Quelles limites à la progression (hors disponibilité)

Théorie, jeu, répertoire, enseignement, partitions
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arg

Re: Quelles limites à la progression (hors disponibilité)

Message par arg »

aïe aïe...
je dors beaucoup, ne joue pas 3h par jour, mais quand même un peu et presque tous les jours... ai un bon ou très bon niveau "récupéré" et surtout dépassé depuis quelques années, j'en ai été la première surprise puisque je pensais avoir des limites déjà atteintes: puisque je ne croyais plus pouvoir progresser techniquement (et pourtant il m'en restait des difficultés à dépasser....), il me restait alors à travailler sur l'interprétation, le ressenti etc..., en privilégiant les morceaux un peu lents, ce qui était déjà pas mal (bon OK je caricature un tantinet.. mais pas tant que ça).
Oui mais, depuis les choses ont évolué, et voilà que je suis d'accord avec JPS, et pas qu'un peu !.... les limites ne sont pas figées, elles sont repoussées par un travail, le temps, un changement de position infime, un déclic, un mot parfois, et l'âge ou plutôt l'expérience devient un avantage. Je sais maintenant que je peux jouer des oeuvres que je pensais peu accessibles pour moi. Ce n'est pas encore simple car les doutes sont parfois au premier plan, et puis ce n'est pas non plus miraculeux, je ne me suis pas réveillée un matin avec tout acquis, mais peu à peu je vois bien que ça change. Et oui les limites sont mentales, et oui aussi il faut beaucoup de temps (et oui aussi nous ne démarrons pas tous du même point), mais nous progressons avec notre instrument tout au long de notre vie, ça c'est sûr et ne vous laissez pas persuader du contraire.
degvero
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Message par degvero »

arg a écrit : Oui mais, depuis les choses ont évolué, et voilà que je suis d'accord avec JPS, et pas qu'un peu !.... les limites ne sont pas figées, elles sont repoussées par un travail, le temps, un changement de position infime, un déclic, un mot parfois, et l'âge ou plutôt l'expérience devient un avantage. Je sais maintenant que je peux jouer des oeuvres que je pensais peu accessibles pour moi. Ce n'est pas encore simple car les doutes sont parfois au premier plan, et puis ce n'est pas non plus miraculeux, je ne me suis pas réveillée un matin avec tout acquis, mais peu à peu je vois bien que ça change. Et oui les limites sont mentales, et oui aussi il faut beaucoup de temps (et oui aussi nous ne démarrons pas tous du même point), mais nous progressons avec notre instrument tout au long de notre vie, ça c'est sûr et ne vous laissez pas persuader du contraire.
Merci , c'est réconfortant de lire cela! :)
Mathieu79
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Message par Mathieu79 »

Sinon mais je crois que j'en avais parlé plus haut, il y a un élève dans mon conservatoire qui est en cycle supérieur et qui a 6 ans (maintenant je crois) de piano à 35 ans. Je le trouve vraiment fort pour une personne qui a commencé tardivement, d'ailleurs il se présente au DEM avec moi avec un gros programme, comme quoi tout n'est pas impossible et je pense pas qu'il soit un cas isolé.
C'est un parcours que je souhaite prendre ,j'ai commencer au conservatoire à 34 ans. je fini donc ma première année , et j'entame bach à nos jours volume 2A.

Cycle supérieur ? 2 cycle ? Si tu connais un peu son parcours pourrais tu m'en dire plus?

J'ai survoler le poste qui s'étale sur plusieurs année de discutions ! formidable richesse d’espoirs , d’inhibition et d'encouragement de tous.

Je passe donc 1h à 2h par jours de piano avec "le déliateur , gamme , et méthode de mon prof " souvent à partir de 21H. Ma vie privé avec ma copine est un peu plus tendu mais c'est un choix que je fais.

J'ai la chance d’être rentrée en conservatoire d'ENM à rayonnement départemental. Je sais que c'est difficile d’obtenir une place et surtout en temps qu'adulte.
C'est aussi difficile avec nos vie privé, + le travail de vouloir devenir un bon Pianiste. J'encourage vivement les personnes qui souhaite réalisé leurs rêves , ou qui prenne parfois un peu tard le train en route !

