Christof a écrit : ↑jeu. 23 mai, 2019 19:08
C'est drôle, j'ai l'impression que les nordiques ont un touché vraiment particulier. Cela me fait penser aux pianistes "venus du froid" que pianojar adore nous faire découvrir dans le fil jazz.
Pour aller dans ton sens, je crois que les Nordiques savent aller à l'essentiel et se débarrasser du superflu, c'est ce que j'entends et qui me plaît énormément chez des pianistes classiques comme Jouni Somero ou Vikingur Olafsson mais aussi chez E.S.T ou Tord Gustavsen Trio dans le jazz...et c'est ce qu'on ressent lorsqu'on contemple les paysages nordiques également, cette magnificence brute, austère, directe et puissante, que les pianistes savent retranscrire dans leur jeu et qui va si bien à ce Bach. J'ai été bluffé également par son interprétation de la Marche Solennelle vers le Saint Graal de Parsifal (Wagner/Liszt) mais je n'ai pas de lien à proposer pour l'écoute...
Christof a écrit : ↑jeu. 23 mai, 2019 19:08
(Et si je ne mets pas toujours de message, j'écoute à chaque fois avec attention tout les morceaux que tu postes. J'ai un peu de retard, il faut que j'aille voir tout ce que tu as joué à Beuvray)
Comme moi, je ne commente pas forcément tes textes si riches et précieux, mais j'essaie de les lire...et j'ai du retard sur Cziffra notamment...
Modifié en dernier par Spianissimo le jeu. 23 mai, 2019 21:49, modifié 1 fois.
J'aime bien les transcriptions de Bach pour piano, j'ai honte mais tant pis, j'assume ! C'est pas vrai, j'ai même pas honte !
D'autant que je connais très bien et adore les œuvres originales, que ce soient les cantates ou les œuvres pour orgue.
Je m'amuse à jouer en ce moment la transcription habituelle de l'extrait de cantate BWV 208, le sublime tube Schafe können sicher weiden (Sheep may safely graze), par Egon Petri.
Mais Dinu Lipatti a fait une version intégrale de cette cantate, très peu connue, qu'on peut entendre sur Youtube, dont Schafe können sicher weiden :
Jacques Béziat a écrit : ↑mer. 19 juin, 2019 23:03
J'aime bien les transcriptions de Bach pour piano, j'ai honte mais tant pis, j'assume ! C'est pas vrai, j'ai même pas honte !
Mais Dinu Lipatti a fait une version intégrale de cette cantate, très peu connue, qu'on peut entendre sur Youtube, dont Schafe können sicher weiden :
Bonjour et merci pour ce partage, je viens de l'écouter 3 fois d'affilée, je trouve ça purement merveilleux.
Et dire que je pensais encore jusqu'à ce début d'année n'être pas grand fan de Bach (oui je sais, c'est mal )
Je viens de tomber sur une vidéo inattendue, scénarisée, basée sur le fameux et génialissime prélude en si mineur de Bach/Siloti, fort bien interprété à mon goût, je vous la fais partager.
Il me semble que Olafsson se soit approprié ici la version de Gilels, qui diffère un peu de celle de Siloti.
Il est clair qu'avec cette œuvre on est bien plus en face d'une création/inspiration que d'une transcription, mais je suis bon public, je trouve cette œuvre poignante et incroyablement réussie, c'est un peu un OVNI dans le répertoire classique, quitte à enfoncer une porte ouverte, tant pis.
Je peux la jouer devant n'importe qui, vieux, jeune, ado, tout le monde est subjugué par tant de simplicité, d'inspiration, de beauté tout simplement, moi y compris.
Quand je me lève avant d'aller travailler, c'est le morceau que je joue, suivi d'une transcription de choral ou deux, puis j'attaque Chopin ou Schubert si j'ai le temps, je suis prêt à affronter n'importe quoi ensuite !
Modifié en dernier par Jacques Béziat le jeu. 20 juin, 2019 10:44, modifié 3 fois.
Pendant que j'y suis, à nouveau Olafsson avec le choral BWV 734, ce pianiste que je découvre est vraiment excellent, même si cette virtuosité est loin du choral d'origine, on a affaire à une transcription complètement adaptée aux possibilités du piano, qu'on doit à Kempff , la vache comme c'est beau, enfin c'est mon ressenti :
Au passage, admirez la sobriété gestuelle et corporelle de ce pianiste, à mille lieues de l'esbroufe, de la démonstration, de l'ego exposé.
Il y a quelque chose de Rubinstein, de Richter, de Michelangeli, dans ce pianiste. J'adore.
Très anecdotique bien sûr, mais révélateur : il est assis simplement sur une chaise.
Bon, pour finir, une version du prélude en si mineur Bach/Siloti que je déteste , mais je crois qu'à chaque fois que je tombe sur cette pianiste, j'ai la même réaction, quelques soient les œuvres, déjà Khatia pousse quelques fois le bouchon du romantisme un peu loin, mais là ça devient ... , bon Dieu que c'est lent et affecté ! Er ces accords arpégés avant le temps... OK c'est un avis perso :
Modifié en dernier par Jacques Béziat le jeu. 20 juin, 2019 14:09, modifié 2 fois.
