la pratique ou de faire d'une façon plus aléatoire au lieu de pratiquer la même chose plusieurs fois en bloc. Ces conseils sont selon des études de comment on oublie ou comment on retient le mieux.
(en anglais) : http://www.bulletproofmusician.com/why- ... overnight/
L'auteur de l'article, une musicienne, donne ces 2 exemples sur un base de temps de travail de 30 minutes. J'ai laissé en anglais le 2ème exemple, je n'étais pas sûre comment traduire :
3 minutes Extrait A
3 minutes Extrait B
3 minutes Extrait C
3 minutes Extrait A
3 minutes Extrait B
3 minutes Extrait C
Etc.
2 minutes Long tone, scale, long tone, scale…
3 minutes Excerpt A (using first rhythmic variation)
2 minutes Third progression, arpeggio, third progression, arpeggio…
3 minutes Excerpt B (using first rhythmic variation)
2 minutes Long tone, scale, long tone, scale…
3 minutes Excerpt A (using second rhythmic variation)
2 minutes Third progression, arpeggio, third progression, arpeggio…
3 minutes Excerpt B (using second rhythmic variation)
Etc.
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Re: La pratique variée plus efficace que "en bloc"
J'ai relu cet article il y a trois jours (heureusement que je lis l'anglais...).
Il faut que je l'étudie plus en détail et ton message va m'y aider
.
Je conseille aussi cet article:
http://www.bulletproofmusician.com/8-th ... fferently/
Il faut que je l'étudie plus en détail et ton message va m'y aider

Je conseille aussi cet article:
http://www.bulletproofmusician.com/8-th ... fferently/
Re: La pratique variée plus efficace que "en bloc"
En gros l'article explique que la répétition pure est lassante pour le cerveau, pour la concentration, etc. et du coup moins profitable.
Comme il faut quand même répéter pour résoudre des difficultés, il vaut mieux travailler chaque difficulté pendant trois séances courtes intercalées d'autres choses différentes, plutôt que de se focaliser et s'acharner en répétant à satiété. Pendant la séance courte, l'attention est éveillée, l'intérêt aussi, il n'y a rien de mécanique, on est concentré sur la difficulté et sa solution.
Au total, à la fin de la journée le temps passé sur la difficulté est le même, mais il est composé autrement. Voilà ce que j'ai compris grosso modo de l'article.
Comme il faut quand même répéter pour résoudre des difficultés, il vaut mieux travailler chaque difficulté pendant trois séances courtes intercalées d'autres choses différentes, plutôt que de se focaliser et s'acharner en répétant à satiété. Pendant la séance courte, l'attention est éveillée, l'intérêt aussi, il n'y a rien de mécanique, on est concentré sur la difficulté et sa solution.
Au total, à la fin de la journée le temps passé sur la difficulté est le même, mais il est composé autrement. Voilà ce que j'ai compris grosso modo de l'article.
Re: La pratique variée plus efficace que "en bloc"
Merci, Oupsi.
C'est aussi ce que j'ai compris mais je n'aurais pu reformuler en français comme ça.

“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Re: La pratique variée plus efficace que "en bloc"

- Arabesque44
- Messages : 3913
- Enregistré le : lun. 07 oct., 2013 18:11
- Mon piano : Bechstein 175 Yamaha 155P
- Localisation : Nantes
Re: La pratique variée plus efficace que "en bloc"
Je travaille en général ainsi...mais surtout, sans liste ni programme!
Plutôt au gré de mon humeur
Les "Scènes d'enfants " de Schumann me conviennent très bien, car comme pour des Variations, je "zappe" de l'une à l'autre.. En ce moment je travaille les 13 en même temps.
Il n'y a qu'avec Bach que je suis capable de rester plus d'une heure sur le même morceau ou plutôt le même fragment, limite acharnement
je vais y arriver, je vais y arriver 


Les "Scènes d'enfants " de Schumann me conviennent très bien, car comme pour des Variations, je "zappe" de l'une à l'autre.. En ce moment je travaille les 13 en même temps.
