Paris-Singapore : s'expatrier en musique

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Lee
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Re: Paris-Singapore : s'expatrier en musique

Message par Lee »

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Caralire
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Re: Paris-Singapore : s'expatrier en musique

Message par Caralire »

Merci Spiannissimo pour le partage d'expérience similaire, Lee et Bigrounours pour le débat qui a suivi.

Merci Jean-Seb pour l'article et la photo, Arg et tous ceux que je n'ai pas nommé avant pour votre intérêt.

Ah le compte-rendu... Il est dans mes projets aussi, mais je tarde à m'y mettre car je sais que j'en ai pour un paquet d'heures ! Cela dit tu m'encourages : je ne doutais pas qu'il serait lu avec attention une fois rédigé, mais je ne pensais pas qu'il puisse être attendu :)
lok2
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Re: Paris-Singapore : s'expatrier en musique

Message par lok2 »

Quel beau projet ! J'ai vécu sous un climat tropical avec un piano dans mon enfance. Le piano avait été acheté sur place, la clim tournait peu, voire pas du tout. Je suivais des cours dans une école de musique où il y avait une dizaine de piano, de timbre et qualite différentes mais pas de clim. Et pas de systèmes de lampes a l'interieur des pianos.
Je ne peux pas vous dire si ces pianos avaient été tropicalisés. Je pense par contre qu'ils avaient toujours vécu là-bas.
L'humidite était à plus de 90%
Si aujourd'hui je retournais sous les tropiques, je me procurerai un piano sur place qui est habitué au climat.
Je soupçonne qu'un piano qui a vécu sous notre climat tempéré risque de très mal réagir à l'humidite - le bois en particulier.
fntms
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Re: Paris-Singapore : s'expatrier en musique

Message par fntms »

Pour connaître l'Asie du Sud Est très proche de Singapour, je suis quasi certain que tu seras chez toi pratiquement toujours 'sous clim', on peut s'habituer à la couper ou la mettre au minimum, mais pour de courtes durées. Du coup la question du climat pour le piano est moins cruciale, le problème se pose même moins qu'en France avec notre hiver sec et des étés parfois humides, le tout sans clim.
J'ai parfois lu que Yam vendait des pianos non tropicalisés en Europe, et gardait les tables tropicalisées pour les pays concernés (dont l'Asie du Sud Est), mais cela vaudrait peut-être le coup de leur demander ce qu'il en est de ton c2x.
Pour le transport c'est sans vrai risque a priori, en tout cas pas plus que pour un déménagement classique car une fois qu'il est dans le container (climatisé) il ne bouge plus... Les risques (assurance possible) sont à la manutention.
Je peux citer le cas d'une concertiste rentrée à Hong Kong avec son c2 acheté d'okaz à Paris, et qui le vit très bien. Elle avait fait le calcul que cela lui coûterait moins cher d'emmener son piano que d'en racheter un sur place (pourtant les prix sont inférieurs aux prix français).
chris76
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Re: Paris-Singapore : s'expatrier en musique

Message par chris76 »

Bonjour,
J'ai séjourné environ 4 ans à Singapour, qui nous servait comme base technique et commerciale pour rayonner sur l'Asie du Sud-Est... et j'ai de très bons souvenirs.
Cà a été très difficile de rentrer en Europe, donc je dirais que vous faites bien de vendre votre piano... peut-être resterez vous là- bas, ce que je vous souhaite.
Vous ne vous sentirez jamais enfermés à Singapour. Nombre de personnes, partent en week-end vers la Malaisie voisine, qui est ma fois aussi très très accueillante.
A propos de l'humidité et de la clim... aucun problème, vous affronterez la moiteur lorsque vous sortirez... Tous les expat que j'ai côtoyés avaient la clim à l'appart (la maison... vous pouvez oublier..). La clim est un équipement assez standard. On trouve des bons niveaux de logement dans les condos (résidences avec services). L'isolation phonique était correcte.
Juste un truc... quand vous prendrez un taxi, ne montez pas devant... vous sortiriez congelée !!!
Lorsque j'y étais, la température est descendue exceptionnellement à 18°C, ce qu'ils appelaient "a real chilly night" :). Quant à la température max, je ne sais plus trop... on était un peu liquéfié.
La musique fait partie intégrante de l'éducation, il y a beaucoup de restaurants et de bars qui ont des groupes, philippins pour la plupart et qui jouent très bien... pas trop classique, il faut reconnaitre. Beaucoup de musique "Live", donc... j'imagine qu'il ne doit pas y avoir de problème à trouver profs et écoles de musique classique
Pour le chewing gum, c'est vrai qu'il est interdit à S'pore, mais je connais un pakistanais qui en deale à Changi Village, sur la place :shock:
Voilà...c'est un peu rapide, mais... Singapour, c'est le bonheur... vous pouvez partir en toute confiance
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Caralire
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Re: Paris-Singapore : s'expatrier en musique

