23 résultats trouvés : PASSION

Requête recherchée : +PASSION

par pianojar
mar. 14 avr., 2020 14:51
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Re: Vos derniers concerts...

pianojar a écrit : lun. 25 juin, 2018 18:17
pianojar a écrit : mar. 03 avr., 2018 12:53 La Trinité selon Brad Mehldau

Johann Sebastian Bach
Le Clavier bien tempéré (Livre I) : Prélude n°3 en do dièse majeur, BWV 848
Brad Mehldau
Three Pieces After Bach / After Bach 1 : Rondo
Johann Sebastian Bach
Le Clavier bien tempéré (Livre II) : Prélude n°1 en do majeur, BWV 870
Improvisation 1
Le Clavier bien tempéré (Livre II) : Fugue n°16 en sol mineur, BWV 885
Brad Mehldau
Three Pieces After Bach / After Bach 2 : Ostinato
Entracte
Johann Sebastian Bach
Le Clavier bien tempéré (Livre I) : Prélude n°6 en ré mineur, BWV 851
Brad Mehldau
Three Pieces After Bach / After Bach 3 : Toccata
Johann Sebastian Bach
Le Clavier bien tempéré (Livre I) : Prélude n°7 en mi bémol majeur, BWV 852
Improvisation 2
Le Clavier bien tempéré (Livre I) : Prélude et Fugue n°20 en la mineur, BWV 865
Improvisation 3

L'artiste a endossé trois costumes différents pour son récital de la philharmonie même s'il a rapidement tombé la veste !
- Interprète dans ces divers préludes et fugues de Bach dont il livre des versions très convaincantes : technique sans failles et belle musicalité.
- Compositeur dans ces 3 pièces after Bach avec notamment un ostinato qui m'a beaucoup plus, ce qui n'est pas très étonnant car il utilise l'ostinato à merveille dans ses improvisation jazz habituelles
- Improvisateur dans un cadre bien établi, le matériau de la pièce de Bach qu'il joue avant l'impro

Une salle archi-comble pour un concert assez audacieux et sans concessions qui permet de réunir public classique et jazz, chacun peut trouver son compte dans ce programme très construit mais qui nécessite une écoute attentive de la part de l'auditeur pour ne pas perdre le fil dans des pièces quelquefois assez longues

Un retour au jazz pour la trilogie d'impros finale avec Radiohead, John Coltrane et le célébrissime Misty d'Erroll Garner réharmonisé par Mr Brad

Un artiste aussi à l'aise dans le répertoire classique, que dans l'utilisation de standards ou de pop-music, qui à l'instar d'un Enrico Pieranunzi, Thomas Enhco, Keith Jarrett, Edouard Ferlet ou Lucas Debargue , pour ne citer que ceux là, sont persuadés que la musique est une et font tout pour partager leur passion et créer des passerelles entre des mondes quelquefois éloignés.
Pour ceux qui n'y étaient pas et désirent se faire une opinion personnelle
https://www.arte.tv/fr/videos/081886-00 ... -de-paris/
Le concert est maintenant disponible sur Youtube

Je vous mets le lien pour la 1ère partie, vosu trouverez la suite facilement 2 & 3
Part 4 & 5 seront rajoutées ultérieurement
After Bach (Live at Philharmonie de Paris)
par Christof
sam. 05 oct., 2019 18:10
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Sujet : Vos derniers concerts...
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Re: Vos derniers concerts...

Hier soir, superbe concert privé de Dan Tepfer ! Dan Tepfer est un jeune pianiste compositeur né en France, de parents américains. Basé à New-York, il a joué avec nombre d’excellents musiciens de jazz, citons par exemple Lee Konitz avec lequel il a fait un merveilleux disque.
Si c'est un jeune pianiste et compositeur, sa discographie frappe déjà par son ampleur et sa profondeur, allant de l’improvisation solo et des duos intimes aux albums de trio, avec des compositions originales.
En tant que compositeur, il est récipiendaire de la bourse Charles Ives de l'Académie américaine des arts et des lettres pour des œuvres telles que Concerto pour piano et vents, créée au château de Prague (qu’il a interprété au piano) et Solo Blues pour violon et piano, créé à Carnegie Hall.

Il a obtenu de nombreux prix, par exemple le premier prix et le prix du public du concours de piano solo du Montreux Jazz Festival, le premier prix du concours du festival de la côte Est et la bourse Cole Porter de l’American Pianists Association.

Réunissant ses études de premier cycle en astrophysique et sa passion pour la musique, son projet actuel multimédia révolutionnaire, "Natural Machines" », intègre aujourd’hui des algorithmes pilotés par ordinateur dans son processus d'improvisation.

Le concert : "Solo Inventions/Réinventions"

dan1.jpg
dan1.jpg (34.24 Kio) Vu 1605 fois
Pas de machine ce vendredi soir : juste le pianiste et son piano. l
Comme Dan Tepfer nous l’a expliqué avant de jouer, il adore les Inventions de Bach. Elles font partie des morceaux les plus connus et que les gens aiment le plus car ils sont simples en apparence, et les enfants les jouent quand ils apprennent le piano. Mais en fait, ce sont des morceaux très difficiles parce que dans toute la musique pour piano, c’est sans doute la musique qui est la plus exposée. « Il n’y a en effet aucun endroit pour un pianiste où se cacher dans cette musique, encore plus peut-être que dans tout le reste de la musique de Bach ». C’est donc beaucoup dire.

Peut être le savez-vous (je l’avais mentionné à une époque sur le fil "improvisation" dans le Forum), Dan Tepfer a sorti l'album "Goldberg variations/variations " en 2011, jouant l’aria, puis les variations, et mprovisant aussi sur chacune d'entre elles.
« Ce disque m’a fait prendre un tournant dans ma vie artistique et musicale parce que cela m’a forcé à me replonger dans les bases vraiment de la musique que j’aime et en particulier j’ai repris les cours d’harmonie et de contrepoint pour essayer de beaucoup mieux comprendre ce que faisait Bach dans son travail. Et cela a complètement changé ma manière de voir ce compositeur. J’ai commencé à comprendre, du moins à un premier niveau. Mais j'ai vite réalisé que si je comprenais et était capable d’analyser ce qu’il faisait, de composer aussi des choses dans ce style ou de composer des suites harmoniques qui avaient un sens dans le système tonal de Bach, je ne pouvais pas l’improviser avant d'avoir fait ce disque.
Donc cela fait maintenant cinq ou six ans que je travaille dur. Non pas sur l’idée d’improviser sur le style de Bach, cela ne m’intéresse pas tellement de rentrer en concurrence avec lui (de toute façon c’est une bataille pour moi perdue d’avance), mais sur celle de pouvoir improviser de manière libre, sans idées préconçues au préalable, dans le système tonal qu’utilise Bach. Et non seulement Bach, mais beaucoup d’autres compositeurs de musique classique en particulier, mais aussi de jazz. Je dirais que la totalité des standards de jazz que l’on joue utilise aussi le système d’harmonie tonale, quasiment identique à celui utilisé par Bach. Des petites différence ici et là mais quasiment identique.
Donc j’ai travaillé dur pendant ces cinq-six dernières années sur l’idée de pouvoir improviser des structures harmoniques qui se tiennent, qui aient un sens. Et en même temps je me suis replongé dans les Inventions, musique qui me transporte toujours, même quand je suis triste. »