J'ai une petite phrase qui raisonne dans ma tête quand on me dit que c'est trop tard pour toi pour étudier le piano dans le bute d’être un bon pianiste et peut être professeur de piano.

"Si certain réussissent en une seul fois , Je ferai cent fois plus d'effort pour y arriver ,car seul les efforts et le travail mène au sucés. La virtuosité est le reflet d'un travail acharné et passionné."
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Re: Quelles limites à la progression (hors disponibilité)

Message par nox »

Tiens, cette discussion me manquait presque :mrgreen:
Mathieu79 a écrit : "Si certain réussissent en une seul fois , Je ferai cent fois plus d'effort pour y arriver ,car seul les efforts et le travail mène au sucés. La virtuosité est le reflet d'un travail acharné et passionné."
C'est tout l'objet de cette discussion, je suis en profond désaccord avec cette phrase.
Selon moi le travail est indispensable, mais ne suffit pas.

Mais, avant de me faire agresser par Lee, je dirais surtout : quelle importance ? Pourquoi vouloir à tout prix se fixer comme objectif de devenir virtuose ?
Tu aimes le piano, alors joue ! Ca te mènera où ça te mènera :)
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Lee
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Message par Lee »

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Val
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Re: Quelles limites à la progression (hors disponibilité)

Message par Val »

Nox : Je me suis longtemps dit ça, que le plus important, c'était la musique, et que s'il y avait quelques erreurs et un ou deux problèmes techniques, ça n'était pas grave, mais, plus j'ai progressé, plus cette technique m'a manqué, elle m'empêchait de faire passer les intentions musicales correctement, provoquait des irrégularités même dans une petite gamme de rien du tout au deux mains, ça ne marchait qu'une fois sur deux...
Je vous l'avoue, d'un point de vue technique, je n'ai jamais travaillé, je ne faisais pas les gammes, ni les études ensuite, ni les exercices... et je le regrette assez amèrement. D'un point de vue musical, je n'ai aucun problème d'interprétation, mais mon retard technique m'empêche d'exprimer ce que je veux faire entendre.
La technique, ça n'est pour moi qu'un travail acharné et long, mais, c'est la base de tout.
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Re: Quelles limites à la progression (hors disponibilité)

Message par nox »

Attention, je ne dis pas que la technique n'est pas importante, mais qu'il n'est pas nécessaire de se fixer un objectif du genre "je veux devenir virtuose/concertiste", surtout pas seulement après quelques années de pratique.
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Re: Quelles limites à la progression (hors disponibilité)

Message par appassionata »

Mathieu79 a écrit :
Sinon mais je crois que j'en avais parlé plus haut, il y a un élève dans mon 0 nservatoire qui est en cycle supérieur et qui a 6 ans (maintenant je crois) de piano à 35 ans. Je le trouve vraiment fort pour une personne qui a commencé tardivement, d'ailleurs il se présente au DEM avec moi avec un gros programme, comme quoi tout n'est pas impossible et je pense pas qu'il soit un cas isolé.
C'est un parcours que je souhaite prendre ,j'ai commencer au conservatoire à 34 ans. je fini donc ma première année , et j'entame bach à nos jours volume 2A.

Cycle supérieur ? 2 cycle ? Si tu connais un peu son parcours pourrais tu m'en dire plus?

J'ai survoler le poste qui s'étale sur plusieurs année de discutions ! formidable richesse d’espoirs , d’inhibition et d'encouragement de tous.

Je passe donc 1h à 2h par jours de piano avec "le déliateur , gamme , et méthode de mon prof " souvent à partir de 21H. Ma vie privé avec ma copine est un peu plus tendu mais c'est un choix que je fais.

J'ai la chance d’être rentrée en conservatoire d'ENM à rayonnement départemental. Je sais que c'est difficile d’obtenir une place et surtout en temps qu'adulte.
C'est aussi difficile avec nos vie privé, + le travail de vouloir devenir un bon Pianiste. J'encourage vivement les personnes qui souhaite réalisé leurs rêves , ou qui prenne parfois un peu tard le train en route !