Message par Caralire »

Aujourd'hui c'est le 10 août, mon piano a été emballé pour déménagement le 12 juillet... ça fait 29 jours, ou encore 4 semaines et 1 jour... rhaaa c'est loooong! J'ai les doigts qui me démangent, j'en suis rendue à faire doucement des petits exercices sur l'accoudoir du canapé ! Et même ça me crée comme un vide dans la poitrine, je suis en manque!

Je suis bien allée faire un tour au Yamaha store, qui est de taille très respectable. Il y a de très beaux pianos à queue là-bas, des Yamaha de la série CX, des Bösendorfer... mais tout ça c'est sous clé dans un vivarium-vitrine, et en discutant avec un beau sourire je n'ai pas obtenu le droit d'entrée. Qu'à cela ne tienne, il reste tout la panoplie des pianos droits de l'entrée de gamme au U3 en accès libre... mais justement, ce jour-là, cette heure-là, il y avait pas mal de monde dans le store, et une belle cacophonie. Sans compter les Carababies qui oscillaient entre vouloir pianoter et vouloir partir... Bref, on peut pas dire que j'y ai trouvé mon compte. Patience, patience... déjà j'ai aperçu du coin de l'oeil le petit frère de mon C2X. Je ronge mon frein.

Il parait qu'il y a des pianos du type play-me ici. J'ai trouvé la page fb de l'association qui les gère. Ils sont installés par deux en deux endroits de la ville... il faut juste que je me bouge jusque là, puis que je canalise mes carababies, et aussi que je me lance en public. Peut-être demain.

On a trouvé notre futur home sweet home... et miracle : c'est une maison non mitoyenne ! Dans une copro, avec des parkings collectifs en sous-sol, un peu comme chez moi avant, sauf qu'il y a quasi 2m entre deux maisons consécutives. Bon j'imagine que ça fait quand même une dalle commune qui va conduire les vibrations, je croise les doigts pour que les voisins n'entendent rien, ou qu'ils apprécient... Pour l'instant j'ai vu le plan, les photos prises par mon mari, je suis allée faire le tour de la copro mais je n'ai pas pu entrer dans la maison. Vivement le 19, on aura les clés !

Je profite de ce temps long pour me faire des noeuds au cerveau : est-ce que j'ai envie de postuler pour enseigner au lycée français? Est-ce que je veux profiter de cette parenthèse pour me qualifier en musique? Est-ce que j'assume de ne pas apporter de ressources financières au foyer? Est-ce que je rajoute encore des dépenses pour me payer des cours de musique avec un prof qualifié (deux même car je voudrais aussi continuer le chant), et des examens qualifiants? Est-ce que je me rassure en finançant mes cours de haut niveau en enseignant moi-même le piano à des débutants, ce qui accessoirement me permet de travailler la pédagogie du piano? Est-ce que je vais réussir à faire tout ça bien, sans oublier de passer du temps de qualité avec ma famille, en particulier aider mes enfants à grandir, s'épanouir, s'intégrer dans la société en étant ouverts, patients, bienveillant, curieux, et en se connaissant eux-mêmes... (oui oui, rien de moins ambitieux)? Est-ce que je ne vais pas encore me sentir débordée?

Je crois que je suis engluée dans un besoin de reconnaissance doublé de perfectionnisme. Je me sens musicienne au fond de moi, mais en même temps je doute de ma légitimité. Je crois qu'obtenir des diplômes me rassurerait, mais j'ai peur de découvrir que je suis loin, très loin du compte. Je désire sincèrement progresser, mais je suis impressionnée (pétrifiée) par l'ampleur de travail qu'il faudrait probablement fournir, à la fois quotidiennement, et dans le nombre d'années... à vrai dire, est-ce que ça sera vraiment possible?