Et Dan de nous expliquer alors ce qu’il a soudain réalisé :
« Les Inventions sont en fait un exemple parfait de l’approche harmonique de Bach dans sa musique. Si on regarde les Variations Goldberg, c’est un exemple un peu moins évident parce qu’il utilise la même structure harmonique dans chaque variation. C'est-à-dire qu’il joue le thème au début, ensuite chaque variation prend cette même trame harmonique et invente de nouvelles idées par-dessus cette trame. C'est-à-dire que dans les variations Goldberg, le voyage harmonique ne fait pas vraiment partie de l’histoire de chaque variation. Cette histoire on la connaît d’avance, le voyage harmonique et connu d’avance. L’histoire dans les variations Goldberg, le développement qui nous tient à cœur, ce qui nous fait suivre ce qui va se passer, on pourrait dire dans un sens vraiment théâtral, ce n’est pas l’harmonie, c’est plutôt ce que fait Bach avec l’harmonie. » [On rencontre cette similitude dans le jazz : un thème qu’on expose et on va ensuite inventer de nouvelles idées sur ce thème. Sauf que l’harmonie ne fait pas partie de l’histoire. L’harmonie est le support de l’histoire].

Et dans les Inventions, c’est le contraire, et c’est aussi vrai dans la plupart des œuvres de Bach : le voyage est l’harmonie. Dans chaque invention, Bach présente une idée simple, une phrase, qui est notre personnage, qui est à la maison, chez lui, c'est-à-dire dans sa tonalité d’origine. Mais très vite quelque chose se passe : c’est le début du deuxième acte, parce que ce sont des morceaux structurés en trois actes, comme au théâtre. Au début de l’acte II, notre personnage se situe soudainement dans un autre monde, il n’est plus à la maison, il passe par des aventures (harmoniques, structurelles [phrase en miroir, ou à l’envers]). Le personnage se promène à travers différents paysages harmoniques et on le suit.
« C’est cela qui fait fonctionner les morceaux si bien : nous connaissons notre personnage et nous avons envie de savoir ce qui va lui arriver. C’est essentiel, c’est vraiment comme dans une pièce de théâtre. Notre personnage voyage dans tous ces mondes. Enfin, au début de l’acte III, il retourne chez lui, dans sa maison, sa tonalité. Mais il est un peu transformé parce que c’est le but de ces pièces de théâtre en trois actes : on commence et on finit au même endroit. Sauf que le voyage n’a pas servi à rien, on a appris des choses.

Donc en fait les Inventions sont un peu un microcosme parfait, de petits morceaux,
qui démontre cette manière de composer et, de manière évidente très forte, et c’est ce que j’ai voulu arriver à improviser. »


Cela faisait des années que Dan Tepfer souhaitait jouer les Inventions pour ensuite en improviser. Mais il ne savait pas exactement comment les structurer. Mais il y a à peine un mois, il a eu cette idée : « Je me suis dit que Bach avait composé ces Inventions pour ses enfants et ses élèves, pour leur apprendre à composer, leur apprendre à jouer et il en a écrit quinze dans quinze tonalités différentes.
Dans les préludes et fugues, il en a écrit vingt-quatre : c’est le nombre total (en fait quarante-huit, si on considère aussi le livre II). Vingt-quatre, c’est le nombre de tonalités au total : on a douze notes, on peut faire des morceaux à la base de chaque note, dans le mode majeur ou le mode mineur. Donc il y a vingt quatre possibilités.
Bach n’a écrit que quinze Inventions. Il n'en a pas écrits dans les tonalités qu’on pourrait dire « les plus difficiles » : réb majeur, réb mineur, mib mineur, fa#majeur, fa# mineur, lab majeur, lab mineur, sib mineur et si majeur. Il devait penser que cela ne servait pas forcément à grand-chose de concocter des morceaux dans ces tonalités difficiles pour ses élèves, qui étaient souvent des enfants ou des adolescents. »


Et donc ce vendredi-soir, Dan Tepfer a joué les Inventions, rajoutant en totale improvisation celles des tonalités manquantes.

J’adore les musiciens de cette trempe qui se mettent dans un danger total (aucune partition devant lui) et improvisation complète sur les Inventions manquantes. Une heure quinze de musique, dans une beauté absolue. Une magie. Et cette montée dans les cieux avec son invention en si majeur. Une musique de l’instant, qui n’a existé qu’à cet instant, qui ne sera jamais rejouée, immanente désormais dans tout l’univers.

Une bonne occasion de redécouvrir ces Inventions, et d’en travailler ou retravailler certaines.

Écouter le concert

par jean-séb
sam. 13 juil., 2019 15:42
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Re: Vos derniers concerts...

On ne parle pas très souvent ici de Florent Boffard, dont j'ai entendu jeudi un récital dans le cadre merveilleux de Bagatelle. Un première partie entièrement Chopin, avec la Barcarolle, la Berceuse, et les mazurkas op.41 n°4, op. 68 n°4, op.30 n°3 et op.17 n°4***. C'était à la fois parfait mais, je ne sais pas pourquoi ni comment, limite ennuyeux, sauf dans la dernière mazurka, dite superbement. Puis, après une fausse annonce d'entracte par l'organisatrice, la Fantaisie op.49, que j'ai beaucoup aimée.
En deuxième partie, les trois Romances op.2 de Clara Schumann. La troisième, agitato, a ma préférence.