J'ai une petite phrase qui raisonne dans ma tête quand on me dit que c'est trop tard pour toi pour étudier le piano dans le bute d’être un bon pianiste et peut être professeur de piano.

"Si certain réussissent en une seul fois , Je ferai cent fois plus d'effort pour y arriver ,car seul les efforts et le travail mène au sucés. La virtuosité est le reflet d'un travail acharné et passionné."
Bonjour Mathieu,

Je vois que tu as réussi à intégrer un conservatoire à 34 ans. Je croyais qu'il y avait des limites d'âge pour y rentrer.
Comment tu t'y es pris? Avais tu un niveau 0 à l'entrée? Prenais tu des cours privés avant?
Mathieu79
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Re: Quelles limites à la progression (hors disponibilité)

Message par Mathieu79 »

Bonjour Mathieu,

Je vois que tu as réussi à intégrer un conservatoire à 34 ans. Je croyais qu'il y avait des limites d'âge pour y rentrer.
Comment tu t'y es pris? Avais tu un niveau 0 à l'entrée? Prenais tu des cours privés avant?
Enfaîte Un conservatoire ENM a un cota de place selon le nombre de prof et salle dispo.
J'ai eut beaucoup de chance car en Mai 2013 , il y a eut 3 désinscriptions. Et donc j'ai pu en profiter.

J'ai commencer avec un niveau pas très élevé , j'ai fait une année de piano à mes 17 ans , et j'ai essayer d'apprendre un peu à gauche et à droite mais rien de bien concret. Mon niveau actuel selon le professeur me permet de commencer à étudier "bach à nos jour volume 2a" que je débute début mars.

J'avais inscrit ma fille , et donc j'ai étudié le solfège avec elle et j'apprend aussi donc la flûte traversière , car son prof me laisse assister au cours. Ce qui motive ma fille et me permet de jouer 2 instruments .

J'ai demander un parcourt "d’accompagnement adulte ". Je suis le même cycle 1, 2 et 3 . Si ma motivation et ma disponibilité pour le piano perdure dans le temps , je me lancerai dans le parcours diplômant.
Le 1 er cycle dure entre 4 et 6 ans .... C'est un projet plutôt long !!! J'aurai aimer le faire à 7 ans !

Si tu n'arrives pas à avoir de place pour le piano , essaye d'y rentrée avec un autre instrument , et au renouvellement annuel tu deviens prioritaire à l'inscription pour le piano comparé à de nouveau arrivant.

Mathieu
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Re: Quelles limites à la progression (hors disponibilité)

Message par Mathieu79 »

nox a écrit :Tiens, cette discussion me manquait presque :mrgreen:
Mathieu79 a écrit : "Si certain réussissent en une seul fois , Je ferai cent fois plus d'effort pour y arriver ,car seul les efforts et le travail mène au sucés. La virtuosité est le reflet d'un travail acharné et passionné."
C'est tout l'objet de cette discussion, je suis en profond désaccord avec cette phrase.
Selon moi le travail est indispensable, mais ne suffit pas.

Mais, avant de me faire agresser par Lee, je dirais surtout : quelle importance ? Pourquoi vouloir à tout prix se fixer comme objectif de devenir virtuose ?
Tu aimes le piano, alors joue ! Ca te mènera où ça te mènera :)
Je pense que la virtuosité viens avec beaucoup de travail , l'acquérir est autre chose :) et cela ne se fait pas en quelques années j'en suis conscient.
Je commence tous en bas ,je me lance tard mais je veux essayer d'aller le plus loin possible avec la passion et le plaisir de jouer du piano.
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Re: Quelles limites à la progression (hors disponibilité)

Message par Ronan »

appassionata a écrit : Bonjour Mathieu,

Je vois que tu as réussi à intégrer un conservatoire à 34 ans. Je croyais qu'il y avait des limites d'âge pour y rentrer.
Comment tu t'y es pris? Avais tu un niveau 0 à l'entrée? Prenais tu des cours privés avant?
Les limites d'ages sont certes dans pas mal de règlements, mais c'est toujours négociable si on tombe pas sur des interlocuteurs bornés.
Il y a des profs qui s'en fichent royalement, et il vaut mieux un élève travailleur qu'un élève jeune qui travaille pas.
Moi-même je suis entrée au conservatoire de Brest en faisant tout mon cursus en dehors des clous, jamais je n'ai été embêté pour ça.
OK, j'avais de 17 à 22 ans donc c'est pas trop comparable, mais a + de trente ans je pense qu'il y a plus d'un cas en France qui y est arrivé, vu que j'en ai entendu parlé au moins d'un deuxième... :D
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Doubidoudom
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Re: Quelles limites à la progression (hors disponibilité)

