Suite à la très belle émission de Cassard sur la transcription de Liszt du Liebestod de Wagner j'ai décidé d'attaquer cette pièce.
C'est dur, très dur même, beaucoup d'extensions et de déplacements mal aisés, le tout à maintenir pianissimo chantant une bonne partie de l'oeuvre
Pour le moment j'ai en fait surtout un problème avec les trémolos. Je m'explique: dans les morceaux que j'ai joués qui en contenaient (1er mvt pathétique par exemple) la majeure partie du trémolo venait d'un mouvement de l'avant bras (prono supination) et avec relachement ça passe nickel. Là je trouve le tout beaucoup plus délicat, 2 exemples:
http://erato.uvt.nl/files/imglnks/usimg ... tod_PR.pdf
* mes 6 & 8 la main droite: la position aussi bas dans le clavier + le ppp + la note de la mélodie au début du trémolo = très dur d'utiliser l'avant bras
> Dois je jouer uniquement avec les doigts? si oui comment éliminer la crispation que je ressens? quels doigtés utiliser?
* les 3 dernières mesures de la 3è page main droite: là le mouvement de l'avant bras est globalement possible mais il y a beaucoup d'écart au niveau de la main et généralement 3 notes par trémolo >> je n'arrive absolument pas à trouver une position relachée et j'ai un peu peur de me faire mal là aussi quels doigtés utiliser?
Bref je galère pas mal, le morceau étant très dur et me confrontant à des problèmes techniques que je n'ai jamais rencontrés (j'ai très peu joué de Liszt jusqu'à maintenant)
Merci de votre aide
Liszt-Wagner dur dur
Re: Liszt-Wagner dur dur
L'avant bras disperse une énergie folle dans les trémolos, et est plutôt imprécis. C'est vraiment les doigts et un petit peu le poignet qui doit vibrer.
La première chose à faire est de ne pas chercher cette oscillation ou même à produire l'effet des cordes fondues. Il faut juste travailler lentement comment si ces trémolos étaient de simples croches à un tempo moderato, tout en cherchant dans la détente à faire le moins de bruit possible et le plus petit geste possible. Même quand tu iras vite, il n'y a pas tant de trémolos qui ne sont pas mesurés dans cette pièce. L 'idée est de revenir à quelque chose de plus élémentaire, descendre la vitesse jusqu'à que ce soit très aisé et que tu puisses trouver ce son un peu transparent. Même si le battement est ridiculement lent. À un moment ça devrait se débloquer d'un coup et tu pourras peut-être passer directement du travail très lent au tempo final.
C'est un travail qui est plus compliqué à faire sans piano à queue car le double échappement aide à la répétition, donc si tu as la possibilité c'est vraiment mieux, même ponctuellement pour saisir la sensation.
La première chose à faire est de ne pas chercher cette oscillation ou même à produire l'effet des cordes fondues. Il faut juste travailler lentement comment si ces trémolos étaient de simples croches à un tempo moderato, tout en cherchant dans la détente à faire le moins de bruit possible et le plus petit geste possible. Même quand tu iras vite, il n'y a pas tant de trémolos qui ne sont pas mesurés dans cette pièce. L 'idée est de revenir à quelque chose de plus élémentaire, descendre la vitesse jusqu'à que ce soit très aisé et que tu puisses trouver ce son un peu transparent. Même si le battement est ridiculement lent. À un moment ça devrait se débloquer d'un coup et tu pourras peut-être passer directement du travail très lent au tempo final.
C'est un travail qui est plus compliqué à faire sans piano à queue car le double échappement aide à la répétition, donc si tu as la possibilité c'est vraiment mieux, même ponctuellement pour saisir la sensation.
Re: Liszt-Wagner dur dur
Okay a très bien dit cela, utilise plus tes doigts, en travaillant d'abord lentement puis en accélerant. Le bras ne te servira quasiment à rien dans ces cas-là.
Re: Liszt-Wagner dur dur
Merci pour vos réponses
Je vais essayer de reprendre tout ça dans le lent, avec plus de doigts; pour le double échappement.....je joue sur un clavinova je peux toujours courir ( c'est même moins bien qu'un droit les touches "remontent en bloc)
De manière plus générale si quelqu'un a déjà joué ce morceau, des conseils particuliers?
Je vais essayer de reprendre tout ça dans le lent, avec plus de doigts; pour le double échappement.....je joue sur un clavinova je peux toujours courir ( c'est même moins bien qu'un droit les touches "remontent en bloc)
De manière plus générale si quelqu'un a déjà joué ce morceau, des conseils particuliers?
Re: Liszt-Wagner dur dur
Quand tu l'auras un peu dans les doigts, et si tu ne l'as pas déjà fait, il faut absolument écouter la version originale. Je ne me souviens pas si Liszt prend aussi la partie lyrique mais je crois que non, donc peut-être écouter une version avec juste l'orchestre. Il ne faut pas oublier que ce morceau n'est pas une paraphrase ou fantaisie, mais une transcription rigoureuse.
Ca devrait faire naître de nouveau horizons dans le travail sur les plans sonores et les phrasés. Que les chanteurs soient ou non dans la transcription, il faut quand même chanter.
Ca devrait faire naître de nouveau horizons dans le travail sur les plans sonores et les phrasés. Que les chanteurs soient ou non dans la transcription, il faut quand même chanter.
Re: Liszt-Wagner dur dur
En fait dans la majorité des cas, la partie de Soprano est effectivement reprise, mais pas forcément dans les registres aigus du piano, donc elle n'est pas toujours mise en valeur. La voix de soprano est par contre moins présente dans la montée finale (2 dernières pages).
Je conseillerais de prendre le temps d'annoter les paroles du chant au dessus de la partition "piano", pour effectivement comprendre l'intention de Wagner. En terme de traduction en français, celle incluse par Henle dans la partition de la transcription de Liszt est juste délirante.
J'ai trouvé celle-ci, qui me semble plus fiable
http://www.opera-lyon.com/fileadmin/use ... Isolde.pdf
Je conseillerais de prendre le temps d'annoter les paroles du chant au dessus de la partition "piano", pour effectivement comprendre l'intention de Wagner. En terme de traduction en français, celle incluse par Henle dans la partition de la transcription de Liszt est juste délirante.
J'ai trouvé celle-ci, qui me semble plus fiable
http://www.opera-lyon.com/fileadmin/use ... Isolde.pdf
"Le reflet est pour les couleurs ce que l'écho est pour les sons." Joseph Joubert