On continue avec cette passion agitée avec Beethoven dans l'Appassionata (op.57). Le deuxième mouvement m'a paru un peu terne, mais certainement pas les deux mouvements extérieurs. Le dernier mouvement a été pris à une vitesse frénétique, mais justifiée.
Deux très courts bis, l'étude de Chopin op.25 n°1 et, plus original, la variation de Chopin sur l'Hexaméron.
Mon impression d'ensemble reste mitigée, peut-être affectée par l'impression un peu raide que donne le pianiste, avec une expression douce mais triste et comme ailleurs. J'aurais dû fermer les yeux ! Ces maigres réserves subjectives sont relativiser d'ailleurs, puisqu'on se place à un niveau d'excellence.


***J'apprends dans Guy Sacre que cette mazurka est dite « Le Petit Juif ». Jamais entendu ce sobriquet auparavant.
par Arabesque44
mer. 26 juin, 2019 22:47
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Re: Vos derniers concerts...

Et encore du non-piano, désolée...
4 magnifiques concerts à Leipzig dans le cadre du "Bach fest 2019", des cantates , la Messe en si, et une "Passion selon St Matthieu" scénarisée et en immersion totale ( choristes et solistes se déplaçant dans l'église ( st Thomas) avec la chef au milieu du public à quelques mètres de ma place.
Tous les concerts avaient lieu dans les églises qui s'y prètent très bien (acoustique =D> ) mais qui moins favorables que les salles de concert pour la visibilité.
En me remettant au piano et au choral "Nun komm den Heiden Heiland" , après ce grand bain Bachien, je me suis projetée à l'orgue de l'église St Thomas de Leipzig.
par katy
jeu. 05 juil., 2018 0:28
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Re: Vos derniers concerts...

Donc ce soir, ouverture du festival international de Colmar, thème "Hommage à Evgeny Kissin", avec un récital de ...Kissin.
Malheureusement, d'année en année, les mêmes problèmes se répètent : l'acoustique des lieux est désastreuse... par contre le festival est plutôt huppé et les places sans être inaccessibles ne sont pas données : on paye donc un bon prix pour ne rien voir et mal entendre...
Et là ce soir j'ai décroché le gros lot : non pas un pilier, mais deux dans l'axe... donc absence totale de visibilité... pour 40 euros. Ce qui représente la 2ème catégorie (et pas la dernière...) Et avec ça, un piano totalement noyé dans une église protestante très, très vaste et large, inaudible au-delà des premières rangées. Le top...Par chance, j'ai pu me décaler un peu, pour entrapercevoir vaguement quelque chose.
Kissin proposait en première partie 3 nocturnes de Chopin, et la 3ème sonate de Schumann (concerto sans orchestre), puis en 2ème partie 8 préludes de Debussy et la 4ème sonate de Scriabine.
Je ne suis pas une grande fan de Kissin, dont je n'ai pas un seul CD. Le récital ne m'a pas totalement fait changer d'avis, même si c'est un très grand pianiste de toute évidence. Dans la première partie, de ce que j'ai pu en entendre (à quoi s'ajoutent des portables, bruits d'éventail et bavardages....) je l'ai trouvé sur la réserve, le Schumann notamment dans une approche étonnamment classique et tenue. Il a incontestablement un sens supérieur de l'architecture, c'était admirablement construit mais où étaient la passion, la folie schumannienne...
Dans la 2ème partie il a plus lâché la bride, avec des préludes de Debussy plutôt musclés et énergiques, puis la 4ème sonate de Scriabine qui fait toujours son effet... Du piano impressionnant, assez démonstratif et extérieur. Pour autant, j'ai été surprise par sa science du son, que je n'avais jamais remarquée jusque là, il ne cogne pas, il a une splendide palette sonore.. mais il me manque quelque chose, un supplément d'âme...
Très raide, peu avenant, il est quand même revenu saluer de multiples fois de bonne grâce, et a donné 3 bis qu'il a tous annoncés : la Rêverie de Schumann, très délicate, la dernière pièce des Children's corner (à nouveau très musclée), et la dernière étude de Chopin dans laquelle il s'est lâché complètement au prix de quelques fausses notes, les seules de la soirée. A sa manière, il devait être à l'aise et a été très applaudi.
Au programme demain, l'entrée en scène d'Argerich, dans le concerto pour piano et trompette de Chostakovitch. (et plein d'autres choses... enfin pour moi il n' y a qu'elle qui compte ! :lol: )
par pianojar
lun. 25 juin, 2018 18:17
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Re: Vos derniers concerts...

pianojar a écrit : mar. 03 avr., 2018 12:53 La Trinité selon Brad Mehldau

Johann Sebastian Bach
Le Clavier bien tempéré (Livre I) : Prélude n°3 en do dièse majeur, BWV 848
Brad Mehldau
Three Pieces After Bach / After Bach 1 : Rondo
Johann Sebastian Bach
Le Clavier bien tempéré (Livre II) : Prélude n°1 en do majeur, BWV 870
Improvisation 1
Le Clavier bien tempéré (Livre II) : Fugue n°16 en sol mineur, BWV 885
Brad Mehldau
Three Pieces After Bach / After Bach 2 : Ostinato
Entracte
Johann Sebastian Bach
Le Clavier bien tempéré (Livre I) : Prélude n°6 en ré mineur, BWV 851
Brad Mehldau
Three Pieces After Bach / After Bach 3 : Toccata
Johann Sebastian Bach
Le Clavier bien tempéré (Livre I) : Prélude n°7 en mi bémol majeur, BWV 852
Improvisation 2
Le Clavier bien tempéré (Livre I) : Prélude et Fugue n°20 en la mineur, BWV 865
Improvisation 3

L'artiste a endossé trois costumes différents pour son récital de la philharmonie même s'il a rapidement tombé la veste !
- Interprète dans ces divers préludes et fugues de Bach dont il livre des versions très convaincantes : technique sans failles et belle musicalité.
- Compositeur dans ces 3 pièces after Bach avec notamment un ostinato qui m'a beaucoup plus, ce qui n'est pas très étonnant car il utilise l'ostinato à merveille dans ses improvisation jazz habituelles
- Improvisateur dans un cadre bien établi, le matériau de la pièce de Bach qu'il joue avant l'impro

Une salle archi-comble pour un concert assez audacieux et sans concessions qui permet de réunir public classique et jazz, chacun peut trouver son compte dans ce programme très construit mais qui nécessite une écoute attentive de la part de l'auditeur pour ne pas perdre le fil dans des pièces quelquefois assez longues

Un retour au jazz pour la trilogie d'impros finale avec Radiohead, John Coltrane et le célébrissime Misty d'Erroll Garner réharmonisé par Mr Brad

Un artiste aussi à l'aise dans le répertoire classique, que dans l'utilisation de standards ou de pop-music, qui à l'instar d'un Enrico Pieranunzi, Thomas Enhco, Keith Jarrett, Edouard Ferlet ou Lucas Debargue , pour ne citer que ceux là, sont persuadés que la musique est une et font tout pour partager leur passion et créer des passerelles entre des mondes quelquefois éloignés.
Pour ceux qui n'y étaient pas et désirent se faire une opinion personnelle
https://www.arte.tv/fr/videos/081886-00 ... -de-paris/
par pianojar
mar. 03 avr., 2018 12:53
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Re: Vos derniers concerts...