Tout a fait d'accord sur Olafson, as-tu écouté la version du BWV 528 que j'avais cité plus haut ? C'est merveilleux de musique et de sobriété.
Quant au Petri, toi qui est assez fan de Khatia, elle en a fait une très belle interprétation je crois.
Spianissimo a écrit : ↑jeu. 20 juin, 2019 14:09
Tout a fait d'accord sur Olafson, as-tu écouté la version du BWV 528 que j'avais cité plus haut ? C'est merveilleux de musique et de sobriété.
Je m'empresse de l'écouter, et d'ailleurs j'achète illico le CD, ce pianiste est formidable !
Jacques Béziat a écrit : ↑jeu. 20 juin, 2019 14:00
Bon, pour finir, une version du prélude en si mineur Bach/Siloti que je déteste , mais je crois qu'à chaque fois que je tombe sur cette pianiste, j'ai la même réaction, quelques soient les œuvres, déjà Khatia pousse quelques fois le bouchon du romantisme un peu loin, mais là ça devient ... , bon Dieu que c'est lent et affecté ! Er ces accords arpégés avant le temps... OK c'est un avis perso :
Eh bien, moi, j'aime bien, les yeux fermés. J'aime aussi celle d'Olafson, évidemment très différente ; je crois que selon les jours, les heures, mon humeur, je peux préférer l'une ou l'autre.
Le BWV 734 d'Olafson est merveilleux, presque un poil trop rapide, mais on admire le beau choral qui s'élève sur ce crépitement de notes. Totalement inatteignable pour moi à cette vitesse au piano. Siloti me convient mieux !
Le disque d'Olafsson était disque de la semaine sur FIP l'automne dernier, c'est là que je l'ai découvert. Et la pièce maîtresse est à mon avis la BWV 528, magnifique tout du long (avec une petite réserve sur l'enregistrement qui met trop en avant les basses, surtout en deuxième partie de morceau). Quelle légèreté puis quelle assurance, Olafsson est un merveilleux pianiste, et ce morceau une vision de l'harmonie universelle que Bach sait si bien sculpter. Et magnifiquement transcrite par Stradal.
J'ambitionne, depuis cet hiver, d'en jouer un jour quelques mesures, pourquoi pas la première moitié de cette sonate
amalfi a écrit : ↑jeu. 20 juin, 2019 16:23
Le disque d'Olafsson était disque de la semaine sur FIP l'automne dernier, c'est là que je l'ai découvert. Et la pièce maîtresse est à mon avis la BWV 528, magnifique tout du long (avec une petite réserve sur l'enregistrement qui met trop en avant les basses, surtout en deuxième partie de morceau). Quelle légèreté puis quelle assurance, Olafsson est un merveilleux pianiste, et ce morceau une vision de l'harmonie universelle que Bach sait si bien sculpter. Et magnifiquement transcrite par Stradal.
J'ambitionne, depuis cet hiver, d'en jouer un jour quelques mesures, pourquoi pas la première moitié de cette sonate
Spianissimo a écrit : ↑jeu. 20 juin, 2019 14:09
Tout a fait d'accord sur Olafson, as-tu écouté la version du BWV 528 que j'avais cité plus haut ? C'est merveilleux de musique et de sobriété.
Quant au Petri, toi qui est assez fan de Khatia, elle en a fait une très belle interprétation je crois.
En effet, je suis assez fan de Khatia, mais pas au point d'accepter autant de romantisme et d'affectation, y compris concernant Khatia avec le Ständchen de Schubert ou le Petri de Bach BWV 208, il y a des moments où je trouve cela magique, et d'autres où je me dis que si tous les morceaux de piano étaient joués ainsi par tout le monde on en aurait vite un peu assez tout de même.
Cela peut dépendre aussi du moment, du lieu.
Il me semble aussi que Siloti donne un certain tempo sur son prélude en si mineur, certes on peut interpréter librement, mais enfin, à un tempo divisé par deux comme avec Lisitsa ça ne ressemble plus à rien...
Même par Tharaud, je n'aime pas trop, je suis sur la longueur d'onde de Gilels finalement.
Modifié en dernier par Jacques Béziat le jeu. 20 juin, 2019 21:18, modifié 1 fois.
jean-séb a écrit : ↑jeu. 20 juin, 2019 14:55
Eh bien, moi, j'aime bien, les yeux fermés. J'aime aussi celle d'Olafson, évidemment très différente ; je crois que selon les jours, les heures, mon humeur, je peux préférer l'une ou l'autre.
Le BWV 734 d'Olafson est merveilleux, presque un poil trop rapide, mais on admire le beau choral qui s'élève sur ce crépitement de notes. Totalement inatteignable pour moi à cette vitesse au piano. Siloti me convient mieux !
OK, les goûts, toussa...
Concernant BWV 734 par Olafsson, effectivement la virtuosité et la technique sont impressionnantes, peut-être un poil trop rapide, mais depuis un bail on est habitués à entendre Bach retranscrit et joué à toute allure au piano...
Le pire, c'est à l'orgue, la plupart des organistes nord-américains finissent par massacrer Bach à force de rapidité.
Mais je m'éloigne du sujet.