Il n'y a qu'avec Bach que je suis capable de rester plus d'une heure sur le même morceau ou plutôt le même fragment, limite acharnement



Re: La pratique variée plus efficace que "en bloc"
C'est pourquoi je trouve ces infos extraordinaire, parce que j'ai tendance de m'ennuyer facilement, passer à autre chose, et revenir plus tard. Et des fois j'ai pensé qu'il fallait m'acharner, répétér, donc je l'ai fait (rare quand même), sans plaisir. Et maintenant j'ai une excuse de ne plus le faire, ce n'est pas efficace ! 

“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Re: La pratique variée plus efficace que "en bloc"
Comme toujours, ça dépend "comment" on travaille.
Je refuse de croire qu'on ait une intention, une concentration et une présence totale à ce qu'on fait lorsqu'on s'evertue à répéter de très nombreuses fois un même fragment. Ce n'est pas possible pour moi. J'en suis venu à croire que si l'on repète énormément, c'est que beaucoup d'itérations se "perdent" en répétant comme un zombie. Et faisant face à une progression laborieuse, on cherche à compenser un manque d'intention par de très nombreuses répétitions en espérant que la main se souvienne, pendant que la tête se repose.
Cette méthode "variée" part d'une bonne idée. Mais il ne faut surtout pas planifier comme ça au chronomètre. On peut passer au travail suivant lorsqu'on a réellement tiré quelque chose du précédent, sinon autant y rester car sinon on perd vraiment son temps. Lorsqu'on finit une séquence de travail, de 3 minutes ou 1h, il faudrait toujours pouvoir dire ce qu'on y a appris, qu'est ce que ça nous a apporté par rapport à avant. Ca peut être un défaut détecté, une faiblesse résolue, une nouvelle hypothèse de doigté, un nouveau geste devenu plus familier, une plus grande conscience de ce qu'on est en train de faire, etc. Pour ne pas relancer l'eternel débat, ça vaut quel que soit le support de travail (morceau, exercice, étude ...).
Si on n'en sait rien, on peut considérer qu'on a travaillé un peu dans le vide. C'est un peu dur mais je pense que c'est vrai. Je dirais que c'est l'évolution principale de ma méthode de travail ces 2 dernières années, ayant justement très peu de temps pour ça.
Bref, l'idée c'est de ne pas se dire qu'on a bien travaillé parce qu'on a répété X fois ou pendant X minutes. La répétition est indispensable, et parfois avec intensité, ne nous méprenons pas. Mais entre chaque itération, prendre le temps de voir ce qu'il se passe, observer, écouter, et surtout tenter jusqu'à trouver, puis consolider. On ne peut pas savoir à l'avance combien de temps ça prend de boucler ce processus, parfois ça peut prendre 2 minutes (placer un simple accent peut parfois tout mettre en place), parfois c'est beaucoup plus long.
Je refuse de croire qu'on ait une intention, une concentration et une présence totale à ce qu'on fait lorsqu'on s'evertue à répéter de très nombreuses fois un même fragment. Ce n'est pas possible pour moi. J'en suis venu à croire que si l'on repète énormément, c'est que beaucoup d'itérations se "perdent" en répétant comme un zombie. Et faisant face à une progression laborieuse, on cherche à compenser un manque d'intention par de très nombreuses répétitions en espérant que la main se souvienne, pendant que la tête se repose.
Cette méthode "variée" part d'une bonne idée. Mais il ne faut surtout pas planifier comme ça au chronomètre. On peut passer au travail suivant lorsqu'on a réellement tiré quelque chose du précédent, sinon autant y rester car sinon on perd vraiment son temps. Lorsqu'on finit une séquence de travail, de 3 minutes ou 1h, il faudrait toujours pouvoir dire ce qu'on y a appris, qu'est ce que ça nous a apporté par rapport à avant. Ca peut être un défaut détecté, une faiblesse résolue, une nouvelle hypothèse de doigté, un nouveau geste devenu plus familier, une plus grande conscience de ce qu'on est en train de faire, etc. Pour ne pas relancer l'eternel débat, ça vaut quel que soit le support de travail (morceau, exercice, étude ...).
