claviers lourds ou légers

[Presto]

ce fil ne fait pas écho à celui d'Okay sur les pianistes.
Mais parfois j'ai l'impression que l'histoire se répète..., les choses ont fait que j'ai toujours travaillé sur des pianos "lourds", et ça continue car j'ai trouvé un C3 qui est un des pianos les plus "lourds" que j'ai connus ( il est très étonnant pour un Yam qui par ailleurs sonne très bien et sur lequel je suis très heureux de pouvoir travailler), et chez le prof c'était / c'est "léger", j'ai toujours trouvé ces claviers implacables, la moindre faiblesse en régularité saute aux oreilles, les nuances sont plus difficiles à contrôler, je ressens vraiment l'effet loupe...
Qu'en pensez-vous ? Défaut de perception ? de technique ? mauvais rapport à l'instrument ?
Certainement que je suis confus, d'où le fil

[André Quesne]

Le mieux c'est un clavier ni trop lourd ni trop léger. Le top d'après ce que j'ai lu, c'est un poids de 50 g qui enfonce la touche jusqu'à son échappement et ce poids doit être placé à 1 cm du bord de la touche. Voilà quelque chose de très précis me direz-vous. Mais ce poids doit forcément un peu varier selon les marques et aussi des graves aux aigus même si les constructeurs font au mieux...

j'ai trouvé un C3 qui est un des pianos les plus "lourds" que j'ai connus ( il est très étonnant pour un Yam qui par ailleurs sonne très bien et sur lequel je suis très heureux de pouvoir travailler)

Tu n'as pas connu le KawaÏ KG2C que je possédais avant mon Yam. Là tu aurais pu parler de clavier lourd. Il fallait 70 g pour enfoncer une touche jusqu'à l'échappement...

[Okay]

Le C3 est normalement un piano clairement léger, au cas contraire il est certainement mal réglé...

D'autre part, un clavier plus lourd se contrôle plus facilement, notamment dans le pianissimo et la lenteur, car il offre une meilleure prise en main. C'est comme glisser sur une surface qui adhère bien (type Kawai). Un clavier hyper léger, c'est plus comme la patinoire que la poudreuse, le moindre geste de travers et on dévie de notre trajectoire (type Bösendorfer).
Un piano est toujours un compromis à trouver entre la facilité de contrôler le son (lourd), et la vélocité offerte par la mécanique (légèreté).
Exceptionnellement on rencontre des pianos légers ET très contrôlables, dans ce cas il faut choyer le technicien...

[Presto]

Merci OKay, "la prise en main", c'est exactement ce que je ressens et donc avoir plus de mal sur clavier léger serait normal au début Si tu as des pistes pour s'y adapter, en dehors de celle travailler sur un léger, ce qui n'est pas possible pour moi, je prends !

c'est un poids de 50 g qui enfonce la touche jusqu'à son échappement et ce poids doit être placé à 1 cm du bord de la touche

Merci André, pour en avoir le cœur net j'ai fait 2 mesures rapides sur mon numérique et le Schimmel droit et je suis au moins heureux de constater qu'il ne s'agit pas d'une vue de l'esprit...
Quand tu dis jusqu'à son échappement, tu veux dire qu'il faut juste l'atteindre ou mettre des pièces jusqu'à atteindre le fond de la touche ?

[Okay]

Sur le clavier léger, il ne faut paradoxalement pas avoir des gestes trop précautionneux. Il faut garder la main ferme et le poignet souple, ne surtout pas jouer "délicat". Il faut éviter tout ce qui nous fait marcher sur des œufs, mais être précis et décidé dans l'approche du clavier.

[Presto]

Merci, je me retrouve très bien dans le profil que l'envers de tes recommandations dessine, je comprends maintenant pourquoi !

[André Quesne]

Presto a écrit:
Merci André, pour en avoir le cœur net j'ai fait 2 mesures rapides sur mon numérique et le Schimmel droit et je suis au moins heureux de constater qu'il ne s'agit pas d'une vue de l'esprit...
Quand tu dis jusqu'à son échappement, tu veux dire qu'il faut juste l'atteindre ou mettre des pièces jusqu'à atteindre le fond de la touche ?

Sur un numérique et sur un droit, tu ne peux ressentir l'échappement en appuyant sur une touche. Sur un queue, en appuyant très doucement sur une touche, il arrive un moment que l'on sent une petite résistance avant que la touche ne soit complètement enfoncée. Le poids se mesure jusqu'à cette résistance. Dans ce post, il est bien question d'un C3 non ?
Alors je te prie de faire l'essai sur ce C3 et tu ressentiras l'échappement...

[Presto]

oui, les numériques, du moins le mien, un Roland FP80, ont cette résistance à "l'échappement", l'échappement ne sert à rien, c'est fou ce que ces claviers peuvent être réactifs ! à sa limite je suis à 50gr, et au fond de la touche à 80, et quand je mets les pièces du 80 grammes sur le droit je vois que la touche ne s'enfonce qu'à moitié, 1/3 (je l'ai un peu choisi pour son clavier à l'époque ).
Le C3 je le mesurerai mercredi, je peux travailler dessus dans une pièce isolée sans voisins, mais ce n'est pas le mien et je suis très curieux de savoir ce qu'il en sera, peut-être mes perceptions sont-elles faussées par l'acoustique très amortie de la pièce ou peut-être est-il réellement étrangement lourd pour un C3 (il a une trentaine d'années paraît-il mais sonne bien !), je crois néanmoins que la 2nde hypothèse sera vérifiée mais quelque soit le résultat, ce sera instructif pour moi

[André Quesne]

oui, les numériques, du moins le mien, un Roland FP80, ont cette résistance à "l'échappement", l'échappement ne sert à rien

Ils ont probablement voulu reproduire une certaine sensation au toucher mais ça s'arrête là. Il est évident qu'en fond de touche le poids augmente, Il s'agit plutôt d'une certaine résistance.

quand je mets les pièces du 80 grammes sur le droit je vois que la touche ne s'enfonce qu'à moitié, 1/3 (je l'ai un peu choisi pour son clavier à l'époque ).

80 grammes c'est beaucoup, tu dois avoir un clavier lourd ?

Le C3 je le mesurerai mercredi, je peux travailler dessus dans une pièce isolée sans voisins, mais ce n'est pas le mien et je suis très curieux de savoir ce qu'il en sera, peut-être mes perceptions sont-elles faussées par l'acoustique très amortie de la pièce ou peut-être est-il réellement étrangement lourd pour un C3 (il a une trentaine d'années paraît-il mais sonne bien !), je crois néanmoins que la 2nde hypothèse sera vérifiée mais quelque soit le résultat, ce sera instructif pour moi

Ça serait intéressant, prends des petits poids en laiton (pas des petits pois en boîte hein ) et tu pèses jusqu'à l'échappement. Certains pianos peuvent varier de 50 à 80 g.
En ce qui concerne les sensations que l'on peut rencontrer et même se donner pour un queue, il suffit de jouer piano fermé ou ouvert. Fermé, le poids du clavier paraît plus lourd. Ouvert il paraît plus léger... (il faut appuyer plus fort piano fermé pour espérer avoir le même volume sonore, d'où cette sensation... )

[Jacques Béziat]

Il peut en effet y avoir une part de subjectivité quant au « poids » du clavier, que seule une vraie mesure peut dissiper.
J'ai eu un C3 dans les années 70, d'après mes souvenirs le clavier était ferme mais sans excès.

Évidemment, d'une époque à l'autre, d'une série à l'autre, il peut y avoir eu des différences...