Lucas Debargue

[pianojar]

C'est vrai que Lucas abhorre les concours.......... mais là on est pas vraiment dans un concours.......... mais plutôt dans le business (ceci n'engage que moi)

[Virgule]

C'est juste que les concours ne semblent vraiment pas faits pour Lucas et que le pauvre joue de malchance !

Malchance ? Je ne crois pas, non. Vous savez qui choisit les gagnants et selon quels critères, vous ?

L'an dernier sur le fil Victoires de la musique classique 2016 (un clin d'oeil):

... il me paraît assez probable que cela soit du divertissement sponsorisé par quelques maisons de disques qui y vendent leurs poulains...

Et aujourd'hui:

.... mais là on est pas vraiment dans un concours.......... mais plutôt dans le business (ceci n'engage que moi)

Dans le business, oui: tout est là à mon avis. Vous n'avez pas été frappés par la présence de deux poulains de l'écurie Sony dans ces nominations ? Et à votre avis, qui croyez-vous que Sony voulait voir gagner ? Disons en tout cas qu'ils viennent tout juste de 'signer' Adam Laloum (comme le souligne Pianojar) et qu'il va falloir le 'vendre'... Pardonnez mon cynisme.

Mais cynisme n'est pas dépit. Ma réaction, quand j'ai vu la liste des nommés, ça a été 'oh non, on ne va pas encore damer le pion à Adam Laloum' ! Ça fait combien de fois qu'il est en nomination ? Au moins trois, il me semble, mais je n'ai pas tout suivi, il m'en manque peut-être. Même si je suis 'fan finie' de Lucas, j'aime aussi vraiment beaucoup Adam Laloum, c'est un magnifique musicien et je suis vraiment très contente qu'il ait obtenu cette Victoire. Lucas, c'est la première fois, il reviendra, on le renommera (peut-être même un jour comme compositeur, qui sait). Déjà qu'il a été nommé directement dans la catégorie 'soliste instrumental' sans passer par la catégorie 'découverte' ! Adam Laloum profitera davantage de cette Victoire que Lucas je pense. En tout cas pour moi il méritait de gagner.

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1) c'était le concerto de Tchaik
2) l'orchestre a été derrière Lucas pendant la moitié du temps, ce fut de la honte
3) j'espère qu'il ne reviendra jamais
Très désolée et très déçue.

[Virgule]

Zut Pochette tu m'avais lue avant que j'aie le temps de corriger. Oui, j'avoue que je ne connais pas le Tchaikovsky par coeur loin de là . En fait je reconnais très peu de concertos.

Et oui, je suis aussi d'avis que l'orchestre était vraiment moche et pas seulement avec Lucas. Adam Laloum leur a jeté quelques regards frustrés aussi et avec les chanteuses aussi c'était frustrant, aucun allant, pas d'âme, pas d'émotion--pas vraiment de musique quoi. Mais le 'jury' n'évaluait pas les prestations, c'était juste un show, les décisions étaient déjà prises.

Pochette, tu ne peux pas croire que Lucas va toujours remporter tous les honneurs. Il ne les a même pas tous remportés en 2015 à Moscou ! Et dans le cas présent, c'est du business, du marketing, qui n'a d'impact que sur le marché français d'ailleurs. Son prix Cortot avait beaucoup plus de valeur musicale ! Et oui, Lucas y retournera, on l'y ré-invitera et il n'aura pas vraiment le choix d'accepter s'il veut continuer à donner des concerts en France.

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Et oui, Lucas y retournera, on l'y ré-invitera et il n'aura pas vraiment le choix d'accepter s'il veut continuer à donner des concerts en France.

dommage, s'il en a besoin. J'espère que non.

[Virgule]

Vous n'avez pas été frappés par la présence de deux poulains de l'écurie Sony dans ces nominations ? Et à votre avis, qui croyez-vous que Sony voulait voir gagner ? Disons en tout cas qu'ils viennent tout juste de 'signer' Adam Laloum (comme le souligne Pianojar) et qu'il va falloir le 'vendre'... Pardonnez mon cynisme.