Si on n'en sait rien, on peut considérer qu'on a travaillé un peu dans le vide. C'est un peu dur mais je pense que c'est vrai. Je dirais que c'est l'évolution principale de ma méthode de travail ces 2 dernières années, ayant justement très peu de temps pour ça.
Bref, l'idée c'est de ne pas se dire qu'on a bien travaillé parce qu'on a répété X fois ou pendant X minutes. La répétition est indispensable, et parfois avec intensité, ne nous méprenons pas. Mais entre chaque itération, prendre le temps de voir ce qu'il se passe, observer, écouter, et surtout tenter jusqu'à trouver, puis consolider. On ne peut pas savoir à l'avance combien de temps ça prend de boucler ce processus, parfois ça peut prendre 2 minutes (placer un simple accent peut parfois tout mettre en place), parfois c'est beaucoup plus long.
Re: La pratique variée plus efficace que "en bloc"
Je viens quand même de lire l'article. La phrase clé pour moi est :
Bref, l'idée de cette clarinettiste, tout à fait louable, est de maintenir notre cerveau actif et en pleine attention pour éviter de tomber de le mode répétition zombie, que je décrivais au dessus. Et pour elle, le meilleur moyen de faire ça, c'est d'utiliser différentes stratégies dans une heure de travail ayant la principale fin d'introduire de la variété et du changement, pour que notre concentration s'éveille à chaque nouveauté. C'est très pragmatique et doit donner des résultats, car on optimise et alloue nécessairement mieux notre attention. Surtout pour les enfants j'imagine. Mais je trouve dommage d'utiliser ce genre de stratagèmes non conscients, alors qu'il est impossible de s'ennuyer si on est pleinement présent et à l'écoute de ce qu'on fait, qu'on se pose des questions à chaque fois qu'on répète, il n'y a aucun acharnement là dedans, juste une démarche active et tournée vers la progression à chaque minute. Car justement là, le cerveau reste engagé.
Le principal problème de l'approche de l'article, c'est qu'on peut interrompre un travail trop tôt alors que quelque chose est vraiment en train de se mettre en place. Et qu'un cerveau engagé sait très bien lorsqu'il peut passer à autre chose.
C'est tout à fait ça. Je pense que l'article part d'un très bon constat expliquant correctement les heures de frustration, mais offre une solution pas si satisfaisante.Constant repetition is boring and our boredom is telling us that our brains are not engaged.
Bref, l'idée de cette clarinettiste, tout à fait louable, est de maintenir notre cerveau actif et en pleine attention pour éviter de tomber de le mode répétition zombie, que je décrivais au dessus. Et pour elle, le meilleur moyen de faire ça, c'est d'utiliser différentes stratégies dans une heure de travail ayant la principale fin d'introduire de la variété et du changement, pour que notre concentration s'éveille à chaque nouveauté. C'est très pragmatique et doit donner des résultats, car on optimise et alloue nécessairement mieux notre attention. Surtout pour les enfants j'imagine. Mais je trouve dommage d'utiliser ce genre de stratagèmes non conscients, alors qu'il est impossible de s'ennuyer si on est pleinement présent et à l'écoute de ce qu'on fait, qu'on se pose des questions à chaque fois qu'on répète, il n'y a aucun acharnement là dedans, juste une démarche active et tournée vers la progression à chaque minute. Car justement là, le cerveau reste engagé.
Le principal problème de l'approche de l'article, c'est qu'on peut interrompre un travail trop tôt alors que quelque chose est vraiment en train de se mettre en place. Et qu'un cerveau engagé sait très bien lorsqu'il peut passer à autre chose.