La Trinité selon Brad Mehldau

Johann Sebastian Bach
Le Clavier bien tempéré (Livre I) : Prélude n°3 en do dièse majeur, BWV 848
Brad Mehldau
Three Pieces After Bach / After Bach 1 : Rondo
Johann Sebastian Bach
Le Clavier bien tempéré (Livre II) : Prélude n°1 en do majeur, BWV 870
Improvisation 1
Le Clavier bien tempéré (Livre II) : Fugue n°16 en sol mineur, BWV 885
Brad Mehldau
Three Pieces After Bach / After Bach 2 : Ostinato
Entracte
Johann Sebastian Bach
Le Clavier bien tempéré (Livre I) : Prélude n°6 en ré mineur, BWV 851
Brad Mehldau
Three Pieces After Bach / After Bach 3 : Toccata
Johann Sebastian Bach
Le Clavier bien tempéré (Livre I) : Prélude n°7 en mi bémol majeur, BWV 852
Improvisation 2
Le Clavier bien tempéré (Livre I) : Prélude et Fugue n°20 en la mineur, BWV 865
Improvisation 3

L'artiste a endossé trois costumes différents pour son récital de la philharmonie même s'il a rapidement tombé la veste !
- Interprète dans ces divers préludes et fugues de Bach dont il livre des versions très convaincantes : technique sans failles et belle musicalité.
- Compositeur dans ces 3 pièces after Bach avec notamment un ostinato qui m'a beaucoup plus, ce qui n'est pas très étonnant car il utilise l'ostinato à merveille dans ses improvisation jazz habituelles
- Improvisateur dans un cadre bien établi, le matériau de la pièce de Bach qu'il joue avant l'impro

Une salle archi-comble pour un concert assez audacieux et sans concessions qui permet de réunir public classique et jazz, chacun peut trouver son compte dans ce programme très construit mais qui nécessite une écoute attentive de la part de l'auditeur pour ne pas perdre le fil dans des pièces quelquefois assez longues

Un retour au jazz pour la trilogie d'impros finale avec Radiohead, John Coltrane et le célébrissime Misty d'Erroll Garner réharmonisé par Mr Brad

Un artiste aussi à l'aise dans le répertoire classique, que dans l'utilisation de standards ou de pop-music, qui à l'instar d'un Enrico Pieranunzi, Thomas Enhco, Keith Jarrett, Edouard Ferlet ou Lucas Debargue , pour ne citer que ceux là, sont persuadés que la musique est une et font tout pour partager leur passion et créer des passerelles entre des mondes quelquefois éloignés.
par Virgule
ven. 30 mars, 2018 18:27
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Re: Vos derniers concerts...

Appogiature a écrit : ven. 30 mars, 2018 16:16
jean-séb a écrit : ven. 30 mars, 2018 15:04 Hier soir, je ne pouvais malheureusement pas aller écouter la prestation finale du Centre de Musique de Chambre, avec Lucas Debargue au piano. J’avais déjà pris des billets pour suivre les aventures d’une autre troupe musicale fort sympathique, Opera Fuoco, entraînée avec passion par le chef d’orchestre américain David Stern.
Alors pourquoi citer Lucas Debargue dans ce fil, Jean-Seb, si vous n'étiez pas à son dernier concert...???
jean-séb a écrit : ven. 30 mars, 2018 16:29 Je n'ai pas compris le sens de ta question. Quel est le problème ?
Appogiature, je pense que Jean-Seb s'adressait à ceux et celles (dont moi) qui espéraient qu'il écrive un compte rendu du concert de Lucas à Cortot hier soir, surtout qu'il écrit des comptes rendus absolument magnifiques d'enthousiasme et de sensibilité. Mais on lui pardonne volontiers, vu son compte rendu de la répétition du quatuor - et vu ces nouveaux comptes rendus ci-dessus :D. Merci Jean-Seb, c'est vraiment un plaisir de te lire.
par Appogiature
ven. 30 mars, 2018 16:16
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Re: Vos derniers concerts...

jean-séb a écrit : ven. 30 mars, 2018 15:04 Hier soir, je ne pouvais malheureusement pas aller écouter la prestation finale du Centre de Musique de Chambre, avec Lucas Debargue au piano. J’avais déjà pris des billets pour suivre les aventures d’une autre troupe musicale fort sympathique, Opera Fuoco, entraînée avec passion par le chef d’orchestre américain David Stern.
Alors pourquoi citer Lucas Debargue dans ce fil, Jean-Seb, si vous n'étiez pas à son dernier concert...???
par jean-séb
ven. 30 mars, 2018 15:04
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Re: Vos derniers concerts...

Hier soir, je ne pouvais malheureusement pas aller écouter la prestation finale du Centre de Musique de Chambre, avec Lucas Debargue au piano. J’avais déjà pris des billets pour suivre les aventures d’une autre troupe musicale fort sympathique, Opera Fuoco, entraînée avec passion par le chef d’orchestre américain David Stern.
http://operafuoco.fr/
J’avais déjà bien apprécié leur dernier spectacle centré sur diverses interprétations baroques de « Berenice, che fai ? », qui avait débouché sur un CD fort bien reçu.
http://operafuoco.fr/portfolios/enregistrement-cd/
Hier soir, le spectacle intitulé Mozart Vs Salieri reconstituait dans une forme scénique moderne et humoristique la soirée de 1786 qui avait vu s’opposer les deux compositeurs dans deux opéras comiques en un acte, rédigés à la demande de l’empereur Joseph II d’Autriche, Der Schauspieldirektor (l’Impresario) de Mozart, surtout encore connu pour son Ouverture, et Prima la musica e poi le parole, de Salieri, surtout encore connu pour l’allusion qu’y fait Strauss dans Capriccio en traitant un sujet similaire. Les deux opéras comprennent des dialogues très drôles et percutants fondés sur la rivalité entre deux prime donne ou entre le compositeur et le poète. Décidément, encore une fois un spectacle très intelligent et quand même amusant. On peut reprocher à certains des jeunes chanteurs, surtout les hommes d’ailleurs, des voix pas encore très développées, mais les trois jeunes femmes étaient déjà très bien, et tous savaient jouer la comédie avec beaucoup d’entrain et de naturel. Il paraît que la soirée de 1786 avait été un triomphe pour Salieri et une déception pour Mozart. La comparaison des deux œuvres plus de deux siècles après semble pourtant montrer un léger avantage musical pour Mozart.
Opera Fuoco, une entreprise à suivre. Encore une association musicale en quête d’argent et de mécénat. Décidément, on ne sait plus où donner de la tête ou du portefeuille, mais comme le faisait remarquer récemment Jérôme Pernoo lors d’un appel de même nature, c’est un plaisir de donner pour ce qu’on aime.
par pianojar
lun. 05 févr., 2018 20:21
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Re: Vos derniers concerts...