Je me cite moi-même sans vergogne. À y repenser, mon raisonnement ne tient pas trop la route, vu que les Victoires ne concernent que le marché français et que Sony voudra plutôt pousser Laloum à l'international. Je me suis aussi bien demandé comment une major pouvait accepter de mettre en concurrence directe deux de ses jeunes poulains, du même âge de surcroit. Et j'en suis venue à penser que peut-être que c'est arrivé 'par accident' (si ça existe). Peut-être que les 'nommés' avaient été choisis avant qu'on apprenne (le 18 novembre) que Laloum avait signé chez Sony... et que c'était délicat de 'corriger'. Enfin, tout ça n'est que pure spéculation, mais j'avoue continuer de trouver cela très bizarre comme stratégie.

[Moonlight85]

Son passage hier : https://www.youtube.com/watch?v=QXYLk59LD8M

[Arabesque44]

Un article dans "Le Point" signé André Tubeuf (Accessible aux abonnés seulement. Mais pas trop de scrupule à le copier/coller, ils m'ont "carotté 8 jours d'abonnement )
http://www.lepoint.fr/musique/piano-luc ... 520_38.php

Aux Victoires de la musique, il a été nommé dans la catégorie Soliste instrumental. L'excellence suprême sans avoir franchi les échelons Espoir, Révélation, etc. Lucas Debargue est une bombe. Il éclate, et c'est tout. Il n'a pas gagné le concours Tchaïkovski 2015, épreuve qui regroupe les jeunes cracks du piano mondial, et les mieux entraînés. Il n'y a obtenu (excusez du peu !) que le 4e prix, à 24 ans, mais aussi celui, autrement précieux, du public, qui a d'autres critères que le jury et a reconnu le champion. Une telle cote d'amour, chez les Russes, ça ne trompe pas. Debargue – atypique, délibérément hors norme – ne plaira jamais à l'establishment. Lui seul, parmi les concurrents, en était à son premier concours international : depuis dix ans, les autres se laissent formater en vue de cela. Seul Français, d'ailleurs : content de briller à l'abri de son petit univers, principalement parisien, le Français s'exporte, se frotte peu. Disqualification de plus : Debargue n'a pas suivi la filière, n'est pas sorti par la grande porte du glorieux Conservatoire de Paris. Des études entrecoupées lui ont suffi, à la périphérie : Compiègne, Rueil. « J'ai eu beaucoup de chance, avoue-t-il. On m'a laissé prendre mon temps, sans me forcer à suivre le chemin de tout le monde. » Entre 11 et 15 ans, il a été heureux à son piano, y faisant un peu n'importe quoi.

Quand il s'est mis à des études littéraires, pendant trois ans il n'y a plus touché, « sauf avec les copains, pour improviser », précise-t-il. Il a travaillé deux ans dans un supermarché. Ensuite, il a trouvé le bon professeur et a brûlé les étapes. Avant, il se débrouillait avec seulement trois doigts d'une main ! Il est vrai qu'il les a incroyablement longs, articulés, déliés. Il suffit de les avoir vus s'inventant, dans Gaspard de la nuit, le ballet digital funambule qui a laissé pantois le public du concours. Tchaïkovski le propulsait. D'un coup, le monde entier le réclamait, Sony lui demandait des disques (deux déjà, avec d'incroyables temps forts : Scarlatti, féerique, Medtner, l'âme russe faite piano).

Stendhalien

Il ne se cache pas d'avoir été un enfant heureux, de voir par sa fenêtre le jardin de ses parents et le jeu de la lumière dans les feuilles. « Je ne faisais que suivre mes sensations. Dès que j'écoutais une symphonie de Mozart, il fallait que je la reproduise sur le piano du salon. » Bonheur égotiste, parfaitement stendhalien, de s'approprier ce qu'on aime. Il lisait aussi, ou plutôt dévorait, mais en retenant : Balzac, maître dramaturge, Saint-Simon, maître portraitiste, les Russes, maîtres d'âme. Ado, dans son groupe de rock, il n'était pas au clavier mais à la basse : il y a appris sur le mouvement de l'harmonie ce qu'aucun conservatoire n'enseigne. Il ne se confinera pas dans une carrière d'interprète. Il aime improviser et s'accomplit de deux façons à la fois, jouant et créant. Une foi brille dans ses yeux, il vibre d'énergie, posé pourtant, calme. Il ménage cet équilibre. « Je ne me repose jamais. Je fais autre chose. J'alterne les activités. Deux, trois jours, j'arrête le piano et je compose, ou bien j'écoute, ou je mémorise. Mais ne rien faire ? Je ne pourrais pas ! » Lucas Debargue est simple et lumineux, sûr de soi, mais ne prétendant à rien : petit frère de cet Aymerillot de Victor Hugo qui va, tout simplement, prendre Narbonne. Il se brûlera peut-être les ailes, à rester aussi absolument individuel et généreux. La chose sûre, c'est qu'il apporte dans le paysage musical français, si convenable, si aligné, un souffle et une sensibilité d'ailleurs qui donnent envie de le suivre.