Re: La pratique variée plus efficace que "en bloc"
Je comprends exactement ce que tu veux dire ayant sa strategie en tête pendant mon travail du piano ce weekend. Je n'ai pas changé de tâche quand j'avais en gros rien fait, mais j'ai essayé de varier plus que d'habitude.
Il y a juste l'expression tu as utilisé
Il y a juste l'expression tu as utilisé
que je trouve intéressant. Selon les articles (plusieurs cités à la fin), c'est exactement l'impression qu'on peut avoir après une session très intense sur une partie. Et le lendemain...mais non, pas de tout. Selon l'article la procédure de revenir à nouveau après autre chose et de s'adapter chaque fois est plus efficace pour pouvoir réellement maîtriser.Okay a écrit :une faiblesse résolue
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Re: La pratique variée plus efficace que "en bloc"
Justement, on ne peut pas toujours se fier à "l'impression" qu'une faiblesse est résolue.
C'est gagné uniquement si l'on sait "pourquoi" elle est résolue, si on peut expliquer avec nos propres mots ce qui change entre ce qu'on faisait avant, et ce qu'on fait délibérément maintenant (de différent, de plus, ou de moins). Une faiblesse résolue par la seule répétion sans savoir ce qu'on a modifié, c'est se reposer sur la mémoire de la main, qui après une nuit, peut avoir refroidi. On était alors dans l'illusion d'avoir progressé (finalement un peu par hasard), et en réalité, on a manqué la veille l'opportunité de comprendre ce qu'on réussissait bien, et il faut recommencer jusqu'à qu'on sache ce qu'on est en train de faire pour que ce soit reproductible.
C'est gagné uniquement si l'on sait "pourquoi" elle est résolue, si on peut expliquer avec nos propres mots ce qui change entre ce qu'on faisait avant, et ce qu'on fait délibérément maintenant (de différent, de plus, ou de moins). Une faiblesse résolue par la seule répétion sans savoir ce qu'on a modifié, c'est se reposer sur la mémoire de la main, qui après une nuit, peut avoir refroidi. On était alors dans l'illusion d'avoir progressé (finalement un peu par hasard), et en réalité, on a manqué la veille l'opportunité de comprendre ce qu'on réussissait bien, et il faut recommencer jusqu'à qu'on sache ce qu'on est en train de faire pour que ce soit reproductible.
Re: La pratique variée plus efficace que "en bloc"


“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Re: La pratique variée plus efficace que "en bloc"
Je suis certain que non.
Dans un morceau que tu travailles en ce moment et sur lequel tu as progressé, tu sais concrètement ce que tu fais maintenant, et que tu ne faisais pas avant non ?
Il y a nécessairement un tas de choses auxquelles tu as petit à petit su faire attention, alors qu'au début tu devais les faire un peu comme ça vient.
Dans un morceau que tu travailles en ce moment et sur lequel tu as progressé, tu sais concrètement ce que tu fais maintenant, et que tu ne faisais pas avant non ?
Il y a nécessairement un tas de choses auxquelles tu as petit à petit su faire attention, alors qu'au début tu devais les faire un peu comme ça vient.
Re: La pratique variée plus efficace que "en bloc"
Je suis en train d'apprendre 3 rélativement nouveaux morceaux sans beaucoup de progrès encoreOkay a écrit :Dans un morceau que tu travailles en ce moment et sur lequel tu as progressé, tu sais concrètement ce que tu fais maintenant, et que tu ne faisais pas avant non ?

Probablement on compare ce qui n'est pas comparable, tes clés sont loins des miens, je ne peux pas faire une lecture à vue proprement comme toi, donc déjà la maitrîse des notes, les gammes ou les déplacements de mains, pour avoir un pourcentage plus haut que 85%.