Message par Doubidoudom »

nox a écrit :Tiens, cette discussion me manquait presque :mrgreen:
Mathieu79 a écrit : "Si certain réussissent en une seul fois , Je ferai cent fois plus d'effort pour y arriver ,car seul les efforts et le travail mène au sucés. La virtuosité est le reflet d'un travail acharné et passionné."
C'est tout l'objet de cette discussion, je suis en profond désaccord avec cette phrase.
Selon moi le travail est indispensable, mais ne suffit pas.

Mais, avant de me faire agresser par Lee, je dirais surtout : quelle importance ? Pourquoi vouloir à tout prix se fixer comme objectif de devenir virtuose ?
Tu aimes le piano, alors joue ! Ca te mènera où ça te mènera :)
Plutôt d'accord avec le fait de se fixer des objectifs élevés (mais concevables). Le travail ne suffit pas hélas, de plus il en faut beaucoup (plusieurs heures par jour au piano) pour espérer approcher d'objectifs un peu haut, qu'on démarre de quasi zéro ou avec un bagage conséquent . Ensuite se faire plaisir reste le maître mot, donc savoir où on en est, jouer des morceaux à sa portée le mieux possible et progresser petit à petit jusqu'où l'on peut… En fait pour moi ça se résume à rester humble mais motivé…
Je suis globalement d'accord avec Nox mais plus optimiste que lui sur les possibilités de chacun…
Je suis aveugle mais on trouve toujours plus malheureux: j'aurais pu être noir. Ray Charles
Val
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Re: Quelles limites à la progression (hors disponibilité)

Message par Val »

nox a écrit :C'est tout l'objet de cette discussion, je suis en profond désaccord avec cette phrase.
Selon moi le travail est indispensable, mais ne suffit pas.
Selon toi, que faudrait-il de plus ?
bigrounours
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Re: Quelles limites à la progression (hors disponibilité)

Message par bigrounours »

nox a écrit :Tiens, cette discussion me manquait presque :mrgreen:
Mathieu79 a écrit : "Si certain réussissent en une seul fois , Je ferai cent fois plus d'effort pour y arriver ,car seul les efforts et le travail mène au sucés. La virtuosité est le reflet d'un travail acharné et passionné."
C'est tout l'objet de cette discussion, je suis en profond désaccord avec cette phrase.
Selon moi le travail est indispensable, mais ne suffit pas.
Johann-Sebastian Bach a écrit :J'ai beaucoup travaillé. Quiconque travaillera comme moi pourra faire ce que j'ai fait.
Johann-Sebastian Bach a écrit :COMMENT OSEZ VOUS METTRE MA PAROLE EN DOUTE !?
Wandarnok
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Re: Quelles limites à la progression (hors disponibilité)

Message par Wandarnok »

je débarque sur ce fil passionant, que je n'ais pas encore fini de lire en détail en citant Okay:

"par Okay » Jeu 30 Jan, 2014 10:41

En effet, l'idée de simplement partir très lentement et de graduellement accélérer ne peut pas fonctionner. Pareil pour tout ce qui est méthodes systématiques comme les mains séparées, le métronome, etc ...
Attention, ça peut "fonctionner", mais si ça fonctionne ce ne sera a priori pas grâce à cette méthode. Ce sera surtout parce que le pianiste fait "autre chose" durant ce travail fastidieux, mais il ne s'en rend pas compte et attribue donc ses progrès à la méthode utilisée. Pour moi, c'est un leurre.
Je suis plutôt d'accord avec l'idée qu'au bout d'un mois il ne doit rester au maximum que les fameux 5 derniers pourcents à conquérir, sauf si c'est une oeuvre très longue aux problèmes très variés. Mais ça ne veut pas dire que si on n'y arrive pas à ce moment là c'est foutu. Surtout pas. Ca donne un message plus subtil : ne pas oublier qu'un peu plus de la même chose ne produit que la même chose. C'est qu'il y a un problème dans l'approche, et qu'en cas de stagnation rapide, il faut repenser l'approche d'assez loin. Et c'est dur d'accepter ça (le blocage est essentiellement mental à ce stade), car on a déjà usé beaucoup de temps et d'energie avec une approche, obtenu un résultat somme toute déjà premetteur, et on voudrait naturellement capitaliser dessus pour parfaire ce qui a été réussi.
Cependant parfois il faut savoir faire demi-tour, pour aller plus vite après. Parfois, un chemin qui a l'air d'être le bon est une impasse. Et là il faut refaire le plein d'essence, faire demi-tour et prendre une autre route de travail, sans même être certain qu'elle sera meilleure. Ce qui est certain, c'est que la route suivie jusque là ne menait pas à destination même si elle en donnait de bons signes précurseurs. Parfois aussi, pas besoin de faire totalement demi-tour, il suffit de faire quelque pas en arrière et prendre un chemin de traverse, juste caché par un talus au premier passage, et c'est reparti en avant pour de bon.

Le problème, c'est que les progrès ont bien sûr une nature quantitative puisque peu importe la méthode et le niveau, si on travaille très peu on ne progressera pas beaucoup. Comme le dit JPS, il y a un facteur temps et il compte beaucoup. Mais c'est en effet une illusion facile, car très rationnelle. Pourquoi si je travaille plus, à un moment donné ça bloque quoi que je fasse ? Pourquoi je tourne en rond? Voilà d'après moi comment on brise la spirale, voire évite d'y entrer.

Les progrès importants sont presque essentiellement de nature qualitative, pas quantitative. On ne règle rien à l'usure. C'est à dire qu'en jouant à 40 à la croche, à un moment donné, il faut comprendre que le geste n'est pas bon, arriver à projeter que même si ça passe bien lentement, qu'en montant la vitesse cette façon de jouer ne passera plus. Et comprendre pourquoi, et ce qu'il faut faire dans ce cas.
Pour parvenir à ces intuitions, il faut bien sûr de l'expérience et connaitre déjà quelques recettes, mais on doit quand même tout le temps en découvrir de nouvelles. Et pour ça, la meilleure méthode n'est pas d'augmenter le métronome dès qu'un tempo est maitrisé. Surtout pas. Il faut sans arrêt tenter des incursions vers un tempo plus élevé (avant de dominer le tempo lent) pour tester des bribes de travail lent. Puis constater si ça fonctionne ou va bientôt fonctionner, ou s'il y a un blocage évident. Revenir au travail plus lent, tenter autre chose, retester plus vite sans perdre de temps, etc.
Le fameux 'trial and error', c'est la base de tout apprentissage non ?"

Ton passage sur le travail lent et ses limites est aussi très bien expliqué dans le Chang. Bien qu'il mette en avant l'importance cruciale du travail lent, il explique, à propos des "murs de vitesse" (speed wall) que l'erreur est de croire que la technique à haute vitesse ou tempo élévé s'acquiert par le travail lent, puis en accélérant. C'est FAUX dans une majorité de cas :evil: :shock: , en particulier dans les oeuvres "difficiles". Lorsque la technique à tempo élevée n'est pas la même que celle à tempo lent, repeter celle ci ne menera à rien sauf à des deconvenues.
Il faut AVOIR CONNAISSANCE DE LA TECHNIQUE NECESSAIRE AU TEMPO RAPIDE AVANT. Par contre, le travail lent est d'une efficacité redoutable pour la mettre en place et l'inscruter dans nos neurones :-) , Chopin disait aussi la même chose je crois.

Je cite Okay à nouveau: "Le fameux 'trial and error', c'est la base de tout apprentissage non ?"

Hé bien, soit on passe des années à essayer ce "try and error", soit on s'adresse à un excellent professeur (car on n'est pas devin n'est ce pas...) pour:
_prendre connaissance de cette technique
_savoir comment l'appliquer
_être guidé et corrigé pendant ce travail spécifique.

