temps à jouer/étudier le piano pour progresser
Re: temps à jouer/étudier le piano pour progresser
Déjà, 4heures par jour, je sais pas comment tu les trouves... Faudra m'expliquer !!!!
Voici mon blog, où vous découvrirez mes premiers pas au piano:
http://gigi-au-piano.over-blog.com/
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Re: temps à jouer/étudier le piano pour progresser
Oui c'est avec les vacances, à la période scolaire c'est entre 7 voir 10. (perso j'arrive pas à tenir sans jouer au piano !!!)
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Re: temps à jouer/étudier le piano pour progresser
C'est normale que je joue autant aussi, comme je veux devenir pianiste, je joue beaucoup pour y arriver, et quoi qu'on me dise, je sais que j'y arriverai !!!!
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Re: temps à jouer/étudier le piano pour progresser
cf. ce que disaient Richter, Auer, Leimer, etc. sur le travail de l'instrument. Auer, qui était un virtuose et un pédagogue majeur pour le violon au XXème siècle (il a formé Milstein et Heifetz si je ne me trompe pas. Ma culture en ce qui concerne le violon est assez limitée ^^), est à l'originie de la famuse citation où il dit que si l'on travaille avec ses doigts, une journée ne suffit pas, mais que s'il l'on travaille avec sa tête, deux heures c'est déjà beaucoup...
Quand on essaie, on se rend vite compte que vraiment bien travailler, c'est vraiment dur. Depuis que j'essaie de faire attention à la manière dont je travaille, je remarque que ce que je fais en une heure, si je travaillais mieux, je pourrais le faire en dix minutes ! Et pourtant je travaille bien partie par partie, essaie d'annalyser les problèmes qui se posent à moi, etc. Mais dans l'idéal il faut avoir beaucoup de puissance de concentration et d'analyse (de la musique, mais aussi des questions purement instrumentales de technique), et être toujours à 100%. J'ai vraiment l'impression que très peu de gens savent le faire, ça. Ca s'apprend... et j'en chie, personnellement.
Et puis d'une manière générale, avant de travailler beaucoup, c'est AMHA important d'avoir une bonne base corporelle. J'ai appris à mes dépens (mais après un temps relativement court d'apprentissage de l'instrument) que j'ai perdu des heures et des heures à me poser des questions de technique, de posture, alors qu'en fait c'était de faux problèmes dont les causes étaient des habitudes posturales terribles (épaules enroulées et en vrac, cou et machoir tendu, omoplates qui se barrent, bassin vers l'avant, etc. ), que je corrige avec l'aide d'une kiné (qui travaille avec beaucoup de musiciens). Et je suis pas le seul à être déformé et à ne pas savoir utiliser mon corps. A partir de là, cela semble étrange d'éspérer progresser vraiment en travaillant plus alors que quelque chose d'aussi fondamental que ça n'est pas en place.
Quand on essaie, on se rend vite compte que vraiment bien travailler, c'est vraiment dur. Depuis que j'essaie de faire attention à la manière dont je travaille, je remarque que ce que je fais en une heure, si je travaillais mieux, je pourrais le faire en dix minutes ! Et pourtant je travaille bien partie par partie, essaie d'annalyser les problèmes qui se posent à moi, etc. Mais dans l'idéal il faut avoir beaucoup de puissance de concentration et d'analyse (de la musique, mais aussi des questions purement instrumentales de technique), et être toujours à 100%. J'ai vraiment l'impression que très peu de gens savent le faire, ça. Ca s'apprend... et j'en chie, personnellement.
Et puis d'une manière générale, avant de travailler beaucoup, c'est AMHA important d'avoir une bonne base corporelle. J'ai appris à mes dépens (mais après un temps relativement court d'apprentissage de l'instrument) que j'ai perdu des heures et des heures à me poser des questions de technique, de posture, alors qu'en fait c'était de faux problèmes dont les causes étaient des habitudes posturales terribles (épaules enroulées et en vrac, cou et machoir tendu, omoplates qui se barrent, bassin vers l'avant, etc. ), que je corrige avec l'aide d'une kiné (qui travaille avec beaucoup de musiciens). Et je suis pas le seul à être déformé et à ne pas savoir utiliser mon corps. A partir de là, cela semble étrange d'éspérer progresser vraiment en travaillant plus alors que quelque chose d'aussi fondamental que ça n'est pas en place.