Mais même le toucher pour cette note ou là, je ne dissèque pas de tout le comment ou pourquoi. Tu as raison, ça serait bien, mais je ne sais pas si c'est quelque chose que je peux réaliser comme "là, c'est bon, j'ai tenu ma main exactement comme ça" pour pouvoir le réproduire. En générale ce qui se passe au clavier pour moi est plutôt instinctive, mais je veux bien croire que ça le rendre plus éphémère...
Modifié en dernier par Lee le mar. 07 oct., 2014 7:15, modifié 1 fois.
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
- fruitdealer
- Messages : 24
- Enregistré le : dim. 24 août, 2014 10:10
- Mon piano : Yamaha B3 silent
- Localisation : Genève - Suisse
Re: La pratique variée plus efficace que "en bloc"
Je me retrouve plus dans les propos de Lee.... c'est instinctif
Et je crois aussi qu'il ne faut pas répéter bêtement... C'est d'ailleurs ce que je fait et je me rend compte que certain jour j'ai absolument rien appris. Par contre en tant que débutant,je suis persuader que ça me fait progresser dans d'autres critères comme les déplacements, le touché et les différents sons.
Et je crois aussi qu'il ne faut pas répéter bêtement... C'est d'ailleurs ce que je fait et je me rend compte que certain jour j'ai absolument rien appris. Par contre en tant que débutant,je suis persuader que ça me fait progresser dans d'autres critères comme les déplacements, le touché et les différents sons.
Re: La pratique variée plus efficace que "en bloc"
Je pense que ces clés n'ont rien à voir avec le niveau, l'instrument pratiqué, voire même la musique. Ce sont des considérations plus générales sur l'apprentissage. Donc c'est hyper vaste.
Il s'agit juste de se dire que lorsqu'on répète quelque chose pour l'apprendre, qu'on le fait de manière engagée avec ce que ça implique. Ensuite, bien sûr, l'expérience de chacun nous fait réagir et remarquer différentes choses, mais même un débutant bénéficie d'une telle approche.
Au piano ça peut être quelque chose d'aussi simple que remarquer qu'on accroche souvent à telle mesure, de s'y arrêter, et de s'appliquer à bien penser la note qui précède celle qu'on rate 3 fois sur 4. Puis de remarquer qu'on a articulé plus délibérément cette note qui précède, puis qu'on a du coup créé une sorte de lien entre ces 2 notes sans même avoir pensé à la note d'habitude ratée.
Il s'agit juste de se dire que lorsqu'on répète quelque chose pour l'apprendre, qu'on le fait de manière engagée avec ce que ça implique. Ensuite, bien sûr, l'expérience de chacun nous fait réagir et remarquer différentes choses, mais même un débutant bénéficie d'une telle approche.
Au piano ça peut être quelque chose d'aussi simple que remarquer qu'on accroche souvent à telle mesure, de s'y arrêter, et de s'appliquer à bien penser la note qui précède celle qu'on rate 3 fois sur 4. Puis de remarquer qu'on a articulé plus délibérément cette note qui précède, puis qu'on a du coup créé une sorte de lien entre ces 2 notes sans même avoir pensé à la note d'habitude ratée.
-
- Messages : 3035
- Enregistré le : sam. 29 mai, 2010 17:58
- Mon piano : Yamaha p121
- Localisation : Schiltigheim (près de Strasbourg)
- Contact :
Re: La pratique variée plus efficace que "en bloc"
Au début, j'avais mal lu ton message et croyais que tu étais carrément contre les répétitions, mais en fait je suis bien d'accord sur le fait que ces répétitions ne doivent pas être mécaniques.Okay a écrit :Comme toujours, ça dépend "comment" on travaille.
Je refuse de croire qu'on ait une intention, une concentration et une présence totale à ce qu'on fait lorsqu'on s'evertue à répéter de très nombreuses fois un même fragment. Ce n'est pas possible pour moi. J'en suis venu à croire que si l'on repète énormément, c'est que beaucoup d'itérations se "perdent" en répétant comme un zombie. Et faisant face à une progression laborieuse, on cherche à compenser un manque d'intention par de très nombreuses répétitions en espérant que la main se souvienne, pendant que la tête se repose.