Bref bref, des angoisses bien à moi. Il faudrait que je fasse un peu de musique pour me détendre vous voyez, je suis sûre que ça me ferait beaucoup de bien. Je devrais chanter par exemple. Il suffit que je me lance. L'hôtel à l'air assez insonorisé, je n'ai jamais entendu les voisins. C'est le milieu de journée, les gens sont sortis, au moins ils ne dorment pas. Il suffit de me lancer. Si jamais quelqu'un se plaint je m'excuserai et m'arrêterai.

Je pense à vous amis PM-istes. Je vous imagine au piano, au chant, à la contrebasse, à la flûte, au violoncelle... Et je tend mon oreille soundcloud, tant qu'elle existe, pour vous écouter.

Cara
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jean-séb
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Re: Paris-Singapore : s'expatrier en musique

Message par jean-séb »

Un bien joli message, et il est émouvant que tu nous livres ainsi tes impressions et tes questions sur la suite des événements. En tout cas, le fait d'avoir une maison sans voisin direct augure bien de la possibilité de jouer beaucoup de piano, pour toi et ta petite famille. Bonne installation et dis-nous vite que ton piano est enfin arrivé.
pianojar
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Re: Paris-Singapore : s'expatrier en musique

Message par pianojar »

Ravi de ces nouvelles qui sont positives dans l'ensemble
Connaissant un petit peu les sensations que cause ce genre de déménagement, il est bien d'avoir des projets et tes questionnements légitimes trouveront naturellement leurs réponses
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Christof
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Re: Paris-Singapore : s'expatrier en musique

Message par Christof »

Caralire a écrit :Je profite de ce temps long pour me faire des noeuds au cerveau : est-ce que j'ai envie de postuler pour enseigner au lycée français? Est-ce que je veux profiter de cette parenthèse pour me qualifier en musique? Est-ce que j'assume de ne pas apporter de ressources financières au foyer? Est-ce que je rajoute encore des dépenses pour me payer des cours de musique avec un prof qualifié (deux même car je voudrais aussi continuer le chant), et des examens qualifiants? Est-ce que je me rassure en finançant mes cours de haut niveau en enseignant moi-même le piano à des débutants, ce qui accessoirement me permet de travailler la pédagogie du piano? Est-ce que je vais réussir à faire tout ça bien, sans oublier de passer du temps de qualité avec ma famille, en particulier aider mes enfants à grandir, s'épanouir, s'intégrer dans la société en étant ouverts, patients, bienveillant, curieux, et en se connaissant eux-mêmes... (oui oui, rien de moins ambitieux)? Est-ce que je ne vais pas encore me sentir débordée?
Oui, j'imagine que cela fait toujours cela quand on s'installe ailleurs. Avant que cela ne commence vraiment, c'est un peu comme un point de suspension, un moment privilégié pour faire le point, savoir ce qu'on aimerait vraiment, car tout est ouvert.
Ecoute ta petite voix intérieure, sans aucune peur de rien elle te dira quoi faire.
Caralire a écrit :Je crois que je suis engluée dans un besoin de reconnaissance doublé de perfectionnisme. Je me sens musicienne au fond de moi, mais en même temps je doute de ma légitimité. Je crois qu'obtenir des diplômes me rassurerait, mais j'ai peur de découvrir que je suis loin, très loin du compte. Je désire sincèrement progresser, mais je suis impressionnée (pétrifiée) par l'ampleur de travail qu'il faudrait probablement fournir, à la fois quotidiennement, et dans le nombre d'années... à vrai dire, est-ce que ça sera vraiment possible?
Tu donnes la réponse : "je me sens musicienne au fond de moi".
Essaie de prendre les choses avec calme. Oui, tu es musicienne au fond de toi, j'ai pu l'entendre. Oui, il y a beaucoup de travail à fournir, la musique est exigeante, rien ne se fait rapidement, il y a un temps de maturation. Mais c'est une si belle perspective. Et si c'est ce qui te porte, engage-toi complètement, avec confiance, sans peur. La vie est courte.
Quand tu étais en France, tu menais déjà pleins d'activités. Maintenant, essaie de voir ce qui est possible, délimite bien ton projet. Et trouve aussi un prof, un avec qui tu sens que tu pourras avancer. Fonce.
Et chante aussi, souvent. Cela rend tellement heureux.
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Lee
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Re: Paris-Singapore : s'expatrier en musique

Message par Lee »

Merci pour les nouvelles Caralire !

C'est bizarre, deux souvenirs des chocs culturels en France me reviennent en te lisant...