Et ainsi de suite, chacun à son niveau du moment bien sur...

En cela je me permettrais humblement de conseiller à notre ami Nox de faire un stage chez Guzeylia, qui travaille avec des pros comme avec des débutants, il serait surpris de l'éfficacité d'un regard nouveau sur son travail qui d'après lui est arrivé au bout de ses 20 ans de piano et pense qu'il ne peut plus progresser. Personnellement je n'y crois pas une seconde et je serais curieux d'avoir son compte-rendu si il lui prenait la bonne idée de faire un tel stage :D
Et c'est bien là tout le problème...
Wandarnok
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Re: Quelles limites à la progression (hors disponibilité)

Message par Wandarnok »

bigrounours a écrit :
nox a écrit :Alors certes, même parmi ceux qui ont commencé jeune, le pourcentage est faible, mais beaucoup moins que parmi ceux qui ont commencé adultes (pour l'instant on est juste à 0% sur cette population là :mrgreen: on peut difficilement faire plus faible).
Disons que parmi ceux qui ont commencé enfants, peut-être 10% arriveront un jour à un haut niveau, et parmi ceux qui ont commencé adultes, on est de l'ordre de 0,quelquechose. Il est donc normal d'en déduire que si on démarre adulte on a moins de chance d'aller loin.
C'est là que nous ne sommes pas d'accord. Ce sont tes propres statistiques que tu fais comme ça dans ta tête, pour établir une statistique on ne peut pas se contenter uniquement de sa propre observation. Il faut être précis et pas faire de l'à peu près, surtout quand on est dans des pourcentages aussi faibles : entre 1% et 0,01%, la différence est énorme.
Aujourd'hui à ma connaissance il n'y a pas d'étude statistiques de la sorte, donc tu ne peux pas avoir de conclusion sur cette question, juste des suppositions. Ajoute simplement un "je pense que" avant ta conclusion, et nous serons de nouveaux amis, sinon ce sera une guerre déclarée et sans merci. :)
+1
Wandarnok
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Re: Quelles limites à la progression (hors disponibilité)

Message par Wandarnok »

BluePhoenix05 a écrit :
Okay a écrit :Le fameux 'trial and error', c'est la base de tout apprentissage non ?
Ca ne veut pas dire qu'on doit s'imposer de tout (re)découvrir soi-même et réinventer la roue à chaque fois.
Je cite Okay: "Aboslument et heureusement. Ce qu'on a appris dans un morceau est à peu près toujours amené à servir à nouveau sous une forme ou une autre. Mais lorsqu'il y a blocage, c'est que la difficulté est nouvelle. Donc il faut aller chercher une solution qui sera inédite pour nous, mais qui ne le sera plus la prochaine fois".[/quote]

+1 :D 8)
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Re: Quelles limites à la progression (hors disponibilité)

Message par Wandarnok »

Oupsi a écrit :
Voilà, on range les statistiques au placard, on met juste ces deux observations en face l'une de l'autre, il ne me semble pas aberrant de dire : "bon ben apparemment c'est beaucoup plus compliqué (euphémisme level 12) d'obtenir un niveau de concertiste quand on commence en étant adulte", sans se prononcer sur la cause ni rien, juste en constatant le résultat final.
Bon, mais une fois qu'on a dit ça, on fait quoi?
Parce que ce qui est intéressant, c'est de réfléchir à la spécificité de cet apprentissage, pour que ça se passe le mieux possible pour ces malheureux adultes qui débutent. Pour que nous ne perdions pas de temps à faire des trucs qui ne servent à rien, pour que nous apprenions à écouter, à mettre ce qui fait de nous des adultes responsables (sens de l'organisation, capacité de méthode, d'auto-critique, réflexivité, culture, connaissance de soi, goût déjà construit etc.) au service de notre apprentissage du piano, de la manière la plus intéressante, féconde possible pour avancer le plus possible, progresser le mieux possible. c'est ça qui serait intéressant, c'est là où des idées de travail, de méthode, des synthèse d'expériences peuvent apporter quelque chose pour avancer, et non de rabâcher pendant des pages que de toute façon on ne jouera pas bien la campanella, de rêver sur l'existence d'une espérance pianistique de l'ordre de 0.000001% ou je ne sais quoi.
+1 :D