pianojar a écrit : sam. 03 févr., 2018 12:27 Disponible sur le mêm site également jusqu'au 17 février
Beethoven sonates n° 30-31-32 - Elisabeth Leonskaja
Il reste 12 jours
Ne manquez pas ce concert
par pianojar
sam. 03 févr., 2018 12:27
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Re: Vos derniers concerts...

pianojar a écrit : jeu. 25 janv., 2018 10:08 Session de rattrappage pour Beatrice Rana si vous voulez l'entendre et la voir (disponible jusqu'au 22 fév)

https://www.arte.tv/fr/videos/080396-00 ... ion-piano/

Il y a egalement une vidéo de Trifonov dans le concerto de Schumann (disponible jusqu'au 20 fév) Cela commence à 21 mn si vous ne voulez ps écouter Canticus Arcticus
Et si vous voulez entendre et voir son bis favori du moment c'ets vers 56 mn : le largo de la sonate pour violoncelle de Chopin transcrit par Cortot

https://www.arte.tv/fr/videos/080396-00 ... ion-piano/
Disponible sur le mêm site également jusqu'au 17 février
Beethoven sonates n° 30-31-32 - Elisabeth Leonskaja
par pianojar
jeu. 25 janv., 2018 10:08
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Re: Vos derniers concerts...

Session de rattrappage pour Beatrice Rana si vous voulez l'entendre et la voir (disponible jusqu'au 22 fév)

https://www.arte.tv/fr/videos/080396-00 ... ion-piano/

Il y a egalement une vidéo de Trifonov dans le concerto de Schumann (disponible jusqu'au 20 fév) Cela commence à 21 mn si vous ne voulez ps écouter Canticus Arcticus
Et si vous voulez entendre et voir son bis favori du moment c'ets vers 56 mn : le largo de la sonate pour violoncelle de Chopin transcrit par Cortot

https://www.arte.tv/fr/videos/080396-00 ... ion-piano/
par scaramouche75
jeu. 18 janv., 2018 13:14
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Re: Vos derniers concerts...

Et la fête continue ..
Kissin et le quatuor Emerson hier soir au théâtre des champs-elysées.
Un Kissin détendu, souriant, saluant sans la raideur qu’on lui connait.
Piano royal , conquérant et aérien à la fois.
Du quatuor Emerson que ne connaissais que de nom, 4 têtes blanches, très fatiguées, jouant sans entrain, d'une façon très ennuyeuse (c'est mon point de vue sans plus). Pour le quintette de Dvorak rien à voir avec l’enthousiasme, la passion des jeunes entendus à la salle Cortot.
2 bis extraits des quintettes de Chostakovitch et Brahms.
Mais en plus d’être un des grands interpretes actuels, Evgeny Kissin est une belle âme, d’une sensibilité extrême.
J’ai acheté et fait dédicacé son livre hier soir par le maître.
Le titre : Avant tout, envers toi-même sois loyal.
Mémoires et réflexions d’un prodige de la musique.
« peu à peu se dégage la vision d’un artiste et d’un humaniste convaincu, en prise avec son temps, soucieux avant tout du partage de l’art et de la beauté, qui a fait sienne ce vers de Shakespeare « Avant tout, envers toi-même, sois loyal » (Hamlet I,3).
par minet
lun. 15 janv., 2018 16:04
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Re: Vos derniers concerts...

Leçon de musique par Alfred Brendel

J'ai été particulièrement touchée et émue de voir Maestro Brendel, l'un des grands génies du piano, et qui, aujourd'hui se consacre totalement à la formation des jeunes musiciens. Par son attitude vis à vis des auditeurs, qu'il ne s'est retourné vers nous pour recevoir notre applaudissement qu'à la fin de la représentation, on dirait qu'il voulait dire que ce sont les quatuors qui sont les vedettes de ce soir là. Sa présence qu'il voulait, on dirait, "effacer",cela se sentait, et comme s'il voulait se donner, sa musique au service de l'éducation des jeunes, qu'il souhaitait le plus possible faire hériter ses connaissances de la musique aux jeunes talents.
Cela m'a laissé un souvenir profondément touchant.

Nous avons eu au menu, 4 groupes de quatuor de jeune génération, avec les pièces de quatuor de Beethoven.

Le premier quatuor, ils étaient tout jeune, nous ont fait écouter leur son très fin délicat comme une fine ficelle en soie.
Le deuxième était un peu plus âgé, et leur son était plus de mélange de caractère, comme si c'était devenu un fil en laine.
Mais le troisième était tout d'un coup, le son de Beethoven ! avec force, passion, et tourment...
Enfin le quatrième, ils étaient encore plus émouvant, malgré qu'ils ont joué le 2ème mouvement, cela ne m'a jamais ennuyé pas un seul instant, au contraire, très beaux et dense, expressif.... inoubliable ! Il s'appelle le quatuor Akilone.
C'était une heureuse occasion d'apprécier le quatuor que je n'ai pas l'habitude de l'écouter.

Quatuor à cordes no 10, 3, 8 de Beethoven,

Quatuor Bergen
Quatuor Van Kuijk
Quatuor Hanson et Quatuor Akilone
par Cadenza
mar. 05 déc., 2017 16:48
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Re: Vos derniers concerts...

Je te lis, je te lis! :)
Je ne suis pas d'accord sur cette question ouïe vs vision, mais ce n'est pas vraiment le lieu d'en débattre. :D

J'ai trouvé vraiment agréable de pouvoir rencontrer la seule PMiste déclarée de la ville de Québec!