Il me semble qu'il y a au moins un piano dans l'hôtel Raffles qui est beau à voir. En Asie il ne faut pas hésiter entrer dans les hôtels pour utiliser des toilettes ou juste visiter. (L'hôtel Crillon m'a montré sommairement la porte juste après l'avoir franchie.)
Caralire a écrit :et en discutant avec un beau sourire je n'ai pas obtenu le droit d'entrée
Ça me rappelle la leçon j'ai appris trop tardivement, en France il faut utiliser le charme pour obtenir ce qu'on veut. À Singapour ils sont très règles. Dans cette situation particulière les vendeurs suivent probablement une politique (uniquement pendant certaines horaires ou RDV pris etc).

Bonne installation et bon courage pour l'attente.
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Re: Paris-Singapore : s'expatrier en musique

Message par Arabesque44 »

Quel plaisir de te lire!
Ma propre expérience de déracinement se limite à 6 mois dans un CHU voisin ( Angers... :mrgreen: ) , j'étais jeune mariée pas encore d'enfants et nous rentrions presque chaque semaine à la maison...Alors Singapour! Quelle aventure!
Tu vas pouvoir jouer du piano et chanter autant que tu veux profites-en (Ne cherche pas du travail trop vite, si financièrement ce n'est pas indispensable)
Si les structures locales s'y prêtent, ce peut être en effet pour toi une bonne opportunité de compléter ta formation musicale;
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Re: Paris-Singapore : s'expatrier en musique

Message par jean-séb »

À propos, bonne fête, Caralire !
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Christof
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Re: Paris-Singapore : s'expatrier en musique

Message par Christof »

பிறந்தநாள்
Piṟantanāḷ !

生日快乐
Shēngrì kuàilè !
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Caralire
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Re: Paris-Singapore : s'expatrier en musique

Message par Caralire »

Piano,
Sur l'eau
Prend la mer,
Prend la mer.
Piano,
Sur l'eau,
Piano arrivera bientôt.
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Christof
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Re: Paris-Singapore : s'expatrier en musique

Message par Christof »

Caralire a écrit : mer. 23 août, 2017 16:21 Piano,
Sur l'eau
Prend la mer,
Prend la mer.
Piano,
Sur l'eau,
Piano arrivera bientôt.
Le dicton du jour : "Qui va piano, va sano ( et va loin)"
bon... je sors :arrow:
Virgule
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Re: Paris-Singapore : s'expatrier en musique

Message par Virgule »

Caralire a écrit : mer. 23 août, 2017 16:21 Piano,
Sur l'eau
Prend la mer,
Prend la mer.
Piano,
Sur l'eau,
Piano arrivera bientôt.
:D Bonjour Caralire ! Heureuse de te lire ! Tu as pu jouer du piano ailleurs en attendant ? Il arrive quand ? Tu as emménagé ? Beaux souvenirs de Paris, même si ce fut trop bref.
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Caralire
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Re: Paris-Singapore : s'expatrier en musique

Message par Caralire »

Bonjour à tous !

Voilà, mon piano est arrivé. Il a été soigneusement descendu du conteneur par au-moins une dizaine de gars, ça change des 3 musclors du départ ! Il faut dire qu'en France ils avaient des rampes et des élévateurs du sol à hauteur d'homme, inclinable... bref du matériel de pointe, ça aide. Non là, ça a tout été réalisé à force d'homme.

Il est juste bigné en deux endroits discrets. Il parait qu'ils vont me réparer le vernis. Mais bon pour tout vous dire, j'attends de voir le résultat... Pour l'instant le gars qui est venu ne m'a pas trop convaincu.

Oui parce que l'entreprise de déménagement s'est fendu de prévoir la visite d'un accordeur 5 jour après l'arrivée du conteneur. Déjà il a installé le piano heater. Mais il a commencé par faire un commentaire par rapport à tout les cablages cachés là où il devait mettre son truc. Il a pas voulu clarifier ce qu'il disait, mais moi j'ai vraiment eu l'impression qu'il avait jamais vu un système silencieux.

Ensuite il a tapé sur le la3, il a regardé sa machine qui a affiché vert : --- et là il me dit oh bah ça va, il est accordé. (En gros hein, parce qu'il parlait dans sa barbe, et c'était pas l'anglais de la Reine. Bref, je comprends que la moitié de ce qu'il me raconte alors j'ai pu mal comprendre).

J'étais scotchée.