Cette méthode "variée" part d'une bonne idée. Mais il ne faut surtout pas planifier comme ça au chronomètre. On peut passer au travail suivant lorsqu'on a réellement tiré quelque chose du précédent, sinon autant y rester car sinon on perd vraiment son temps. Lorsqu'on finit une séquence de travail, de 3 minutes ou 1h, il faudrait toujours pouvoir dire ce qu'on y a appris, qu'est ce que ça nous a apporté par rapport à avant. Ca peut être un défaut détecté, une faiblesse résolue, une nouvelle hypothèse de doigté, un nouveau geste devenu plus familier, une plus grande conscience de ce qu'on est en train de faire, etc. Pour ne pas relancer l'eternel débat, ça vaut quel que soit le support de travail (morceau, exercice, étude ...).
Si on n'en sait rien, on peut considérer qu'on a travaillé un peu dans le vide. C'est un peu dur mais je pense que c'est vrai. Je dirais que c'est l'évolution principale de ma méthode de travail ces 2 dernières années, ayant justement très peu de temps pour ça.
Bref, l'idée c'est de ne pas se dire qu'on a bien travaillé parce qu'on a répété X fois ou pendant X minutes. La répétition est indispensable, et parfois avec intensité, ne nous méprenons pas. Mais entre chaque itération, prendre le temps de voir ce qu'il se passe, observer, écouter, et surtout tenter jusqu'à trouver, puis consolider. On ne peut pas savoir à l'avance combien de temps ça prend de boucler ce processus, parfois ça peut prendre 2 minutes (placer un simple accent peut parfois tout mettre en place), parfois c'est beaucoup plus long.
Quand tu parles de conscience et d'attention à ce qu'on fait, il me semble que plus on répète soigneusement avec le souci de corriger, plus cette attention progresse.
En fait j'aurais envie de parler de "disponibilité" de l'esprit, à ce qu'on travaille.
Et je trouve que quelquefois, pour un passage difficile à assimiler, si on le répète soigneusement et attentivement, même sans ressentir une vraie compréhension de ce qui se passe, cette compréhension va s'installer progressivement, plus ou moins consciemment. J'ai parfois l'impression que "la musique va plus vite que la conscience" et qu'on comprend vraiment ce qu'on joue après l'avoir appris.
Re: La pratique variée plus efficace que "en bloc"
C'est tout à fait ça. Donc on comprend seulement après avoir appris qu'on n'avait pas réellement compris, et que ce sera réellement appris une fois le tout compris, ce qui n'est possible qu'en ayant d'abord cru avoir appris.
Désolé je n'ai pas pu resister
Désolé je n'ai pas pu resister

-
- Messages : 3035
- Enregistré le : sam. 29 mai, 2010 17:58
- Mon piano : Yamaha p121
- Localisation : Schiltigheim (près de Strasbourg)
- Contact :
Re: La pratique variée plus efficace que "en bloc"
Oui mais tout dépend du degré de cette croyance...Okay a écrit : ...ce qui n'est possible qu'en ayant d'abord cru avoir appris.

J'ai encore envie d'insister un p'tit coup sur cette disponibilité, qu'il faut "mettre en place" et qui permet de travailler correctement. D'un jour à l'autre, la conscience et la compréhension du passage travaillé (la veille), augmente.
J'ai vu dans le bouquin de Neuhaus qu'il parle de "battre le fer quand il est chaud". D'accord, mais sans dépasser les limites de la fatigue ou de l'abrutissement.
Re: La pratique variée plus efficace que "en bloc"
Okay a écrit :C'est tout à fait ça. Donc on comprend seulement après avoir appris qu'on n'avait pas réellement compris, et que ce sera réellement appris une fois le tout compris, ce qui n'est possible qu'en ayant d'abord cru avoir appris.
Désolé je n'ai pas pu resister