En annexe à un superbe concert en plus!

Tu vois, à te lire, je me dis : tu me disais hier que j'avais plus de connaissances que toi en théorie musicale. Mais tu as beaucoup plus de culture de la musique que moi, qui n'écoute du classique que depuis que je me suis mise au piano, il y a 22 mois. Je n'ai pas analysé la moitié de ce que tu as écrit dans ton compte rendu en écoutant ce concert (et nul doute que tu n'as pas écrit tout ce que tu as pu entendre!).

La passion des musiciens était communicative.
Toutes les pièces m'étaient, personnellement, auditivement inconnues (je connaissais l'oeuvre de Messiaen de nom, évidemment, mais ne l'avait jamais écoutée; j'ai écouté quelques oeuvres pour piano de Bartok; et Szymanowski, je n'avais jamais entendu le nom avant hier). Comme le peu que j'ai écouté de Bartok, j'ai bien aimé les dissonnances, et ait été bien impressionnée par le clarinettiste.

Quant au reste, ma faible expérience des concerts peut-être a fait en sorte que j'ai été impressionnée par quelques détails : du pizzicato à la main gauche tout en faisant un trait parfaitement legato avec l'archet; un son volontairement travaillé pour grincer un peu; des crescendo à la clarinette qui démarrent ultra-doux; des transitions très rapides entre des graves et des suraigus incisifs et doux à la fois; ...

Et j'ai particulièrement aimé le mouvement en duo violoncelle et piano du quatuor, bien qu'il ne semblait pas techniquement très complexe (mais demandait un contrôle du son important). J'ai trouvé l'ambiance de ce mouvement particulièrement prenante.

Et pour l'anecdote, j'ai trouvé amusant de constater que mon prof de piano était le tourneur de pages de Lucas Debargue.
par Virgule
mar. 05 déc., 2017 7:16
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Re: Vos derniers concerts...

Lundi soir 4 décembre, au Palais Montcalm de Québec, concert de musique de chambre avec Janine Jansen, Martin Fröst, Torleif Thedéen et Lucas Debargue

Superbe concert ce soir, avec des artistes formidables de talent et d’engagement. Un programme pas nécessairement facile pour bien des gens et pourtant, c’était quasi à guichet fermé (il restait moins d’une centaine de places sur environ 1100). Les oeuvres, je les connaissais. Par contre, si je connaissais tous les musiciens au moins de nom et un peu aussi au disque, c’est seulement l’été dernier, au Festival de Verbier (retransmis en live par Medici tv) que je les ai vraiment découverts (sauf Lucas bien sûr). Et qu’ils m’ont emballée.

Le concert débute avec Contrastes, de Bartok, pour clarinette, violon et piano. Oeuvre pas nécessairement représentative du compositeur, malgré qu’on y entende des échos de musique hongroise traditionnelle, et qui n’est pas ma préférée, même si Bartok, lui, est un de mes favoris. C’est quand même musicalement très intéressant, joué aussi magistralement et avec beaucoup de conviction et d’énergie par un trio de solistes vedettes dont la réputation n’est pas usurpée. L’oeuvre est une commande de Benny Goodman (célèbre clarinettiste de jazz) et en conséquence, Martin Fröst a la part du lion, côté virtuosité et intérêt, bien que la violoniste ne soit pas en reste. Partie tranquille pour notre Lucas par contre, car Bartok, pianiste virtuose, ne voulait pas faire d’ombre à son commanditaire. Petite déception pour moi, non seulement je ne vois pas les mains de Lucas (ma place d’abonnée est juste à droite du centre) mais je ne vois même pas son visage, caché par le lutrin de la violoniste.

Suivent les Mythes de Szymanowski, pour violon et piano. Tout de go je vous l’annonce: c’est ce que j’ai le plus aimé de la soirée. Je connaissais et aimais l’oeuvre au disque, entendue d’abord jouée par un très jeune Krystian Zimerman avec Kaja Danczowska, puis par Isabelle Faust, mais c’est ma première écoute en concert. Ici, la partie piano est très conséquente et virtuose. Connaissant les affinités de Lucas pour Szymanowski, je ne m’étonne pas qu’il y excelle. Joué ainsi, avec passion, par deux artistes engagés l’un et l’autre comme si leur vie en dépend, c’est vraiment emballant. Et comme madame Jansen a déplacé son lutrin, je vois maintenant très bien notre Lucas plongé cul par-dessus tête dans l’émotion de la musique, tout comme l’est Janine Jansen, une artiste tout aussi entière qui se donne aussi corps et âme. Musique et interprétation convaincantes et très émouvantes, j’en ai même des frissons à certains moments. À la fin, mon voisin (organiste professionnel retraité) me fait un très grand plaisir en me disant qu’il est particulièrement impressionné par le pianiste, qu’il ne connaissait pas.

Intermission, on sort. Dans l’allée, j’entends derrière moi une voix qui m’est familière. Je me retourne et je reconnais… Jouishy ! On se présente, on discute un peu du concert, on se reverra après, lors de la séance de signatures. J’en suis aussi étonnée qu’elle, mais oui, j’ai reconnu sa voix avant de la voir, malgré que je n’aie pas écouté ses vidéos si souvent que ça. Le cerveau humain a une capacité d’analyse de l’information sonore incroyable - et c’est pour ça, justement, pour la reconnaissance individuelle de la voix, pour l’analyse subtile des inflexions, de l’expression des émotions. Jouishy, si tu me lis: tu as écris dans le fil sur l’oreille absolue que chez l’humain, la vision est plus importante que l’ouïe - non ! je pense que notre capacité de discrimination sonore est beaucoup plus grande que visuelle et beaucoup plus importante pour la survie !

Retour au concert: le Quatuor pour la fin du temps de Messiaen. L’ayant écouté plusieurs fois sur Medici puis sur le nouveau cd de nos concertistes, je l’ai bien dans l’oreille. C’est évidemment superbement joué, mais pas tout à fait aussi envoutant qu’à Verbier. On perçoit même des signes de fatigue chez les musiciens (sauf peut-être chez Fröst, quoique je pense avoir entendu un canard, mais pas sûre). L’engagement n’en est pas moins total et la Danse de la fureur pour les sept trompettes (jouée à l’unisson avec rythme syncopé, tout un défi !) est impeccable de précision et d’élan. Mais le dernier mouvement surtout (solo violon piano) révèle chez Lucas comme chez Janine Jansen quelques flottements - pas des fausses notes, non, mais peut-être une légère baisse de tension et de précision dans le contrôle des nuances, indices d’une fatigue bien compréhensible. Ces musiciens sont encore à l’heure européenne, il est donc 4 heures du matin pour eux… Et ils repartent pour Toronto mardi matin. Chapeau bas, ce fut un concert remarquable.