Re: temps à jouer/étudier le piano pour progresser
tu veux dire, étudier la logique du morceau par exemple?Mais dans l'idéal il faut avoir beaucoup de puissance de concentration et d'analyse (de la musique, mais aussi des questions purement instrumentales de technique), et être toujours à 100%. J'ai vraiment l'impression que très peu de gens savent le faire, ça. Ca s'apprend... et j'en chie, personnellement.
quand tu dis ça s'apprend tu veux dire quoi en fait?
Re: temps à jouer/étudier le piano pour progresser
oui c'est çà ! il faut beaucoup réfléchir.... cela ne sert pas à grand chose de faire courir ses doigts sur le piano sans réflexion...bien sûr , il faut passer du temps sur le piano pour acquérir une solide technique mais qui sera évidement au service de l'interprétation....
et puis il faut aussi consacrer du temps à écouter sur CD ou en concert (c'est mieux...) toutes sortes d’œuvres, qu'elles soient pianistiques ou symphoniques ou que sais-je encore.... et puis être attentif aux arts qui sont complémentaires en quelques sortes, comme la danse ou l'art pictural... et ce n'est pas en restant visser 10h sur son piano que la culture viendra à nous!
c'est toute une dynamique pour devenir concertiste!
et puis il faut aussi consacrer du temps à écouter sur CD ou en concert (c'est mieux...) toutes sortes d’œuvres, qu'elles soient pianistiques ou symphoniques ou que sais-je encore.... et puis être attentif aux arts qui sont complémentaires en quelques sortes, comme la danse ou l'art pictural... et ce n'est pas en restant visser 10h sur son piano que la culture viendra à nous!
c'est toute une dynamique pour devenir concertiste!
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- Enregistré le : sam. 30 juin, 2012 15:07
Re: temps à jouer/étudier le piano pour progresser
oui, je fais ça pendant la journée quand j'ai cours et le WE pour visite musée (vive l'école et les cours de musiques )
sinon pour l'écoute, je le fais beaucoup avant de dodo et pendant le dodo
sinon pour l'écoute, je le fais beaucoup avant de dodo et pendant le dodo
Re: temps à jouer/étudier le piano pour progresser
tout est bien dans le meilleur des mondes alors....
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- Enregistré le : sam. 30 juin, 2012 15:07
Re: temps à jouer/étudier le piano pour progresser
MDR, oui c'est tout à fait ça
Re: temps à jouer/étudier le piano pour progresser
tu as un exemple quand tu parles de l'intérêt des autres disciples artistiques? comment ceux ci peuvent améliorer la pratique pianistique?
dans ces cas là, ça peut aussi être l'étude des mathématiques alors??
dans ces cas là, ça peut aussi être l'étude des mathématiques alors??
- QuartDîner
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- Enregistré le : jeu. 24 mai, 2012 0:56
- Mon piano : Yamaha P-60 (je cherche à en changer)
Re: temps à jouer/étudier le piano pour progresser
J'admire… Mon maximum à été de 6 heures par jour pendant 10 jours, en temps de cours. Je me suis aperçu que je ne peux pas rester plus de deux heures attachés au piano : au-delà il me faut une pause, sinon je me disperse trop.Annabelle1 a écrit :Moi perso, je suis passée de 4h à 10 h /jour
Je suis étudiant. Vous m'aideriez en corrigeant sans négligence les inexactitudes de ce message.
