Richter.

[Praeludium]

Non sérieux, pourquoi à chaque enregistrements de ce pianiste que j'écoutes, il y a un mec qui tousse/éternue/marche/parle/remue des trucs en métal ?

C'est incroyable. Graaah...

Sinon, il est magique (mais son "publique" mérite des baffes.)

[Bergamotte]

Parce que c'est un des seuls à avoir énormément enregistré en live , un des seuls à en avoir les trippes

[dominique]

Si son ""publique" mérite des baffes, ce n'est pas de son ressort, mais de celui du "public" qui tousse ? C'est bien ça ? Qu'aurait-il dû faire ? Interdire la publication de ces enregistrements ?

[Praeludium]

Uh désolé j'étais un peu dégouté, il faut dire que j'avais l'impression d'entendre quelqu'un bricoler derrière ^^'

[dominique]

A propos des personnes du public qui se permettent de tousser pendant un concert, je vous fais part de la chronique de Jacques Doucelin, sur le site "concert classique" : http://www.concertclassic.com/journal/d ... s_doucelin :

19 Octobre 2009 - La Chronique de Jacques Doucelin

Pourquoi tu tousses mal ?


Pas de panique : je ne suis pas encore tout à fait gaga ! Certains parmi les plus attentifs d’entre vous se souviendront sans doute que nous avons déjà évoqué ici même ce fléau de nos salles de concerts et d’opéra que constituent les toux intempestives à gorge déployée. Si j’ai décidé de revenir sur le sujet, c’est que cela va de mal en pis depuis la rentrée. J’entends d’ici la réaction offusquée des victimes de la propagande ministérielle concernant les ravages supposés de la grippe du cochon. A ce propos, je voudrais vous rassurer sur l’emploi du temps de Madame Bachelot écartelée entre le sport et la santé : elle a tout de même trouvé le loisir d’écrire un livre sur Verdi qui devrait sortir prochainement. Ouf !

Non, voyez-vous, la grippe a bon dos d’autant qu’elle n’a pas encore débarqué. Je vous assure que nos compatriotes toussent par tous les temps, même de canicule : les festivals estivaux pourraient en témoigner, eux qui n’ont pas échappé pas aux raclements de gorge ! D’Aix à Orange en passant par Beaune ou Saint-Céré, la pituite fait des ravages dans l’hexagone. Il faut vraiment qu’un interprète exceptionnel réussisse à capter l’attention des mélomanes pour que soudain les tousseurs condescendent à oublier leur vice préféré, comme ce fut le cas avec le grand Aldo Ciccolini au dernier Festival de Radio France et de Montpellier.

Encore y a-t-il toux et toux ! La toux d’ennui, émanant de personnes novices débarqués au concert par les hasards de l’invitation d’une entreprise amie de la leur et qui se croient tout bonnement devant leur poste de télévision habituel, en pantoufles et caleçon, sans risque de troubler le blabla soporifique de leur présentateur chéri… Ceux-là s’en donnent à coeur joie, en toute innocence si l’on ose dire, inconscients qu’ils sont de la gêne qu’ils causent tant à leur entourage immédiat qu’aux artistes eux-mêmes ! Il y a aussi celle qui émane de ceux qui ne supportent que le vite et fort des marches militaires et que la moindre nuance piano indispose au point de déclencher la quinte compensatrice : il faut bien meubler !

Et puis, il y a les allergiques à toute nouveauté, pour ne pas parler de modernité, dont le champ auditif s’arrête péniblement à Debussy et pour lesquels Dutilleux (93 ans) et Boulez (84 ans) sont d’insupportables révolutionnaires. C’est la toux de protestation, non pas silencieuse, mais sonore. O combien ! Il y a aussi enfin la grande masse indifférenciée des tousseurs par accident ou chroniques : ceux qui ont vraiment contracté un virus malin. Mais ils savent rarement comment s’y prendre lorsque monte au long de leur trachée l’irrépressible envie de tousser. Ils ne savent pas qu’on peut diminuer très sensiblement le bruit induit par la toux en détimbrant le son, en tout cas, en n’ouvrant pas toutes grandes les vannes à l’expectoration …

C’est bien pourquoi j’en veux aux responsables, à tous les responsables, de salles parisiennes de concerts classiques ou d’opéra. Ils ont bien trouvé des astuces diverses pour prévenir leur public de désactiver leur téléphone portable : que ne font-ils preuve de la même imagination pour lutter contre le bruit intempestif de la toux généralisée ! Une voix off, voire une bonne quinte de toux sur un quatuor de Mozart en lever de rideau, par exemple… Et surtout, un logo dans les programmes comme cela se fait partout en Angleterre afin d’expliquer clairement comment éternuer ou tousser sans ennuyer toute une salle.