Et en plus, ils doivent signer des cds après ! Dur pour eux, mais... comment résister à la tentation de parler à Lucas ? Je ne résiste pas - et il est comme toujours, gentil et de bonne humeur, malgré la fatigue. Il me lance en riant: je vous l’avais bien dit que j’allais venir chez vous !
par Christof
ven. 28 juil., 2017 18:07
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Re: Vos derniers concerts...

Concert Gil Evans Paris Workshop le 27 juillet au Sunset

J'ai déjà eu l'occasion de rendre compte d'un autre concert de ce big band : (voir ici).
Pour ceux qui n'aurait pas encore lu mon ancien message, rappelons que le Gil Evans Paris Workshop (GEWP) est un orchestre de seize musiciens dirigé par le pianiste et compositeur arrangeur français Laurent Cugny. Son objectif est de continuer à faire entendre les œuvres connues et méconnues de Gil Evans, arrangeur et orchestrateur canadien, dont il est un inconditionnel admirateur. Avec cet orchestre, il s'agit aussi pour Laurent Cugny de présenter ses propres compositions.

Reprenant une instrumentation proche de celles qu'affectionnait Gil Evans [voir le fil que je lui avais consacré, ainsi que mon article "Quand l’envie me prend de vous détailler un morceau" (de Gil Evans)] avec - en plus des sections habituelles - rajout d'un cor, d'un tuba, d'une guitare et d'une flûte au sein de l'orchestre, le GEPW redonne vie aux classiques de l'arrangeur, tout en permettant aux musiciens de la nouvelle génération du jazz français qui le constituent de s'approprier et d'interpréter ce répertoire historique sans le figer.

"Pour moi [explique Laurent Cugny], il est question de faire revivre l'esprit de Gil Evans plutôt que la lettre de sa musique, impossible à recréer. S'appuyer donc sur ses arrangements (des années 60 et 70 - plutôt que ceux des années 50), les utiliser comme base pour faire vivre un orchestre d'aujourd'hui. Mais aussi proposer des arrangements inédits sur des compositions inédites. D'où le terme d'atelier : atelier d'orchestre, atelier d'écriture. Dans ce but, j'ai choisi de m'entourer de cette magnifique génération de musiciens nés autour des années 1980, qui entendent et font le jazz d'aujourd'hui." (...) Il s'agit de trouver, en grande formation, un équilibre entre écriture et improvisation qui permette de réaliser au mieux les potentialités de l'orchestre, un son, atteint grâce à l'écriture. Avec une instrumentation pour l'essentiel acoustique".


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Gil Evans, en janvier 1986, lors d'une répétition au Quai de la Gare, à Paris



Laurent Cugny : un parcours exemplaire

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Laurent Cugny, lors d'une répétition le 17 avril 1996.
Il était alors était directeur de l'Orchestre national de Jazz (ONJ)


A bien des égards, le parcours personnel et professionnel de Laurent Cugny est ce que je j'appelle un "parcours exemplaire". D'abord parce qu'il est animé de bout en bout par la passion. Ensuite parce que cette passion s'exprime avec une rigueur et un pragmatisme qui l'ont toujours conduit à mener ses projets avec une exigence opiniâtre, résolue dans l'excellence. Depuis les lauriers recueillis au Concours national de jazz de la Défense (en 1979 comme pianiste, et en 1980 à la tête de son son grand orchestre "Lumière"), et par une immersion totale dans la musique de jazz, il a su construire une oeuvre : oeuvre d'artiste, d'analyste, de compositeur, d'auteur et de pédagogue. L'intense passion qui a toujours animé sa démarche l'a conduit successivement à la tête de l'Orchestre national de jazz (de 1994 à 1997), à l'initiative et aux commandes de la Maison du jazz, et à la Sorbonne, où il est la première personne à y avoir accédé, dans la discipline historique de l'histoire et de l'analyse du jazz, au grade de professeur d'université.

Le savez-vous, Laurent Cugny est au départ complètement autodidacte. La première fois qu'il a entendu Gil Evans, il était adolescent. Il a voulu comprendre. Les scores de l'artiste n'existaient pas... qu'à cela ne tienne : il a tout relevé pour mieux comprendre l'univers et les secrets de son écriture !!!!! (un véritable tour de force...). Ce n'est que plus tard qu'il prendra des cours de compositions (entre autre avec Ivan Jullien). Ayant toujours admiré Gil Evans, il osera aller lui rendre visite à New-York, avec l'intention d'écrire un livre sur lui. C'est ainsi qu'ils deviendront de véritables amis. Gil Evans composera d'ailleurs, à la demande de Laurent Cugny, des morceaux pour l'Orchestre national au moment où Laurent en était le directeur. Gil Evans fera ainsi toute une tournée avec l'ONJ, tenant alors les parties écrites pour le Rhodes (piano électrique Fender).

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Laurent Cugny et Gil Evans

Le concert au Sunside

Quelle ne fut ma surprise le mois dernier de découvrir que l'orchestre de Laurent au grand complet passait au Sunside le 27 juillet. En temps normal, j'y cours, mais là, alors là, je sais que cela va être exceptionnel. Je saute, que dis-je, je vole sur l'occasion, un truc comme ça, cela ne se voit pas souvent. Et c'est parce que ce concert a reçu une subvention dans le cadre du Festival de Paris qu'une telle manifestation peut se tenir.

Je ne sais si vous connaissez le Sunset, mais on peut dire que l'endroit n'est pas.. immense... Alors imaginez un big band de 18 musiciens dans ce lieu !!! La scène est bien trop petite pour accueillir tout le monde et l'orchestre devra donc s'étendre dans la salle, tout à côté des auditeurs... Et si on a la chance d'arriver dans les premiers, je suis sûr qu'on va se retrouver presque au milieu des musiciens. Une occasion unique d'entendre différemment, d'avoir vraiment l'impression d'être dans l'orchestre.

Je suis un peu comme un enfant : chaque jour je l'ai regardé ce coupon bleu, un mois à attendre avec délectation... excitation grandissante...