[katy]

Article en partie faux, et probablement pas fait à partir d'informations de première main : en titre il est écrit "histoire d'un parcours hors-norme, loin du conservatoire de Paris". Encore une fois on voudrait en faire un pur autodidacte sorti de nulle part... ce qui plaît à Tubeuf qui a lui-même un parcours hors-norme.
Ensuite les phrases où Debargue dit qu'il ne joue pas tous les jours et s'arrête parfois un peu pour composer datent probablement de plusieurs mois et ont sans doute été recueillies juste après le concours parce qu'avec son agenda actuel (6 ou 7 concerts par mois et partout dans le monde) je ne vois pas trop comment il ferait.

[Virgule]

Un article dans "Le Point" signé André Tubeuf (Accessible aux abonnés seulement. Mais pas trop de scrupule à le copier/coller, ils m'ont "carotté 8 jours d'abonnement )

T'en fais pas trop Arabesque, l'article a été posté en entier sur la page facebook de Lucas, sans aucun doute avec la permission du Point [https://www.facebook.com/lucas.debargue ... 35494047:0].

Article en partie faux, et probablement pas fait à partir d'informations de première main : en titre il est écrit "histoire d'un parcours hors-norme, loin du conservatoire de Paris". Encore une fois on voudrait en faire un pur autodidacte sorti de nulle part... ce qui plaît à Tubeuf qui a lui-même un parcours hors-norme.
Ensuite les phrases où Debargue dit qu'il ne joue pas tous les jours et s'arrête parfois un peu pour composer datent probablement de plusieurs mois et ont sans doute été recueillies juste après le concours parce qu'avec son agenda actuel (6 ou 7 concerts par mois et partout dans le monde) je ne vois pas trop comment il ferait.

Bien d'accord avec toi Katy, c'est du réchauffé parsemé d'inexactitudes. Reste que c'est vrai que le gros de son parcours s'est fait loin du Conservatoire de Paris, où il a suivi un cursus minimal--et qu'à Washington il a raconté avoir détesté (il a même dit 'There's a lot of poison in institutions ', devant des profs de conservatoire, rien que ça ! ). Il disait qu'au CNSM il y avait une concurrence malsaine entre les élèves et que jamais on ne l'y avait fait jouer un récital complet. Il a cependant ajouté qu'il y avait là de bons profs, qu'il avait eu un prof d'harmonie fantastique. Alors oui il est allé au Conservatoire, mais c'est vrai qu'il n'en est pas sorti par la grande porte comme l'écrit Tubeuf (rappelle-toi sa note finale). Quant à savoir s'il a encore le temps de s'arrêter pour faire autre chose, je pense qu'il le prend encore, au moins l'a-t-il fait à Washington: il est arrivé le 9 novembre, est allé à la National Gallery le 10 (nous y étions aussi mais pas croisé), en a parlé avec enthousiasme à des gens le 12 après son concert et a dit qu'il y retournait le lendemain. C'est très sain.

Moi ce qui m'a agacée dans l'article de Tubeuf, c'est 'Avant, il se débrouillait avec seulement trois doigts d'une main ! ', tout un raccourci par rapport à ce que Lucas avait dit sur Qobuz, qu'il jouait l'étude en octaves avec le pouce et le majeur. Ne manque plus que d'affirmer, d'autres l'ont fait, qu'à 20 ans il ne savait pas lire la musique--alors qu'il a appris avant même de commencer le piano à 11 ans. Le Point voulait sans doute un papier sur Lucas à l'occasion des Victoires (au cas où il gagnerait) et un Tubeuf admiratif ne demandait pas mieux que de se lancer dans une apologie où le style poétique flamboyant et l'image savoureuse l'emportent sur la précision. Tubeuf est d'abord écrivain après tout. Mais bon, pour contrebalancer les hargneux (Julien H) il faut bien un Tubeuf, biaisé lui aussi mais au moins sincère et, surtout, transparent sur ses motivations lui !

