Gastiflex a écrit :Bon retour à toi ! Pour pas pourrir le post de Rubato : est ce que quelqu'un aurait la partoche des transcriptions des lieder de Schubert par Liszt ?
Et pourrir le mien, ce n'est pas grave ?
Pour les transcriptions, il y en a plein qui trainent sur le net, mais séparément. J'en ai plusieurs.
Je voulais acheter le volume, mais il coûtait assez cher.
Gastiflex a écrit :Bon retour à toi !
Pour pas pourrir le post de Rubato : est ce que quelqu'un aurait la partoche des transcriptions des lieder de Schubert par Liszt ?
La partoche ? Ca dépend ce que tu cherches, il y en a des dizaines !
Je n'ai pas de recueil mais si tu me donnes les titres qui t'intéressent je peux peut-être t'aider.
Ton post traite directement des lieder Louna, donc ce n'est pas vraiment un pourrissage. Alors que le post de Rubato est entièrement dédié à sa gloire et à ses 1000 messages
C'était quelle édition Louna le recueil trop cher ?
Sinon si on peut passer commande, je cherche Der Muller und der Bach (Le meunier et le ruisseau), et Auf dem Wasser zu singen (Pour chanter sur les eaux, op 72). Ces deux lieder sont sur le CD Arpeggione de Gastinel, en version piano et violoncelle (super miam !).
Oui c'est ça. Il faudra que je l'écoute avec la transcription sous les yeux, parce que pour le coup, j'ai l'impression qu'il a bien fait son Liszt par rapport à la partition d'origine. T'es passée par où pour le trouver ? Parce que je l'ai vu ni à Liszt ni à Schubert.
(Sinon, j'ai un MP qui t'est destiné qui est toujours en boite d'envoi...)
Gastiflex a écrit :Oui c'est ça. Il faudra que je l'écoute avec la transcription sous les yeux, parce que pour le coup, j'ai l'impression qu'il a bien fait son Liszt par rapport à la partition d'origine. T'es passée par où pour le trouver ? Parce que je l'ai vu ni à Liszt ni à Schubert.
(Sinon, j'ai un MP qui t'est destiné qui est toujours en boite d'envoi...)
Exact. C'est parce que quand j'ai fait Ctrl+F, j'ai pas mis le tréma sur le u de Müller. C'est bon, je l'ai reçu en fait ton MP. Sauf que pour une raison obscure, j'ai pas eu le mail d'avertissement.
Bon, je viens de regarder les deux qui m'intéressaient, la partoche de Liszt sous les yeux, et le CD de Gastinel dans les oreilles. Y a pas à dire, c'est bien du Liszt et je ne pense pas qu'on puisse le jouer comme du Schubert. Il enrichit vraiment la version originale. Des mauvaises langues n'hésiteront pas à dire qu'il la surcharge.
Et il peut pas s'empêcher de faire son Liszt : penser que tu bouffes des dixièmes au petit déj, et à la fin du lied, alors que le chant est fini, je te colle une page et demi de solo de virtuosité.
Je tiens ma promesse ici, pour ne pas détourner le sujet sur les pianistes.
André Quesne a écrit :
louna a écrit :
Ah oui, en effet... Jacques Drillon en parle dans son essai. Je ne m'en souvenais plus. J'indiquerai ce qu'il écrit si ça peut interesser.
Oui Louna, ça m'intéresse.
Jacques Drillon, dans Liszt transcripteur écrit ceci :
Liszt était un pragmatique, comme tous les transcripteurs. A la difficulté présentée par chaque lied, il apporte une solution différente. Et scrupuleux : il inscrit toujours les paroles des lieder sous la ligne de chant, fût-elle égarée dans un dédale d'arpèges. Cette pratique l'oblige, on le comprend aisément, à respecter le nombre de couplets, dans les lieder strophiques, et, par conséquent, à rechercher, d'une manière ou d'une autre, la variété. La partie vocale originale est rarement variée : elle ne fait que respecter les légères différences et métrique qui peuvent intervenir ici ou là. Liszt se contentera donc de varier l'accompagnement. C'est ainsi que cet AVE MARIA présente un arpègement de plus en plus chargé, exploitant les régions extrèmes du clavier (qu'eût fait Liszt sans les sept octaves du nouveau piano ?) Il va sans dire que la densité croissantede l'arpégement ne saurait entrainer de crescendo. Si bien que la difficulté va doublement croissant : les 2 mains sont de plus en plus mobiles, et le sempre pianissimo e staccato plus difficile à réaliser. Quant au chant, il doit continuer de sonner, d'être phrasé... Rares sont les pianistes capables d'en venir à bout. Là encore, ils sont Russes. (Note de Louna : Tiens, il ne parle pas des asiatiques ?)
Dans ces lieder, la difficulté n'est pas seulement digitale. Elle est aussi intellectuelle. Le chant, situé dans la partie médiane (c'est là que les mains se rejoignent et que le transcripteur peut espérer, comme nous l'avons vu, voler un doigt, un pouce, pour lui attribuer le chant), passe constamment d'une main à l'autre, et contraint le pianiste à une gymnastique mentale assez éprouvante, et dont sont incapables, plus simplement, la grande majorité des interprète actuels. Le chant doit ressortir ; l'intensité, la force d'appui, le legato varient donc à chaque position. Dans le cas de lieder brillants, ou de lieder strophiques à difficulté croissante, le problème devient vite aigu. Il est compréhensible qu'il décourage souvent. Liszt n'était pas seulement un formidable technicien. Il était aussi prodigieusement doué intellectuellement (intelligence et imagination).