Voilà, le 27 juillet est arrivé. Normalement les portes du Sunset ouvrent à 20h, avec début du concert à 20h30. Je pars en éclaireur (Edwige me rejoindra tout à l'heure). 19h30 : génial je suis le premier arrivé...
Finalement les portes ouvrent à 19h50... J'ai le privilège de pouvoir choisir nos places.
Après un très rapide coup d'oeil, je les choisies, là, au premier rang, en fonction de ce que je peux voir de la position des pupitres :

Là, je subodore qu'à 75 cm à ma droite s'installera la section de saxs (4 saxophonistes : un baryton - qui joue aussi de la clarinette basse, un alto - qui joue aussi du soprano, deux ténors. Derrière elle le corniste, les deux trombonistes et le tubiste - qui joue aussi de la flûte. Et derrière, la section de trompettes où les musiciens joueront debout.
Juste devant moi, à même pas un mètre, le guitariste et, sur la scène, à peine deux mètres de moi, Laurent Cugny qui viendra s'asseoir au piano (j'ai une vue imprenable sur le clavier). Le contrebassiste sera sur la scène, derrière, au milieu (risque d'être un peu caché par les trompettiste) et le batteur complètement à droite.

J'aime ces instants, où il n'y a rien à faire, seulement attendre... regarder, s'imprégner du lieu, goûter et déjà savourer (finalement le concert ne commencera qu'à 21 h). Concert finalement en petit comité, puisque à la louche, je compte qu'il n'y a pas plus de 60 à 70 personnes qui pourront y assister.

ça yé, ils arrivent. Juste le temps de s'accorder et ça démarre !!!!!!!!!!
Waouhh... Quel son !

Donc, pour mieux fixer les esprits, voici la dispositions des musiciens en situation :
c''est en fait une disposition très standard pour une grande formation en big band de jazz : juste devant moi, un peu à gauche : guitare et piano et à droite contrebasse à côté de la batterie (dans une formation jazz, le contrebassiste et la batteur sont toujours près l'un de l'autre : en effet, ils assurent la stabilité de l'ensemble par le placement de la pulsation).

Section de trompettes, et devant, section, cor, trombone et tuba?
Et au premier rang, le pupitre de saxs :

Pour moi, c'est extraordinaire. Entendre un tel big band comme je ne l'ai jamais entendu... L'écriture de Laurent Cugny et celle de Gil Evans sait marier les timbres avec une subtilité incroyable. Et cette utilisation des tensions dans les accords... Quel privilège d'être assis presque au milieu des musiciens : cela me permet de savoir quel(s) instrument(s) les jouent ces tensions..., à quelle hauteur (pour les pmistes qui ne le savent pas, j'alimente - quand j'en ai le temps, un fil "Arrangement/Orchestration"). Entendre aussi la façon dont le guitariste a le chic pour marier ses sons électroniques (il dispose de pas mal de pédales) à l'ensemble des timbres de l'orchestre, apportant une couleur et une saveur inimitable...

Bon, j'arrête là car sinon, je pourrais encore écrire des pages et des pages. Il suffit d'écouter : à mon avis, ce big band fait partie des meilleurs du monde, aux côtés de celui de Maria Schneider, de Carla Bley, ou du Brussels Jazz Orchestra...

Voici le premier set, où vous y entendrez successivement : "King Porter Stomp", "Tomorrow Never Knows", "Bud and Bird" ; "Spoonful", "Lilla",(là, j'ai dû couper de peur de ne plus avoir de piles et que je perde tout le début)



Fin du premier set avec le morceau "Boogie (variation) et Boogie Stop Schuffle" qui n'est pas complet car là, plus de piles... et pas le temps de les changer :



Le deuxième set : "Drizzling rain", "Inshallah Ma Bu Shi", "My man's gone now", "Rhytm-a-ning", "Blue Monk", "Time of the Barracudas", "Goodbye Pork Pie Hat"



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Composition du GIL EVANS PARIS WORKSHOP :
- Antonin-Tri Hoang : saxophone alto
- Martin Guerpin : saxophones soprano, ténor
- Adrien Sanchez : saxophone ténor
- Jean-Philippe Scali : saxophone baryton, clarinette basse
- Malo Mazurié : trompette
- Quentin Ghomari : trompette (qui était remplacé ici pour ce concert, par Arnaud ?)
- Olivier Laisney : trompette
- Brice Moscardini : trompette
- Victor Michaud : cor
- Bastien Ballaz : trombone
- Léo Pellet : trombone
- Fabien Debellefontaine : tuba, flûte
- Marc-Antoine Perrio : guitare
- Joachim Govin : contrebasse (remplacé ici par Simon ?)
- Gautier Garrigue : batterie
- Laurent Cugny : piano, direction
par pianojar
ven. 30 juin, 2017 17:17
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Re: Vos derniers concerts...

Je ne peux pas commenter un tel concert au niveau du détail de l'éxécution (peut-être que les personnes du forum présentes le voudront ou le pourront..)
Celà va au-delà des mots et des détails
Pour la sonate de Szymanowsky qui me paraissait être une oeuvre plutôt bizarre à programmer dans un tel concert, tout s'éclaire
Lucas s'approprie l'oeuvre, l'ingère, la digère et nous la restitue dans toute sa force et sa splendeur
C'est un REVELATEUR, c'est juste ahurissant ce qu'il a fait de cette oeuvre. Il a réussi à rendre limpide et nécessaire ce qui à priori pouvait paraître totalement abscons.
Il manque un mot dans le titre du programme : PASSION - GENIE &............... SINCERITE
Il n'utilise pas la musique, il lui rend justice
Le precipitando du final de la sonate avec la fugue qui lui succède nous ont ouvert les portes sur un "ailleurs"
Cet "ailleurs" ou Lucas se situe et qu'il arrive à nous faire entrevoir...
Il faut noter son extrême générosité et disponibilité pour le public avec un programme déjà très dense et pourtant 4 bis
2 oeuvres magnifiques de Milosz Magin, la polonaise heroique de Chopin et un peu de jazz pour terminer
par pianojar
ven. 30 juin, 2017 15:56
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Re: Vos derniers concerts...

Rarement un intitulé de concert a porté aussi bien son nom
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PASSION ET GENIE
Lorsque certains me demandent comment je fais pour aller voir le même artiste 7 fois en moins de 2 ans........... pour ceux qui étaient là hier soir la réponse est évidente
On a rarement dans une vie la possibilité d'assister à la naissance et l'évolution de ce qui deviendra légendaire alors lorsque cette possibilité se présente à vous...... c'est moi qui ne comprend pas comment on peut paser à côté de cette expérience hors du commun