Re: temps à jouer/étudier le piano pour progresser
Oui, c'est vrai que les vacances ca change la vie en ce qui concerne le piano Je parle en connaissance de cause, je suis passee de 1h à 5-6h par jourAnnabelle1 a écrit :Moi perso, je suis passée de 4h à 10 h /jour
Re: temps à jouer/étudier le piano pour progresser
Attention aussi, il y a un monde entre travailler 10h et jouer 10h pour son plaisir
- Mylène
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- Mon piano : Casio PX110 ; Kawai BL61 ; Ibach FII
- Localisation : Seine Maritime
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Re: temps à jouer/étudier le piano pour progresser
Schumann, conseils aux jeunes musiciens (1848)
L'éducation de l'oreille est ce qu'il y a de plus important. Tâchez de bonne heure de distinguer chaque ton et tonalité. Examinez quels sons rendent la cloche, le verre, le coucou, etc...
Répétez souvent la gamme et les autres exercices, mais cela n'est pas suffisant. Il y a beaucoup des gens qui par ce moyen croient atteindre au but suprême, qui jusqu'à l'âge mûr, passent plusieurs heures par jour à faire des exercices purement mécaniques. C'est à peu près comme si l'on tâchait chaque jour de prononcer l'ABC plus vite. Employer mieux votre temps.
On a inventé des claviers muets. Essayez-les pendant quelque temps pour vous convaincre qu'ils ne valent rien. Des muets ne peuvent nous apprendre à parler.
Jouez en mesure. Le jeu de beaucoup de virtuoses ressemble à la démarche d'un homme ivre. Ne prenez pas de tels modèles.
Apprenez de bonne heure les lois fondamentales de l'harmonie.
N'ayez pas peur des mots : Théorie, Harmonie, Contrepoint. Ils vous souriront, si vous leur en faites autant.
Ne tambourinez jamais sur votre piano. Jouez toujours avec âme et ne vous arrêtez pas au milieu d'un morceau.
Traîner ou hâtez la mesure sont également des fautes.
Tâchez de jouer bien et expressivement des morceaux faciles. Cela vaut mieux que d'exécuter médiocrement des compositions difficiles.
Ayez toujours soin que votre piano soit bien accordé.
Il faut que vous puissiez non seulement jouer vos morceaux, mais que vous soyez capables de les solfier sans piano ; que votre imagination soit cultivée au point de retenir aussi bien l'harmonie donnée à une mélodie que la mélodie elle-même.
Tâchez même si vous n'avez pas une bonne voix, de chanter à première vue sans l'aide du piano : par ce moyen, votre oreille musicale se perfectionnera continuellement. Mais si vous possédez une bonne voix, n'hésitez pas un moment à la cultiver en la considérant comme le plus beau don que le Ciel vous ait donné.
Il faut vous rendre capable de lire toute musique et de la comprendre par la vue seulement.
Peu importe qui vous écoute quand vous jouez.
Jouez toujours comme si vous étiez auprès d'un maître.
Si quelqu'un venait à placer devant vous une composition pour vous la faire déchiffrer, à première vue, parcourez-la des yeux avant de la jouer.
Quand vous avancez en âge, ne vous occupez pas des chose de mode. Le temps est précieux. Il nous faudrait cent vies, si nous voulions connaître seulement ce qu'il y a de bon.
On ne fait pas des hommes sains en élevant des enfants avec des bonbons. La nourriture spirituelle doit être aussi simple et aussi substantielle que celle du corps. Les maîtres se sont chargés de nous fournir abondamment la première. Tenez-vous en là !
Quand vos exercices journaliers sont achevés et que vous vous sentez fatigués, ne continuez pas vos études. Il vaut mieux se reposez que travaillez sans plaisir et sans fraîcheur d'esprit.
Ne répandez jamais de mauvaises compositions ; aidez au contraire avec ardeur à les supprimer.
Vous ne devez jamais jouer de mauvaises compositions, ni les écouter si vous n'y êtes pas forcés.
Les compositions à passages vieillissent vite. La bravoure n'a de valeur qu'autant qu'elle est mise au service des idées.
Ne recherchez pas cette brillante exécution qu'on appelle la bravoure. Tâchez de produire l'impression en rendant l'idée que le compositeur avait en vue d'exprimer ; vouloir davantage serait ridicule.
Considérez comme quelque chose d'odieux de changer quoi que ce soit aux oeuvres des maîtres, d'y rien omettre ou d'y rien ajouter de nouveau. Ce serait la plus grande injure que vous puissiez faire à l'art.