S’ils se sentent à court d’imagination, qu’ils se tournent donc vers la ministre mélomane Roselyne Bachelot qui leur filera gentiment la recette anti-grippe H1N1 de la toux dans le coude de la manche, dans le mouchoir en papier, dans le cache-col, dans la doudoune… que sais-je ? Ce qui est sûr, c’est qu’il faut faire quelque chose, car la coupe est pleine.

Jacques Doucelin

[egtegt]

Il faudrait peut-être faire des concerts sans public ?

Plus sérieusement, quand on réunit quelques centaines, voire milliers de personnes dans une salle de concert, il me parait inévitable que sur le tas, quelqu'un ait à un moment donné une quinte de toux. On a l'impression parfois que certains n'ont jamais toussé de leur vie.

Ca ne vous est jamais arrivé d'avoir une envie irrépressible de tousser à un moment inopportun ?

[jean-séb]

Il faudrait peut-être faire des concerts sans public ?

Plus sérieusement, quand on réunit quelques centaines, voire milliers de personnes dans une salle de concert, il me parait inévitable que sur le tas, quelqu'un ait à un moment donné une quinte de toux. On a l'impression parfois que certains n'ont jamais toussé de leur vie.

Ca ne vous est jamais arrivé d'avoir une envie irrépressible de tousser à un moment inopportun ?

Si, bien sûr, et plus on y fait attention, plus cette envie peut-être forte, c'est aussi nerveux. Néanmoins, il y a un manque de jugeotte et/ou de savoir-vivre chez beaucoup de gens, qui toussent dès que ça les chatouille un peu, sans attendre un moment un peu forte de la musique, et sans prendre de précautions pour étouffer un peu le bruit de leur toux. Il y en a d'ailleurs pas mal qui n'ont même pas la politesse élémentaire de mettre leur main ou un mouchoir devant leur bouche, si bien que le voisin de devant (moi en l'occurrence) sent sa chevelure balayée par un vent mauvais et inondée de miasmes et de postillons. Je crois qu'un jour, je finirai par me retourner et par étrangler le fautif. J'aurai prévenu.
Jean-Séb

[dominique]

Quand on sent monter une envie de tousser, on peut bien ouvrir sa gorge, respirer, avaler sa salive, et si besoin restreindre au maximum le bruit qui va avec, et comme dit Jean Séb, attendre un grand tutti.
Or, dans les salles, ce n'est pas du tout ce qui se produit, au contraire, on entend des toux sans aucune retenue, dans des passages lents et pp, de personnes qui visiblement n'ont aucune conscience de la gêne, au mieux, ou s'en contrefichent.
Il y a aussi ceux qui montrent qu'ils se sont bien retenus, et dès le silence après la dernière note d'un mouvement, s'en donnent à cœur joie, entrainant d'autres comme boule de neige. L'artiste doit attendre que le silence se rétablisse pour entamer le mouvement suivant.
Cela devient vraiment un fléau dans les salles parisiennes, ailleurs je ne sais pas. C'est de pire en pire, et J. Doucelin le dit très bien. C'est un grand habitué des salles.