Je suis un adulte débutant absolu (10 mois de piano, vacances incluses lol), j'ai 50 ans (mais je ne fais pas mon âge 8) ), et je ne suis pas malheureux!! :mrgreen:
Je ne veux pas de devenir concertiste ni pro, juste aborder par exemple les sonates de Beethoven que je préfère d'ici disons 10 ans =D> :roll: :wink: 8)
Wandarnok
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Re: Quelles limites à la progression (hors disponibilité)

Message par Wandarnok »

Arabesque44 a écrit :Quelle discussion passionnéé , et qui tourne un peu en rond tout de même :?
A vous lire, je ne suis pas mécontente de n'avoir qu'un niveau moyen, et seulement l'ambition de progresser et de me "faire plaisir"
Et peu importe si je n'ai aucune chance d'arriver à jouer les Etudes de Chopin, ni de me produire en concert, puisqu' il y a moyen de jouer pas mal d'autres choses intéressantes...et même avoir tout de même un "public" via youtube... :mrgreen:
Pour ce qui est de l'âge avancé...j'ai ma petite idée sur la question: je pense m'être améliorée après 40 ans d'arrêt! Je me trompe peut-être, mais comme personne ne pourra témoigner de mon niveau d'autrefois, alors...
J'ai le souvenir d'avoir été impatiente, pas très travailleuse ( entre 30 mn à 1h par jour durant les 3 années de cours), pas très perfectionniste , et moins "mélomane" donc moins critique de mon propre jeu.
J'avais tout de même certainement ce qu'on appelle des "facilités" d'apprentissage, qui m'avaient permis, par exemple,,de rattraper en 2 ou 3 ans le niveau d'une copine apprenant depuis bien plus longtemps ( mais pas vraiment douée , ça arrive, commencer à 7 ans n'est pas une garantie de succès :mrgreen: )
J'ai conscience tout de même que ce bref passé pianistique entre 13 et 18 ans, entretenu épisodiquement encore 5 ans de plus, fait que mon cas n'est pas totalement comparable à celui d'un vrai débutant adulte de mn âge. J'avais certainement acquis des "automatismes", je me réjouis de ne pas les avoir perdus.
Donc peu importe si les 2 à 3 h quotidiennes que je consacre au piano ne me mènent pas à la voie royale. Au bout de 10 mois de ré-apprentissage, les progrès sont bien là. 8)
+1 :)
Val
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Re: Quelles limites à la progression (hors disponibilité)

Message par Val »

À ce propos, je ne comprends pas pourquoi Bigrounours réfute entièrement les estimations de Nox. Elles ne me paraissent pas aussi personnelles et aberrantes que ce qu'il semble croire. Quelqu'un ayant commencé le piano à l'âge adulte [À partir de quand peut-on en parler ?] n'a que des chances très faibles, peut-être même nulles de devenir concertiste.
Outre l'obscacle de la disponibilité se dresse la barrière morale qui fait consciemment ou non dévier les objectifs que cette personne se fixe. Cette barrière peut se révéler se dresser à cause (grâce à ?) d'illusions perdues, ou jamais nourries, quant aux ambitions futures d'une carrière de concertiste, mais probablement aussi en raison de la différence d'objectif que le contexte psychologique semble lui-même impliquer, l'apprentissage d'un instrument à l'âge adulte étant bien souvent motivé par un but de "plaisir", sans réelle ambition derrière, sinon celle d'y parvenir. L'enfant instrumentiste voit sa passion évoluer très différemment, ne serait-ce qu'en raison du temps passé avec l'instrument, au-delà du simple aspect technique, facteur non négligeable dans la relation avec l'instrument. Les enfants passant plus de temps sur leur instrument que des apprenants tardifs, le lien qui en résulte est beaucoup plus fort, et en vient donc naturellement, encore consciemment ou non, à dépasser la simple notion de "plaisir" pour celle d'un besoin, d'une construction de soi par l'instrument, et dont la proximité apparaît alors comme absolument indispensable. Devenir concertiste n'est donc qu'un achèvement personnel, et non plus, comme cela pourrait être le cas chez l'adulte, un objectif.
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