A mesure que vous grandissez, attachez-vous à vous familiarisez avec des partitions plus qu'avec des virtuoses.
Jouez fréquemment les fugues des bons maîtres, particulièrement celle de Bach. Faites votre pain quotidien du Clavier bien tempéré : il fera de vous à lui seul un bon musicien.
Parmi vos camarades, choisissez de préférence ceux qui en savent plus que vous.
Reposez-vous souvent de vos études musicales par la lecture des bons poètes. Promenez-vous assidûment dans la campagne, dans les champs.
Pensez que vous n'êtes pas seuls au monde ; soyez donc modestes.
N'oubliez pas que vous n'avez rien pensé, rien découvert que d'autres ne l'aient pensé ni découvert avant vous ; et l'eussiez-vous fait réellement, considérez-le comme un don du Ciel que vous devez partagez avec tous.
L'étude de l'histoire de la musique et la pratique des chefs-d'oeuvre de diverses époques vous apprendront le mieux à éviter la présomption.
Le livre de Thibaut sur la «Pureté en musique» est fort beau, vous devez le lire dans l'âge mûr.
Si vous passez devant une église et que vous y entendiez un orgue, entrez et écoutez. S'il vous est même permis de vous asseoir sur le banc de l'orgue, essayez de placer vos petits doigts sur les touches et admirez la grandeur et la puissance de notre art.
Ne négligez aucune occasion de vous exercer sur l'orgue ; il n'y a pas d'instrument aussi efficace pour corriger les erreurs ou les habitudes d'une mauvaise éducation musicale.
Ne refusez jamais de chanter en choeur et particulièrement les parties intermédiaires. Cette pratique contribuera à vous rendre bon musicien.
Mais qu'appelle-t-on bon musicien ? Vous ne l'êtes pas si, tenant vos yeux attachés sur les notes avec anxiété, vous ne venez à bout de faire votre tâche qu'avec peine ; vous ne l'êtes pas si quelqu'un ayant tourné deux pages à la fois, vous restez court et ne pouvez continuer. Mais vous l'êtes si vous pressentez ce qui va suivre ou si vous vous en souvenez dans les morceaux que vous connaissez déjà ; en un mot, si vous avez la musique non seulement dans les doigts, mais encore dans la tête et dans le coeur.
Mettez-vous de bonne heure au fait de l'étude de la voix humaine, dans ses registres principaux. Etudiez-la spécialement dans les choeurs, examinez dans quels intervalles gît la plus haute puissance, et dans quels autres il faut chercher les effets doux et tendres.
Ecoutez avec attention les chansons nationales, c'est une mine inépuisable où l'on trouve les plus belles mélodies qui vous donneront une idée des caractères des différents peuples.
Pénétrez-vous de bonne heure du ton et du caractère de chaque instrument ; accoutumez votre oreille à distinguer le coloris qui lui est propre. Ne négligez pas d'entendre de bons opéras.
Respectez l'ancien mais intéressez-vous au nouveau. N'ayez pas de préjugez contre les noms qui ne sont pas encore connus.
Ne jugez pas du mérite d'une composition après l'avoir entendue une seule fois ; ce qui vous plaît au premier aperçu peut n'être pas le meilleur. Les maîtres veulent être étudiés. Bien des choses ne vous paraîtront claires que dans l'âge mûr.
En jugeant les compositions nouvelles, discernez d'abord si ce sont des oeuvres d'art, ou si elles ont pour but d'amuser les amateurs. Défendez les unes mais ne vous irritez pas contre les autres.
La mélodie ! Tel est le cri de guerre des amateurs, mais sachez bien que ce que ces personnes entendent par ce mot, sont des motifs faciles à retenir, rythmiques et agréables. Il en est pourtant d'autres qui ne leur ressemblent guère, et qui, si vous feuilletez Bach, Mozart, ou Beethoven, vous apparaissent bien différents de ceux-ci. Vous serez, je l'espère, bientôt dégoûtés de la monotonie de ce qu'on nomme la mélodie dans les opéras italiens.