[pianomineur]

il faut aussi comprendre que la moyenne d'âge du public de classique est assez élevée et que par conséquent les bronchiteux sont légion parmi eux (les anciens fumeurs notamment). En tout lors de dernier concert d'AC/DC auquel je sois allé, j'ai entendu personne tousser ! (le lendemain non plus d'ailleurs faute d'avoir retrouvé l'ouïe )
Il me semble que j'avais entendu une hypothèse concernant cette toux qui affectait le public de concerts classiques par un effet de la musique sur la respiration ou en tout cas comme pouvant générer des tensions. Ça n'explique sans doute pas toux(t)

[jean-séb]

C'est surtout qu'un programme classique se distingue nettement d'un programme de variétés ou de pop par une dynamique sonore étendue qui va des fortissimi aux pianissimi, avec même plein de silences, l'occasion idéale pour entendre tousser.
Quant aux effets de la tension sur la toux, ils existent sûrement, mais vont parfois dans le sens d'une maîtrise de la toux : à l'opéra, notamment, je l'ai observé à plusieurs reprises dans des airs chantés avec un accompagnement très léger par des chanteuses à la voix fabuleuse, alors tout d'un coup, la salle entière s'arrête de respirer et de de tousser ou de bouger pour les ... trois à quatre minutes que dure cet instant de grâce.

[Rubato]

D'un certain côté, je préfère nettement ces enregistrements vivants où on se rend compte que c'est un "vrai" concert aux enregistrements d'une certaine manière plus artificiels des studios.
Évidemment, il ne faut pas qu'une personne tousse ou qu'un enfant pleure pendant tout le disque !

[Gastiflex]

Cela devient vraiment un fléau dans les salles parisiennes, ailleurs je ne sais pas. C'est de pire en pire, et J. Doucelin le dit très bien. C'est un grand habitué des salles.

Pareil à Toulouse. J'ai vu David Fray en septembre, et à la fin du premier mouvement d'une sonate de Schubert, je sais pas ce qui leur a pris, mais ça a été la déferlante. Peut-être parce que ce qu'on venait d'entendre avait été terriblement long et ennuyeux.
Ca a déconcerté David Fray, qui a sourit. Bien sûr, dès que l'artiste esquisse un début de communication, comme chez Ruquier, le public applaudit. Bref, une bonne pause entre les deux premiers mouvements. Déjà qu'il prend bien son temps pour s'essuyer le front et se recoiffer entre chaque mouvement...

[Bergamotte]

Rachmaninov jugeait de la qualité de ce qu'il faisait à la quantité de toux qu'il pouvait entendre quand il jouait. Ainsi quand il a crée ses variations corelli à New-York ( si je ne me trompe pas ), vers les trois-quarts ca a commencé à tousser assez fort, alors il a sauté deux ou trois variations pour conclure.

[Impromptu]

Moi qui pensais naïvement que la toux était du à la poussière des théâtres...

[Bergamotte]

Lol Mais il est vrai que quand on est subjugé, qu'on est à 100 % dans ce que l'on écoute, on a pas envie de tousser. C'est comme un interprêtes, même avec la pire bronchite du monde, il va pas tousser au milieu de son morceau

[Gastiflex]

Moi qui pensais naïvement que la toux était du à la poussière des théâtres...

Le concert dont je parle était à moitié en extérieur (cloître).

[Bergamotte]

Aux Jacobins? Ben si il fait froid aussi Surtout qu'avec Fray, si on attend des forte pour tousser, on est pas sorti de l'auberge

[Myo]

Pour changer, une histoire d'un concert où c'est le public qui subit la toux des artistes :
Imaginez 400 polytechniciens en formation militaire initiale, qui viennent de passer 3 semaines à l'extérieur, entre bivouacs et sport intense, tous enrhumés à force de rassemblements dans le froid à 5h du matin, rassemblés sous le nom de "ensemble vocal de l'école polytechnique" et chantant (oui on a des cours de chorale avec toute la promotion!) dans la salle polyvalente d'Ussel. C'était il a un peu plus d'un mois. Le résultat : entre chaque chant, une toux ininterrompue, le plus dur étant de se retenir lorsque une autre section chantait, le problème ne se posant pas lorsque l'on est en train de chanter. Alors que auparavant, dans le bus ou juste après on entendait plus rien. Personnellement j'avais aussi beaucoup plus de mal à me retenir pendant le temps passé dans la salle, et ce n'était certainement pas dû à l'ennui, au moins dans mon cas. Un effet des salles de spectacles alors? Enfin, je n'ai pas le souvenir d'avoir entendu le public tousser, comme quoi...