Quand même il s'est mis à manipuler les chevilles, en gardant tout le temps un oeil sur sa machine. A la fin, je teste, et j'ai perdu les 4 notes les plus graves. Notez que quand l'accordeur est arrivé (c'est à dire après 5 jours, pas immédiatement au déballage), je trouvais mon piano affreusement désaccordé, alors c'est pas par rapport à avant son arrivée que j'ai perdu, c'est par rapport à la France. Je lui dis qu'avant c'était mieux, que là c'est pas des vraies notes. Il s'y remet. Mais franchement j'ai des doutes : si il entend pas le problème, qu'est-ce qu'il y peut?

Au bout d'un moment, il a fini, et c'est un peu mieux. Il me dit qu'il a un peu monté les notes. Je ne saurais jamais si c'était dans l'espoir de me convenir ou si c'est parce qu'il a finalement détecté une erreur. Bon. voilà. A peu près accordé je dirais. Mais l'âme encore bien embrouillée, pour ne pas être plus négative. La prochaine fois, j'appelle un autre gars.

Bon et puis je lui pose des questions, pour prendre bien soin de mon piano, genre "est-ce embêtant d'attendre 5 jours pour poser le piano heater?", "Est-ce que je dois fermer la fenêtre quand j'ouvre le piano?", "Est-ce que le piano heater va griller les circuits du SH?"... Et là c'est réponse unique : "Can, can".

Petit aparté socialement discutable :
Rhaaa, j'en peux plus de ces "can! can!" Et pas que de lui d'ailleurs. J'ai l'impression qu'on attend de moi que je devine par transmission de pensée la réponse à mes questions. Alors deux possibilités : soit c'est la culture locale "on ne dit jamais non à quelqu'un", soit il comprend pas ce que je dis. Après tout l'impression que l'autre parle n'importe comment, ça doit être plutôt symétrique comme sensation.


Au passage, il me fait comprendre que le piano heater ça suffit pas. Genre pas du tout. En fait d'après lui ça absorberait seulement 25% de ce qu'il faut absorber (ou de l'humidité totale? De toutes façons, c'était à la louche son chiffre). Il me dit que si je veux je peux acheter à bas prix au wet market un déshumidificateur et le mettre dans mon piano "comme les japonais mettent dans leurs placards". Alors là, vous voyez... ben c'est même pas sans voix que je suis, c'est sans idée. Helpless comme on dit ici.

Bref, on est quand même tous content de retrouver nos petites affaires, même si on a du mal à évacuer les trop nombreux derniers cartons. On a tous joué sur le piano. La pièce est beaucoup plus grande, surtout en hauteur. J'ai du mal à déterminer si le changement de son de la bête est plus lié à ça ou au climat. Mais il est différent, plus subtil en quelque sorte : une matière vivante, qui évolue d'une heure à l'autre. Bon, le côté évolutif, je suis pas complètement détendue sur la question. D'ailleurs tout à l'heure j'avais une note aiguë bizarre. Mais est le climat ou l'accordeur?... Enfin, on va bien s'entendre le piano et moi, quoi qu'il arrive.
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jean-séb
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Re: Paris-Singapore : s'expatrier en musique

Message par jean-séb »

C'est un régal de lire tes aventures et tes impressions. Merci beaucoup. Cela dit, la pièce a l'air sympa. Mais il va falloir mettre des tapis !
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Lee
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Re: Paris-Singapore : s'expatrier en musique

Message par Lee »

Contente de te lire, mais désolée d'apprendre que ça ne sera pas simple pour l'entretien du piano avec la personne semblable incompétent...
D'abord il faut clairement trouver un bon technicien accordeur. A ta place, j'irais tout droit à la salle de concert de la musique classique à Singapour pour demander de(s) nom(s) de leur accordeur / technicien pour leur piano.
Entre temps, je privilègierais peut-être le piano contre l'environnement :oops: en mettant la clim tout le temps, je crois que tu sais bien, mais je dis au cas où : la clim n'est pas seulement pour le température, ça enlève l'humidité de l'air et stabilise et le température et l'humidité. Bon, c'est cher, mais si la société paie...
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Presto
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Re: Paris-Singapore : s'expatrier en musique

Message par Presto »

+1 avec le message de Lee pour le technicien. Spiani racontait aussi que les pianos des milieux tropicaux n'étaient pas conçus pareillement que les nôtres.
Ce qui me fait peur pour l'acoustique c'est aussi le carrelage et toutes ces baies vitrées, tu pourrais mettre des bibliothèques... mais ce ne serait pas très heureux ... nan, je plaisante, et ta pièce est superbe :wink:
"Vivi felice" Domenico Scarlatti,
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