George Sand à Chopin

[Wladyslaw]

Ce matin à la radio, j"ai entendu une émission où il était question de la lettre de rupture de George Sand à Chopin.
J'ai essayé de la trouver sur google, mais sans succès...
Certains de vous l'auraient-il ?

Wlad.

[André Quesne]

Salut Wlad !

Rupture,

A cette lettre ferme, mais courtoise, respectueuse et toujours aimante, Sand, ivre de colère et furieuse de s'être si complètement trompée, répond par un message de rupture.
Voici la dernière lettre, citée dans son intégralité, qu'elle adresse, de Nohant, à Chopin, au mois de juillet 1847 :

J'avais demandé hier les chevaux de poste et j'allais partir en cabriolet par cet affreux temps. Très malade moi-même, j'allais passer un jour à Paris pour savoir de vos nouvelles. Votre silence m'avait rendue inquiète à ce point sur votre santé. Pendant ce temps vous preniez le temps de la réflexion et votre réponse est fort calme.
C'est bien, mon ami, faites ce que votre coeur vous dicte maintenant et prenez son instinct pour le langage de votre conscience. Je comprends parfaitement.
Quant à ma fille, sa maladie n'est pas plus inquiétante que celle de l'année dernière, et jamais mon zèle, ni mes soins, ni mes ordres, ni mes prières n'ont pu décider à ne pas se gouverner comme quelqu'un qui aime à se rendre malade.
Elle aurait mauvaise grâce à dire qu'elle a besoin de l'amour d'une mère qu'elle déteste et calomnie, dont elle souille les plus saintes actions et la maison par des propos atroces. Il vous plait d'écouter tout cela et, peut-être, d'y croire. Je n'engagerai pas un combat de cette nature : il me fait horreur. J'aime mieux vous voir passer à l'ennemi que de me défendre d'un ennemi sorti de mon sein et nourri de mon lait.
Soignez-là, puisque c'est à elle que vous croyez devoir vous consacrer. Je ne vous en voudrai pas, mais vous comprendrez que je me retranche dans mon rôle de mère outragée et que rien, désormais, ne m'en fera méconnaître l'autorité et la dignité. C'est assez d'être dupe et victime. Je vous pardonne et ne vous adresserai aucun reproche désormais, puisque votre confession est sincère. Elle m'étonne un peu, mais, si vous vous sentez plus libre et plus à l'aise, je ne souffrirai pas de cette bizarre volte-face.
Adieu, mon ami, que vous guérissiez vite de tous maux et je remercierai Dieu de ce bizarre dénouement de neuf années d'amitié exclusive. Donnez-moi quelquefois de vos nouvelles.
Il est inutile de jamais revenir sur le reste.

C'est sur un tout autre ton que Sand commente cette froide réaction à ses amis. D'abord, elle quitte l'appartement qu'elle occupait, 5 square d'Orléans, et elle emménage au N°3, mais elle n'y habitera jamais, par crainte de rencontrer Chopin. Auprès de Marie de Rozières, elle s'enquiert de la santé de Frédéric : le reste ne l'intéresse nullement, elle n'a pas lieu de regretter son affection. A l'automne de 1847, elle se plaint carrément à Charlotte Marliani, prétextant que Chopin a pris ouvertement parti pour Solange contre sa mère, sans rien savoir de la vérité, ce qui prouve envers moi un grand besoin d'ingratitude...

(Lettre de rupture et partie de texte relevés dans le livre de Chopin, par Bernard Gavoty aux éditions Grasset).

Wlad, j'ose espérer avoir répondu à tes attentes

A+ André

[Wladyslaw]

Merci Dédé !!

[André Quesne]

Y a pas de quoi !

[Lichi]

Merci pour cette lettre, mais une petite question; où l'as-tu trouvé?

[André Quesne]

La lettre ? Je l'ai dit dans mon post précédent:

(Lettre de rupture et partie de texte relevés dans le livre de Chopin, par Bernard Gavoty aux éditions Grasset).

A moins que tu ne saches où trouver le bouquin ? Pour te répondre si telle est la question, je ne m'en souviens plus. Je ne sais pas si on peut encore le trouver, il a été édité en 1980.

[ondinetard]

POINT FINAL : pour ceux qui regrettent cette fin misérable d'une passion romantique entre deux génies si dissemblables, voici un autre éclairage sur les liens malgré tout profonds de George Sand envers Chopin, rapporté dans un petit livre qui complète toutes les autres biographies, Collection "Horizons" Bleu Nuit Editeur, édition 2010, Titre : Frédéric CHOPIN, Auteurs : Adelaïde de PLACE - Abdel Rahman EL BACHA
"On lui prête cette confidence auprès de Pauline Viardot : "On m'a dit qu'il m'avait appelée, regrettée, aimée finalement jusqu'à la fin. On a cru devoir me le cacher jusque-là. On a cru devoir lui cacher que j'étais prête à courir vers lui. On a bien fait si cette émotion de me revoir eût dû abréger sa vie d'un jour ou seulement d'une heure".

[Wladyslaw]

C'est beau ....

[Mona]

Oui....

[Lichi]

Merci ! Je vais voir alors si je peux le trouver

[Lee]

Il prend des libertés avec l'histoire, et c'est en anglais, mais si ces 2 choses ne vous calle pas, et vous avez envie de rigoler un peu, le film Impromptu est un joli film amusant sur leur rencontre.

Mon moment préféré c'est quand Sand se trouve sous le piano---je vous laisse voir comment et pourquoi !

[Lichi]

J'ai vu ce film aussi !;)

[Lee]

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Donc c'était peut-être de la réalité ce moment dans le film Impromptu !