Cette fin de semaine, j'avais un petit projet de fou, mais je suis bien contente de l'avoir fait.
J'ai eu un congé forcé de mon prof de piano depuis 3 semaines (il était en voyage; on reprend samedi prochain). En même temps, un projet qui mijotait dans ma tête depuis quelques temps est revenu à mon esprit et j'ai eu envie de faire un pas de plus dans cette direction : passer des examens officiels quelque part. Le but : simplement d'avoir une motivation de monter des pièces à fond, de me forcer à bosser un peu la technique (oui, au début, je faisais assidûment mes gammes et arpèges, car je pouvais les jouer à une certaine vitesse, contrairement à mes pièces, et cela amenait une certaine satisfaction, mais depuis 3-4 mois, je les néglige davantage, surtout que je n'ai jamais le temps dans mes cours de les jouer à mon prof), et d'avoir le plaisir de présenter le résultat à un jugement externe, à des oreilles qui n'ont pas l'habitude de m'entendre, à un public exigeant, et de vivre le petit stress qui vient avec la performance publique où tu n'as qu'une seule chance! (contrairement à la caméra)
J'ai regardé rapidement et je n'ai rien trouvé de possible dans ma ville, hors école de musique. J'avais déjà entendu parler, par un ami violoniste, des examens du Royal Conservatory of music, le conservatoire de musique de Toronto, qui font passer des examens un peu partout au Canada. Au Québec, mes seules options sont à Montréal, mais 2h30 de route, c'est tout à fait faisable, surtout une fois par année.
J'ai donc épluché les syllabus (syllabi?) en ligne pour les pièces de répertoire et les «technical requirements» pour me dire que je pourrais probablement prétendre à un examen de niveau 6, mais en me questionnant sur la validité de ce jugement (la valse en la mineur, opus posthume, de Chopin, est considérée comme une pièce de niveau 6; ma sonate de Mozart, niveau 8; l'invention de Bach que je commence à apprendre, niveau 7). Être capable de jouer une pièce d'un niveau X ne signifiant pas nécessairement que je le joue assez bien selon leurs critères.
J'ai donc voulu aller valider le tout avec une prof qui connait bien les examens de ce conservatoire. J'ai donc fait un petit voyage à Montréal pour me payer un cours de 2 heures (les déplacements, le cours, plus les impondérables restaurants du fait de ne pas être chez soi... mais c'était une dépense qui en valait la peine
).
Résultat : j'ai eu plusieurs conseils plus poussés que ce que mon prof peut m'amener avec son bagage de jeune prof / étudiant finissant. Et elle m'a confirmé que j'étais pleinement capable de prétendre à cet examen de niveau 6. Elle me disait même que niveau répertoire, je pourrais probablement prétendre à un niveau plus élevé, mais que c'était une bonne idée de commencer par le niveau 6, d'une part pour me familiariser avec le processus, mais aussi pour mettre à niveau avec toutes les autres exigences que je maîtrise moins (technique : arpèges 3 sons, arpèges 4 sons, accords plaqués et «brisés» 3 sons et 4 sons (7e de dominante et 7e diminuée [accord de 4 sons du 7e degré en mineur harmonique]; pour les accords 4 sons et arpèges 4 sons), gammes mineures harmoniques/mélodiques, majeures et chromatiques; lecture à vue d'une pièce équivalente à un niveau 3, en incluant nuances, phrasés, temps forts, etc; reconnaissance auditive : intervalles seconde mineure/majeure, tierce mineure/majeure, quarte juste, quinte juste, sixte mineure/majeure, octave; accords en position fondamentale : mineur, majeur, 7e de dominante et 7e diminuée; progressions d'accords I-IV-I, I-V-I, i-iv-i, i-V-i; et reproduire, rythmiquement et mélodiquement, un air jusqu'à 9 notes, joués 3 fois).
Donc je ne suis pas à côté de la plaque. Je vais donc probablement regarder ça avec mon prof.
Je pensais me lancer là-dedans pour août prochain, auquel cas, j'ai quand même bien du pain sur la planche (je devrai apprendre 2 études en plus des 3 pièces de répertoire demandées. J'espère pouvoir faire accepter les 3 pièces mentionnées : valse en la mineur de Chopin, invention no 8 de Bach et sonate K545 1er mouvement de Mozart; car cela me demanderait moins de travail que d'apprendre une nouvelle pièce de niveau 6, pour le répertoire classique. Normalement, ils acceptent les substitutions un niveau au-dessus. Pour 2 niveaux au-dessus, je devrais faire une demande d'approbation au préalable).
Bref, je suis plutôt contente de ce projet et ça me motive bien.
Reste à voir ce que mon prof en pensera (car j'ai bien envie de continuer à travailler The Entertainer et mon Rachmaninoff...). Peut-être pourra-t-il me proposer des options plus locales aussi?
Et même si je ne vais pas de l'avant avec l'examen, me faire dire par quelqu'un qui ne me connait pas du tout que j'ai une belle musicalité (je sais, d'autres me l'ont déjà dit ici
), que je comprends la musique, et que j'ai bien un niveau d'une personne qui a 6 ans de piano dans les pattes (mais qui a commencé sans connaissances en musique, entendons-nous!), c'est toujours agréable à entendre. Ça me donne encore plus confiance en mes capacités.
Bref, que du positif.
Maintenant hop! On reprend le travail demain!
). Bravo. 