Si en promenant vos doigts sur le clavier vous inventez de petites mélodies qui se suivent et s'enchaînent, c'est déjà un joli résultat ; mais si, sans instrument, une seule de ces mélodies arrive à votre esprit, c'est encore mieux et vous devez être cent fois plus satisfaits. C'est qu'alors le sens intérieur du ton s'est éveillé en vous. Les doigts doivent exécuter ce que la tête a conçu, et non le contraire.
Si vous commencez à composer, méditez, combinnez, agencez tout dans votre tête, n'essayez pas un morceau au piano avant de l'avoir fixé dans votre esprit. Si la musique procède de votre sens intérieur, si vous l'avez sentie, elle agira de même sur les autres.
Si le Ciel vous a doué d'une imagination active, vous resterez pendant des heures au piano comme si vous étiez ensorcelé ; vous aspirerez à exhaler votre âme dans des harmonies célestes, et vous vous sentirez peut-être d'autant plus mystérieusement ravis dans un cercle magique que le domaine de l'harmonie vous sera moins connu. Ce sont là les heures les plus délicieuses de la jeunesse, mais gardez-vous de vous abandonner trop souvent à ce genre de talent qui vous conduit presque toujours à prodiguer vos forces et votre temps à des fantômes pour ainsi dire. C'est seulement par le signe précis et prononcé de l'écriture que vous arriverez à maîtrisez la forme, à énoncer nettement vos idées. Appliquez-vous à composer plus que vous n'improviseriez.
Faites en sorte d'acquérir de bonne heure les connaissances nécessaires pour diriger et conduire un orchestre. Observez souvent les meilleurs chefs d'orchestre ; essayez même de conduire l'orchestre en pensée; vous vous rendrez mieux compte de ce que vous entendez.
Ne négligez pas l'étude de la vie, aussi bien que celle des autres arts et sciences.
Les lois de la morale régissent l'art.
Vous vous élèverez toujours plus haut par le travail et la persévérance.
Avec une livre de fer qui coûte quelques sous, on fabrique des milliers de ressorts de montre dont la valeur est mille fois centuple de celle du fer. Employez avec fruit la livre que vous avez reçue du Ciel.
Rien de grand ne s'accomplit dans l'art sans enthousiasme.
L'art n'est point là pour procurer la richesse. Soyez un noble artiste et le reste vous sera donné par surcroît.
Vous ne comprendrez l'esprit que lorsque vous serez maîtres de la forme.
Peut-être le génie est-il le seul à comprendre le génie.
Quelqu'un soutenait qu'un musicien devait, à la première audition d'un morceau d'orchestre, quelque compliqué qu'il fût, en voir en quelque sorte la partition devant les yeux de son esprit. C'est la plus grande perfection que l'on puisse imaginer
L'éducation de l'oreille est ce qu'il y a de plus important. Tâchez de bonne heure de distinguer chaque ton et tonalité. Examinez quels sons rendent la cloche, le verre, le coucou, etc...
Répétez souvent la gamme et les autres exercices, mais cela n'est pas suffisant. Il y a beaucoup des gens qui par ce moyen croient atteindre au but suprême, qui jusqu'à l'âge mûr, passent plusieurs heures par jour à faire des exercices purement mécaniques. C'est à peu près comme si l'on tâchait chaque jour de prononcer l'ABC plus vite. Employer mieux votre temps.
On a inventé des claviers muets. Essayez-les pendant quelque temps pour vous convaincre qu'ils ne valent rien. Des muets ne peuvent nous apprendre à parler.
Jouez en mesure. Le jeu de beaucoup de virtuoses ressemble à la démarche d'un homme ivre. Ne prenez pas de tels modèles.
Apprenez de bonne heure les lois fondamentales de l'harmonie.
N'ayez pas peur des mots : Théorie, Harmonie, Contrepoint. Ils vous souriront, si vous leur en faites autant.
Ne tambourinez jamais sur votre piano. Jouez toujours avec âme et ne vous arrêtez pas au milieu d'un morceau.
Traîner ou hâtez la mesure sont également des fautes.