[pochette]

Moi ce qui m'a agacée dans l'article de Tubeuf, c'est 'Avant, il se débrouillait avec seulement trois doigts d'une main ! ', tout un raccourci par rapport à ce que Lucas avait dit sur Qobuz, qu'il jouait l'étude en octaves avec le pouce et le majeur. Ne manque plus que d'affirmer, d'autres l'ont fait, qu'à 20 ans il ne savait pas lire la musique--alors qu'il a appris avant même de commencer le piano à 11 ans.

Mais c'est Lucas qui a dit "Je jouais jamais avec le 4me et le 5me"...

[pianojar]

Vendredi 17 en direct de Toulouse sur Radio Classique Lucas jouera le concerto en sol de Ravel avce Tugan Sokhiev

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Merci pianojar, que de joie! ou plutôt que d'espoir!
mais je ne le vois pas dans la grille

[pianojar]

C'est peut-être un peu tôt ? En tout cas c'est bien dans mon programme avec une oeuvre contemporaine de Benjamin Attahir (admirateur de Boulez...) et ensuite la symphonie en si b de Chausson
Et j'espère surtout que ce sera en rediff car la semaine prochaine je bosse le soir et je ne peux pas capter radio classique en direct

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moi j'éspère que Lucas ne le supprime pas
mais ton programme est un programme en papier? sinon je ne sais pas comment tu as pu la prendre, cette nouvelle

[pianojar]

Oui c'est le programme radio dans Télérama
Pourquoi supprimer ?
http://onct.toulouse.fr/spectacles/-/sp ... vrier-2017

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Pourquoi supprimer ?

ben parce qu'il a le droit de le faire je crois... et je me souviens de qqs annulations des directs

[Virgule]

Vendredi 17 en direct de Toulouse sur Radio Classique Lucas jouera le concerto en sol de Ravel avce Tugan Sokhiev

Merci pianojar, ...mais je ne le vois pas dans la grille

Curieux, j'avais déjà inscrit ça à mon agenda dès septembre 2016... Trouvé ici:
https://www.fondationorange.com/Radio-c ... -2016-2017

Ceci dit, oui, Lucas a déjà bloqué une transmission en direct qui était prévue sur France Musique, précisément de ce même concerto et avec ce même orchestre, l'été dernier à Montpellier, où il devait justement jouer avec Sokhiev qui avait dû être remplacé pour raisons de santé. Croisons-nous les doigts et espérons que Sokhiev soit bien là cette fois ! Malheureusement, Radio Classique n'est pas France Musique pour l'écoute sur internet--qualité du son bien inférieure. Chanceux sont celles et ceux qui pourront l'entendre en ondes sur FM.

[Virgule]

Nouvel article vraiment intéressant et bien fait sur un site californien en prévision du concert de Lucas à Berkeley le 12 février:
https://ww2.kqed.org/arts/2017/02/09/me ... the-rules/

Contrairement à beaucoup d'articles parus aux USA à son propos récemment, il ne fait pas dans le sensationnalisme. L'auteur a interviewé Lucas mais a aussi parlé à Barry Douglas (!), qui était membre du jury du Tchaik#15. On y apprend des choses intéressantes.

Et le concert est à guichet fermé.

[Virgule]

Plus intéressant encore que l'article ci-dessus (et complémentaire): la transcription (par l'auteur de l'article) de son entrevue complète, faite à la mi-janvier:
http://www.thecounterpoints.com/intervi ... s-debargue

J'aurais bien aimé entendre Lucas faire ces réflexions en français, car malheureusement sa maîtrise de l'anglais laisse encore à désirer, même si elle s'améliore. Certaines de ses réponses sont difficiles à comprendre, là où je suis certaine qu'en français il aurait été très clair. Mais c'est vraiment intéressant.

En lien avec ses remarques sur l'interprétation 'officielle' de Scarlatti selon les codes soi-disant baroques, à Washington il m'avait dit une chose qui m'a beaucoup frappée, que le baroque c'est l'art des extrêmes, que la peinture baroque, la sculpture baroque, c'est extravagant et que la musique de cette période doit refléter ça (et quand il l'a dit, j'ai vu dans ma tête des images, des peintures effectivement complètement extravagantes et j'ai tout de suite vu, et dit, que c'est vrai). Cette manière qu'il a de jouer Scarlatti avec des écarts dynamiques soudains, ça me fait sursauter mais il fait cela intentionnellement et ça se défend.