Mamie radotte, mais elle a déjà conseillé je ne sais combien de fois la lecture de cet ouvrage. Jacques Drillon, Liszt transcripteur, suivi de Schubert et l'infini. Ed Actes Sud.
Pour ceux qui travaillent les lieder de Schubert transcrits par Liszt (André ? Rubato ? )cet ouvrage est à mon avis INDISPENSABLE.
Si vous voulez, André et Rubato, mon bouquin est à votre disposition, je peux vous l'envoyer par la poste. (la copie est illégale, mais le prêt est autorisé je crois ).
À travers la nuit s'élève tout bas
Vers toi la supplique de mes chants;
Ô ma mie, descends donc me rejoindre
Dans la paix du bosquet!
En un murmure bruissent les frêles cimes
Sous la clarté de la lune;
Ne crains point, mon aimée,
Que de traîtres yeux nous épient.
Entends-tu les rossignols?
Hélas! voici qu'ils t'implorent,
Qu'ils t'adressent en mon nom
La douce plainte de leur mélodie.
Ils savent ce qu'est l'ardeur,
Connaissent le mal d'amour,
Et de leur timbre argentin
Touchent chaque tendre coeur.
Que ton coeur s'émeuve de même,
Ô ma mie, écoute-moi!
Je t'attends avec fièvre!
Viens, comble-moi!
________________
Et le texte original :
Leise flehen meine Lieder
Durch die Nacht zu dir;
In den stillen Hain hernieder,
Liebchen, komm zu mir!
Flüsternd schlanke Wipfel rauschen
In des Mondes Licht;
Des Verräters feindlich Lauschen
Fürchte, Holde, nicht.
Hörst die Nachtigallen schlagen?
Ach! sie flehen dich,
Mit der Töne süßen Klagen
Flehen sie für mich.
Sie verstehn des Busens Sehnen,
Kennen Liebesschmerz,
Rühren mit den Silbertönen
Jedes weiche Herz.
Laß auch dir die Brust bewegen,
Liebchen, höre mich!
Bebend harr' ich dir entgegen!
Komm, beglücke mich!
___________________________
Même si en ce qui concerne la transcription de Liszt il ne s'agit "que" d'une pièce pour piano... Schubert n'est pas loin. Liszt, malgré ses effets pianistiques souhaitait tout de même rester fidèle à l'original.
Pour ça, je pense que la traduction peut aider à mieux cerner l'oeuvre, et donc l'interpréter.
Je ne suis pas germaniste, mais si j'allais plus loin, je dirais aussi que la poésie est musique. En ce sens, les couleurs du texte, des syllabes... les chanteurs jouent là dessus aussi. Pourquoi le pianiste n'userait pas de son imagination pour se rappeler les sonorités de ces syllabes ?
louna a écrit :André, voici la traduction entière du lied.
À travers la nuit s'élève tout bas
Vers toi la supplique de mes chants;
Ô ma mie, descends donc me rejoindre
Dans la paix du bosquet!
En un murmure bruissent les frêles cimes
Sous la clarté de la lune;
Ne crains point, mon aimée,
Que de traîtres yeux nous épient.
Entends-tu les rossignols?
Hélas! voici qu'ils t'implorent,
Qu'ils t'adressent en mon nom
La douce plainte de leur mélodie.
Ils savent ce qu'est l'ardeur,
Connaissent le mal d'amour,
Et de leur timbre argentin
Touchent chaque tendre coeur.
Que ton coeur s'émeuve de même,
Ô ma mie, écoute-moi!
Je t'attends avec fièvre!
Viens, comble-moi!
________________
Et le texte original :
Leise flehen meine Lieder
Durch die Nacht zu dir;
In den stillen Hain hernieder,
Liebchen, komm zu mir!
Flüsternd schlanke Wipfel rauschen
In des Mondes Licht;
Des Verräters feindlich Lauschen
Fürchte, Holde, nicht.
Hörst die Nachtigallen schlagen?
Ach! sie flehen dich,
Mit der Töne süßen Klagen
Flehen sie für mich.
Sie verstehn des Busens Sehnen,
Kennen Liebesschmerz,
Rühren mit den Silbertönen
Jedes weiche Herz.
Laß auch dir die Brust bewegen,
Liebchen, höre mich!
Bebend harr' ich dir entgegen!
Komm, beglücke mich!
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Même si en ce qui concerne la transcription de Liszt il ne s'agit "que" d'une pièce pour piano... Schubert n'est pas loin. Liszt, malgré ses effets pianistiques souhaitait tout de même rester fidèle à l'original.
Pour ça, je pense que la traduction peut aider à mieux cerner l'oeuvre, et donc l'interpréter.
Je ne suis pas germaniste, mais si j'allais plus loin, je dirais aussi que la poésie est musique. En ce sens, les couleurs du texte, des syllabes... les chanteurs jouent là dessus aussi. Pourquoi le pianiste n'userait pas de son imagination pour se rappeler les sonorités de ces syllabes ?
Merci encore Louna, c'est très beau tout ça...et tellement romantique...Je suis bien d'accord avec toi. La transcription de Liszt est avant tout une pièce pour piano. Sans aucun doute Schubert est bien là et je dirais même qu'il précède Liszt; ce dernier, en excellent pianiste compositeur qu'il était, a su ornementer la mélodie pour suppléer aux paroles manquantes.