Tâchez de jouer bien et expressivement des morceaux faciles. Cela vaut mieux que d'exécuter médiocrement des compositions difficiles.
Ayez toujours soin que votre piano soit bien accordé.
Il faut que vous puissiez non seulement jouer vos morceaux, mais que vous soyez capables de les solfier sans piano ; que votre imagination soit cultivée au point de retenir aussi bien l'harmonie donnée à une mélodie que la mélodie elle-même.
Tâchez même si vous n'avez pas une bonne voix, de chanter à première vue sans l'aide du piano : par ce moyen, votre oreille musicale se perfectionnera continuellement. Mais si vous possédez une bonne voix, n'hésitez pas un moment à la cultiver en la considérant comme le plus beau don que le Ciel vous ait donné.
Il faut vous rendre capable de lire toute musique et de la comprendre par la vue seulement.
Peu importe qui vous écoute quand vous jouez.
Jouez toujours comme si vous étiez auprès d'un maître.
Si quelqu'un venait à placer devant vous une composition pour vous la faire déchiffrer, à première vue, parcourez-la des yeux avant de la jouer.
Quand vous avancez en âge, ne vous occupez pas des chose de mode. Le temps est précieux. Il nous faudrait cent vies, si nous voulions connaître seulement ce qu'il y a de bon.
On ne fait pas des hommes sains en élevant des enfants avec des bonbons. La nourriture spirituelle doit être aussi simple et aussi substantielle que celle du corps. Les maîtres se sont chargés de nous fournir abondamment la première. Tenez-vous en là !
Quand vos exercices journaliers sont achevés et que vous vous sentez fatigués, ne continuez pas vos études. Il vaut mieux se reposez que travaillez sans plaisir et sans fraîcheur d'esprit.
Ne répandez jamais de mauvaises compositions ; aidez au contraire avec ardeur à les supprimer.
Vous ne devez jamais jouer de mauvaises compositions, ni les écouter si vous n'y êtes pas forcés.
Les compositions à passages vieillissent vite. La bravoure n'a de valeur qu'autant qu'elle est mise au service des idées.
Ne recherchez pas cette brillante exécution qu'on appelle la bravoure. Tâchez de produire l'impression en rendant l'idée que le compositeur avait en vue d'exprimer ; vouloir davantage serait ridicule.
Considérez comme quelque chose d'odieux de changer quoi que ce soit aux oeuvres des maîtres, d'y rien omettre ou d'y rien ajouter de nouveau. Ce serait la plus grande injure que vous puissiez faire à l'art.
A mesure que vous grandissez, attachez-vous à vous familiarisez avec des partitions plus qu'avec des virtuoses.
Jouez fréquemment les fugues des bons maîtres, particulièrement celle de Bach. Faites votre pain quotidien du Clavier bien tempéré : il fera de vous à lui seul un bon musicien.
Parmi vos camarades, choisissez de préférence ceux qui en savent plus que vous.
Reposez-vous souvent de vos études musicales par la lecture des bons poètes. Promenez-vous assidûment dans la campagne, dans les champs.
Pensez que vous n'êtes pas seuls au monde ; soyez donc modestes.
N'oubliez pas que vous n'avez rien pensé, rien découvert que d'autres ne l'aient pensé ni découvert avant vous ; et l'eussiez-vous fait réellement, considérez-le comme un don du Ciel que vous devez partagez avec tous.
L'étude de l'histoire de la musique et la pratique des chefs-d'oeuvre de diverses époques vous apprendront le mieux à éviter la présomption.
Le livre de Thibaut sur la «Pureté en musique» est fort beau, vous devez le lire dans l'âge mûr.
Si vous passez devant une église et que vous y entendiez un orgue, entrez et écoutez. S'il vous est même permis de vous asseoir sur le banc de l'orgue, essayez de placer vos petits doigts sur les touches et admirez la grandeur et la puissance de notre art.
Ne négligez aucune occasion de vous exercer sur l'orgue ; il n'y a pas d'instrument aussi efficace pour corriger les erreurs ou les habitudes d'une mauvaise éducation musicale.
