Jamais restauré mais peu joué et très bien entretenu, le toucher m'a cependant bien dérouté durant les premières minutes de répétition, mais c'était un instrument à couper le souffle!
Le dit instrument se trouvait dans le grand salon d'une maison de famille (moi j'appellerai même ça un château

Ce fut une expérience excitante et bouleversante!

Jouer un piano aussi merveilleux encore dans son cadre d'époque, un après midi de juin, c'est tellement inspirant!
J'ai eu l'impression que Debussy allait venir s'asseoir dans le fauteuil à côté, et que j'allais le tutoyer en l'appelant "mon cher Claude", mais trêve de familiarités!

Ce qui m'a frappé sur ce piano, c'est sa longueur interminable (pas loin de 2m80/3m je pense), ses cordes parallèles, et la façon dont Erard avait réparti les cordes; on passait très tôt aux cordes triples dans le grave, mais l'effet était saisissant.
Dans la 2° Ballade de Chopin, j'ai compris mon bonheur; aucun effort pour les traits de main gauche, l'équilibre était idéal!
Et pour la musique française, j'ai juré d'enregistrer un disque sur ce piano un jour!

Et depuis je me pose la question de savoir si un facteur de génie aura un jour à nouveau le courage de fabriquer des pianos à cordes parallèles, et dans la recherche d'un vrai beau son équilibré dans tous les registres, avec un vrai médium!

C'est beau de rêver, non?
