Je ne résiste pas à mettre ici, avec leur accord, un moment de notre réunion. Une totale improvisation : Bernard-Victor au piano et Caralire à la voix. Merveilleux. Un grand moment.
Vous verrez, il s'agissait d'improviser ici, à partir d'un mot, et d'un style de musique.
Des moments où l'on est si bien qu'en fait, on ose tout. Et c'est superbe.
Dommage que cela n'ait pas été filmé : vous auriez vu Caralire, des tonnes de sourires dans les yeux, une présence incroyable charisme d'enfer et la voix qui emporte.
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Bernard Victor fait cela couramment en spectacle (avec des chanteurs) : le public doit choisir un mot, et un style de musique et c'est parti...
J'ai beaucoup aimé cette réunion. Rien n'était imposé, et tout s'est fait naturellement.
Je rajoute aussi ici un petit bout de l'improvisation que je vous ai jouée
J'ai réécouté les 4 mains improvisés : il y avait de bien belles choses.Ce qui me frappe, c'est peut-être dû la convivialité qui avait ici quelque chose de spécial, à la joie qu'on avait à être tous là, une ambiance particulière : il n'y avait aucun trac chez quiconque. Juste s'asseoir et jouer. Alors que je sais que ce n'était pas évident de se jeter à l'eau comme cela.
Et si vous viennent des questions concernant ce que j'ai pu expliquer sur l'approche des standards jazz et l'improvisation, n'hésitez-pas... En tous cas, j'espère que cela aura pu vous mettre le pied à l'étrier et vous montrer vraiment des choses nouvelles, des pistes à creuser.
Reunion PM - banlieue 95 - SAMEDI 03 JUIN
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Re: Reunion PM - banlieue 95 - SAMEDI 03 JUIN
C'est effectivement un GRAND moment qui restera dans nos mémoires que ce "canard à l'opéra" improvisé par Caralire et Victor Bernard au pied-levé !
Caralire nous a époustouflé avec un accompagnement parfait de Victor (on sent le métier) et qui donne envie d'aller te voir en live ....
Caralire nous a époustouflé avec un accompagnement parfait de Victor (on sent le métier) et qui donne envie d'aller te voir en live ....
- Armag
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Re: Reunion PM - banlieue 95 - SAMEDI 03 JUIN
Merci pour ce joli moment.
Re: Reunion PM - banlieue 95 - SAMEDI 03 JUIN
Merci à tous les quatre
Les adjectifs sont un peu trop dithyrambiques pour que je m'y reconnaisse, mais je me suis bien amusée. C'est vrai que Victor assure au piano, c'est très porteur et agréable !
Les adjectifs sont un peu trop dithyrambiques pour que je m'y reconnaisse, mais je me suis bien amusée. C'est vrai que Victor assure au piano, c'est très porteur et agréable !
- Christof
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Re: Reunion PM - banlieue 95 - SAMEDI 03 JUIN
C'est drôle, j'écoutais tout à l'heure l'émission "La récréation" sur France Inter, avec le violoniste Didier Lockwood
https://www.franceinter.fr/emissions/la ... -juin-2017
Et à un moment, après avoir joué en direct [avec d'autres musiciens : Auxane Cartigny au piano, Mathieu Scala à la contrebasse et Léo Danné ? à la batterie] le thème "Impression" de John Coltrane (écouter à partir de 38'47)
nb : c'est un thème super dur à jouer... si vous voulez, je pourrai vous envoyer la grille), le journaliste lui pose cette question :
A quoi pensiez-vous pendant que vous improvisiez sur le thème ?
Réponse : En fait, si vous pensez quand vous improvisez, vous êtes mort. C’est autre chose qui parle, c’est une mémoire digitale , c’est une mémoire du corps, mais il ne faut surtout pas essayer d’intervenir. En fait, quand je joue comme ça avec le batteur, on fait des choses rythmiques très complexes. Si on commence à essayer de contrôler et de vouloir diriger la chose, notre cerveau n’est pas assez compétent, on ne l’a pas assez travaillé....
Puis le journaliste de dire "Je vous ai posé la question « à quoi pensiez-vous ? » parce que lorsqu’on improvise, on est capable d’aller en scène et de dire au public : "donnez-moi un thème, vous voulez partir où"? Alors un gars peut vous répondre «Venise», et alors vous allez lui demander « oui, mais Venise sous quel ciel ?, sous quelle lumière ? » Il vous répond et alors lui demandez… « Et quel parfum, là, vous vient à l’esprit ? » Et à partir de ses réponses, vous êtes capable de lancer quelque chose. Donc des idées, des pensées, peuvent faire naître de la musique chez vous Didier Lokwood. Je vous ai vu faire cela dans des concerts….