Ne refusez jamais de chanter en choeur et particulièrement les parties intermédiaires. Cette pratique contribuera à vous rendre bon musicien.
Mais qu'appelle-t-on bon musicien ? Vous ne l'êtes pas si, tenant vos yeux attachés sur les notes avec anxiété, vous ne venez à bout de faire votre tâche qu'avec peine ; vous ne l'êtes pas si quelqu'un ayant tourné deux pages à la fois, vous restez court et ne pouvez continuer. Mais vous l'êtes si vous pressentez ce qui va suivre ou si vous vous en souvenez dans les morceaux que vous connaissez déjà ; en un mot, si vous avez la musique non seulement dans les doigts, mais encore dans la tête et dans le coeur.
Mettez-vous de bonne heure au fait de l'étude de la voix humaine, dans ses registres principaux. Etudiez-la spécialement dans les choeurs, examinez dans quels intervalles gît la plus haute puissance, et dans quels autres il faut chercher les effets doux et tendres.
Ecoutez avec attention les chansons nationales, c'est une mine inépuisable où l'on trouve les plus belles mélodies qui vous donneront une idée des caractères des différents peuples.
Pénétrez-vous de bonne heure du ton et du caractère de chaque instrument ; accoutumez votre oreille à distinguer le coloris qui lui est propre. Ne négligez pas d'entendre de bons opéras.
Respectez l'ancien mais intéressez-vous au nouveau. N'ayez pas de préjugez contre les noms qui ne sont pas encore connus.
Ne jugez pas du mérite d'une composition après l'avoir entendue une seule fois ; ce qui vous plaît au premier aperçu peut n'être pas le meilleur. Les maîtres veulent être étudiés. Bien des choses ne vous paraîtront claires que dans l'âge mûr.
En jugeant les compositions nouvelles, discernez d'abord si ce sont des oeuvres d'art, ou si elles ont pour but d'amuser les amateurs. Défendez les unes mais ne vous irritez pas contre les autres.
La mélodie ! Tel est le cri de guerre des amateurs, mais sachez bien que ce que ces personnes entendent par ce mot, sont des motifs faciles à retenir, rythmiques et agréables. Il en est pourtant d'autres qui ne leur ressemblent guère, et qui, si vous feuilletez Bach, Mozart, ou Beethoven, vous apparaissent bien différents de ceux-ci. Vous serez, je l'espère, bientôt dégoûtés de la monotonie de ce qu'on nomme la mélodie dans les opéras italiens.
Si en promenant vos doigts sur le clavier vous inventez de petites mélodies qui se suivent et s'enchaînent, c'est déjà un joli résultat ; mais si, sans instrument, une seule de ces mélodies arrive à votre esprit, c'est encore mieux et vous devez être cent fois plus satisfaits. C'est qu'alors le sens intérieur du ton s'est éveillé en vous. Les doigts doivent exécuter ce que la tête a conçu, et non le contraire.
Si vous commencez à composer, méditez, combinnez, agencez tout dans votre tête, n'essayez pas un morceau au piano avant de l'avoir fixé dans votre esprit. Si la musique procède de votre sens intérieur, si vous l'avez sentie, elle agira de même sur les autres.
Si le Ciel vous a doué d'une imagination active, vous resterez pendant des heures au piano comme si vous étiez ensorcelé ; vous aspirerez à exhaler votre âme dans des harmonies célestes, et vous vous sentirez peut-être d'autant plus mystérieusement ravis dans un cercle magique que le domaine de l'harmonie vous sera moins connu. Ce sont là les heures les plus délicieuses de la jeunesse, mais gardez-vous de vous abandonner trop souvent à ce genre de talent qui vous conduit presque toujours à prodiguer vos forces et votre temps à des fantômes pour ainsi dire. C'est seulement par le signe précis et prononcé de l'écriture que vous arriverez à maîtrisez la forme, à énoncer nettement vos idées. Appliquez-vous à composer plus que vous n'improviseriez.
Faites en sorte d'acquérir de bonne heure les connaissances nécessaires pour diriger et conduire un orchestre. Observez souvent les meilleurs chefs d'orchestre ; essayez même de conduire l'orchestre en pensée; vous vous rendrez mieux compte de ce que vous entendez.
Ne négligez pas l'étude de la vie, aussi bien que celle des autres arts et sciences.
Les lois de la morale régissent l'art.
Vous vous élèverez toujours plus haut par le travail et la persévérance.
Avec une livre de fer qui coûte quelques sous, on fabrique des milliers de ressorts de montre dont la valeur est mille fois centuple de celle du fer. Employez avec fruit la livre que vous avez reçue du Ciel.
Rien de grand ne s'accomplit dans l'art sans enthousiasme.
L'art n'est point là pour procurer la richesse. Soyez un noble artiste et le reste vous sera donné par surcroît.
Vous ne comprendrez l'esprit que lorsque vous serez maîtres de la forme.
Peut-être le génie est-il le seul à comprendre le génie.
Quelqu'un soutenait qu'un musicien devait, à la première audition d'un morceau d'orchestre, quelque compliqué qu'il fût, en voir en quelque sorte la partition devant les yeux de son esprit. C'est la plus grande perfection que l'on puisse imaginer
Re: temps à jouer/étudier le piano pour progresser
Annabelle1 Je ne sais pas tu fais pour jouer 7 à 10 h ! Quelle application! Tu dois avoir une sacrée concentration!
Au delà de 1/2 h , j'ai l'impression de m'abrutir et je me lasse.
J'ai remarqué qu'en laissant un peu le piano de côté, avec le recul, je jouais un peu mieux les morceaux en cours....
Enfin tout ceci est très personnel et j'imagine que chacun réagit différemment.
Mylène et Nem, merci pour ces paroles de grands maîtres, c'est très intéressant!
Au delà de 1/2 h , j'ai l'impression de m'abrutir et je me lasse.
J'ai remarqué qu'en laissant un peu le piano de côté, avec le recul, je jouais un peu mieux les morceaux en cours....
Enfin tout ceci est très personnel et j'imagine que chacun réagit différemment.
Mylène et Nem, merci pour ces paroles de grands maîtres, c'est très intéressant!
Re: temps à jouer/étudier le piano pour progresser
Je trouve ce qu'a écrit Schumann remarquable ! La grande majorité de ces maximes sont non seulement toujours d'une grande actualité mais donnent aussi un bel éclairage sur bien d'autres champs que la seule musique. Merci Mylène d'avoir partagé ça avec nous...Mylène a écrit :Schumann, conseils aux jeunes musiciens (1848)
Re: temps à jouer/étudier le piano pour progresser
merci Mylène pour ce texte très intéressant et qui n' a pas pris une ride !
Re: temps à jouer/étudier le piano pour progresser
On pourrait pratiquement assigner à chacune de ces phrases une discussion du forum
C'est un texte que tu as copié tel quel ou un "best of" de plusieurs ouvrages ?
PS : "Quelqu'un soutenait qu'un musicien devait, à la première audition d'un morceau d'orchestre, quelque compliqué qu'il fût, en voir en quelque sorte la partition devant les yeux de son esprit. C'est la plus grande perfection que l'on puisse imaginer"
Alors ? Y'a des candidats à la perfection ?
C'est un texte que tu as copié tel quel ou un "best of" de plusieurs ouvrages ?
PS : "Quelqu'un soutenait qu'un musicien devait, à la première audition d'un morceau d'orchestre, quelque compliqué qu'il fût, en voir en quelque sorte la partition devant les yeux de son esprit. C'est la plus grande perfection que l'on puisse imaginer"
Alors ? Y'a des candidats à la perfection ?
Re: temps à jouer/étudier le piano pour progresser
C'est un texte (presque) intégral.
Il y manque le dernier conseil:
"On n'en a jamais fini d'apprendre".
Il y manque le dernier conseil:
"On n'en a jamais fini d'apprendre".
Re: temps à jouer/étudier le piano pour progresser
Pour la petite histoire, il me semble que ces propos de R. Schumann ont été traduits en français par F. Liszt lui-même.
La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.