Alors forcément, j'ai aussitôt pensé à Caralire et Bernard-Victor....
Et voici la réponse de Didier Lockwood au journaliste : "oui bien sûr. En fait, si on me donne un décor, je vais pouvoir l'installer et, au-dessus, je vais pouvoir évoluer. La musique est un langage et pour moi, que ce soit jazz ou musique classique … ce que je veux dire, c’est qu’un improvisateur c’est un compositeur sans gomme. On n’a pas le temps de gommer et de revenir. Il faut absolument se servir de l’erreur, des maladresses, pour en faire des actes musicaux sublimés. L’erreur n’existe pas si on sait toujours quoi en faire, et si justement cette erreur nous permet, en la réparant, de proposer quelque chose d’encore plus incroyable. Je suis donc pour le culte de l’erreur.
C’est totalement l’opposé par rapport à la musique classique, surtout à l’interprète à qui on demande d’être dans la perfection. Pour nous, la perfection dans le jazz, c’est l’entropie"
Et là, tu vois Caralire, n'en doute pas : dans le canard à l'Opéra, entre vous-deux, Bernard-Victor et toi, il y avait une sublime entropie ! La plus belle des manière d'illustrer cette journée qui portait pour thème "L'improvisation"...
https://www.franceinter.fr/emissions/la ... -juin-2017
Et à un moment, après avoir joué en direct [avec d'autres musiciens : Auxane Cartigny au piano, Mathieu Scala à la contrebasse et Léo Danné ? à la batterie] le thème "Impression" de John Coltrane (écouter à partir de 38'47)
nb : c'est un thème super dur à jouer... si vous voulez, je pourrai vous envoyer la grille), le journaliste lui pose cette question :
A quoi pensiez-vous pendant que vous improvisiez sur le thème ?
Réponse : En fait, si vous pensez quand vous improvisez, vous êtes mort. C’est autre chose qui parle, c’est une mémoire digitale , c’est une mémoire du corps, mais il ne faut surtout pas essayer d’intervenir. En fait, quand je joue comme ça avec le batteur, on fait des choses rythmiques très complexes. Si on commence à essayer de contrôler et de vouloir diriger la chose, notre cerveau n’est pas assez compétent, on ne l’a pas assez travaillé....
Puis le journaliste de dire "Je vous ai posé la question « à quoi pensiez-vous ? » parce que lorsqu’on improvise, on est capable d’aller en scène et de dire au public : "donnez-moi un thème, vous voulez partir où"? Alors un gars peut vous répondre «Venise», et alors vous allez lui demander « oui, mais Venise sous quel ciel ?, sous quelle lumière ? » Il vous répond et alors lui demandez… « Et quel parfum, là, vous vient à l’esprit ? » Et à partir de ses réponses, vous êtes capable de lancer quelque chose. Donc des idées, des pensées, peuvent faire naître de la musique chez vous Didier Lokwood. Je vous ai vu faire cela dans des concerts….
Alors forcément, j'ai aussitôt pensé à Caralire et Bernard-Victor....
Et voici la réponse de Didier Lockwood au journaliste : "oui bien sûr. En fait, si on me donne un décor, je vais pouvoir l'installer et, au-dessus, je vais pouvoir évoluer. La musique est un langage et pour moi, que ce soit jazz ou musique classique … ce que je veux dire, c’est qu’un improvisateur c’est un compositeur sans gomme. On n’a pas le temps de gommer et de revenir. Il faut absolument se servir de l’erreur, des maladresses, pour en faire des actes musicaux sublimés. L’erreur n’existe pas si on sait toujours quoi en faire, et si justement cette erreur nous permet, en la réparant, de proposer quelque chose d’encore plus incroyable. Je suis donc pour le culte de l’erreur.
C’est totalement l’opposé par rapport à la musique classique, surtout à l’interprète à qui on demande d’être dans la perfection. Pour nous, la perfection dans le jazz, c’est l’entropie"
Et là, tu vois Caralire, n'en doute pas : dans le canard à l'Opéra, entre vous-deux, Bernard-Victor et toi, il y avait une sublime entropie ! La plus belle des manière d'illustrer cette journée qui portait pour thème "L'improvisation"...